Et si l'amour c'était aimer ?
Roman-photo à l'eau de rose (avec un peu de vitriol).
Absurde Auteurs complets BD à offrir Best of 2010-2019 Best-of des 20 ans du site Bichromie Fabcaro Les petits éditeurs indépendants Les prix lecteurs BDTheque 2017 One-shots, le best-of
Sandrine et Henri coulent des jours paisibles dans leur villa luxueuse. Henri est un patron de startup épanoui et dynamique et Sandrine l'admire. Mais hélas la vie n'est pas un long fleuve tranquille... Un beau jour, Sandrine tombe sous le charme de Michel, un brun ténébreux livreur à domicile et chanteur de rock à ses heures perdues. Une idylle merveilleuse va alors se nouer entre eux. Mais la vie est-elle toujours du côté de l'amour ? Les sentiments purs et absolus ne sont-ils pas qu'une feuille morte emportée par le vent ? Un arc-en-ciel ne finit-il pas toujours par disparaître derrière les nuages ? Un hommage appuyé aux romans-photos et à tout ce que l'amour a pu inspirer pour vendre du papier aux amateurs et amatrices de roman à l’eau de rose. Si vous pensiez avoir fait le tour de la question sur ce genre de littérature, laissez-nous vous soumettre l'idée qu'on peut aller encore un peu plus loin, grâce à Fabcaro.
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Date de parution | 08 Novembre 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il est rare à mes yeux qu'une BD d'humour me reste en tête suffisamment pour devenir une référence. Le genre dont on sort des répliques à tout bout de champ, à laquelle on repense et on pouffe. Mais cette BD a bel et bien réussi ce pari ! Fabcaro est un auteur qui sait manier l'humour, je le sais. Mais quand même, nom d'un chien quoi ! L'album parodie clairement les romans-photos qui fleurissaient dans de vieux magazines et que je ne connaissais pas. Et pourtant, malgré ce manque de culture préalable, j'ai dévoré la BD et je continue de m'esclaffer en la lisant. Parce que l'humour fait mouche, que le concept de série-télé commentée par d'illustres inconnus entre les pages, parce que le décalage merveilleux qu'il glisse entre les images et le texte ... Parce que tout est génial, franchement ! La parodie du soap-opéra, le côté ringard des coupes, des vêtements, des intrigues, les phrases percutantes à chaque case, les faux indices pour la suite, la résolution en deux coups de cuillère à pot, l'art acrobatique de retomber sur son intrigue mince comme un cheveu après des pirouettes acrobatiques, c'est une réussite magistrale. Et en plus, la BD nous sort quelques petites débilités pas si bête que ça finalement. Des petits moments de dénonciations ou de critiques, jamais lourdingue et jamais autre chose que simple moteur de blagues. Mais quelle efficacité, quel sens du timing. A écrire la critique, je souris à des blagues et je sens un rire monter en moi. Comment lutter ? Avec cet album, Fabcaro est allé jouer dans la cour des grands, chez les rois de l'absurde. Il se hisse au rang des Tatis, des Monthy Python, des Pierre Dac et autres rois du calembours, de la vanne bien sentie et du décalage permanent. Je ne peux que l'encenser !
