L'Araignée de Mashhad
Après Une Métamorphose Iranienne et le Petit Manuel du parfait réfugié politique, Mana Neyestani réalise un fascinant docu-fiction à propos d’un tueur en série qui a sévi dans l’est de l’Iran au début des années 2000. Basé sur des entretiens filmés par deux journalistes proches de Mana Neyestani, L’Araignée de Mashhad retranscrit le parcours de Said Hanaï, qui, au prétexte de se conformer à des prescriptions religieuses, assassina seize femmes prostituées ou droguées en quelques mois dans la ville sainte de Mashhad, située au nord-est du pays. Le tueur amenait toutes ses victimes chez lui avant de les étrangler, d’où l’appellation par les médias de « meurtres de l’araignée ».
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Alternant véritables interviews du tueur et passages fictionnels, Mana Neyestani dévoile aussi bien le point de vue du tueur, que celui de ses proches, de ses victimes, ou du juge en charge du dossier. Il met en lumière le poids d’une vision rigoriste de la religion dans cette ville, l’une des plus conservatrices du pays, où une partie de la population a manifesté en soutien au tueur après son arrestation. Combinant différents registres narratifs et graphiques en passant d’un protagoniste à l’autre, Mana Neyestani montre à travers ce fait divers une société malade, où ceux qui vivent en marge sont considérés comme des sous-humains, allant parfois jusqu’à justifier les pires extrémités.
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Date de parution | 12 Mai 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Donne à ton soldat, la force d'éradiquer la débauche. - Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2017. Elle a été réalisée par Mana Neyestani, pour le scénario, les dessins et l'encrage. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, d'environ 150 pages. Il commence par une introduction d'une page de l'auteur expliquant la nature de l'ouvrage. Puis suit un texte d'une page présentant la ville sainte de Mechhed (Mashhad). Dans la ville de Mechhed (Mashhad) à l'été 2000, les fidèles viennent se recueillir au mausolée de la tombe du huitième imam chiite, Ali ar-Rida (Alî pesar Mûsâ Rezâ, 766-818). Parmi eux, Saïd Hanaï demande à Dieu qu'il donne la force à son soldat d'éradiquer la débauche. Durant l'hiver 2001, la journaliste Roya Karimi Majd attend dans un couloir du tribunal de Mechhed pour être reçue par le juge Mansour qui instruit le dossier du tueur en série de prostituées. Monsieur Rahimi, l'assistant du juge, lui dit que c'est son tour. Elle est reçue par un homme affable qui comprend sa demande, et s'interroge sur le fait qu'elle souhaite également l'interviewer lui. Elle explique que le tueur a justifié ses actes en invoquant sa foi comme seule motivation, car la Charia condamne la prostitution. Son interlocuteur rappelle que l'état nomme des juges pour remplir la fonction d'application de la Charia et qu'il n'appartient pas à chaque croyant de l'appliquer par lui-même. Il accède à sa demande d'interview de Hanaï, en mettant à sa disposition une salle du tribunal, et en s'assurant qu'elle ne sera pas seule avec le tueur. Elle le remercie et sort à l'extérieur, allumant une cigarette pour se détendre. Puis elle téléphone à Maziar Bahari, pour lui indiquer le résultat de son entretien. Quelques jours plus tard, Majd et Bahari sont dans la petite salle du tribunal, elle assise sur une chaise, lui derrière la caméra, prêts pour l'interview. Alors qu'on toque à la porte, il lui rappelle de bien cacher ses cheveux sous son voile. Saïd Hanaï passe la porte et Majd ne peut pas s'empêcher de regarder fixement ses mains, celles qui ont étranglé 17 prostituées. Ayant repéré son regard, il explique qu'il s'agit de mains de maçon, et continue en indiquant qu'il est prêt et qu'il l'écoute. S'en tenant aux conseils du caméraman, elle débute l'entretien en demandant au tueur de lui parler de sa jeunesse de son adolescence. Il fait partie d'une fratrie de six garçons, et sa mère avait un