Au musée
Réflexions sur l’art, la bande dessinée, la philosophie, l’histoire de la pensée, situations absurdes, répliques cinglantes et personnages barrés
Auteurs allemands Séries avec un unique avis
Ayant manqué l’heure de fermeture, Gustav et Niffi, un petit garçon et sa grande sœur, se retrouvent coincés à l’intérieur d’un musée, confrontés à un gardien intransigeant qui refuse de les laisser sortir. Ainsi va démarrer pour eux une longue escapade dans les dédales du musée, où rien ne se passe comme prévu… Tous les deux vont donc errer dans les salles, rapidement entraînés dans des lieux inhabituels, à la rencontre de drôles de personnages comme des nuages, un cafard géant, mais aussi Charles Manson ou Ernst Jünger. Au-delà de l’humour, cette bande dessinée questionne sur la place de l’art dans notre vie et dans le monde.
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Date de parution | 15 Mars 2017 |
Statut histoire | Histoires courtes (Partie 2 à paraître) 1 tome paru |
Les avis
Sur l’objet en lui-même, les premières impressions sont plutôt bonnes grâce à une présentation originale. Les lettres du titre sont découpées de sorte à faire apparaître la page de garde à travers l’épaisse couverture cartonnée. On y distingue des petites planètes, sous lesquelles s’affairent, outre les deux héros, diverses créatures incongrues (des lapins blancs costumés, des moaïs, un cafard géant, un pacman…), renforçant l’aspect fantaisiste de l’ouvrage. Et pour être fantaisiste, il l’est, c’est sûr... Pendant les premières pages, le lecteur est bien disposé voire intrigué, tout à fait enclin à entamer ce voyage au sein du musée avec ces deux enfants. Le trait vaguement inspiré de Charlie Brown laisse supposer un humour pince-sans-rire dans l’esprit cartoon, mélange de gags et de réflexions philosophiques. La trame, quant à elle, semble vouloir se dérouler comme dans un jeu vidéo, où l’on passe constamment d’un univers à l’autre. On sent qu’on est dans l’absurde et que tous les délires sont permis. Jusqu’ici, tout va bien. Pourtant, au bout de quelques pages, on se rend vite compte que ça ne décolle guère, constat qui ne cessera de se renforcer au fil de la lecture. A-t-on ri ou même souri ?… pas vraiment il faut bien le dire. Certes, les auteurs font preuve d’une imagination très débridée, ce qui est tout à leur honneur, mais les dialogues, abondants et sibyllins, viennent plomber l’ambiance. On se met alors à espérer une sortie rapide de ce musée qui ressemble décidément plus à un labyrinthe verbeux où la lecture est devenue mécanique, sans même l’envie de comprendre ce que Jan-Frederik Bandel a voulu exprimer, si tant est qu’il ait voulu le faire. La démarche est-elle surréaliste, psychédélique ou purement intello ? Un peu des trois peut-être, mais le lecteur, lui, semble avoir été totalement oublié. Au bout d’un moment, malgré tous ses efforts pour tenter de distinguer un semblant de sens au milieu de ce fatras indigeste où l’on passe sans arrêt du coq à l’âne en passant par la carpe et le lapin, son cerveau lâche et se cabre, sans pouvoir même se souvenir de ce qui a été vu à la page précédente. « Au musée », signé de Jan-Frederik Bandel et Sascha Hommer, deux auteurs issus de la « nouvelle vague alternative allemande », était à l’origine publié dans un quotidien d’outre-Rhin. On peut concevoir que ces élucubrations pouvaient passer sous forme de strips dans un journal, mais réunies dans un pavé de 256 pages, elles se heurtent à une autre réalité formelle qui révèle les limites de l’œuvre. Sans intérêt aucun d'après moi. Je n'ai pas réussi à terminer, c'était tout simplement au-dessus de mes forces.
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