Bug
Dans un avenir proche, en une fraction de seconde, le monde numérique disparaît, comme aspiré par une force indicible. Un homme, seul, malgré lui, se retrouve dans une tourmente planétaire.
Anticipation Enki Bilal
Dans un avenir proche, en une fraction de seconde, le monde numérique disparaît, comme aspiré par une force indicible. Un homme, seul, malgré lui, se retrouve dans une tourmente planétaire. Après avoir traité de sujets politiques, géopolitiques (Les Phalanges de l’Ordre Noir, Partie de chasse, avec Pierre Christin), de destins dictatoriaux et de rêves d’immortalité (La trilogie Nikopol), de cauchemars obscurantistes prémonitoires (Le cycle du Monstre), de planète recadrant les humains (La trilogie du Coup de Sang), ... ... Enki Bilal nous prive de notre addiction digitale en nous plongeant, non sans une certaine dérision, dans un monde de désarroi et d’enjeux multipolaires…
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Genre
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Public
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Date de parution | 22 Novembre 2017 |
Statut histoire |
Série en cours
3 tomes parus
Dernière parution :
Plus de 2 ans
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22/11/2017
| Mac Arthur
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Les avis
Je suis un grand fan de Bilal et j'étais curieux de découvrir comment cette star des années 80/90 avait pu s'adapter à un thème très contemporain. Après un "Coup de Sang" à thématique écologique un peu difficile par moment, l'auteur porte sa réflexion sur notre dépendance croissante au numérique. Je devine que l'auteur, de ma génération, a eu les observations que je partage sur l'orthographe phonétique typée SMS, sur le danger d'une profusion d'informations dont on ignore les sources, sur le relativisme ambiant et la perte de mémoire concernant des passages dramatiques de notre histoire. Bilal s'est emparé de toutes ces thématiques à travers un récit assez convenu mais bien efficace. J'ai beaucoup aimé les tomes 1 et 2 et un peu moins le tome 3 qui multiplie les directions et utilise un peu trop la séquence enlèvement/endoctrinement/libération. La thématique de l'homme sauveur du monde grâce à son corps n'est pas nouvelle ni celle de l'alien qui parasite le corps du héros. Le récit tient son originalité de la mise en place du chaos qui suit l'événement déclencheur. Mais à force de vouloir créer du chaos le risque du scénario est de devenir brouillon ce que j'ai ressenti par moment. Malgré cette réticence j'ai trouvé le rythme bon, les personnages bien campés et attachants même si j'ai trouvé le personnage repoussant d'Amin un peu sous exploité. Graphiquement l'auteur maîtrise son style. Bilal rend beau ce qui devrait être laid. Ses femmes (heureux Kameron !) sont toutes sexy et graves à souhait comme un fantasme d'une beauté inaccessible (toutefois un peu clonée). La mise en couleur travaille comme souvent sur les bleus et gris qui conviennent à cette ambiance dystopique avec une pointe de dérision en introduisant le rose incongru. Perso c'est une lecture que j'ai bien apprécié sur les deux premiers tomes. Je garde mon 4 (non objectif) malgré un t3 qui s'éparpille un peu.