atelier de confection où travaillaient plusieurs jeunes filles. Il n'avait pas de petite amie et il ne parlait pas aux femmes. Elle lui demande alors comment il a rencontré son épouse. Il explique qu'il avait envie de s'acheter une moto et que son frère trouvait ça trop dangereux, donc il valait mieux qu'à la place il se marie. Son frère a tout arrangé : entre la première fois où il a songé à se marier et la cérémonie, il s'est passé à peine une semaine. le caméraman lui demande alors de parler de son service lors de la guerre Iran-Irak. Dans son introduction, l'auteur explique bien la nature de l'ouvrage : il s'agit de l'adaptation d'un entretien filmé réalisé par le journaliste Maziar Bahari, entre Saïd Hanaï et la journaliste Roya Karimi Majd. Il n'a pas tenu à être fidèle point par point à la réalité des faits, mais plutôt à s'inspirer de l'esprit des événements décrits. le lecteur sait donc qu'il va plonger dans un récit entre fiction et réalité, entre supputations nées du ressenti de l'auteur et propos du tueur recueillis par une journaliste. Il alterne donc les plans fixes durant lesquels Hanaï est en train de parler, de répondre aux questions posées, avec des reconstitutions. le lecteur est frappé par la forme caricaturale de la tête du tueur : nez et mentons très allongés en avant, crâne très allongé en arrière, morphologiquement impossible, mais sans aller vers une caricature grimaçante ou laide. Au contraire, le dessinateur a conservé toute la douceur du visage, l'a même accentuée pour montrer un individu inoffensif. de même les plans fixes donnent à voir un homme très calme et très posé, à l'opposé d'un individu agité ou agressif. En cela, l'artiste reprend l'impression donnée lors de l'interview filmée, et le seul lien établi avec la brutalité des assassinats se fait lorsque que la journaliste regarde ses mains en se disant qu'il s'agit de l'arme du crime. Il rend compte de son ressenti au visionnage, prenant du recul par rapport à une représentation photographique, interprétant visuellement l'apparence du tueur pour orienter sa représentation, vers un individu gentil, humble, rationnel. L'auteur se sert du dessin pour prendre du recul par rapport au documentaire filmé pour rendre compte de sa perception, de son interprétation. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que la narration visuelle semble un peu naïve. D'un côté les dessins peuvent être détaillés : la vue du ciel de Mechhed, la représentation du mausolée de l'Imam, les façades d'immeuble, l'aménagement intérieur de l'appartement de la famille Hanaï, la cour intérieure du palais de justice, l'appartement du juge Mansouri. D'un autre côté, certains éléments sont représentés de manière simpliste : la bouille et les expressions de certains personnages, la caméra pour l'entretien, l'organisation de l'atelier de confection, l'uniforme de soldat, certains modèles de voiture, la vision d'une rue, des perspectives très basiques. Pourtant, le lecteur est régulièrement surpris par un visuel remarquable : la foule des croyants autour du mausolée de l'Imam, le dénuement du bureau du juge Mansouri, sa manipulation du mishaba, le regard de la prostituée Leïla en observant l'appartement de la famille Hanaï, le naturel du soldat et de Majd en train de s'en griller une dans la cour du palais de justice, la calligraphie du juge Mansouri, le naturel du fils de Saïd Hanaï après l'arrestation de son père, la sensation du quotidien qui reprend son cours pour Majd après la fin du dernier entretien. Sous des dehors qui peuvent sembler un peu limités techniquement, la narration visuelle sait faire passer des sensations et des émotions fugaces d'une grande justesse. Le lecteur est frappé par le fait qu'il n'y ait pas de reconstitution des meurtres. Tout passe par la parole de Saïd Hanaï et par des réflexions d'autres personnes. En guise de reconstitution, le lecteur n'assiste qu'à un trajet en voiture conduite par le tueur, avec une prostituée sur le siège passager, et leur entrée dans l'appartement, et