Rex
Condamné à 7 ans de réclusion pour un crime qu'il n'a pas commis, un ancien flic s'évade de prison pour se venger de celui qui l'a fait coffrer.
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Flic intègre, Bill Orlowski commet l'erreur d'enquêter sur les magouilles d'un politicien. Celui-ci se débrouille pour le faire jeter en prison pour une affaire montée de toutes pièces. En prison, Orlowski retrouve des criminels qu'il a lui-même fait arrêter. Revanchards, ceux-ci vont prendre plaisir à le tabasser, le mutiler, le violer pour lui faire payer leur emprisonnement. Orlowski subit régulièrement leurs tortures sans jamais que les gardiens n'interviennent en sa faveur. Détruit psychologiquement, Orlowski n'a plus qu'une idée en tête : se venger. Il va s'entraîner durement au gymnase de la prison pour se forger un corps à toute épreuve. Il devient Rex, fauve sanguinaire. Après avoir massacré quelques-uns de ses codétenus, il s'évade...
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Date de parution | Août 2001 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce n'est pas ma came. Comme l'indique Cassidy ci-dessous, c'est du hard boiled ultra-violent qui rappelle fortement Sin City tant dans la forme que dans le ton. Dans la forme, c'est le style noir et blanc typique de Zezlj: un trait très charbonneux, avec bien davantage de noir que de blanc, une mise en scène très cinéma d'art et d'essai, avec son lot de zooms sur des détails esthétiques du décor ou sensés être évocateurs, des personnages photo-réalistes aux expressions mortes, beaucoup d'itérations iconiques, de plans très rapprochés sur des visages au point que l'image en devienne presque illisible... Je n'aime pas du tout ce style qui pourtant semble séduire ses adeptes. Dans le ton, c'est une histoire qui se résume très vite : un ex-policier emprisonné à tort s'est évadé de prison pour se venger très brutalement de ceux qui l'ont mené là. Devenu une énorme brute en réaction à ce qu'il a subi en prison, il défonce tout le monde, brise les barreaux de sa cellule, explose ses menottes à mains nues et va massacrer ceux qui se mettent dans son chemin. On n'est clairement pas dans la subtilité mais l'auteur déguise l'ensemble sous des atours de tragédie romantique, de sacrifice d'un homme qui n'a plus rien à perdre, avec forces papillons et autres effets de mise en scène pour rappeler que c'est si beau la violence d'un homme qui se rebiffe face à la violence du monde qui l'entoure. Mais en réalité, c'est simplement bourrin et sans surprise, si ce n'est l'irréalisme de ce héros survivant de l'enfer que rien ne peut arrêter. Je me suis ennuyé et je n'ai aimé ni le dessin ni l'histoire.
Difficile, pour ne pas dire impossible, de ne pas penser à Frank Miller et à sa série Sin City à la lecture de Rex. On y retrouve en effet bon nombres de ses ingrédients : violence, vengeance, amour perdu, univers urbain sordide en noir et blanc, héros seul contre tous, brutal, au cerveau ravagé, s'en prenant à une crapule haut placée... Il est d'ailleurs à peu près certain que Zezelj savait qu'il serait comparé à son éminent confrère américain, et que l'idée lui plaisait bien... Quand on voit que le monologue intérieur de son personnage, façon "je suis le prédateur le plus cool et le plus couillu de cette putain de ville de pourris", constitue l'essentiel des textes de l'album, par exemple, on se dit qu'il cherche délibérément à faire du Sin City... Visuellement, outre Miller (un peu), ça rappelle aussi Sienkiewicz (sans la couleur et les délires) ou McKean, voire Marc-Antoine Matthieu ou Éric Liberge par moments, mais tout en ayant quand même sa propre personnalité. Moi, j'aime ; maintenant, je comprends qu'on puisse trouver que Zezelj a la main un peu trop lourde sur l'encre de Chine (il doit consommer 1 litre par planche à peu près), ou encore, que c'est trop chiadé et qu'on sent le gars qui sort des Beaux-Arts et qui cherche à épater la galerie avec ses beaux dessins qui tuent, et à masquer au passage la faiblesse de son scénario... Parce qu'autant le dire, le scénar est nettement moins fort que les dessins... C'est du déjà vu, et c'est loin de valoir les meilleurs "Sin City". Ça manque de profondeur, de rebondissements, Zezelj va directement à l'essentiel, au plus court, à l'action quoi. Par exemple, il n'explique pas vraiment les événements qui ont mené Orlowski en prison, ni comment le Rex qu'il est devenu réussit à s'en évader (ça se passe de telle façon qu'on peut croire que ce jour-là, un étourdi avait laissé toutes les portes ouvertes, et que 90% des gardiens étaient en grève). Finalement, on s'aperçoit qu'on a affaire à une BD d'action tout ce qu'il y a de basique, mais cachée dans un écrin "arty"... On a beau nous montrer un joli papillon entre deux scènes de tuerie, pour faire comme John Woo avec ses envols de colombes au ralenti pendant les fusillades, ça reste vraiment très bourrin... En plus, Zezelj mise beaucoup sur son héros, Rex ; hélas pour lui (et pour nous, du coup), celui-ci n'a pas l'épaisseur, le charisme, la verve, le charme louche d'un Marv (je ne parle pas du Marv' de BDT, qui est certes épais et louche, mais n'a aucun charisme* ; il s'agit bien sûr du Marv de Sin City)... On pourrait être tenté de croire que c'est voulu, que l'auteur cherche délibérément à prendre le contrepied de Miller en montrant que les gros bras à moitié timbrés qui se font justice eux-mêmes ne sont jamais que des tueurs et pas des héros ou des braves gars juste un peu demeurés. Mais non, Zezelj aime son personnage, il le voit comme un héros. Sinon, il ne l'appellerait pas "Rex", le Roi, et il ne le comparerait pas à un lion. Mais il ne parvient pas à nous le rendre sympathique et attachant, à nous impliquer dans sa traversée de l'enfer. Bref, tout ça pour vous dire que Rex est, à mon goût personnel, loin de mériter les critiques dithyrambiques lues dans "L'Avis des Bulles" ou "BoDoï"... C'est beau, mais vraiment pas passionnant... *Un maximum de ;););), là, on est d'accord ? Non, je précise, parce que je sais qu'en plus du reste, tu es paranoïaque et tu n'as aucun humour...
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