Epiphania
Une fiction haletante, basée sur les grandes problématiques sociétales actuelles. La Terre, menacée par l'espèce humaine, a créé son armée : les « Epiphanians .
BDs adaptées en film Hybrides La BD au féminin
Une fiction haletante, basée sur les grandes problématiques sociétales actuelles. La Terre, menacée par l'espèce humaine, a créé son armée : les « Epiphanians . Une nouvelle histoire surprenante de la part de Ludovic Debeurme
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Date de parution | 13 Septembre 2017 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Même si je connais un peu le nom et ai déjà feuilleté certains de ses albums, je crois que c’est la première fois que je franchis le pas et que je lis en entier une œuvre de Ludovic Debeurme. Et c’est plutôt avec plaisir. Esthétiquement, c’est assez original. Pas mal d’influences US tout de même. Clowes pour certaines couleurs et la tête de certains personnages – visages assez rigides, mais aussi le côté froid, « plat » du dessin et de l’histoire au début. Mais, rapidement, c’est à Burns que cela m’a fait penser (Black Hole en particulier), pour le thème (des adolescents rejetés, des mutations bizarres, un malaise distillé par petites touches, etc) et le dessin de certains personnages (essentiellement les mixbodies, mais aussi Yöji, le pote du héros). Seule la colorisation s’en écarte franchement. Mais Debeurme s’affranchit de ces influences (que j’ai d’ailleurs peut-être inventées), pour développer un univers personnel et intriguant. Ces enfants étranges, les « mixbodies », qui sortent de terre après une tempête, et qui ne ressemblent pas aux humains, et qui pourraient bien être liés à la nature elle-même, visiblement agressée par l’homme (voir les échos médiatiques de pollution dans plusieurs cases) : rapidement une atmosphère étrange se développe donc. Et ce d’autant plus que le héros, qui ne voulait pas d’enfant de sa compagne au départ, se retrouve, devenu célibataire, à vivre, et aimer un de ces « enfants » mixbodies, envers et contre tous. Au travers de cette intrigue, plusieurs thèmes sont liés, comme le racisme (voir la sorte de KKK rejetant et tuant les mixbodies). Par ailleurs, après la lecture de ce tome inaugural, je ne sais toujours pas s’il n’est pas tout simplement un rêve (ou un cauchemar !?) « vécu » par le héros (qui voyait déjà des enfants/monstres lorsqu’il imaginait l’enfant qu’il aurait avec sa compagne au début de l’album) : les affres de la paternité illustrées par Debeurme ? Bref, à l’intrigue de base (assez linéaire) s’ajoutent plusieurs questionnements qui titillent notre curiosité. En tout cas, j’ai été séduit par le dessin et l’univers développé par Debeurme, et me demande comment il va poursuivre cette histoire étonnante, sans retomber dans la normalité, voire la banalité. Une série à suivre en tout cas ! MAJ après lecture du deuxième tome: J'ai depuis quelques temps appris à mieux connaître l'œuvre de Debeurme (avec quelques pépites, comme Le Grand Autre), que j'apprécie de plus en plus. Et j'ai poursuivi la lecture de cette série avec le deuxième tome. Celui-ci continue d'explorer les mêmes thèmes, tout en éclaircissant l'intrigue, qui devient moins planante, sans doute moins angoissante, car un chouia plus linéaire. Mais du coup je trouve qu'elle perd un peu de son attrait en "rationalisant" un peu sa trajectoire. Mais cela reste quand même intéressant. Avec, en plus des thèmes évoqués dans mon début d'avis, une critique de l'ultra libéralisme et des conséquences pour la biodiversité et la vie tout simplement de ses excès, un clin d'œil aux activités d'organisation comme L214 (qui lutte contre les conditions de vie et de mort des animaux d'élevage), etc. Toujours foisonnante, avec une approche étrange et un peu poétique, cette série poursuit son chemin original (même si j'espère que la conclusion ne la fera pas trop retomber dans une certaine banalité, ce qui était un peu la cas parfois ici). MAJ après lecture du troisième et dernier tome: Debeurme conclut son triptyque de façon relativement surprenante. Il poursuit son aventure avec toujours au coeur de questionnements contemporains, la tolérance, la défense de la biodiversité, etc. Mais j'ai trouvé ici qu'il le faisait de façon un peu trop optimiste et/ou naïve, donnant à son histoire une valeur d'exempla qui atténue trop à mon goût ce qui faisait la noirceur ou la poésie des débuts. De même, après l'arrivée des géants, certains passages m'ont fait penser à ces combats de super-héros américains qui ne m'attirent pas vraiment (même si ici la morale est différente). C'est donc un peu déçu que j'ai conclu cette lecture, d'une série qui globalement m'a intéressé et plu. Je lui laisse les 4 étoiles, mais en arrondissant au supérieur eu égard au début, franchement bon. Et aussi au dessin et à la colorisation, qui eux sont restés captivants de bout en bout, avec leurs défauts et leur naïveté (ici mieux comprise). Une fin décevante, certes, mais qui ne doit pas vous empêcher de jeter un coup d'oeil sur cette série - et aussi sur cet auteur original.
