Plutona
Les super héros existent. Ce sont des stars. Mais, les super héros sont mortels. Nous sommes tous des super héros. Jeff Lemire se joue des codes du comics, des séries télé et creuse le sillon d’histoires éminemment humaines.
Auteurs canadiens Consensus sur une BD Image Comics Super-héros
Un soir, cinq adolescents d’une banlieue du Midwest font l’effroyable découverte d’un cadavre en forêt. C’est la dépouille de Plutona, la plus grande super héroïne que la planète ait jamais connue, super maman le jour, super héroïne la nuit. Cinq mômes, comme les cinq doigts d’une main. La petite boulotte, le bellâtre, le garçon manqué, le fort en thème et le minus. Cette découverte va révéler le caractère singulier de chacun des jeunes et les faire grandir subitement, pour le meilleur ou pour le pire. Plutona est un conte fantaisiste, humaniste et tendre sur les affres de l’adolescence où l’on prend conscience de la mort. Dans ce récit initiatique qui use des ressorts du thriller et de ceux du conte (la forêt, la nuit…), les super héros sont peut-être les enfants. Texte: L'éditeur
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Date de parution | 08 Juin 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Mon 2eme Jeff Lemire après Le Labyrinthe inachevé. L’album se laisse lire agréablement mais en terme de récit et profondeur, on est assez loin de la portée du labyrinthe. Cette fois l’auteur s’associe à Emi Lenox (une inconnue pour ma part) pour ce travail à 4 mains. Ils jouent avec un monde super héroïque mais ce dernier ne sert que de toile de fond pour une intrigue limite huis clos où l’on suivra surtout une bande de gamins. Leur personnalité ressortira en cours de route après la découverte du cadavre de Plutona dans la forêt qui leur sert de terrain de jeu. Comment réagiront ils ? Pour le savoir, il faudra lire ce comics … J’ai trouvé la mise en page plutôt agréable, tout comme l’idée de cette confrontation. En tout cas, ça se lit très facilement mais ça ne dépassera pas malheureusement le simple pas mal, il manque un petit truc pour relever mais je ne saurai même dire quoi exactement.
Dilemmes adultes imposés à des adolescents - Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 5 épisodes, initialement parus en 2015/2016, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par Emi Lenox, et mis en couleurs par Jordie Bellaire. Jeff Lemire s'est d'abord fait connaître sur des séries indépendantes comme Sweet Tooth, Trillium ou Descender avec Dustin Nguyen, puis sur quelques séries DC comme Green Arrow avec Andrea Sorrentino, et Marvel comme Old man Logan. Emi Lenox est l'auteure de EmiTown. Quelque part en pleine forêt, non loin de la ville de Metro City, gît le corps inanimé de la superhéroïne Plutona. Teddy (un jeune adolescent) est dans sa chambre, en train de suivre les activités des superhéros de Metro City par le biais de la radio et d'internet, tout en prenant des notes. Diane achève de se préparer, en se maquillant discrètement, et disant au revoir à son chiot Loki. Ray s'est réveillé tout seul. Il pique le paquet de clopes de son père avachi sur le canapé, et le réveille pour qu'il n'oublie pas d'aller travailler. Mie prend son petit déjeuner avec son petit frère Mike, pendant que sa mère lui rappelle qu'elle doit le garder pendant l'après-midi. Ils sont tous prêt à partir et prennent chacun le car de ramassage scolaire qui dessert leur domicile. Chacun croise l'autre dans l'établissement, en donnant le bonjour en fonction de leur relation. Diane est la meilleure copine de Mie, alors que Ray se moque régulièrement de Teddy et l'a affublé d'un surnom péjoratif à connotation sexuelle. À la fin de la journée de classe, Diane, Mie et Mike s'apprêtent à rentrer ensemble, par le car. Elles s'arrêtent devant un talus herbeux, en voyant Ray et Teddy observer l'horizon à l'aide de jumelles. Mike parvient à fausser compagnie à