« Bug » en français signifie « un défaut affectant un programme informatique ». « Bug » en anglais se traduit par « un insecte, une bestiole, un virus… ». A partir de ces deux définitions, l’auteur Enki Bilal a imaginé un récit de science-fiction se passant en 2041 basé sur la disparition soudaine des domaines numériques et donc, d’internet, des stockages de données informatiques, etc… il en résulte -on peut aisément deviner- un chaos mondial surtout dans les pays « modernes » comme les USA, la Chine, l’Europe où plus rien ne fonctionne correctement. Le salut pourrait venir d’un homme, Kameron Odd, un cosmonaute qui en revenant sur Terre aurait « collecté » lui-même involontairement toutes les données numériques du monde. Du coup, il en devient une sorte de super-héros dont les divers groupes plus ou moins scrupuleux sont prêts à tout pour le « récupérer ». Ce genre de scénario peut prêter à sourire, je pense à tous ceux ou toutes celles qui travaillent dans le domaine informatique. Personnellement, ça m’a bien fait marrer et je me suis pris au jeu en me disant « Pourquoi pas » car on peut imaginer aussi qu’une énorme irruption solaire puisse perturber irrévocablement toutes les communications terrestres en grillant les puces électroniques, ça s’est déjà arrivé sans avoir de conséquences graves sur notre planète (ou plutôt sur notre mode de vie) mais pourquoi pas… Mais revenons un peu sur cette bande dessinée où 3 tomes sont parus à ce jour, alors oui, j’ai pris du plaisir à lire cette série car les péripéties s’enchainent rapidement. Je n’ai eu aucun ennui en feuilletant « Bug » au point d’enfiler les tomes sans discontinuité. Deux choses principales m’ont fait accrocher à cette bande dessinée au point de fermer les yeux sur les nombreuses incohérences du scénario : L’humour pince sans rire d’Enki Bilal et son coup de patte. Alors oui, il y a encore de nombreuses références philosophiques et politiques qui interviennent dans « Bug » mais l’auteur a pris soin de les intégrer dans des séquences et des dialogues ironiques voire caustiques, cette initiative contribue à alléger le récit et à faire passer ses messages sans que les lecteurs se prennent la tête. Alors oui, on retrouve bien le graphisme particulier d’Enki Bilal, je le trouve très beau d’autant plus que l’auteur y a mis plus de couleurs dans cette bande dessinée que dans ses précédentes réalisations. Alors bien sûr, Enki Bilal fait du Enki Bilal, c’est-à-dire que son dessin reste le même depuis des décennies mais peut-on vraiment le lui reprocher ? Il est le seul à nous proposer ce style de graphisme, il est atypique, je le trouve magnifique, dès qu’on ouvre une de ses séries, on voit tout de suite que du Enki Bilal et c’est donc ça qui fait -selon moi- son charme ! Il reste encore 2 tomes pour clore « Bug » et j’avoue que je suis impatient de les découvrir, ça prouve quand même que j’ai vachement apprécié jusqu’à maintenant cette lecture ! Note finale : un bon 3,5/5
Après lectures des tomes 1 et 2 : 3,5 (peut-être 4, la suite nous le dira) Belle surprise que cette nouvelle série où les couleurs font leur réapparition après les gris bleutés de la trilogie précédente. Aura-t-on ici la trilogie promise ou cela s'étirera-t-il comme le "Sommeil du monstre"? Espérons que oui l'intrigue n'avance pas beaucoup arrivé à la fin du tome 2. En attendant je me sens à l'aise dans ce monde s'adaptant à un ennui technologique. Un "simple" ennui car finalement ce bug n'affecte pas la société autant que prévu: on communique par mails, les drones livrent les paquets... Alors que les voitures doivent revenir à la mécanique pure, pourquoi ne pas réactiver le morse pour les communications longue distance, cela aurait eu plus de gueule. En parlant de gueule, dommage que les personnages féminins se ressemblent autant, car elles ont dans le futur proche des responsabilités beaucoup plus importantes alors ça peut embrouillé. Du côté des personnages masculins, les caractéristiques et personnalités sont bien tranchés et offrent des un beau spectacle. Car oui, il y a du spectacle: de la science-fiction, de l'action, de l'humour... le 1er tome met une intrigue en place et le 2ème met le pied sur l'accélérateur pour nous faire découvrir comment ce monde d'après fonctionne et comment les cartes ont été redistribuées. Parfois on a l'impression de lire un livre d'Alain d'Amasio (peut-être lui a-t-il soufflé quelques idées sur les néo-factions politiques ou ces truculents journeaux bourrés de fotes d'ortograf s'améliorant grâce à une communauté de correcteur.) En rédigeant cet avis, je me rends compte que j'apprécie plus cette série quelques jours après la lecture. Espérons que la suite ne dérape pas dans le poético-philosophico-schmilblick. Une dernière chose concernant le livre lui-même: étrange format, les cases ont l'air trop serrées par l'étroitesse de ces bouquins pourtant sacrément cartonnées, donc pas par mesure d'économie...
