Salud !
Venez découvrir Antoine, jeune français violent et porté sur la bouteille, un petit salaud ordinaire à la rencontre de l’Espagne franquiste.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs espagnols Espagne
Nous sommes en 1975, Franco vient de mourir. Un clochard du nom d'Antoine se remémore sa vie passée et sa lente déchéance, qui le conduira depuis un restaurant français de luxe sous l'Espagne franquiste jusqu'à une vie de misère sous les Pont de Paris. Il a trente ans et l'envie de bouffer le monde. Lorsqu'il rencontre Iria, une pétillante espagnole plus âgée que lui. Grâce à elle, il compte ouvrir un restaurant en Galice. Les démarches sont longues pour obtenir les autorisations dans l'Espagne de Franco, mais grâce à l'intervention du frère d'Iria, qui connaît des gens haut placés dans l’administration ibérique, ils arrivent enfin à ouvrir l'établissement « O bistro » qui devient rapidement la coqueluche de la bourgeoisie espagnole. Mais bientôt, le rêve se fissure : Antoine, qui supporte mal les incursions de la police franquiste dans son petit univers tranquille, se réfugie dans l'alcool, au point de sombrer et d'emmener tout le monde dans sa chute, son restaurant, sa femme et ses amis...
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Date de parution | 09 Mars 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Décidément, Thirault aime bien s’intéresser à des personnages qui ne sont pas vraiment sympathiques (je viens de lire Vider la corbeille). Car le héros de cette histoire, violent et égoïste (son alcoolisme n’explique pas toutes les beignes et noms d’oiseaux qu’il inflige à sa femme), assoiffé de réussite sociale, n’est vraiment pas le type qui a priori m’intéresse. Rêvant d’une ascension sociale facile dans l’Espagne de la fin des années Franco, il va être rattrapé par ses démons (alcool et violence, grande gueule dont les rodomontades lui attirent quelques ennuis avec la police franquiste, etc.). Et cela va mal finir. Nous le savons dès le départ, puisque c’est sous les ponts de Paris, comme SDF, que nous faisons connaissance avec lui. La lecture de la quatrième de couverture nous apprend que Thirault s’est inspiré d’une histoire vraie, liée à la rencontre avec un SDF justement. Foncièrement antipathique (même s’il faut lui reconnaitre quelques moments d’altruisme, lorsqu’il découvre la violence des nervis franquistes), le personnage possède pas mal de caractéristiques du loser flamboyant, et porte cette histoire, qui se laisse lire agréablement. Le dessin de Nadar est surprenant. Pas forcément mon truc a priori (il est différent et plus à mon goût sur le plus récent Fatty - Le premier roi d'Hollywood). Mais je lui reconnais du talent, et après un temps d’adaptation, ça passe très bien.
Je ne l'ai découvert qu'à la fin sur le dos de l'album: c'est tirée d'une histoire vraie à partir de la rencontre de l'auteur et d'un homme de 71 ans qui fut SDF pendant un temps. Au milieu des années 1970, il s'embarque avec sa fiancée légèrement plus âgée pour l'Espagne franquiste où il va tenir un bar restaurant qui va marcher du tonnerre avant une dégringolade liée à son penchant pour l'alcool qui le rend violent. Je retrouve au dessin mon auteur espagnol préféré du moment à savoir Nadar (Papier froissé, Le Monde à tes pieds). Il n'y a rien à redire: j'aime son style et son dessin avec une belle reconstitution des années 70. Au scénario, on ne présente plus Philippe Thirault qui maîtrise à merveille ce roman graphique sans concession. On découvre sur fond de dictature franquiste un amour qui se décompose à cause de la boisson. C'est une histoire véritablement authentique avec des personnages qui sont loin d'être sympathiques. Un drame en Galice à la fois social et moral.
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