sa grande sœur pendant que son attention est occupée ailleurs. S'apercevant de sa disparition, elle part à sa recherche dans les bois avec les autres. Ils retrouvent sa console de jeux (une Game Boy) par terre. Mike est plus loin devant le cadavre de Plutona. La citation de Scott Snyder (auteur de Wytches est dithyrambique comme il se doit, annonçant une réflexion de haut niveau sur l'héroïsme et l'identité. Cette phrase laudative apparaît sur un dessin un peu naïf, avec des visages simplifiés, des yeux tout ronds, et une mise en couleurs à l'aquarelle. Les dessins à l'intérieur participent de la même approche graphique. Emi Lenox détoure les formes avec un trait encré assez fin. La représentation des visages est sous influence manga, avec des yeux un peu plus grands que la normale, et des expressions simplifiées. Au fil du récit ce choix révèle sa pertinence puisqu'il n'y a presque que des adolescents ou des enfants mis en scène, et que ces yeux plus grands évoquent l'innocence de l'enfance, ainsi que l'émerveillement devant les surprises que recèle le monde. Les auteurs ont conçu des personnages aux apparences personnalisées, sans qu'ils n'en deviennent des caricatures ou des parodies. Ils se reconnaissent au premier coup d'œil et le lecteur voit que Mike est beaucoup plus jeune que les autres. De ce point de vue, l'artiste sait représenter des enfants et des adolescents qui n'ont pas l'apparence d'adultes miniatures. Elle leur attribue des tenues vestimentaires adéquates, sans volonté de faire mode ou tendance. Celle de Mike est passepartout, sans personnalité marquée, attestant que c'est encore sa mère qui choisit ses habits. Celle de Diane montre qu'elle hésite entre conserver une apparence présentable et conformiste de jeune fille de bonne famille et tenter de paraître plus rebelle. Teddy met ce qui lui tombe sous la main, sans volonté de se raccrocher à un groupe ou à un autre. Ray essaye d'accentuer la dureté de son apparence pour passer pour un dur. Mie se tient à l'écart de tout ce qui pourrait la faire paraître féminine, en essayant également de montrer son côté rebelle. En les observant, le lecteur se dit qu'il s'agit de jeunes adolescents entre 12 et 14 ans. En cohérence avec leur âge, Emi Lenox les représente avec des silhouettes pas encore formées, sauf pour Diane, déjà un peu en surpoids. Pour une raison qui lui est propre et qui n'a pas de motif visible, elle a choisi de dessiner les pieds sous forme triangulaire, ce qui est inexplicable puisque dessiner des mains anatomiquement correctes ne lui pose pas de difficulté. Les décors présentent eux aussi un degré de simplification, en cohérence graphique avec les personnages. L'artiste prend bien soin de situer le lieu de chaque séquence, et s'affranchit rarement de dessiner les arrière-plans. Le lecteur peut ainsi contempler quelques maisons de cette banlieue d'une ville de plus grande importance, l'aménagement des chambres de chacun des protagonistes (reflétant à la fois sa personnalité et son milieu social), des salles de classe, les abords de l'établissement scolaire, les bois (avec des arbres et de l'herbe). Pour cette dernière localisation où se déroule plus de la moitié du récit, Lenox ne cherche pas à donner une idée de l'essence des arbres, ou du type de sol. Il est visible qu'elle se contente de placer quelques arbres et quelques brins d'herbe de ci de là, pour évoquer l'idée d'une forêt plus que pour la représenter. Fort heureusement, Jordie Bellaire effectue un très bon travail de mise en couleurs qui permet de restituer une ambiance ombragée et verte, suffisante pour compléter les dessins. D'une manière générale, elle a opté pour des aplats de couleur uniforme, avec une très légère trace de luminosité, mais sans nullement sculpter les formes ou leur donner plus de volume. Les mises en scène et les découpages de planche sont très efficaces et professionnels. Il