Je ne suis vraiment pas convaincu. Bug prend une idée certes intéressante, mais un peu à la Netflix, qui sort tout de même un nombre conséquent de films et/ou séries sur des types d'idées assez similaires. L'originalité ou l'intérêt de cette idée de base en prend donc un sacré coup. Le dessin de Bilal, tout de gris et de bleu, reste fidèle à lui-même. Trop fidèle. On peine à reconnaître certains personnages, les femmes se ressemblent toutes, et les bouches sont tout simplement toutes construites sur le même modèle. Désespérément figé, il peine à être dynamique. Et justement, justement... la narration se veut dynamique ! Changements incessants de scène, multiplication à outrance des points de vue - je retiendrai par exemple ces 4 cases successives présentant deux points de vue qui changent à chaque case. Avec la difficulté à reconnaître les personnages j'ai du relire trois fois pour comprendre - c'est bien simple, on se croirait dans un film d'action essoufflé ! Et de fait le tome 2 en particulier est essentiellement une longue course parsemée de multiples péripéties. Il faut dire aussi que les personnages en question ne sont absolument pas creusés et ne sont là que pour mettre en valeur l'histoire. Impossible donc de s'y attacher. Les impacts de ce "bug" sur la société ne sont pas inintéressants. Les différentes réactions, les adaptations ou au contraire les inadaptations parsèment cette série et constituent de nombreux petits îlots, parfois bien sentis, humoristiques voire carrément sarcastiques, et parfois tout simplement lourds. Les journaux du tome 1 par exemple, certes écrits sans assistance numérique mais submergés d'écriture phonétique, ont été une horreur à lire. On comprend bien l'idée, était-ce vraiment la peine d'appuyer autant dessus ? Autre détail, les jeux de mots à répétition sur ce fameux bleu (la tâche bleue qui semble être la marque du bug et qui se répand) sont eux aussi lourdingues. J'adore les jeux de mots, foireux ou non, mais j'aurais vraiment espéré ici de la part d'un tel auteur plus de finesse. En deux tomes plutôt épais, l'histoire n'a que peu avancé. On reste dans la découverte du mystérieux, qui s'accentue dans le tome 2 et ne fait que peu mine de s'éclaircir. L'histoire se concentrant plutôt sur les péripéties pour le moment, les impacts sociétaux risquent donc de ne pas être beaucoup plus développés, et je crains donc une suite à l'intérêt très faible. Je ne parlerai même pas des incohérences énormes sur la disparition sélective du numérique. Mail qui fonctionne encore (tiens donc ?!), équipements téléphoniques ou drones encore actifs, il est fort dommage de tirer ainsi dans le pied du postulat de base. Voilà. Dessin figé versus scénario façon film d'action épileptisant, idée de base potentiellement intéressante mais qui ne sort pas du lot, scénario qui ne met en valeur aucun personnage et qui peine à faire preuve d'intérêt, je ne me suis pas trop ennuyé durant la lecture, mais certains passages m'ont vraiment agacé et j'ai tout simplement eu l'impression d'avoir perdu mon temps.