au fils de Saïd mimant les gestes de son père en train d'étrangler une prostituée pour montrer qu'il a bien compris ce qu'on lui a expliqué. Conformément au documentaire, Mana Neyestani s'en tient aux déclarations de l'assassin et de ses proches. Pour le lecteur, la réalité de ces meurtres n'a de la consistance qu'au travers des dires des uns et des autres. Cela accentue encore la prise de recul par rapport au fait, une narration à l'opposé de la diabolisation d'un individu. Comme Maziar Bahari, l'auteur évoque ces meurtres au travers de l'entretien avec Saïd Hanaï, les explications du juge Mansouri, une heure ou deux de la vie de la prostituée Leïla, l'entretien avec l'épouse de Hanaï, la journée du fils de Hanaï quand son père a été arrêté, les dessins de Samira, la fille d'une des prostituées. Ce choix d'exposition induit que le lecteur a une conscience aiguë que ce qui lui est raconté, l'est au travers d'individus différents, chacun avec leur point de vue découlant de leur âge, de leur relation personnelle avec le coupable, de leur histoire socio-culturelle. Ce procédé de reportage mettant en avant la subjectivité de chaque témoin ne permet pas au lecteur d'avoir une position neutre, et lui fait prendre conscience que lui-même est un observateur subjectif, quelle que soit son origine socio-culturelle, ses convictions politiques, morales et religieuses. Il a forcément son propre avis, voire ses propres a priori sur la religion musulmane, dans un sens ou dans l'autre, sur le régime politique en Iran, sur le fait que l'église et l'état n'y soient pas séparés, etc. Bourré d'a priori positifs ou négatifs, il se retrouve à réagir à chaque propos, ce qui met aussi bien en évidence ses propres convictions que celles de l'individu en train de s'exprimer. Il n'y a pas de flou nauséabond de la part de l'auteur : il condamne les actes abjects du meurtrier. Les entretiens et les déclarations des uns et des autres donnent une vision très humaine de l'affaire, très incarnée, tout en restant mesurée. L'avis du juge n'est pas celui de la journaliste, ni celui de l'épouse ou du fils, encore moins de la fille encore enfant d'une prostituée assassinée. Contenu dans ces témoignages, il apparaît de nombreux facteurs systémiques : la pauvreté des habitants de Mechhed, le service militaire de Saïd Hanaï lors de la guerre Iran-Irak l'amenant à se considérer comme un soldat, l'usage de la drogue par certains, la prostitution comme seule source de revenu, l'autodiscipline pratiquée par Saïd Hanaï pour vivre une vie conforme à la religion avec les refoulements qui l'accompagnent, l'application de la Charia par des juges assermentés, la pratique du mariage arrangé, la place traditionnelle de la femme dans cette société en particulier, la capacité de l'individu à interpréter les paroles de Dieu, et son droit à le faire au sein de la société, ainsi par voie de conséquence que l'obéissance qui est attendue de lui, etc. Quelles que soient ses origines, cela amène le lecteur à s'interroger sur l'organisation et le fonctionnement d'une société qui peut produire ce genre d'individus, qui peut amener un individu à commettre de tels actes, en toute connaissance de cause, de manière raisonnée et intelligente. Bien sûr, cette question se pose pour tous les assassins, quelle que soit leur société d'origine et ses préceptes. Sous des dehors un peu frustes et un sujet risquant d'être racoleurs, cette bande dessinée se révèle être un questionnement intelligent et réfléchi sur une série de meurtres abominables, amenant le lecteur à s'interroger sur ses propres convictions, sur les tenants et les aboutissants de la société et de la culture en Iran, et par voie de conséquence sur ceux de sa propre société. Même s'il peut sentir de quel côté penche le cœur de l'auteur, le lecteur n'a pas l'impression de subir un cours magistral, mais plutôt d'accompagner Mana Neyestani dans sa réflexion inconfortable dans des registres politiques, religieux, sociologiques, psychanalytiques. Un tour de force.