Tome 1 Ce récit fantastique, dont c'est ici le premier volet, s’ouvre sur la vie ordinaire d’un couple qui cherche à retrouver l’amour au moyen d’une thérapie de groupe sur une île déserte, alors que leur premier enfant doit bientôt venir au monde. Mais un tsunami vient balayer subitement le havre de paix où ils séjournent, et l’homme perd sa femme dans la catastrophe. De retour chez lui, il découvre dans son jardin qu’un fœtus s’apprête à sortir de terre, alors que les chaînes d’information annoncent des cas similaires dans tout le pays. D’abord révulsé par la créature, il va décider de l’adopter et l’élever. Mais comme tous les mixbodies, l’enfant grandit très vite et possède des caractéristiques physiques qui vont l’exposer au rejet de ses camarades humains dès son entrée à l’école. Si la thématique abordée ici évoque incontestablement les X-Men (ces mutants aux pouvoirs extraordinaires qui doivent se cacher pour se protéger des hommes), celle-ci est traitée sur un mode beaucoup moins spectaculaire, davantage philosophique. La peur de la différence et le rejet de l’autre constituent un sujet on ne peut plus actuel. Avec « Epiphania », Ludovic Debeurme nous ramène à la crise actuelle des migrants qui fuient des pays ravagés par la guerre et la misère, menaçant l’équilibre de nos contrées « tranquilles et prospères » en faisant ressurgir des vieux démons qu’on croyait disparus. Mais ici, contrairement à la plupart des images diffusées par les grands médias, les parias ont un visage, ils ont des peurs, des doutes, savent aussi aimer et et ne demandent qu’à vivre en paix comme tout le monde… sauf si bien sûr ils se sentent menacés… Pour ce qui est du dessin, Debeurme recourt à une ligne claire dépouillée, donnant corps à un univers qui rappelle immanquablement le Black Hole de Charles Burns, en plus lisse et dans des tons pastels un rien insipides. Mais la comparaison s’arrête là, car le scénario reste extrêmement fluide et accessible. L’auteur n’est pas vraiment un nouveau venu dans la bande dessinée, avec plusieurs publications à son actif depuis quinze ans, principalement chez Cornélius et Futuropolis. Déjà récompensé pour Lucille à Angoulême, il nous propose ici une fable très intrigante, à la fois fantastique et humaniste, qui réussit à donner au lecteur l’envie de connaître la suite. Tome 2 Le second volet de cette trilogie verra une montée en crescendo de l’intrigue. Après avoir laissé la vie sauve au père de Koji, le petit groupe d’Epiphanians, qui se sont choisis cette appellation en opposition au dévalorisant « mixbodies » des humains, vont partir en expédition dans les montagnes, là où ils pensent trouver des réponses à leur présence sur Terre, à l’endroit même où des météorites s’étaient écrasées quelques années plus tôt. Un événement qui curieusement avait coïncidé à leur « éclosion » soudaine par milliers à travers le monde. Et ce qui les y attend ne risque guère de les réconcilier avec le genre humain, mais va au contraire les entraîner dans un engrenage destructeur sous la houlette d’un mystérieux homme-chauve-souris vengeur dénommé Vespero, tandis que le chaos semble se répandre à travers le globe… En s’inspirant des comics américains, Ludovic Debeurme a produit une œuvre tout à fait étonnante. Avec « Epiphania », il ne s’est pas contenté de singer la production d’outre-Atlantique même s’il en reprend une bonne partie des codes, mais au contraire s’est efforcé d’intégrer le genre à son univers très particulier, qui évoque par certains moments celui de Charles Burns et de l’école alternative US. A la fois très bien structurée dans la narration, l’histoire pourra plaire au plus grand nombre, mais la violence brute qui traverse les productions marveliennes est ici écrémée au profit d’un esprit européen plus décalé, plus poétique. Toutes ces caractéristiques se retrouvent dans son trait, plus réaliste que dans ses œuvres précédentes, mais qui en a conservé l’étrangeté et le minimalisme fragile. En narrant l’épopée des Epiphanians, Debeurme semble totalement pris