Ah !!! Après une période où j'ai trouvé que notre cher ami Bilal s'était perdu dans sa picturalité, oubliant au passage que la BD demande aussi un scénario si l'on veut accrocher un minimum le lecteur, le voici qui nous revient avec une série "catastrophe" où l'humanité vient de perdre toutes ses données informatiques... ou presque. En fait elles ont été "aspirées" et conservées dans UN être humain qui va forcément devenir la convoitise de tous les États et groupuscules politiques ou mafieux que compte notre belle planète bleue... et c'est pas ce qui manque ! Si on a plaisir à retrouver la patte si particulière d'Enki Bilal, il reste quand même un peu dommage que ses personnages aient toujours un peu les mêmes traits et caractéristiques. Malgré cela, on se laisse facilement prendre par le récit. Comme je le disais, un scénario ça aide. La narration est agréable et prenante et le thriller politico-sf que déploie l'auteur nous embarque tranquillement dans ses rebondissements et péripéties. Alors oui, le sujet n'est pas des plus nouveaux, mais Bilal sait intégrer à son histoire des détails et des événements qui renvoient à des problématiques actuelles. Et puis pour ceux qui apprécient, retrouver son graphisme reste malgré mes quelques remarques un plaisir indéniable. En attendant la suite de ces deux premiers volumes, je mets donc un 3.5/5
Et voilà que l'on m'offre un Bilal. J'avais lu ado Le Sommeil du Monstre que j'avais adoré, et depuis, Bilal, je suis pas un immense fan de cet univers un peu triste, en dehors de son style très beau et très graphique. Enfin, je ne suis pas là pour raconter ma vie, je le sais, mais en fait je ne voulais pas poster un commentaire de 3 mots. D'autant qu'on a toujours tendance à commenter l'auteur et pas l'oeuvre en elle-même. C'est assez agaçant et je n'échappe pas à cette règle. Donc : "Bug tome 1", c'est cool : ) Graphiquement c'est toujours un plaisir (en dehors de cet horrible lettrage). Ça se lit bien, l'intrigue est bien posée, et ça gagnera à être lu en histoire complète je pense. Bémol : toutes les nanas sont des sex-symbols et se ressemblent. Fin du commentaire !
Bilal a produit selon moi certains des plus beaux albums de Science-Fiction (le début de La Trilogie Nikopol, le génialissime premier tome du « Sommeil du monstre » par exemple), et c’est avec beaucoup d’attentes que je m’intéresse à ses productions. Par rapport à ces attentes, je sors de ma lecture un chouia déçu – même si ça se laisse lire, et que je suivrai sans doute la série. Le côté graphique est relativement classique : têtes des personnages habituelles, et surtout ces nuances de gris bleuté qui dominent, mais qui amènent ici moins vers la rêverie qu’ailleurs (Bilal y introduit presque du rationnel à propos des taches de bleu sur le visage du personnage principal). Cet aspect m'a ici moins enthousiasmé que d'habitude. Pour ce qui est de l’intrigue, je l’ai trouvée poussive au début, partant en plus d’un postulat pas forcément original (tous les fichiers, systèmes informatiques ont disparu brutalement, sans explication : le « bug » qui donne son titre à la série). Mais, au fur et à mesure que cette histoire avance, les conséquences, et surtout les causes de ce mystère permettent à Bilal de développer quelque chose d’intéressant, que ce soit au niveau des personnages et des idées (certains passages relevant notre dépendance aux systèmes informatiques – l’histoire est sensées se passer dans un futur proche – deviennent presque humoristiques). Si « Bug » ne s’annonce pas comme un des chefs d’œuvre de Bilal, cette série peut devenir intéressante. Même si, pour le moment, je n’ai pas ressenti le souffle des deux séries citées plus haut – ni d’ailleurs le mystère poétique de ses trois derniers albums post-apocalypse. A noter que je n’ai lu que la version « ordinaire » (dans un relatif petit format), et qu’une version « Luxe » (bien plus coûteuse) en grand format existe aussi. MAJ après lecture du tome 2: Cet album poursuit l'histoire, sans vraiment l'éclaircir en fait. En effet, nous n'en savons pas beaucoup plus sur les causes de ce Bug (quelques pistes, mais encore brumeuses). Du coup, j'espère que Bilal ne prolongera pas inutilement cette intrigue, comme il a pu le faire sur d'autres séries. En fait, cela s'est même un peu plus obscurci, Bilal faisant intervenir une multitude de groupes cherchant à profiter de ce Bug, et à récupérer Kameron Obb. Cela dynamise le récit, le densifie, certes, mais c'est aussi un peu fouillis parfois, et on se perd au milieu de tous ces groupes mafieux, politiques et/ou religieux. Du coup, je me suis plus focalisé sur l'aspect visuel, avec cette brume, ces dégradés de bleu et de gris, qui marquent le travail de Bilal. Mais je reste encore réservé quant à cette série, qui ne m'emporte pas au large comme d'autres de l'auteur ont su le faire.
