Les Poissart (Les Damnés de la terre associés)
1988 : Prix ACBD (tome 1). La déchéance sociales de personnes de classe moyenne face à la montée d'un couple riche...
Grands prix de la Critique ACBD Humour noir Les petits éditeurs indépendants Les SDF
Les Poissart ont leur appartements, le Sanatorium est plein et le Directeur part à venise avec l'infirmière en chef à Venise, Monsieur Paintex a des rêves d'Acteur, l'Epicier Grosbert déteste les crédits et écrit un livre roman d'amour-suspense sanguinaire... Le service Contentieuc de la sécurité sociale est en au plus haut...Radio Cosmic2000 est en révolte pour censure du pouvoir (non paiement de la facture edf)et leur disque de revendication : Nicoletta : la vie est un manège ! Les Poissart vivent en caravane,sdf... Le sanatorium est plein, Paintex ira à Paris sans succès... Radio Cosmic 2000 continue toujours de se rebeller avec Nicoletta... Grosbert va finir à l'hopital comme dans son roman entre les mains de Rémi chirurgien...
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Date de parution | Janvier 1997 |
Statut histoire | Une histoire par tome (5 tomes + une intégrale de 3 autres tomes) 6 tomes parus |
Les avis
Avec Jean-Claude Tergal et Raymond Calbuth, Tronchet a déjà produit quelques beaux spécimens de pauvres gens aux rêves cramoisis et dérisoires, en décalage avec le clinquant de la réussite sociale mis en avant par nos sociétés. Avec cette série il creuse l'idée, et va bien plus loin je trouve, en nous présentant une galerie déprimante de personnages cumulant à peu près tous les handicaps sociaux. Volontairement Tronchet les dessine moches, ils accumulent les mouises (échecs sentimentaux, désert affectif, chômage ou boulots de merde, humiliations diverses et variées, etc.). C'est souvent atroce, on a parfois l'impression que Tronchet en rajoute pour voir jusqu'où c'est supportable. Mais cette surenchère ne m'a jamais donné l'impression que ce cynisme était du premier degré, on finit paradoxalement par être touché par ces losers, au lieu de n'en avoir que pitié. C'est donc très noir, crasseux, hideux, mais c'est souvent très drôle ! J'ai à plusieurs reprises éclaté de rire devant des scènes pathétiques (comme lorsque l'épicier Grobert se prend pour un romancier incompris des éditeurs, et parcours la ville au volant de sa camionnette, en beuglant au micro des extraits de son roman, aux allures de porno hard et très con - mais je pourrais citer pas mal d'exemples vraiment drôles). Généralement atroce donc, mais finalement moins méchant que certains passages de BD de Rabaté contre la connerie humaine et les pauvres types déclassés. En tout cas, c'est une série amusante et cruelle dont la lecture est recommandé aux amateurs de l'auteur et, plus généralement, d'humour noir second degré.
Tronchet et cette série des "Damnés de la terre" fait plus dans l'humour noir et grinçant qu'autre chose. Ce n'est que rarement drôle. J'ai un peu le sentiment que plus notre époque avance et de la manière dont elle le fait, moins Tronchet m'amuse. Je n'arrive pas à avoir assez de recul sur les situations qui nous sont décrites. La satire ne fonctionne pas avec moi et c'est presque une impression de malaise qui s'installe peu à peu à la lecture. On se dit bien sûr que certains pourraient prendre de la graine mais aujourd'hui le cynisme étant érigé en une tellement haute valeur que finalement il n'y a pas grand chose à espérer. Cette série est donc pour moi profondément pessimiste, nécessaire je ne sais pas, disons juste que si elle arrive à éveiller une ou deux consciences, le pari est gagné. A lire mais tapez vous un "Gaston" juste après.
Ah les damnés de la terre de Tronchet. Une bd culte pour moi. Un bijou d'humour noir très très méchant, cynique et paradoxalement très humaniste. Car on les aime ces damnés de la terre. Le graphisme est moche (on reconnait tout de suite le style moche inimitable de Tronchet). Les couleurs sont moches. Les personnages sont moches (cons, pathétiques mais gentils ! ... les pauvres ils ne se rendent pas compte). Tout est à pleurer (dans tous les sens du terme): la vieille qui fait le tour de sa maison comme un parcours réglé à la minute (parce qu'elle se fait chier), puis elle se pend à son téléphone ... la famille Poissard qui se met sur son 31 pour recevoir les gens de la télé alors que c'est une équipe cynique genre l'émission " strip-tease. Le mec qui deprime en repensant aux réveillons passés avec sa compagne (très moche) à la "superbe" cafeteria ripou du coin. Et puis le mec au bec de lièvre qui repense aux 2 femme de sa vie qui ont "parcouru" sa misérable vie : une gamine (qui passait juste devant lui) quand il avait 10 ans, puis à l'âge adulte il croise le regard d'une femme dans la vitre du train. Puis vieux une gamine qu'il serre trop fort et qu'il tue pensant retrouver son "amour" de jeunesse ... C'est atroce !!! Mais c'est très très drôle si vous n'êtes pas allergique à Tronchet. Aussi bon que Jean Claude Thergal mais encore plus noir et cynique.
Après lecture des trois premiers tomes je suis au final assez déçu, ce n’est pas du tout le même niveau que Jean-Claude Tergal. Il y a de bonnes choses mais malheureusement d’avantage de mauvaises. L’idée de départ est séduisante : une satire de notre société, mais mon intérêt est tombé au fil des pages (et des tomes), l’ennui s’installant petit à petit j’ai eu beaucoup de mal à terminer le tome 3.