d’empathie pour eux, révulsé lui aussi par la bêtise des humains, qui acceptent mal les « difformités » de ces êtres parias. Et pourtant, la monstruosité peut aller bien au-delà des simples apparences physiques et souvent, elle est indissociable de la nature humaine… Si on peut avoir du mal à souscrire au premier coup d’œil au style graphique atypique, force est de reconnaître que celui-ci exerce une certaine fascination. Est-ce la candeur du trait, associé à la brutalité de certaines images, qui produit cet effet ? Toujours est-il qu’il est difficile de rester indifférent à un tel récit, qu’au fond on a presque du mal à classer dans une catégorie précise, tant il a le potentiel pour toucher des types de public très variés. Tome 3 Avec une tension qui avait atteint son point culminant à la fin du deuxième tome en nous laissant sur le qui-vive, c’est avec une certaine impatience qu’on l’attendait, le dernier épisode du triptyque hors-normes de Ludovic Debeurme. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat est pleinement à la hauteur des attentes. D’abord sur le plan du dessin. C’est un véritable feu d’artifice graphique qui, dès le premier tiers de l’histoire, va se déployer sous nos yeux ébahis. Avec la chute d’une nouvelle météorite, la narration va évoluer de pair avec la structure visuelle. D’abord centrée sur les protagonistes et leurs altercations résultant de l’attentat manqué, sur un rythme échevelé, elle va prendre par intermittence la forme d’une suite de tableaux bibliques spectaculaires, destinées à situer le contexte général. Un contexte perturbé par ladite catastrophe, qui a son tour, telle une répétition de l’Histoire, va générer cette fois des géants, qui comme les Epiphanians, vont sortir de terre. Par un effet de réaction en chaîne, un terrible chaos digne de l’apocalypse entraînera guerres et destructions. Mais la suite réservera bien d’autres surprises au lecteur, qui ne se dévoileront qu’une fois le calme revenu. Impossible d’en dire plus à ce stade, mais certaines planches suscitent autant la sidération que l’émerveillement. Le jeu des couleurs, qui pouvaient apparaître ternes au début de la trilogie, s’est affiné. Sans souci de crédibilité, les tonalités artificielles créent une atmosphère irréelle qui contribue un peu plus à nous transporter dans une dimension onirique, loin de notre Terre à terre… Sur le fond, l’histoire correspond pile-poil à l’esprit du temps, intégrant des préoccupations très actuelles, politiques (la montée de l’intolérance et du fascisme) et, de façon plus suggérée, écologiques. Ces êtres hybrides que sont les Epiphanians, conçus dans la terre nourricière, symbolisent parfaitement la supplique adressée par la nature à l’Homme l’invitant à se reconnecter au monde qui l’entoure. Mais celui-ci, en bon tocard aveuglé par son anthropocentrisme, préfère ne pas dresser l’oreille et poursuivre sur la voie confortable et intellectuellement paresseuse de son déni autodestructeur. Avec « Epiphania », Ludovic Debeurme, dont les personnages dans leur aspect feraient de lui une sorte de Charles Burns candide et optimiste, veut croire malgré tout à un sursaut salvateur de l’humanité, et nous offre une œuvre ambitieuse particulièrement rafraichissante. Ces teenagers Epiphanians, qui semblent sortir tout droit de Black Hole, nous tendent un miroir peu reluisant en nous rappelant à quel point nous nous sommes éloignés à la fois de notre humanité et de notre animalité (dans le bon sens du terme), gangrénés moralement par un individualisme forcené, à la faveur d’un système politico-économique inique et corrompu. Du début à la fin, cette œuvre inspirante n’aura cessé de monter en puissance, telle une fusée larguant successivement, grâce à un timing parfaitement étudié, ses trois étages : un premier qui intrigue, un second qui captive, et enfin un troisième qui émerveille. Il serait vraiment dommage de passer à côté de cette série, une des plus originales et les plus brillantes de la décennie, signée par l’auteur du multi-récompensé Lucille.