Il y a encore une certaine époque, dire qu’on n’aimait pas les œuvres de Bilal était considéré comme une hérésie tant il était le modèle de la bande dessinée de science-fiction en Europe. Désormais, c’est une chose un peu plus facile car le marché s’est démocratisé et s’est ouvert à une quantité d’auteurs qui sont venus avec des univers fantastiques plus cohérents. Là, cela apparait dans toute sa splendeur : de beaux dessins mais toujours les mêmes tronches si bien qu’on a l’impression d’avoir toujours les mêmes et on recommence. Quant au dialogue, ils sont abscons et totalement vide de profondeur. Le pire, c’est le bug informatique qui dévisse toute la planète mais qui épargne la gestion des mails et certains vieux ordinateurs comme pour arranger au niveau de l’histoire. C’est pathétique sur toute la ligne. Je veux bien croire qu’il y avait au début une certaine forme d’imagination dans cette bd d’anticipation à l’image de Nikopol, mais ici, tout manque réellement.
Connaissez vous le syndrome du vieux fauteuil, celui qui trône dans la bibliothèque, il est tout vieux, complètement déglingué mais pour rien au monde vous ne voudriez le foutre à la déchetterie. Tout mou, moulé à votre corps, celui dans lequel il est bon de se laisser aller, il est même possible que vous y ayez fait une petite sieste. Ce fauteuil un peu pourav, c'est LE fauteuil, souvent votre dulcinée vous a dit de vous en débarrasser mais non quoi, c'est là que vous avez voyager, transporté vers des ailleurs bédéthesques. Enki Bilal c'est un peu comme ce vieux fauteuil, il n'est pas tout seul quelques autres rares auteurs vous font cet effet là. Bilal, l'auteur que vous avez découvert dans Pilote et dans Métal Hurlant, des "Phalanges de l'ordre noir" à La Croisière des Oubliés si , si souvenez vous de ce personnage récurent, celui aux cheveux blancs qui venait d'on ne sais ou. Bon je vais pas vous faire toute le biblio du monsieur, mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a eu du bon , même du très bon. Puis les années Nikopol sont arrivées et voir les dieux égyptiens au dessus de nos têtes avait quelque chose de jouissif. Ensuite Le Sommeil du Monstre une trilogie qui relevait plus du graphisme pur que de la BD, j'avoue qu'à cette époque c'est là que j'ai perdu monsieur Bilal. Non que le drame de la guerre en ex Yougoslavie ne m'ai pas touché mais je ne sais pas ça passait moins bien. Or donc voici Bug impatient oui mais aussi plein de circonspection. Au final la surprise est plutôt bonne. Rien à dire sur le dessin, parfaitement maitrisé, on se dit que l'auteur avait sans doute besoin de partir un temps vers la peinture pour y exprimer des choses trop abstraites ou absconses pour le domaine de la BD classique. En accord complet avec l'avis de Blue Boy quand il dit que Bilal ne se renouvelle plus depuis trop longtemps, j'ajouterais cependant que ce retour à la Bd justement n'est pas si évident , je trouve qu'il même un peu casse gueule. Le gars est attendu au tournant, tournant d'ailleurs bien géré je trouve. Le dessin est simple, oui le style est aisément reconnaissable, c'est du Bilal, mais du Lauffray c'est pas reconnaissable?, et du Hermann, du Rozinski, du Loisel, du Moebius, j'en passe la liste est longue. Justement ce dont je sais gré l'auteur c'est qu'ici il n'est point de délires visuels, de fulgurances qui disent , hey vous avez vu comment je maitrise le truc, comment c'est beau ce que je fais. Non de ce côté la rien à dire, comme quoi la "simplicité" n'est pas forcément rédhibitoire. En ce qui concerne le scénario je dis pourquoi pas, si mes camarades précédents ont relevé quelques incohérences techniques je passe au dessus et cela ne gâche ne rien mon plaisir de lecture. Je suis bon public et me laisse embarquer, je suis en terrain connu mais j'avoue être très preneur de ces mondes pré post apocalyptique quelques auteurs arrivent à m'y faire croire Enki Bilal est de ceux là, donc j'embarque en faisant fi des "défauts", sans doute la faute de ce vieux fauteuil archi connu mais oh combien confortable.