J'ai déjà lu les autres productions éditées en France de Mana Neyestani. Cette histoire porte sur le pays d'origine de l'auteur, l'Iran où on découvre un tueur en série qui ne paie pas de mine. C'est un maçon tout chétif mais accusé d'avoir tué plusieurs prostituées au nom de Dieu pour "nettoyer" les rues de sa ville. Le récit est basé sur des entretiens menés par le documentariste Maziar Bahari et la journaliste Roya Karimi Majd. On sent la froideur et l'absence de remords de l'homme tellement il est convaincu d'avoir accompli son devoir. Il est d'ailleurs soutenu par une partie de la population. Même s'il revendique avoir agi au nom de la religion dans une république islamique, il sera malgré tout jugé et exécuté pour ses crimes. Cela est relaté de manière neutre, sans prendre parti pour ou contre les actions de l'homme, à la manière d'un documentariste.
J'apprécie énormément le travail de Mana Neyestani, dont les BD savent allier un dessin issu de la caricature et du dessin d'architecture (selon les propos de l'auteur en interview dont j'ai perdu les fichiers ...) avec un propos tenant de la politique, de la sociologie et de l'humour. Un mélange très bien dosé qui donne à ses BD un rythme et un ton unique. A chaque fois que je lis une de ses oeuvres, je suis surpris de la fluidité de l'écriture et de la narration, permettant une lecture fluide malgré les sujets abordés. La BD présente ne déroge pas à la règle, et si l'humour est en grande partie absent du récit, il arrive à naviguer dans un ton bien différent, qui provoque presque le malaise tant le tout semble détaché de son propos. On parle de tueur en série avec une certaine raideur et une tonalité très documentaire. Mais pour autant, Mana Neyestani ne livre pas un documentaire détaché de son propos. Il arrive à glisser subtilement quelques petites touches d'humanité, entre la femme qui interviewe et dont on sent qu'elle est fortement en désaccord avec son interlocuteur, le passé d'une des victimes, les personnes interviewées en dehors de l'assassin ... L'ensemble donne un sentiment contrasté et nuancé de toute cette affaire. Je suis très intéressé par les propos du juge, notamment, qui sont révélateurs de toute la complexité des lois dans une république islamiste. Et l'ensemble de l'affaire a de quoi faire froid dans le dos. Le pire étant, à mon avis, le froid détachement que l'assassin porte sur ses crimes : il reste un bon père, un bon citoyen et un bon musulman. Que tant de gens le soutiennent dans sa démarche ne fait que renforcer ce sentiment de gêne qui frappe à la lecture. Et le propos est assez éclairant sur l'Iran d'aujourd'hui, pays qui m'intéresse de plus en plus de par son histoire récente, ouvroir de nombreux problèmes qui sont parvenus jusqu'à nous aujourd'hui. Le dessin de Mana Neyestani est toujours aussi bon, avec un trait qui est expressif, dans des compositions marquées à la limite de la caricature ou du burlesque parfois. C'est un peu en décalage avec le propos, ce qui le renforce à mes yeux, tout en permettant parfois de mettre de façon assez inédite son propos en image. Il a un sens de la composition et de la mise en image qui allie souvent l'inventivité avec une constante lisibilité. L'utilisation de cases constantes est présent à côté de mise en scène de plongée/contre-plongée spectaculaire. Bref, une nouvelle fois l'auteur sait nous pondre une petite merveille qui a de quoi réjouir : une lecture prenante et qui fait durement réfléchir, mais qui a également une atmosphère prenante et presque angoissante. Dans quel monde vivons-nous, tout de même ...