Heureusement que les médiathèques sont là! Oui parce que si j'avais feuilleté cet album chez un libraire nul doute que jamais au grand jamais je n'aurais fait l'achat. Le dessin tout d'abord, personnellement je le trouve hideux, figé comme ça j'en connais pas beaucoup d'autres, si en fait mais pour ne pas perdre l'amitié de certains bons camarades je vais m'abstenir de donner des noms... S'il n'y avait que cela, mais si l'on regarde la colorisation, ben j'ai eu l'impression de lire un truc colorié aux feutres pastels de mon ancienne trousse d'écolier. Quand au scénario.. Certains y on vu une sorte d'allégorie sur la crise des migrants, soit mais pour moi ça fleure plutôt le bon vieux trip un poil new age, ah ce gourou sur l'île dite paradisiaque. Les looks des personnage sont simplement très moche avec en porte étendard le héros au style très hipster. Vous l'aurez compris, ce genre d'album n'est pas pour moi, mais ne voulant pas en dégouter les autres je vous invite à consulter les rayonnages de votre médiathèque préférée, on ne sait jamais.
J'ai eu au début un peu de mal avec le graphisme qui m'a semblé assez figé voir statique et parfois assez grossier dans les traits. Les décors et les cases sont d'ailleurs assez épurés. Les couleurs sont assez unies. Bref, la mise en forme n'est pas très accueillante. Pour autant, le récit se lit très bien avec des périodes de lecture assez rapide liées à des cases contemplatives et parfois assez chargées en dialogues. Là aussi, je reproche un certain déséquilibre dans le déroulement des scènes. Ceci dit, cette oeuvre présente des qualités indéniables à savoir une histoire qui est assez intéressante. Le second tome fait avancer le récit après les péripéties du début et la mise en place de la problématique. Le traitement n'est pas original sur le sujet maintes fois exploités par le cinéma ou d'autres bd portant sur le droit à la différence. Au final, on a quand même envie de savoir la suite. Pour autant, je ne suis pas acheteur pour ma propre collection.
Cette série m'en a rappelé plusieurs autres. Sur le plan de l'ambiance et du graphisme, ça ressemble à un mélange de Charles Burns (Black Hole) et de Daniel Clowes (David Boring). C'est un trait clair et élégant, et en même temps un peu figé. Il y a aussi la même atmosphère de malaise mêlé d'une part de fantastique. Sur le plan de l'intrigue maintenant, on retrouve le même thème que dans Sweet Tooth, pour citer une série récente, et dans Hybrides pour une série plus ancienne, à savoir des enfants hybrides d'humains et d'animaux qui apparaissent pour une raison mystérieuse et qui pourraient être à la fois les remplaçants des humains ou bien une réponse de la Terre pour opposer à la société humaine des êtres plus proches de la Nature. Passée la surprise initiale des deux premiers chapitres, on retrouve un scénario un peu classique d'un père et son fils "différent" qui cherchent à vivre sereinement, voire à survivre, dans une société qui se déchire et ou deux camps s'affrontent. C'est pas mal mené mais je n'ai pas été complètement captivé. A voir si la suite apporte quelque chose de novateur et plus prenant.
La préface comme le 4ème de couverture ne trompent guère Ludovic Debeurme sur ses intentions de livrer une oeuvre qui mettra la Terre au centre des préoccupations. Pourtant à lire Debeurme, on sent à nouveau un lien avec un autre thème qui lui est cher : la Paternité comme déjà observé dans l'inégalable et sous estimé "Père Vertueux". Dans un monde aux couleurs pastels aseptisées, David et Jeanne sont un jeune couple de trentenaires dont leur histoire est sur le point de s'achever. Jeanne souhaite un enfant, David est effrayé à cette idée et préfère se plonger dans la musique. Dans l'espoir de sauver leur couple, ils acceptent une étude en groupe sur une île déserte. Arrive un tsunami d'une force inouïe qui va mettre à néant tous ces projets de reconstruction en recouvrant les terres et en emportant définitivement Jeanne vers une mort certaine. Suite à ce drame, de monstrueux enfants apparaissent enterrés un peu partout. Revenu sain et sauf mais endeuillé, David va recueillir et adopter un enfant faune qu'il va élever comme son propre fils face au mépris et à l'incompréhension de tout son entourage... Debeurme délivre à nouveau une œuvre étrange aux dessins dépouillés mais en phase avec un univers poétique et cruel qui emprunte autant à Black Hole de Charles Burns pour les mutations inexpliqués que David Boring de Daniel Clowes pour l'isolement par l'environnement. Pour autant, le récit est beaucoup plus simple à suivre que pour ses premières ouvrages grâce à une narration simplifiée et efficace. Il est encore bien trop tôt pour annoncer un nouveau chef d’œuvre de cet auteur car l'histoire s'achève hélas trop brutalement mais le lecteur dispose de suffisamment d'éléments pour vouloir en savoir davantage dans cette trilogie annoncée.
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