Lépante

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

La "bataille des trois empires" présentées par Delitte.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Auteurs italiens Le Bassin méditerranéen Vieux gréements

1570. L’emprise ottomane s’étend sur tout le bassin méditerranéen. Une hégémonie qui finit par porter préjudice aux intérêts économiques des puissances chrétiennes. Lassés des razzias répétitives que pratiquent les turcs, le Pape Pie V mobilise sur le thème de la Croisade. La prise de Chypre, qui était une possession vénitienne, et le massacre de plus de 20 000 personnes finis de convaincre les puissances chrétiennes. L'Espagne, Venise, les États Pontificaux, la République de Gênes, le Duché de Savoie, l’Ordre Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte vont ainsi former la Sainte Ligue. Près de 30 000 hommes et 208 navires en provenance de Messines se dirige à la rencontre de la flotte turque forte de 47 000 hommes et 273 navires. Un combat sanglant et d’une ampleur démesurée se prépare... Première grande victoire des Chrétiens face à la marine ottomane, la bataille de Lépante a eu un retentissement considérable dans toute l’Europe, marquant la fin de l’expansionnisme turc. Certains historiens estiment qu’il s’agit de la bataille navale la plus importante de l’Histoire par ses conséquences. (site éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Octobre 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lépante © Glénat 2017
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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27/11/2017 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Agecanonix

Après avoir lu Salamine dans cette collection-concept, je me suis lancé dans une nouvelle bataille navale, sans doute l'une des plus célèbres, mais dont on ne connait pas forcément les tenants et les aboutissants. Pas que je raffole des batailles navales, préférant les batailles terrestres, mais le sujet m'intéressait. Delitte s'y prend comme dans Salamine : à l'aide d'un bon dessinateur, il relate un récit célèbre en remodelant l'Histoire à sa manière, de façon à ce que ça paraisse plausible, et ne centre pas tout sur la bataille en elle-même, celle-ci n'occupant qu'une petite partie de l'album. Ce qui fait qu'il aurait eu le temps de mieux expliquer les préparatifs de cette bataille, car elle implique plusieurs intervenants, mais l'ensemble narratif m'a paru un peu confus ou mal expliqué. Delitte relate les faits mais il s'égare en amenant son récit dans une dimension romanesque avec des personnages secondaires, tout comme il fait référence à Cervantès qui a participé à la bataille et qui y a perdu un bras (cet épisode fut conté dans Hidalgos, une Bd Vécu chez Glénat). Lépante, ce n'est pas une page d'Histoire que je connais à fond comme la guerre de Cent Ans, je me suis donc laissé porter par le récit, qui au final voit la flotte chrétienne de la Sainte Ligue, sous le commandement de Don Juan d'Autriche, mettre en déroute la flotte turque d'Ali Pacha en 1571. Cette victoire mettait fin à la suprématie ottomane en Méditerranée, mais elle n'eut pas de conséquences positives immédiates, car les Turcs se ressaisiront sur d'autres fronts avant un lent déclin. L'important, c'est quand même que Lépante va marquer l'arrêt de cet expansionnisme ottoman. Le dessin est très chouette, très fin et détaillé ; comme sur Salamine, Delitte a dégoté un bon dessinateur en la personne de Nardo que j'avais apprécié sur Le Vent des Khazars et Un loup est un loup au trait particulièrement appliqué. Ici, il réussit de très belles pages avec force détails sur les galéasses et galères du XVIème siècle, revêtant une dimension spectaculaire dans les scènes de bataille, c'est très soigné, c'est comme ça que j'aime la BD historique.

08/02/2021 (modifier)
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Présenté parfois comme une série, le travail de Delitte constitue bien ici, comme le signale son éditeur, une « collection » historique, centrée donc sur les grandes batailles navales. Pour diriger cette collection, et à la baguette sur tous les albums, Delitte. Il est ici accompagné au dessin par Federico Nardo (je n’avais pas fait attention au départ, et croyais que Delitte travaillait seul comme sur d’autres albums de la collection, avais trouvé moins statiques qu’à l’habitude les visages – avant de me rendre compte qu’un autre officiait, plutôt bien d’ailleurs !). On connaît la passion de Delitte pour la marine – à voile surtout, mais pas que (c’est le peintre officiel de la Marine), son soucis du détail, et on n’est donc pas étonné de retrouver là une très belle reconstitution des navires de l’époque (à voile un peu, et surtout, pour cette bataille, une grande variété de galères ou de navires hybrides, comme les galéasses). Le dessin de Nardo rend bien le travail de Delitte, qui aménage un peu la grande histoire, lui adjoignant quelques péripéties de la petite, romançant certains passages. Pourquoi pas, si ce n’est pas au détriment de la bataille en elle-même !? Hélas, j’ai justement été déçu par le côté à proprement parler historique. D’abord parce que la « bataille » en elle-même n’occupe finalement qu’une petite partie finale de l’album. Ensuite par ce que les enjeux (entre les Ottomans et les chrétiens bien sûr, mais surtout entre chrétiens – Pape, Vénitiens, Espagnols, Gênois, etc ou au sein de la Sublime Porte) ne sont que partiellement et imparfaitement posés. Et parce que la conséquence de cette lourde défaite turque est finalement moins grande que l’on a bien voulu le dire : dès l’année suivante, les Vénitiens quittent la coalition et négocient des traités de commerce avec les Ottomans, et ces derniers feront encore le siège de Vienne un siècle plus tard, leur déclin n’arrivant qu’après. Il se trouve que peu de temps avant de lire cet album, j’avais lu l’excellent travail de l’historien italien Barbero (« La bataille des trois empires ») – que je vous recommande chaudement si cette bataille (analysée bien en amont) vous intéresse. Et du coup, la légèreté du travail de Delitte dans ce domaine est flagrante. Il est vrai que mille pages d’un historien laissent plus de champ à l’analyse qu’une cinquantaine d’un bédéiste (et donne des chiffres plus précis et complets)… Alors, l’album se laisse lire, certes, mais sans enthousiasme, sans passion, et sans non plus satisfaire les curieux d’histoire je trouve. Une certaine déception me concernant. Note réelle 2,5.

27/11/2017 (modifier)