Nouvelle production de Bilal, avec une forte impression de déjà vu. Déjà vu dans le graphisme évidemment, avec les tics graphiques de Bilal, ses couleurs pleine de matière, sa passion pour le bleu, ses personnages aux faciès si reconnaissables, ses ambiances visuelles un peu délétères... C'est un style que j'avais beaucoup aimé quand j'ai découvert La Trilogie Nikopol, qui avait trouvé son apogée esthétique dans Le Sommeil du Monstre, mais qui depuis lors n'évolue plus et finit par lasser. D'autant plus quand les protagonistes se ressemblent un peu tous et qu'on a du mal à s'y retrouver dans la longue introduction de ce récit. Déjà vu dans le décor de proche anticipation et d'ambiance de fin du monde où la société humaine tombe en décrépitude et fait la démonstration de ses tares et de sa bêtise égoïste. Déjà vu dans les personnages. Le héros bien foutu, menton carré, au visage rêveur mais fermé, et au caractère mutique qui est davantage spectateur de sa vie que véritable acteur. L'héroïne, femme forte et indépendante, cheveux courts et légèrement garçon manqué. Et toute la clique de méchants caïds et de chefs autoritaires, égocentriques, obtus et bien souvent ridicules. Cela donne un récit qu'on a l'impression d'avoir déjà lu. Il part ici sur un concept assez peu crédible : un événement qui a effacé toutes les données numériques de la planète. Les disques durs, les clés USB, toutes les mémoires informatiques sont brusquement vides et comme plus personne ne retient plus aucun code ou numéro depuis longtemps, tous les outils technologiques avancés deviennent inutilisables, plus rien ne marche correctement et c'est le chaos sur Terre. Sauf qu'un homme a récupéré sans comprendre pourquoi toute la mémoire informatique du monde dans sa tête, avec même semble-t-il des capacités à se connecter à un réseau informatique devenu fantôme. Il se retrouve du coup au centre de l'attention de tous les pouvoirs humains. Outre le fait que le concept est difficile à avaler sur le plan technique, il présente aussi rapidement ses incohérences dès qu'on y réfléchit un peu. Si plus aucune mémoire n'existe, comment expliquer que les réseaux de téléphones mobiles fonctionne encore alors que leur fonctionnement est basé sur un réseau de machines au programme enregistré numériquement ? Comment expliquer que des drones fonctionnent encore, même s'ils sont déréglés ? Qui a réécrit tout le code qui permet de faire fonctionner tout ça ? Nous ne sommes plus à l'heure de l'électronique où toute la programmation était à base de transistor, de processeur et d'électricité : maintenant, tout fonctionne sur la base de programmes numériques et leur disparition ne se contenterait pas de vous faire perdre votre répertoire de numéros de téléphone. Bon, j'arrête là mon laïus d'ingénieur, ce n'est pas le lieu et ce n'est pas rare qu'il faille accepter des postulats sans trop y réfléchir pour apprécier une oeuvre. Sauf que là, pour le moment, je suis loin d'être captivé. Les protagonistes ne sont pas attachants, le déroulement de l'action est un peu convenu, et à part la légère curiosité de savoir quel est ce parasite et comment il est lié à la disparition des données informatiques, je ne suis pas très pressé de lire la suite.
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