La Grande Ourse
Un beau récit introspectif qui se mue en un conte fantastique, sublimé par un univers graphique envoûtant.
La BD au féminin
Louise, une jeune femme d’une vingtaine d’années, peine à oublier ses proches disparus. Elle vit depuis en leur compagnie, au point même de se couper des vivants de peur de les perdre à leur tour... Sourire, profiter de la vie sont des choses qu’elle semble ne plus savoir faire. Soudain, l’étrange Phekda – une étoile, l’une de la Grande Ourse – fait irruption... et l’entraîne dans une immersion au plus profond d’elle même. Une immersion qui passe par une virée sur la plage de son enfance, par une nuit dans une petite maison biscornue, par une forêt labyrinthique qui oscille entre réel et fantastique jusqu’à la montée de cet incroyable escalier sorti des nuages… Mais où la mènerat-elle ? Et quelles en seront les conséquences ?…
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Date de parution | 13 Septembre 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une fois encore, voilà une production qui me fournit l’occasion de dire tout le bien que je pense de la collection « Métamorphoses » de l’éditeur Soleil. Barbara Canepa et Clotilde Vu ne dérogent pas à leur ligne éditoriale en nous proposant un écrin graphiquement très soigné pour une histoire enchanteuse qui nous transporte dans un univers fantastique intemporel. Et au regard de la teneur du récit, il semblait plus que logique que « La Grande Ourse » fasse partie de cette collection, car c’est bien de métamorphose dont il est question ici… Louise, la jeune héroïne, reviendra en effet de son périple littéralement transformée. Entre livre jeunesse et conte philosophique, le récit nous entraîne vers une quête poétique aux accents subtils et littéraires. Rien d’étonnant quand on sait que la scénariste de l’ouvrage, Elsa Bordier, est passionnée d’écriture. En outre, le dessin de Sanoe sert magnifiquement l’histoire en mettant en images un monde féérique foisonnant de détails, indubitablement inspiré des œuvres de Miyazaki. Le travail sur la couleur est également sublime et rehausse encore davantage l’attractivité de l’objet. Les deux auteures semblent véritablement en symbiose parfaite. La narration va crescendo jusqu’à son apothéose, lorsque Louise et Phekda arrivent dans le palais céleste, où l’on assiste à une profusion enivrante de tons merveilleusement nuancés, en particulier dans les bleus. Au propre comme au figuré, le tout est à la fois sombre et lumineux. Dans cette atmosphère fortement imprégnée d'onirisme, on frissonne en retrouvant ses peurs d’enfants mais on les surmonte en prenant conscience de la beauté parfois terrifiante du monde qui nous entoure. Le passage dans la forêt est à ce titre très emblématique : la nature peut s’avérer aussi cruelle qu’admirable, et n’est pas vraiment l’endroit le plus approprié pour les Bisounours. « La Grande Ourse » est donc une vraie bonne surprise. Véritable ode philosophique à la vie et à la beauté, l’ouvrage se laisse autant lire que contempler. Et comme pourrait le laisser supposer la couverture, l’album n’est pas uniquement destiné aux jeunes filles en fleurs, car il traite aussi du deuil et de la mort. Bien entendu, il serait presque redondant de préciser que cela constitue une excellente idée-cadeau à l’approche des fêtes de fin d’année.
Le message véhiculé par ce conte moderne ainsi que la forme graphique m'ont littéralement convaincu. Il y a encore une forme de naïveté toute enfantine qui apporte une certaine fraîcheur. En même temps, je dois dire que je préfère cette forme de simplicité à une trop grande profondeur alambiquée. On en retient que du positif. Cela s'adresse surtout à des individus qui ont perdu un ou plusieurs êtres chers. Cette oeuvre peut leur apporter un peu de réconfort et de douceur. Le deuil n'est jamais une épreuve très facile.
Toujours dans la même verve, creusant du côté de l’esthétique et de l’étrange, la collection Métamorphose de chez Soleil nous invite cette fois-ci à affronter une de nos peurs primaire : la mort. Louise est une jeune femme à qui tout semble sourire : jeune, jolie, un amoureux… Pourtant, elle reste insensible à toute joie de vivre et le départ de son compagnon qui en a marre de chercher en vain à percer sa carapace va conduire notre Louise à rencontrer un bien étrange personnage. Elle qui voit des fantômes dans tous les objets où les lieux et qui se réfugie dans les étoiles quand elle cherche des réponses, va voir débarquer un beau soir par sa fenêtre Phekda, une des étoiles de la Grande Ourse. Cette « bonne fée » va embarquer Louise dans un voyage extraordinaire au cours duquel elle va rencontrer des créatures fantastiques et même… la mort. Ce conte initiatique aux allures « Miyazakiene » se laisse lire tranquillement mais n’a pas réussi à me transcender plus que ça. Peut-être ne suis-je pas non plus le cœur de cible de cet album qui semble plus être destiné à un public ado et féminin… Dommage, car le dessin a du caractère, le bestiaire croisé est assez original, mais pour moi la trame de fond est restée assez convenue et prévisible.
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