Je vais être un peu rabat-joie mais j'ai été quelque peu déçu par ma lecture. C'est d'autant plus vrai que j'avais lu quelques-uns des avis dithyrambiques et que je venais de lire Zaï Zaï Zaï Zaï. Bien sûr l'humour de Fabcaro fait encore mouche en de nombreux endroits, mais ici j'ai trouvé que le récit tournait en rond dans ce triangle amoureux avec une structure narrative assez répétitive. C'est ainsi que je n'ai pas été surpris des rebondissements et des gags au bout de quelques pages. Certaines planches m'ont même parues un peu longues. Une déception par rapport à mon attente initiale. 3.5
Trop fort! Je suis en train d'écrire en repensant à certaines scènes et ça me fait encore éclater de rire. Tout est à garder. Les grands délires qui finissent par des "Michel, tu dérapes", la conscience de Sandrine, "tout est bien qui [...]" ... J'ai jamais rigolé autant tout seul, le nez dans une BD. Encore meilleur que les 2 autres lectures de Fabcaro (Open Bar, Zaï Zaï Zaï Zaï) parce-que l'histoire est encore plus présente, et que l'auteur est parvenu à me surprendre encore plus par son humour. A garder toujours près de soi
J’avais a-do-ré les bouquins de Fabcaro publiés chez La Cafetière, à commencer par l’excellentissime « Le Steak Haché de Damoclès ». Or tout le monde semble être d’accord pour dire que ses deux albums plus récents « Et si l'amour c'était aimer ? » et « Zaï Zaï Zaï Zaï » sont absolument géniaux. J’ai toutefois hésité à investir, craignant d’être trop vieux et con pour ce genre d’humour, de trop en attendre et d’être déçu. Et ben non : ma lecture fut douloureuse, mais dans le bon sens du terme. Le peu de muscles abdominaux qui me restent me font toujours mal, suite aux nombreux fou-rires déclenchés par l’humour saugrenu de Fabcaro. La scène du pain aux raisins m’a même fait pleurer de rire. Enfin, quand même, c’est pas possible de se mettre dans des états pareils pour une BD d’humour. Voila, rien à rajouter. Un chef d-œuvre.
Mais à quelle force maléfique, quelle fée obscure, quel dieu oublié, quel grand ancien Fabcaro a-t-il donc sacrifié pour obtenir la recette magique du fou rire ?! La recette est la même qu'un Moins qu'hier (plus que demain) et qu'un Zaï Zaï Zaï Zaï, et pourtant ça marche ! Humour décalé, incongru, saugrenu, absurde, voire même parfois complètement con, le lecteur impuissant sera l'esclave spectateur de ses zygomatiques irrésistiblement contractés, et son rire incontrôlable résonnera comme un appel au secours face à cette terrible malédiction. Les situations ubuesques (et décalées, incongrues, saugrenues, absurdes, voire même parfois complètement cons) s'enchaînent implacabement. La facilité apparente avec laquelle elles sont écrites masque une jolie complexité dans le domaine du pince sans rire. Le dessin y est pour beaucoup, volontairement figé, et avec le sérieux des personnages, entrant en totale contradiction avec le burlesque, le ridicule des situations, il se révèle un puissant moteur de cet humour ravageur. Un excellent cru que cet album, et un très bon outil de musculation pour vos abdominaux.
Mais que c’est bon cette BD ! Qu’est-ce que j’ai ri ! Pas pouffé dans mon coin, non non, je me suis bien esclaffé à la découverte des nombreux gags saugrenus complétement décalés ! un vrai rire quoi ! C’est complétement dingue ! L’absurdité des situations est gérée de main de maitre par Fabcaro. C’est jouissif ! Le rythme est soutenu ! Au moins un gag par page. C’est simple et efficace. Bien évidemment le dessin est un peu figé ! C’est la marque de l’auteur ! Mais c’est parfait pour appuyer le côté caricatural et burlesque des situations. Côté narration, c’est jubilatoire. A prendre au deuxième degré bien évidemment. Pour résumer mes sentiments, je dirais comme le grand philosophe belge Mac Arthur … pute borgne ! voilà tout est dit ! Cette parodie de romans photos est à déguster comme un petit bonbon sucré ! Je me suis régalé. Question existentielle qui me taraude … et si l’amour c’était aimer manger de la macédoine ?