Décidément, j'aime l'humour de Tronchet ! Il faut dire que j'aime beaucoup le cynisme et l'humour noir qu'on retrouve dans cette série. Les personnages sont tous des pauvres types y compris les riches qui sont particulièrement pathétiques. Je peux tout de même comprendre qu’on n’aime pas la bd. En effet, Tronchet ne fait pas dans le subtil et certaines situations sont très caricaturales. L'histoire avec l'éducation néolibérale en est un bon exemple. Ça me fait rire, mais ce n'est pas le cas pour d'autres.
J'ai honte auprès de vous d'avoir des lectures bien crades. Je ne le fais pas exprès ! Cela arrive de temps en temps. On ne sait pas sur quoi on peut tomber lorsqu'on emprunte à la bibliothèque municipale des oeuvres qu'on ne connaît pas. Quelquefois, on a de bonnes surprises car on tombe sur le chef d'oeuvre dont on serait passé à côté. D'autres fois et malheureusement le plus souvent, c'est le ratage complet. La bd connaît également ses navets. Pourtant, c'est signé Tronchet. Mais bon, la signature d'un grand auteur sur une oeuvre ne suffit pas pour entraîner une qualité quasi immédiate qu'il est de bon ton de louer. Après, il faut savoir jauger une bd sans préjugés. Je n'arrive pas à apprécier l'humour qui se dégage de cette bd car elle fait manifestement de beaucoup de cynisme. Les personnages sont laids et les situations poussives. C'est censé être amusant pour le lecteur. C'est censé lui donner une réflexion. Suis-je hermétique à l'humour jaune ? Qui ne le saurais pas ?... J'évite la note minimale car il y a de la recherche tout de même dans ces 16 drames poignants dont 20% serait gratuit d'après l'auteur.
Quel cynisme, ce qui m'impressionne dans cette série c'est cette lucidité. Une peinture sociale qui a l'air délirante mais qui sonne pourtant juste. Mention pour Paintex, artiste minable, sans talent qui peine à cacher sa frustration. Félicitations pour les Poissart qui sont une représentation de la misère sociale mais qui continuent à se nourrir d'un pathétique espoir. Une leçon magistrale d'humour noir.
Alors là ?! J'aime bien l'humour noir. J'aime bien l'humour de Tronchet d'habitude : j'aime bien Jean-Claude Tergal et Raymond Calbuth... Mais là, l'humour de cette série a dû passer à 20 km de moi... :( Je ne suis absolument pas client des blagues sur les lépreux qui perdent leurs doigts et autres éthiopiens dont on se moque : et là, j'ai eu l'impression de retrouver le même type d'humour sadique, d'exagération dans le glauque et le dégueulasse, de moquerie... Oh, je suis loin d'être un bon chrétien qui ne supporte pas qu'on se moque des faibles, des vieux et des malades, mais franchement là, je n'ai absolument pas rigolé, sans pour autant être choqué. J'ai trouvé quelques trucs dégueus et scatos, j'ai trouvé les scènes exagérées et sans aucun accent de vérité. Et l'accumulation des malheurs de certains, de froideur et d'égoïsme des autres m'a plus rapidement gavé qu'amusé. En outre, le dessin de Tronchet qui dans un album comme Houppeland était joliment mis en valeur par la colorisation est ici plat et banal à mon goût. Franchement déçu, donc.
Faut-il le répéter : Tronchet est un auteur majeur de bande dessinée. Son humour noir et son cynisme sont sans égaux, tels que le démontrent "Raymond Calbuth", "Jean-Claude Tergal", "Welcome Land" ou "Houppeland". Mais à côté des "Damnés de la terre associés", ces différents opus se lisent comme un "Oui-Oui et la girafe rose". Jamais Tronchet n’est allé aussi loin; c’est tellement cynique que c’en est parfois presque gênant. Oui, j’ai ressenti de la compassion pour les Poissards vivant ad vitam eternam dans leur caravane ou les enfants cancéreux du sanatorium. Tronchet pousse le bouchon tellement loin que j’avais parfois honte de rigoler autant (Goofy craquant lors d’une visite aux enfants malades : « Regardez-les là !! On nous fait faire le guignol pour leur arracher un dernier sourire avant la morgue !! Dans deux mois la mucoviscidose aura fini des les bouffer, étouffés dans leur vomi !!! Je supporte plus moi !! ». Un enfant sous perfusion : « T’as compris la blague, toi ? »). Il fourmille tellement d’idées qu’il livre 6 albums entiers d’une égale qualité et regorgeant malgré tout d’une sincère tendresse. A lire absolument donc, mais le second degré ne doit pas être oublié au vestiaire.
Pour moi, cette série, c'est une peu "La vie est un long fleuve tranquille" en bd et en plus cynique. C'est peut-être un peu moins subtil (j'adore ce film!) mais qu'est-ce que c'est drôle. Tronchet est vraiment le meilleur dans ce type d'humour. Personne n'est épargné, ni les pauvres, ni les riches, tout le monde en prend pour son grade! La fracture sociale revue et visitée par Tronchet, c'est pas triste! Côté dessin, c'est du Tronchet, c'est pas ce qu'il y a de plus beau, mais ce n'est pas le but, c'est avant tout efficace, et en couleurs, c'est pas plus mal.
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