Voilà un album qui traite d’un sujet original et dramatique, de manière fluide, avec une lecture rendue agréable par un dessin simple et chouette, parfois à la limite du crayonné (pour les décors par exemple). L’album s’inspire d’un documentaire, réalisé sur le même sujet. A savoir un entretien avec un tueur en série iranien (suivi d’une petite enquête). Le sujet est assez original, mais déjà traité ailleurs (voir par exemple récemment Mon ami Dahmer). Mais ce qui fait la particularité de ce cas-là, c’est que ça se passe en Iran, et que le tueur en question revendique très clairement ses actes, qu’il n’agit pas comme un malade mental – et qu’une partie non négligeable de la société comprend et soutient presque ses actes ! Car cet homme dit agir au nom de sa vision rigoriste de la religion. Il vit dans une ville qui est un grand centre religieux de l’islam shiite, et pense par son action – ses douze victimes sont toutes des prostituées – « nettoyer » la société de « pécheresses ». On le voit, c’est du déjà vu ailleurs, en d’autres temps (croyions nous), lors de chasses aux sorcières. L’interview est menée en prison par une femme – dont on devine qu’elle prend sur elle pour rester calme devant les dires du tueur, alors même que cette femme fait partie de celles qui s’écartent pas mal de l’idéal féminin défendu par les idéologues du régime (la personne qui a inspiré ce personnage a depuis fui hors d’Iran, comme le réalisateur du documentaire d’origine, et l’auteur de cet album). Et ce sont les propos froids de cet homme, ange exterminateur bien frêle (c’est un homme sans histoire, « ordinaire », mari aimant, selon sa femme, soldat modèle durant la guerre Iran-Irak, mais aussi empli de frustrations depuis l’enfance), qui tentent d’expliquer l’absence d’empathie ressenti pour les femmes qu’il tue. C’est un homme qui correspond en fait aux canons des plus extrémistes du régime, même si, en s’arrogeant le droit de faire justice lui-même sans passer par celle officielle des Ayatollahs, il va se voir condamner à mort – sans regret, et presque sans émotion ! La lecture est comme je l’ai dit rapide et fluide, et éclaire, en plus de la personnalité d’un tueur en série hors norme, une facette de la société iranienne (les témoignages du tueur et de sa femme sont étouffants, l’individu s’étant totalement effacé au profit d’une « collectivité » obscure, voire obscurantiste).
Ce sont des titres comme celui-ci qui me font renouer avec le monde de la bande dessinée dans ce qu’elle possède de plus beau et de plus passionnant. En effet, j‘ai trouvé le sujet fort intéressant car peu connu du grand public. Il faut savoir que dans l’Iran des Ayatollah, il y a également des meurtriers en séries mais qui ont leurs propres spécificités. Bref, un sérial-killer religieux. Cependant, celui-ci se considère comme un très bon père de famille qui fait le ménage à la place de l’Etat chiite pour se débarrasser des immondes prostitués qui inondent le trottoir de leur venin charnel. A l’écouter, il devient véritable héros à la nation, adulé par les commerçants de la place, vénéré par son fils et par son épouse. J’avoue avoir été bluffé du début jusqu’à la fin où l’on apprend la terrible vérité qui dépasse l’entendement. Ce titre est mon coup de cœur du moment. Je m’aperçois qu’il n’y a pas que Marjane Satrapi comme auteur iranien et qu’il y en a un autre à savoir Mana Neyestani qui fait un véritable carton. Le dessin est beaucoup plus abouti sans compter le scénario qui est maîtrisé d’une main de maître. Cela me donne même envie de connaitre les autres œuvres de cet auteur qui est devenu un réfugié politique dans notre pays. On peut en comprendre aisément les causes en lisant par exemple l’araignée de Mashhad. Le récit sera très fort et parfois assez poignant. Mais inutile d’ajouter que cela sera sidérant pour un lecteur occidental qui parviendra dès lors à mieux comprendre comment un Etat religieux peut bousculer les comportements et les consciences. Cela fait très peur sur ce qui nous attend si on approuve les entreprises de nettoyage qu’elles soient ethniques ou morales. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5
3.5 Le meilleur album de cet auteur iranien que j'ai lu jusqu'à présent ! L'histoire met en scène un fait divers iranien que je ne connaissais pas : dans une ville très conservatrice, un homme a tué plusieurs prostituées pour des prétextes religieux. Il a fait des interviews filmées avec deux journalistes et ces interviews sont retranscrits en bande dessinée dans cet album. Il y a aussi des passages fictifs comme lorsque l'auteur imagine la vie d'une des victimes de ce tueur en série. Moi qui aime bien les affaires criminelles, j'ai trouvé celle-ci passionnante. J'ai bien aimé comment l'auteur montre les problèmes de la société iranienne à travers ce tueur qui ne voit pas ce qu'il a fait de mal et dont une partie de la population appuyait ce qu'il faisait vu qu'il tuait des prostituées. Le dessin est d'un style réaliste qui, je trouve, va bien pour une BD documentaire.
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