La Guerre de Catherine
Angoulême 2018 : Prix Jeunesse Une interprétation en images, vibrante et pleine d'empathie, du roman de Julia Billet.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Adaptations de romans en BD Angoulême 2018 : les gagnants ! Angoulême : récapitulatif des séries primées La BD au féminin Nazisme et Shoah Photographie
1941. Rachel étudie à l’internat de la maison de Sèvres, où ses parents l’ont placée par sécurité. Elle y noue de belles amitiés mais y découvre surtout sa passion, la photographie. Bientôt, les lois contre les Juifs s’intensifient, il n’y a plus de sécurité nulle part en zone occupée. Un réseau de résistants organise la fuite des enfants juifs. Du jour au lendemain, ils quittent tout et doivent oublier, le temps de la guerre, tout de leur vie d’avant, à commencer par leurs prénoms. Rachel devient Catherine. Raconte, lui intiment ses professeurs en l’envoyant sur les routes de la zone libre, un appareil photo à la main. C’est ainsi que nous découvrons le quotidien d’une adolescente juive dans la guerre, ses rencontres, ses peurs mais aussi les quelques moments de répit et de grâce que lui offrira son art. Texte: L'éditeur
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Date de parution | 10 Mai 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C'est exactement le genre de récit que j'affectionne beaucoup. J'ai trouvé cette série adaptée d'un roman éponyme de la scénariste Julia Billet est en tout point passionnante. J'ai beaucoup aimé la qualité littéraire des dialogues et du récit. Chaque phrase est porteuse de sens ou d'émotion. La thématique de la recherche du beau et de la fraternité au milieu de l'ignominie grâce à l'art s'impose tout au long du roman. Entre réalité et fiction, l'autrice construit un récit équilibré et touchant qui propose un hommage aux personnes qui ont protégé sa mère d'une déportation vers la mort. J'ai trouvé le rythme soutenu et la charge émotionnelle forte. Contrairement à des récits comme Un Juste ou L'Enfant cachée la petite Rachel/Catherine et ses petites amies vivent les dénonciations qui imposent une réactivité immédiate pour survivre. Cette ambiance de stress et de tension dramatique est très présente dans le scénario de Julia Billet. La peinture psychologique des personnages est vraiment excellente. Même s’ils sont presque tous bienveillants, l'autrice sait exprimer une présence malveillante invisible qui rôde autour de ces enfants. Le graphisme de Claire Fauvel soutient à merveille le récit. Son trait tout en courbes exprime à la fois cette vitalité de l'enfance et ce mouvement perpétuel de fuite devant l'indicible. Ses dessins de groupes d'enfants joyeux et innocents dans les différentes classes font contraste avec l'invisible des pensées du lecteur qui renvoient aux camps de la mort. Ici le seul Allemand présent, que Fauvel dessine presque comme une femme, sauve Rachel de la rafle. Même si c'est marginal je trouve que c'est un épisode qui repousse un manichéisme producteur de haine. Comme un cliché photographique qui saisit un moment de grâce, cette série m'a vraiment touché et remué. Une excellente lecture.
Une BD sans vice ni vertu, un 3/5 tout à fait mérité. Graphiquement c'est plutôt joli, avec un trait simple et des couleurs pastelles. Les images de Paris à la fin ont un bon rendu. Par contre je trouve que les phylactères prennent parfois beaucoup de place dans certaines petites cases. Un point négatif est que parfois, certains personnages enfantins ont des têtes trop grosses. Pour l'attrait global et le scénario, le déroulement de l'histoire, ça a un peu été les montagnes russes. J'ai commencé un peu froid: ah, encore une BD sur la guerre...(c'est difficile de faire original en la matière), et ah, encore de la pub pour le féminisme... Finalement, au gré des pages qui défilaient, je me suis attaché aux personnages et à leur devenir. Malheureusement, on sent, et on comprend après coup en lisant la postface et le 4e de couverture, que c'est un roman qu'on a essayé de condenser pour en faire une BD. Du coup, le rythme et les transitions sont parfois trop abrupts. A un moment, quand Catherine/Rachel arrive chez les résistants dans les pyrénées, je suis retourné en arrière pour voir si je n'avais pas loupé un passage! Mais non...Tout s'accélère et les relations entre les personnages deviennent superficielles et bâclées, on appuie sur avance rapide pour pouvoir boucler le tout et que l'album ait la taille convenue. De plus, cette histoire tend à devenir répétitive avec cette jeune fille qui doit fuir constamment. J'ai donc vu après lecture que c'est l'adaptation d'une histoire vraie. C'est sympathique de voir les photos des protagonistes à la fin, ça rajoute une dimension affective, c'est touchant. Malheureusement cette lecture ne me laissera pas un souvenir très marquant, pour les raisons citées plus haut.
