Petite maman
Brenda vient au monde alors que sa mère n'a que 15 ans. Devant l'insouciance et le manque de maturité de celle-ci, Brenda va vite devoir remplir le rôle de l'adulte. Et l'arrivée aux côtés de sa mère d'un nouveau conjoint violent et alcoolique ne fera qu'empirer les choses.
Douleurs intimes Violence conjugale Violences faites aux femmes
Lorsque Brenda vient au monde, sa mère, Stéphanie, a 15 ans, et son père s'est déjà éclipsé. Négligée, Brenda grandit pourtant vite et apprend à se débrouiller seule. Malgré les brimades et les punitions injustes dont elle est victime, elle souhaite voir sa mère heureuse et s'occupe d'elle du mieux qu'elle le peut,... à tel point que les rôles s'en trouvent inversés, Brenda devenant la « petite maman » de sa mère.
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Date de parution | 29 Septembre 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je rejoins l'avis de Mac Arthur. C'est clairement pas une bande dessinée à lire si on n'aime pas les histoires qui montrent la violence au quotidien parce que certains passages sont très glauques. Le sujet principal de l'album est que l'héroïne doit affronter les traumatises de son enfance : elle a été élevée par une mère-fille qui était clairement pas du tout prête pour le rôle de mère et ça empire lorsque plusieurs années la mère se trouve un petit ami qui se révèlera vite violent. Personnellement, je trouve cela un peu dur de lire ce genre de récit, mais je trouve que c'est tout de même important de parler de ce genre de violence que subissent trop de femmes et d'enfants au quotidien. Cela dit, ce n'est pas parce qu'une BD parle d'un sujet important que je vais automatiquement mettre une excellente note. Il y a des défauts dans le scénario comme le révèle bien Mac Arthur. J'étais perdu au début parce que je ne comprenais pas le lien entre la scène du procès au début et ce qui se passe ensuite. En plus, au début l'auteur dessine l'héroïne adulte comme si elle était encore un enfant. J'imagine que c'est censé être une métaphore parce qu'au fil de sa thérapie, elle devient finalement une adulte sauf que comme tout le reste est 'normal', c'est juste déstabilisant. Bref, j'ai commencé ma lecture en ne comprenant pas trop ce qui se passait, ce qui est rarement un bon signe parce que si je suis perdu dès les premières pages, la plupart du temps je ne rentre jamais dans le récit. J'ai fini par rentrer dans celui-ci, mais le scénario aurait mérité d'être plus clair par moment. Sinon, le dessin est dynamique, mais parfois cela manque un peu de précision.
C'est une histoire bien triste comme il en existe malheureusement des milliers semblables à travers tout le territoire et dans le monde. Bien élever un enfant n'est pas chose aisée pour une femme seule. Aimer devrait pourtant l'être. On ne peut s'empêcher de trouver cette situation bien injuste pour cette petite fille qui s'occupe tellement bien de sa mère et qui en échange n'aura pas l'amour qu'elle mérite. L'auteur Halim Mahmoudi qualifie la chanson culte "Que je t'aime' de grosse bouse. Les millions de fans qui ont tant pleuré la mort de Johnny Hallyday apprécieront sans doute pas. Mais bon, c'est un moyen de dire que l'artifice de gentils mots ne suffit pas et qu'il faut également des actes. Bref, beaucoup d'esbroufe ! Pour le reste, le sujet est sensible et il est bien traité malgré quelques maladresses dans la façon de raconter le récit. On peut se méprendre par rapport à certaines situations comme par exemple après l'attaque du pitbull. C'est touchant, violent et bouleversant à la fois. Il faudra s'accrocher pour ne pas verser une larme pour peu que l'on soit sensible à la détresse humaine surtout quand cela touche des enfants innocents. Il ne faut jamais produire les mêmes erreurs que les aînés serait la grande morale de ce roman graphique.
Petite maman est un récit dur et poignant qui traite du sort des femmes et des enfants battus. Au-delà des séquelles physiques, c’est bien au niveau du traumatisme psychologique que s’attarde Halim dans cette fiction qui prend la forme d’une psychanalyse reconstructive. L’introduction est, d’un strict point de vue narratif, peu claire. Ce n’est pas bien grave mais, dans un premier temps, je n’ai pas trop compris le lien qui existait entre ce procès introduit contre une éducatrice, assistante sociale ou autre (ce n’est pas clair de ce point de vue non plus) et l’histoire de Brenda. Il m’a fallu un peu de temps pour raccrocher les wagons, d’autant plus que Brenda est dessinée comme une enfant lors de ses rencontres avec son thérapeute alors qu’elle déclare avoir 29 ans. Mais passé cette étape, j’ai été pris par ma lecture. Et au fil des pages, le fait d’avoir dessiné Brenda de la sorte prend tout son sens. J’ai trouvé le procédé finalement extrêmement pertinent, même si déroutant dans un premier temps. L’histoire de Brenda et de sa mère est l’exemple parfait du couple femme-enfant battus, victimes des pressions et du chantage affectif effectué par un conjoint/beau-père, parfait connard… dont je me demanderai toujours comment ce modèle peut si souvent séduire la gente féminine (de ce point de vue, l’album n’apporte pas de réponse… si tant est qu’il en existe une). Le récit s’articule comme un long crecendo dans l’horreur, avec une enfant de plus en plus détruite. Enfermée dans son rôle de mère de substitution pour sa propre mère puis pour son demi-frère, battue, humiliée par un beau-père alcoolique et crétin (à ce niveau-là de connerie, l’alcool n’explique pas tout), elle ne peut évoluer. Alors ne parlons pas de s’épanouir !!! Le destin tragique de Brenda touche, même s’il rappelle celui de tant d’enfants battus. Il n’a rien d’exceptionnel… et quelque part, c’est sans doute ce qui effraie le plus. Le passé de Brenda choque, bien entendu, mais le travail de reconstruction au travers de sa psychanalyse marque encore plus à mes yeux. Il faudra à la femme accepter les faits et gestes de l’enfant qu’elle était, se pardonner pour enfin pouvoir aller de l’avant. C’est bien expliqué, lentement détaillé et cet album met finalement bien en avant le rôle du thérapeute dans ce type de situation. Cet album est donc bien fait. Touchant dans sa dimension humaine, il explique le rôle et l’utilité d’un suivi médical dans ce genre de circonstances. Le fait qu’il s’agit d’une fiction permet de regrouper en une seule histoire de nombreux aspects récurrents du problème des femmes et enfants battus. C’est certainement à lire si ce type de sujet vous intéresse, d’autant plus que le dessin de Halim est agréable à l’œil. Un trait simple et expressif, pas toujours très précis, mais qui véhicule une émotion, une sensibilité qui cadrent bien avec le thème de l’album. A ne posséder que si vous aimez lire et relire des récits déprimants (note pour Stéphanie (elle se reconnaîtra) : oui, tu peux l'acheter pour la bibliothèque, ça casse bien le moral).
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