Ce qui est drôle, avec Fabcaro, c'est que c'est à chaque fois la même recette que l'album précédent et pourtant, c'est toujours plus barré et plus drôle. Pour l'instant, de ceux que j'ai lus, je trouve que Et si l'amour, c'était aimer ? est son point culminant dans l'absurde et dans le rire. Le décalage entre ses dessins figés, au trait sérieux voire limite austère, et ses dialogues ridicules, pseudo-philosophiques et toujours hilarants atteint un joli degré de perfection. Je ne sais pas si c'est moi qui m'habitue et savoure davantage l'humour de Fabcaro à chaque album, ou si c'est effectivement chacun de ses albums qui révèle une maîtrise de l'absurde toujours plus forte (pourtant, je ne les lis pas dans l'ordre de parution), mais là, vraiment, j'ai trouvé ça absolument génial. A chaque page, Fabcaro atteint une forme d'équilibre de l'excès (si j'ose dire) très étonnant, finalement assez difficile à décrire de manière juste. C'est n'importe quoi, c'est carrément too much, c'est grotesque et débile, mais il y a un sens de la mesure et du timing comique vraiment exceptionnel, qui crée une alchimie irrésistible. Le dessin est terriblement efficace, avec ses plans fixes en contradiction avec les dialogues (les personnages décrivant ce qu'ils voient et que, donc, le spectateur ne voit pas). Très paradoxale, comme tout l'art de Fabcaro, il y a là une science du plan juste à la fois très cinématographique (on imagine les personnages parler face caméra - c'est sans doute plus télévisuel à la Kaamelott que cinématographique -, on les entend même dans notre tête) et pas du tout (une absence totale de montage qui créerait un film chiant au possible si on en tentait une adaptation littérale). En fait, Fabcaro, c'est ça : l'art du paradoxe poussé à l'extrême. C'est tellement bête, mais pensé de manière tellement intelligente. C'est aussi complexe que ça a l'air simple. C'est ridicule voire bouffon, mais en même temps, le ton extrêmement pince-sans-rire de l'ensemble donne à la BD une élégance et une finesse inattendues. Bref, c'est tout et son extrême. Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire ça. Bref, c'est du Fabcaro.
Et si la mûre s’est essaimée ? Alors que Sandrine semble comblée, l’apparition de Michel, livreur de macédoine à domicile, la bouleverse au point de remettre immédiatement en question sa vie sentimentale et son foyer. S’inspirant des poses hiératiques des personnages stéréotypés et de la prose cul-cul du roman-photo, Fabcaro s’amuse à parodier la guimauve sentimentale véhiculée après-guerre par l’idéologie américaine. Enfonçant les lieux communs avec le bélier de l’ironie, l’auteur entraîne ses protagonistes dans le ridicule et la loufoquerie, les amenant progressivement au bord du vide de leurs existences. La dernière planche avec le mot « fin » accolé est constituée de trois images presque identiques mais les sourires se figent et les visages s’effacent. Le texte d’accompagnement ne laisse aucun doute : « Tout aura été vain et dérisoire ». Malgré ce pied de nez final répondant à la première planche et bouclant magistralement l’ensemble, la bédé est constamment amusante, riche, surprenante, Fabcaro semblant inventer son histoire à mesure qu’elle est jetée sur le papier. Elle n’en paraît que plus vive, frétillante sous le carcan d’un genre codifié à l’extrême. Il était juste que le roman-photo, après s’être largement inspiré du procédé narratif de la bande dessinée, soit croqué par elle, détourné, moqué et finalement revigoré.
Voici un petit OLNI qui se laisse, ma foi, tout à fait lire. Fabcaro nous replonge dans le roman photo avec un talent certain. L'histoire en elle même est totalement sans intérêt, ça empeste l'eau de rose, mais il use de son talent pour manier les mots et de son inventivité pour nous faire beaucoup rire. Les dialogues sont totalement en décalage avec la mine toujours ultra sérieuse des personnages, et ce décalage est présent tout au long de l'album. J'avoue que ça peut finir par lasser un peu, mais le récit s'arrête au bon moment, avec une conclusion à la hauteur de tout le développement ; c'est-à-dire complétement barrée. On sent que Fabcaro a dû beaucoup s'amuser à faire cet album, et cet amusement est communicatif. Un bien agréable moment de lecture détente.
Vue la moyenne des notes ci-alentour, nul besoin n'est de faire de l'explication de texte en ce qui concerne ce nouvel album de Fabcaro. Après "Plus qu'hier, moins que demain", il creuse le sillon des relations de couple en se focalisant cette fois sur une histoire extra-conjugale, entre la femme d'un patron de start-up (tiens, bizarrement, elle n'a pas d'autre existence, il semblerait que Sandrine soit femme au foyer...) et un livreur de macédoine. Le ton est donné dès les premières cases, entre absurde et parodie de romans-photo des années 1970, des soap opéra ou d'autres comédies romantiques. On se marre très vite face aux dialogues surréalistes, aux discours à rallonge ou aux situations complètement décalées. Et toujours avec des plans fixes, des personnages inexpressifs au possible, ce qui ajoute au comique de la situation. Fabcaro, j'en veux, j'en redemande !
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