Le Dernier Envol du papillon (Cho-no Michiyuki)

Ce manga dramatique à tonalité historique ne partait pas forcément gagnant avec moi, car il correspond a priori assez peu avec mes centres d'intérêt. Et pourtant, ce fut une belle surprise que cette lecture ! Cela demande un peu d'efforts, au moins au début, car il faut accepter de rentrer dans ce rythme très lent, mais cette lenteur est là pour nous permettre de toujours mieux entrer dans l'âme des personnages. Et indéniablement, la grande force de ce Dernier Envol du papillon, c'est bien l'écriture de ses personnages. Je trouve que Kan Takahama ne valorise pas autant le contexte historique (captivant) mis en place qu'il l'aurait pu, à savoir le Japon du XIXe et son ouverture difficile aux relations avec les Hollandais. En fait, il essaye justement de le mettre au cœur du récit, notamment avec un magnifique personnage, le Dr. Thorn, et son très bel arc narratif, mais n'y arrive pas complètement face à la densité narrative de l'ensemble. En-dehors de cela, Le Dernier Envol du papillon est une lecture qui m'a surtout frappé par sa pureté et sa délicatesse. L'approche intimiste de Takahama et sa plongée au sein des tourments intérieurs des personnages se fait avec une retenue vraiment incroyable et nous expose en toute vérité les douleurs et les hésitations de personnages plus humains que jamais. Cette subtilité se reflète d'ailleurs dans le dessin, d'une grande finesse, renforçant la pureté de cette histoire prenant pourtant en partie place dans une maison close. Ainsi, même si ce manga n'a pas été un immense coup de cœur à mes yeux, il constitue toutefois à n'en pas douter une très belle œuvre mélodramatique, qui, pour classique qu'elle soit, ne bascule jamais dans la facilité, préférant la vérité des sentiments à l'esbroufe du pathos. Très juste et inspiré. 3,5/5

27/03/2021 (modifier)

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Le dernier envol du papillon ne sera guère une lecture aisée. Il faut se laisser gagner petit à petit par ce récit d’une courtisane de luxe qui n’aura de cesse de vouloir à tout prix protéger sa famille du besoin. J’ai beaucoup aimé la fin où l’on perçoit de manière claire tout les non-dits. Il y aura bien sûr un prix à payer. Au niveau graphique, il y a de la grâce dans la forme dans ce Japon de l’époque. Certes, la beauté de cette femme peut apparaître comme un peu glaciale. Cependant, il y a toute cette retenue japonaise que j’aime bien. Il y a une forme d’intelligence dans la mise en scène qu’on pourra apprécier. A noter pour le contexte une période où le Japon semble s’ouvrir à l’occident alors qu’il y a encore tant de résistance dans la population très attaché au repli sur soi et non à l’ouverture sur le monde. Le contexte sociétal est également très bien reproduit. Bref, j’ai été non seulement séduit mais touché par cette œuvre.

16/10/2017 (modifier)

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