A la base, la Guerre de Catherine est un roman basé sur quelques souvenirs authentiques d'un proche de l'auteure pour raconter le parcours d'une jeune fille juive en France durant la seconde guerre mondiale. Contrairement à Un sac de billes qui mettait en scène des enfants, ici, l'héroïne est une assez grande adolescente devenant bientôt femme. Et contrairement au Journal d'Anne Frank, celle-ci dispose assez rapidement d'une fausse identité qui lui permet un peu plus de liberté et ne l'oblige pas à se terrer dans un abri sinistre. Notamment elle a une passion pour la photographie qui lui apportera la joie et la lumière qui lui manquent dans cette période obscure. Et cela lui permettra certaines rencontres qui lui feront parfois oublier la menace permanente des nazis et autres collabos. Au final, malgré la dureté du thème, le récit se révèle relativement optimiste, voire gai par moments. C'est appréciable, et intéressant de voir ainsi à quoi ressemblait le semblant de vie que pouvaient avoir de jeunes fugitifs juifs durant cette période. L'adaptation en BD est réussie. Le récit se lit très bien, sans jamais de lourdeur, d'ellipse brutale ou de lenteur. Le dessin est agréable et la lumière de ses couleurs fonctionne de paire avec l'optimisme du récit. L'histoire est plaisante, pas toujours forcément passionnante, mais je ne m'y suis pas ennuyé et j'ai apprécié de voir en fin d'album le recueil dessiné des photos de l'héroïne.
C'est un beau témoignage de ce qui s'est passé durant la Seconde Guerre Mondiale dans notre pays collaborant avec l'ennemi et qui concerne des enfants juifs obligés de se cacher pour échapper à la dénonciation. Il est vrai que la bd rappelle que le déferlement de haine à la Libération concernant ces femmes tondus par ceux-là même qui avaient peut-être dénoncés leurs voisins. On se rend compte que la méchanceté peut être partout et qu'il y a des soldats allemands qui ont été bons. J'ai bien aimé le fait que les auteurs ne sont pas tombés dans le manichéisme de base. Pour autant, je n'ai pas trop apprécié certaines choses qui ne reflètent pas la réalité mais qui sont une sorte de réécriture de l'Histoire par les vainqueurs. Ainsi, au début de la guerre, on ne connaissait pas vraiment le sort qui était réservés aux Juifs. Les Alliés n'ont découvert que tardivement les camps de concentration. Il y a plusieurs réflexions qui sonnent faux surtout concernant des gamins au vu du contexte. L'information n'était pas aussi développée que de nos jours avec internet et les réseaux sociaux. Même les radios et les journaux étaient contrôlés par l'Etat. C'est une bd qui traite forcément d'une période sombre pour notre pays mais qui décrit les choses telles que cela s'est passé même si la conscience a été plutôt tardive. On observera qu'il n'y a pas un gramme de violence physique même si la peur d'être capturé est présente. J'ai beaucoup aimé la précision d'un dessin très fin. Il y a de la grâce et de l'élégance pour une histoire vraisemblable. C'est une oeuvre qui dégage beaucoup d'émotions au vu du contexte assez tragique. On se souviendra de cette Rachel qui a dû perdre son identité dans une Catherine mais qui avait toujours la même passion pour la photographie. C'est une oeuvre qui mérite d'être lu surtout pour toutes les jeunes générations qui n'ont heureusement pas connu cette sombre époque.
