Plus près de toi

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Lorsque la Seconde Guerre mondiale est déclarée, nombreux sont les hommes valides à être dépêchés en urgence pour servir la France. Parmi eux, Addi, séminariste sur le point de rentrer dans les ordres à Dakar.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Aire Libre Bretagne

Contraint d'échanger sa robe contre l'uniforme militaire, le jeune Français sénégalais se confrontera à un tout autre monde, un champ de bataille où les hommes s'exécutent sans concession et où la moindre marque de douceur est une rareté. Aux côtés de son ami Ibrahim, Addi sera fait prisonnier, échappera à la mort, développera un réseau d'entraide pour les minorités étrangères. Et rencontrera l'amour en la personne de Jeanne, une institutrice. Mais les sentiments terrestres sont-ils compatibles avec les vœux religieux ? Peut-on oublier Dieu et la guerre dans les yeux d'une femme ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Octobre 2017
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Plus près de toi © Dupuis 2017
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
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10/10/2017 | Ro
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L'avatar du posteur bamiléké

Comme ma notation le montre, j'ai été très déçu par cette série. Pourtant elle avait tout pour me séduire avec des auteurs prestigieux, une collection de qualité et des thématiques auxquelles je suis sensible. En effet je connais bien la mixité dans le couple car je suis papa d'un enfant métis franco-africain. Après un début intéressant avec ce jeune séminariste qui quitte le séminaire de Dakar pour entrer dans la Coloniale sur injonction du père suivi d'une scène de crime de guerre raciste le reste m'a désorienté voire franchement déplu en de nombreux passages. J'ai trop en mémoire l'excellent Le Tirailleur d'Alain Bujak pour me satisfaire de cette carte postale utopique et fantasmée sur la détention des soldats coloniaux pendant l'Occupation. Rien ne sonne juste dans le scénario, ni l'ambiance bon enfant où des prisonniers en uniformes non marqués du KG (Kriegsgefangener) réglementaire se balade presque comme bon leur semble, ni la vision délirante de troupes allemandes toutes gentilles encore moins la psychologie des principaux personnages du récit. Car enfin, comment accepter sans frémir un dialogue entre le père et sa belle-fille (p33) où les deux passent son fils unique / son mari pour mort sans autre état d'âme parce qu'il est porté disparu depuis... 6 mois. "vivre dans le passé ne servirait à rien" dit la gentille Jeanne surtout à ne pas porter le deuil d'un homme qui a sacrifié sa vie pour sa famille... Six mois !! alors que les Américains ont recherché au Vietnam leurs POW ou leurs MIA pendant des décennies sans perdre espoir ! C'est d'ailleurs en complète contradiction avec la planche d'ouverture où les enfants se recueillent légitimement sur la tombe en mémoire de leur papa. Pire un père qui soigne le souvenir de son fils en accueillant l'occupant chez lui autour d'une bonne table (café, beurre, confiture et bon pain) puis pousse la chansonnette à ses "hôtes" avant de leur faire une courbette. Dès ce passage j'ai eu du mal à continuer ma lecture. Mais cela continue de plus belle, un séminariste qui ne prie jamais, un pseudo stalag sans mirador où les habitants pouvaient passer des confitures à travers la clôture (pourquoi pas des armes pour s'évader ?), une ambiance burlesque à la Don Camillo/Pepone pas du tout dans l'esprit du moment. Je ne veux pas dévoiler la fin du tome qui répond à la première planche pour relancer un récit bien pathétique à mes yeux. Le graphisme cadrerait bien mieux avec un récit jeunesse et avec des thématiques bien moins sérieuses. J'ai trouvé l'ambiance fade, les personnages pas à leur place et l'expressivité souvent banale pour le contexte ainsi que plusieurs d'erreurs comme le KG. Une lecture très bof pour les thématiques proposées.

17/06/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Je suis un fan du travail de Fournier qui est pour moi un auteur qui mériterait plus de reconnaissance. J'adore son dessin qui évolue au fil du temps et de ses séries et c'est encore le cas ici. Son dessin est remplit de vie et de gaieté. Ce récit est d'ailleurs très gaie la plupart du temps ce qui a fini par me déranger un peu. Cela commence de manière assez réaliste et puis lorsque les tirailleurs sénégalais arrivent dans ce village breton, cela commence de plus en plus à ressembler à un genre de conte qu'un récit historique. Petit à petit la vie d'enfer comme prisonniers de guerre devient moins terrible et tout le monde devient plus gentils, même les nazis ! Le récit reste agréable à lire, mais cela m'a un peu gêné par moment tellement cela manque de crédibilité. Il faut dire aussi qu'une des raisons pourquoi je voulais lire cet album c'est qu'il mets en scènes les tirailleurs sénégalais et c'est un sujet que je trouve intéressant et je pensais bêtement que j'allais lire un récit historique sérieux avec un ton dur où on voit les horreurs de la guerre. Les dernières pages de ce tome se termine sur un bon cliffangher qui laisse présager un second tome avec un ton plus dur.

30/01/2018 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
L'avatar du posteur herve

Très agréablement surpris par la lecture de ce premier volume. Kris nous raconte, une fois encore, une histoire toute empreinte d'humanité, sur un fonds tragique, l'occupation allemande en Bretagne. Je ne sais pas si ce récit repose sur une vérité historique ou non (apparemment il est inspiré "en partie de faits réels") mais la description d'un village breton abritant un camp de prisonniers sénégalais, est tout à fait saisissante, et la générosité de ses habitants est très loin des clichés que l'on peut se faire de cette sombre période. Beaucoup plus habitué au style de Jean Claude Fournier (que l'on retrouve sous les traits du père missionnaire, page 9) dans sa reprise de Spirou et Fantasio, il s'éloigne ici du pur franco-belge pour un univers un peu plus réaliste. Une très belle surprise donc. Vivement le tome 2.

02/12/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

La seconde guerre mondiale, des sénégalais enrôlés dans l'armée française pour combattre en Europe, et un album qui s'entame sur une scène d'enfants se recueillant sur la tombe de soldats morts pour la France... Forcément, on se dit que ça va mal finir et que le récit ne sera pas des plus gais. Et pourtant cette bande dessinée suinte d'optimisme et de bonne humeur. C'est l'histoire d'un élève-séminariste de Dakar qui se retrouve forcé de rejoindre les rangs des tirailleurs sénégalais au sein desquels son éducation et son caractère bien formé vont rapidement l'élever au rang de sous-officier. Fait prisonnier, il est déporté avec ses compatriotes dans un village Breton par les allemands qui vont les y utiliser comme aides pour les travaux des fermiers locaux. Et c'est là que, malgré les conditions de l'Occupation, va se former un tissu social plein d'humanité où les sénégalais, les bretons et les allemands vont vivre en bonne entente tant que la cruauté de la guerre ne les attendra pas. C'est une lecture très agréable mettant en scène des personnages originaux qu'on prend plaisir à suivre. Les décors du Sénégal en 1939 puis de la Bretagne campagnarde durant la seconde guerre mondiale sont intéressants et plutôt rares. L'ambiance est pleine de bienveillance et d'espoir, au point que cela manque parfois un peu de crédibilité face à tous ces sourires et ces échanges culturels, mais c'est un parti pris qui me plait et, dans tous les cas, on devine sans peine que les choses ne dureront pas de manière aussi heureuse dans le second tome. A cela s'ajoute le style graphique de Fournier, tout en douceur et en rondeurs, qui accroît l'ambiance de conte doux-amer de cette série. C'est un très sympathique premier tome et j'espère que la suite sera du même niveau.

10/10/2017 (modifier)