y a parfois quelques placements de personnages qui font artificiels, dans un souci de clarté de lecture. Mais le lecteur n'éprouve jamais l'impression qu'Emi Lenox rencontre des difficultés à maîtriser la perspective, ou qu'elle atteint ses limites de capacité graphique. Les pages ne rendent pas une impression d'amateurisme. C'est juste qu'elle est en phase avec le scénario (ou que Jeff Lemire l'a conçu sur mesure) et qu'elle privilégie une apparence simple, ce qui n'obère pas la qualité de la narration graphique. Même sans la citation de Scott Snyder, le lecteur comprend rapidement que l'enjeu du récit est de matérialiser le passage de l'enfance au début du chemin vers l'âge adulte pendant ces quelques jours pour ce groupe de 4 adolescents, (Mike étant encore à quelques années de l'adolescence). Jeff Lemire s'appuie sur un point de départ éprouvé : un groupe de jeunes adolescents se retrouve dans une situation où ils doivent gérer une problématique adulte, sans pouvoir en parler aux adultes. Le corps de la superhéroïne constitue le catalyseur de leur changement. Chacun d'entre eux réagit comme à son habitude, et prend peu à peu conscience de la nature de ses réactions. La belle amitié entre Diane et Mie en prend un coup dans l'aile. Le regard des autres sur Ray évolue dans des directions différentes. La charge que représente Mike est gérée de manière différente. La solitude de leur chambre change également de saveur en fonction de ce qu'ils ont vécu. Le scénariste déroule son histoire en respectant les points de passage obligés de ce genre de récit, avec la sensibilité nécessaire pour faire exister ces adolescents, leurs émotions, leur état d'esprit, sans bulle de pensée, sans verbalisation par des adultes de leur entourage. Le lecteur voit comment ils évoluent dans leur comportement, les adultes restant totalement ignorant de ce qui leur arrive. C'est aussi un peu la limite du récit que de se cantonner à la mise en lumière de ce changement. Finalement l'existence des superhéros n'apporte rien au récit. Il n'y a pas de valeur morale dans le comportement des uns et des autres. Il n'est pas possible de juger leurs actes, mais du coup il devient aussi très difficile de se projeter dans ces personnages. Le lecteur éprouve bien un peu d'empathie pour eux, pour la manière dont ils se retrouvent contraints par leur éducation, par leur milieu social, sans pour autant pouvoir se reconnaître en eux. En fin de chaque chapitre, Jeff Lemire a réalisé entièrement (scénario + dessins) quelques pages consacrés à Plutona, soit 13 au total. Ces séquences mises bout à bout permettent de découvrir comment cette superhéroïne a abouti dans cette forêt, avant d'être découverte par ce groupe de 5 enfants. Il a adopté sciemment une approche graphique à l'apparence plus datée que celle d'Emi Lenox, avec des traits de contours plus fins, vaguement tremblés. Ses dessins semblent un peu plus amateurs que ceux de Lenox, comme s'il s'agissait d'un comics dans le comics, également à destination d'enfants d'une dizaine d'années. Sa narration est impeccable, et le récit est très linéaire, montrant le sens de l'altruisme de Plutona. Néanmoins cette promptitude à se dévouer à la sécurité des autres en fait une héroïne parfaite et imaginaire, par comparaison avec le comportement plus normal de Mie et des autres. Du coup, elle ne peut pas être leur reflet déformé et idéalisé, juste un idéal inaccessible et irréalisable. Cette histoire capture avec doigté le moment où les enfants doivent prendre leurs premières décisions d'adulte, par eux-mêmes, avec toute la dimension contingente et relative du monde adulte. Les dessins dépeignent de vrais adolescents, sans exagération ni condescendance. Le scénario et les dialogues décrivent des comportements plausibles et adaptés. Le résultat final apparaît un peu aride, plus un exercice de style bien maîtrisé, qu'un récit habité.
