Sanguine - L'insoumise
L'histoire âpre et dure d'une jeune guerrière qui souhaite sortir d'un avenir tout tracé.
Afrique Noire Au temps de Rome et de l'Empire Romain Auteurs espagnols Edition participative Guerrières Les petits éditeurs indépendants
Quelque part dans la savane africaine au deuxième siècle de notre ère vit une population de femmes chasseresses. Une jeune femme, Senga, intrépide mais surtout insoumise, refuse l'excision et est condamnée par la shamane à élever un bébé rhinocéros. Après une difficile traversée du Sahara, Senga arrive dans une cité des confins de l'Empire Romain ou elle devient aspirante gladiatrice. De combats en combats, Senga forge sa réputation et peut-être qu'une dernière confrontation la mènera jusqu'à Rome.
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Date de parution | Septembre 2016 |
Statut histoire | One shot (peut être une suite selon les ventes) 1 tome paru |
Les avis
Je rejoins pas mal l'avis du Grand A, qui a bien exposé les défauts et qualités de ce tome orphelin d'une histoire qui s'annonçait sympathique. Je pense que ma note est le reflet de l'abandon de celle-ci, il est probable que j'aurais plutôt fini sur un 3 si l'histoire s'était maintenu sur sa direction. Globalement c'est une histoire peu propice aux développements intellectuels, on est sur du pulp orienté action et baston, dans un style graphique qui va bien. Maintenant les originalités sont là et font plaisir à voir : le personnage principal qui est une femme d'Afrique sub-saharienne, le rhinocéros (qui fait surtout fantasme d'une femme sur un rhino mais qui est plutôt bien amené dans le récit), le contexte de l'époque (Maghreb sous l'empire romain). Ce sont des ingrédients qui permettent de réexploiter une sauce déjà vue, mais avec la touche de nouveauté que j'aime trouver dans une BD comme celle-ci. C'est vraiment dommage d'avoir arrêté le récit à ce point, avec un premier tome orphelin qui pose des bases sympathiques à exploiter. Au final, le tome orphelin est agréable à lire, même si la suite ne viendra jamais. Après, je ne recommanderais pas l'achat, faut pas déconner non plus. Mais c'est loin d'être une purge, c'est une BD sympa qui aurait mérité de continuer.
Sanguine est un récit d’action-aventure se déroulant dans un cadre mêlant nature sauvage africaine puis antiquité romaine. L’idée est à la base séduisante car le filon n’a pas encore été pleinement exploitée selon moi. Le personnage éponyme de la série est à l’image de ces grandes figures africaines guerrières historiques telles que l’éthiopienne Candace qui stoppa Alexandre le Grand en 332 av. J-C, ainsi que Majaji de l’ancien Empire africain Koush deux siècles après les événements se déroulant dans Sanguine, on pressent chez elle un destin hors du commun et qui par sa simple volonté est capable de faire trembler des empires, comme le fit en son temps Spartacus chez qui les auteurs vont également puiser leur source. Toutefois Senga de son vraie nom, de part son parcours, ses exploits et ses inspirations, se situe davantage dans la lignée des personnages d’Heroic Fantasy tels que Rahan, ou Imaro de l’écrivain américain Charles R. Saunders. Les auteurs ayant décidé de jeter l’éponge durant la campagne de financement du tome 2, nous ne serons jamais quel virage aurait dû prendre la trajectoire de Senga : celui d’une chef conquérante ou bien celui d’une guerrière solitaire vivant de son épée à l’image de Conan. Si j’ai apprécié les intentions de départ, j’ai été nettement moins séduit sur comment tout cela s’emboîte : déjà le rythme m’a paru trop précipité, j’aurai aimé passer plus de temps dans cette Afrique sauvage et mystérieuse, quitte à y consacrer 90 % de l’album. J’ai trouvé intéressant de suivre Senga dans ses luttes personnelles contre les autres femmes soumises de sa tribu où elle mène un combat politique contre cette société archaïque phallocrate en démontrant qu’une femme peut chasser aussi bien sinon mieux que les hommes, qu’elle peut faire montre d’intelligence comme sa curiosité à l’égard du monde extérieur, et qu’elle n’a rien à envier à personne en terme de rage et de fureur guerrière. Son développement psychologique est aussi intéressant dans cette partie lorsqu’en lui confiant la charge d’un bébé rhinocéros elle apprend à protéger la vie et non plus seulement la détruire. On dirait la relation d’amitié entre l’enfant noir et l’ours dans Niourk. Mais peut-être par manque de confiance en leur histoire les auteurs ont cherché à entasser de nouveaux éléments et à en quelque sorte précipité les événements. Ainsi parvenu à la fin du premier tiers le récit bascule dans le genre survival en plein désert avant de s’achever sur les classiques combats de gladiateurs en arènes, dont toute la trame rappelle férocement celle du film Gladiator de Ridley Scott. Pourquoi pas ?… Mais on va un peu vite en besogne selon-moi, Senga passant bizarrement vite de femme barbare éprise de liberté à esclave gladiatrice « acceptant » son destin. En elle-même la narration est un peu plombée par quelques scories gênants : - On a du mal à gober le personnage d’Ashaq tour à tour esclavagiste puis formateur de gladiateurs. Et la partie « je me mêle parmi les esclaves en faisant croire que je suis un des leurs mais en fait non, c’était pour les piéger, en fait je suis un des esclavagistes », est totalement invraisemblable et m’a fait sortir de ma lecture. - Pareil le coup du poison dans l’oasis pour capturer les touristes qui s’aventurent dans le coin est difficilement crédible. - Ashaq, encore lui, est aveugle mais capable de prédire que Senga a un talent pour la lutte et les combats. Comment fait-il pour suivre son combat dans l’arène ? Ça n’a pas de sens. A trop flirter du côté fantastique le récit perd en cohérence car on ne sait plus sur quel pied danser. Bon après ce qui m’a le moins séduit se sont les dessins. « Bof, quoi ». Des fois j’ai l’impression que Alcala passe directement du crayonné aux aplats tellement c’est « hachuré ». À aucun moment je n’ai été transporté ni émerveillé par ce que je lisais. C’est dommage car rien que le cadre offrait la possibilité d’un dépaysement total mais les planches sont dépouillées de cette nature âpre et farouche. C’est dommage, il y avait du potentiel mais… Les auteurs n’auront même pas la possibilité de corriger le tir et cela aussi c’est regrettable.
Ben les aminches, voilà une guerrière que je n'aimerais pas croiser au coin d'un bois surtout si elle est de mauvais poil. Issue d'une tribu de chasseresses du fin fond de l'Afrique, Senga est une jeune fille insoumise qui, parce qu'elle refuse l'excision, est obligée de fuir sa tribu. Elle prend la route du Nord où elle rencontre un guerrier aveugle qui lui apprend son art. Arrivée dans une cité des confins de l'Empire Romain, elle devient aspirante gladiatrice. Si l’héroïne de cette BD était un homme, on crierait au truc bourrin mais là il s'agit d'une femme qui n'a rien de faible. En effet ça balance du lourd, ça gicle le sang et la sueur de partout. Au dessin, Sergio Alcala nous propose un trait nerveux à la limite du crayonné. Ce trait hyper dynamique compense le manque de précision et c'est surtout la colorisation, genre sanguine, qui donne tout son potentiel au dessin. Du côté du scénario, nous avons un personnage central fort et original qui ne manque pas de charisme. Cette histoire est suffisamment prenante pour que j'attende la suite avec une petite impatience.
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