Adaptation d’un roman que je n’ai pas lu, cette traversée de la Seconde guerre mondiale par une jeune fille juive se laisse lire. Julia Billet s’est inspirée (en romançant un peu le tout) des souvenirs de sa mère – devenue ici Rachel/Catherine. Enfant juive séparée de ses parents (probablement arrêtés et déportés par les Nazis), Rachel se retrouve, comme d’autres dans la même situation, dans une école à la fois novatrice sur le plan pédagogique, et engagée contre les divers fascismes. Par la suite, Rachel, forcée de « franciser » son nom en Catherine, va traverser une partie de la France, pour échapper aux dénonciations et aux rafles, à chaque fois accueillie par des gens risquant leur vie, mais fidèles à des convictions solides et nobles. Elle va aussi faire des rencontres d’amitié, d’amour, etc. La guerre n’est le plus souvent vue que par la bande (évocation de lois pétainistes, départ de résistants, peur des déportations), la violence n’est jamais directement montrée. Elle est, de plus, transcendée par la volonté de « Catherine », et sa passion pour la photo. J’avoue avoir trouvé l’ensemble un peu lent, nonchalant, même si le parti pris est de voir cette guerre au travers des yeux d’une jeune fille. Si je n’achèterai pas cet album, je conçois toutefois qu’il puisse plaire à un jeune lectorat, le dessin de Claire Fauvel, très doux, privilégiant les visages et les gros plans au détriment de l’arrière-plan et des décors, facilitant sûrement la lecture pour ce type de lectorat. A vous de voir pour un éventuel achat.
La guerre de Catherine présente la grande Histoire via la petite par le biais d'une petite fille juive qui sera protégée, cachée et baladée tout au long de la seconde guerre mondiale. Le rythme est plutôt lent, ce qui permet de bien comprendre la vie des clandestins, faite d'attente jusqu'au moment où il y a quelques instants d'actions (mais surtout d'angoisse). À ceux qui recherchent un film de guerre bourré d'action et d'explosions en tous genres, vous ne les verrez pas. Il s'agit de la vision d'une jeune fille qui comprend ce qui l'entoure mais ne le voit pas véritablement. Elle subit l'action plus qu'elle ne la vit. J'ai trouvé le sujet cependant touchant et clairement son appareil photo va aussi bien lui être d'une grande aide que la mettre en danger. Bien que lent, je recommande cet album particulièrement aux enfants pour lesquels il peut s'agir d'un bon moyen d'approcher les grandes guerres et les atrocités. J'avoue que j'ai trouvé le cahier final un peu court, j'aurai voulu plus de photos (ou une offre groupée avec le livre éventuellement, ça fait marketing dit comme ça mais je crois que ça aurait été intéressant). Néanmoins un doux moment de lecture considérant le thème abordé.
Je fus surpris d'apprendre en fin d'album que cette bande dessinée était l'adaptation d'un roman et que ce roman était basé sur ce qui était arrivé à la mère de Julia Billet durant la seconde guerre mondiale. On suit donc la jeune adolescente juive Rachel qui va devoir changer son nom pour survivre et qui sera aidée tout le long de la guerre par un réseau de résistants qui s'occupent d'aider les enfants juifs. Comme elle aime bien la photographie elle va prendre plein de photos durant cette horrible guerre. C'est un récit pas mal rempli d'émotions et de personnages attachants. J'ai bien aimé le dessin aussi. Toutefois, je mentirais si je disais que ce récit m'a grandement passionné et m'a semblé mémorable. C'est le genre de BD que j'aime bien, mais que pour une raison que j'ignore il manque un petit quelque chose qui rendrait le tout captivant à lire et mettrait la BD au-dessus du lot des centaines de BDs qui sortent chaque année. Cela reste un bon album (surtout si on s'intéresse à cette période historique), mais qui ne me semble pas être un indispensable.
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