Tiens, un Lemire qu’Alix n’a pas lu !? Ça mériterait presque un trophée ! Des super-héros qui interfèrent avec le monde ordinaire, dont tout le monde peut suivre les actions via des réseaux sociaux. Qui ont une vie de famille – qui peut être pourrie, en tout cas des plus banales. Voilà la petite originalité de cette histoire. Mais en fait l’intrigue met rapidement en arrière-plan tout ceci, pour se focaliser sur une bande de gamins, et leurs relations parfois conflictuelles (cet aspect est nettement moins original). C’est dommage, je pense que les auteurs auraient dû inverser les priorités dans cette histoire. Le dessin est simple, sans fioriture, très lisible, et l’histoire se laisse lire, même si j’en attendais davantage au vu des premières pages.
J'avais envie de tenter un album de Jeff Lemire, c'est chose faite avec ce Plutona. L'histoire pourra avoir un goût de déjà-vu avec un groupe d'adolescents américains qui se charrient et vont être soumis à un aléa extraordinaire, la découverte en forêt du corps d'une femme. Pas n'importe laquelle car c'est Plutona une super héroïne façon Batman qui a une vie de routine presque normale le jour et est appelée sur les toits des gratte-ciels la nuit. Délaissant au passage sa famille, cette invincible sur le papier ne refuse pas un service se sentant obligée de mettre ses pouvoirs au service de la société. Les gamins décident de garder ce secret pour eux mais y parviendront-ils ? L'un d'eux est tellement fasciné par ces super-héros qu'il va tenter des expériences pour en devenir un lui aussi. A ce propos une grosse erreur de main gauche / droite sur le passage où il taillade des doigts. A part cela le dessin est correct, il a le bon ton d'avoir des couleurs pas trop criardes ce que je peux parfois reprocher au comics de super-héros. Ici on est plus proche d'un roman graphique avec un contexte de superhéros et ce sont surtout les jeunes qui sont mis en avant dans leur rapport au monde. Un sentiment mitigé au final. Un petit 3/5.
C'est un bon traitement d'histoire d'un monde de super-héros avec ses victimes collatérales surtout quand il s'agit d'enfants. J'ai bien aimé cette histoire de 5 lycéens dans une autre histoire plus large contenant la super-héroïne Plutona. Il y a comme un effet qui a bien fonctionné. En effet, la super-héroïne ne sert que de prétexte ou de figuration par rapport à ce qui se passe avec ces adolescents en pleine crise. Après, je n'ai pas trop apprécié le graphisme très ligne claire pour un comics. Mais bon, l'ensemble tient la route.
Une histoire avec une super-héroïne dans un style roman graphique. Enfin, disons que l'histoire m'a fait pensé à un roman graphique quoique je ne suis pas certain du genre de cet album. L'histoire mets en vedette un groupe d'ados qui un jour découvre le corps de l'héroine Plutona morte. Plutona qui est d'ailleurs un personnage au final assez secondaire même si on voit sa dernière aventure. 95% de l'album tourne autour des adolescents et de leurs réactions lorsqu'ils trouvent l’héroïne mortes. Cela m'a fait penser à tout ses romans graphiques qui mets en vedette les ados et leurs problèmes avec comme twist que cela se passe dans un monde avec des super-héros. Les ados sont des archétypes que j'ai déjà vu une bonne centaine de fois, mais ils ne sont pas énervants au moins. Le scénario se laisse lire sans problème, mais je suis déçu parce que je trouve qu'avec ce concept on aurait pu faire une histoire passionnante. J'ai lu ce récit en voulant savoir ce qui allait arriver, mais sans ressentir un excitement qui me donnerais envie de vite tourner la page pour savoir la suite. En faite, je ne pense pas avoir ressentir beaucoup d'émotions en lisant cet album. Même lorsqu'il se passait quelque chose de grave je ne ressentais pas de tension et puis la fin est un peu abrupte quoique je pense que c'est fait exprès. Au final un album avec une bonne idée de départ qui se révèle moyen.
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