Gang of Four
Première co-édition entre le Frac Aquitaine et Les Requins Marteaux, le principe ? Inviter un auteur à travailler autour d'une oeuvre de la collection du Frac. Ici Winhluss développe une BD à partir d'une photo de Diane Arbus.
Les petits éditeurs indépendants Requins marteaux
Ces 4 petits personnages vont affronter une horde sanguinaire à travers une course poursuite dans le bayou, à la croisée entre La nuit du chasseur et le comics de genre.
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Date de parution | Juin 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis tout ce que Winshluss fait depuis pas mal de temps, et j’ai rapidement voulu voir ce que cet opus pouvait bien raconter. Mais pas assez rapidement visiblement. En effet, le petit tirage de 2000 exemplaires, pourtant publié dans une relative discrétion, a très vite été épuisé dans les circuits de diffusion habituels. La faute surtout à quelques petits malins, qui ont dû en prendre plusieurs dès la sortie, et qui proposaient, deux/trois semaines après, des exemplaires à des prix scandaleux sur le net. Mais, ayant réussi à contourner le problème – avec une dédicace de l’auteur qui plus est ! – j’ai pu découvrir ce « Gang of 4 ». La couverture est surprenante au toucher (une sorte de toile cirée ? Un peu rapeux en tout cas), et le dessin de Winshluss – dans un Noir et Blanc assez gras, le fait retourner vers le fanzinat, loin de l’underground finalement assez léché de ces dernières productions. L’album inaugure une série de la FRAC Aquitaine (qui publie ici l’album en collaboration avec Les Requins Marteaux), donnant carte libre à des auteurs de BD pour s’inspirer d’une œuvre d’art. L’idée est louable, et permet au 9ème art de combler le fossé qui parfois le sépare dans l’esprit des gens des arts plus « nobles ». Le point de départ est donc une photographie de l’artiste américaine Diane Arbus. Même si un QR Code renvoie sur cette photo (qui est facilement visible sur le net), j’aurais trouvé intéressant de la faire figurer dans l’album ! D’autant que c’est une photo (que je ne connaissais pas), qui est intrigante. L’histoire que Winshluss a développée à partir de cette photo est un chouia marrante, mais je l’ai trouvé nettement plus inspiré, surprenant, ailleurs. Cela se laisse lire, mais c’est clairement trop court. Mais je suppose qu’il n’a pas eu le choix du format ? Un Winshluss mineur. Note réelle 2,5/5.
Sorti dans une indifférence quasi-générale en juin 2017, le dernier opus de Winshluss n'a pas bénéficié d'une audience aussi large que pour le retour d'un Lapinot ou du Mickey par Loisel par exemple. C'est en effet un projet un peu atypique sur l'initiative de la Frac Aquitaine (Fonds régional d'art contemporain) qui imposait à un auteur Bd de développer une histoire à partir d'une photo. La photo, tout le monde l'a déjà vu ( http://beautifuldecay.com/wp-content/uploads/2013/10/62.jpg ), à priori une sortie déguisée pour 4 pensionnaires d'un hopital psychiatrique, une photo assez forte et réussie à l'ambiance "bizarre". De ce "bizarre", Winshluss a imaginé un court récit de moins de 30 pages entre une traque dans la nature entre ce groupe de "freaks" déguisés et 4 ombres armées à leur poursuite pour les déssouder à grands coups de mitraillettes et d'un molosse. L'histoire ainsi résumée dans 90% de sa substance va davantage s'attarder sur les traqueurs, dégénérés abrutis et psychopathes sur une impulsion soi disant divine et leurs rencontres avec la nature, celle que l'on retrouve volontiers dans les livres de Winshluss (notamment Pinocchio et encore plus la Forêt Sombre et Silencieuse), celle qui vous chie sur la gueule, se moque de vous ou vous agresse de façon naturelle par des ronces. En résulte une course poursuite dont on oublie rapidement les traqués, petit groupe craintif en repli permanent, pour se concentrer sur les déboires des assaillants. Dommage que les ficelles soient si connues pour les lecteurs rompus au monde de Winshluss car on n'est à aucun moment surpris ou choqué par les tournures scato-vulgairo-gores habituelles de l'auteur. C'est du vu et revu et en bien mieux dans n'importe laquelle de ses oeuvres. Le prix de 6 euros est surement un argument pour les complétistes de l'auteur dont je fais hélas partie mais l'histoire bien trop brève en fera déchanter plus d'un non initié. On aurait aimé retrouver ce court récit dans un recueil d'anthologies par exemple mais surement pas vendu tel quel en one-shot. Le tout va s'arrêter sous forme de cliffhanger comme on pouvait en lire tant dans les vieux comics ou périodiques donnant un sentiment d’œuvre bâclée un poil décevante tant la conclusion arrive brièvement sans apporter beaucoup plus de réponses sur les zones d'ombres de ce récit. Voici donc la moins bonne et de très loin de toutes les histoires dessinées, animées, filmées que je connais de cet auteur. Dans tous les cas on reste sur sa faim comme rarement. Reste une certaine dynamique et un trait toujours aussi virevoltant qui sauve in extremis la notation de ce petit bouquin qui semble déjà épuisé chez l'éditeur.
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