Le Petit Nicolas

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)

A priori, le petit Nicolas est un enfant comme les autres. Pourtant, le récit de ses aventures n'en finit pas de surprendre par le nombre de bêtises que lui et sa petite bande de copains déclenchent en permanence ! Et il faut être drôlement patient et avoir beaucoup de mérite, comme sa maîtresse ou ses parents, pour vivre avec un pareil petit diable !


Goscinny L'art de Sempé Les petits éditeurs indépendants

Savez-vous que le Petit Nicolas est né sous la forme d'une bande dessinée en couleur ? IMAV éditions publie pour la première fois en album bd l'intégralité des planches écrites par René Goscinny et dessinées par Sempé. Ces planches sont parues entre 1955 et 1956 dans un magazine belge, Le Moustique, auquel collaboraient Sempé et Goscinny. Puis ils quittent Le Moustique et, trois ans plus tard, en 1959, ils reprennent Le Petit Nicolas, cette fois-ci sous la forme de récits illustrés. Les histoires paraîssent alors dans Sud-Ouest Dimanche, puis sont éditées en livres et remportent un immense succès. Les planches inédites qui sont aujourd'hui publiées dans cet album contiennent tous les ingrédients qui feront le succès du Petit Nicolas. Elles se présentent sous la forme de gags en une planche. Dans ses scénarios Goscinny a déjà mis en place les ressorts de la saga et campe les principaux personnages. Sempé représente déjà un Nicolas immédiatement identifiable. Cette bande dessinée a déjà la saveur de ce qui fera le succès du personnage, humour et poésie. La parution de l'album Le Petit Nicolas, la bande dessinée originale complète cette série imaginée par René Goscinny et Jean-Jacques Sempé. Ce trésor retrouvé permet de découvrir la genèse de l'une des oeuvres les plus célèbre de la littérature jeunesse.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Octobre 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Petit Nicolas © IMAV éditions 2017
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)
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04/12/2017 | Jetjet
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L'avatar du posteur bamiléké

Il est presque incongru de mettre une telle note à cette série tellement il y a de décalage entre l'objet et la postérité qu'il a produit. Cette trentaine de planches produites par deux humoristes en herbes restent d'une lecture agréable malgré (ou à cause de) son côté très daté. Le scénario de Goscinny peut être lu comme précurseur de toutes les séries qui vont éclore autour d'un gamin/une gamine autour duquel/de laquelle gravite une famille de classe moyenne. Ici Nicolas se trouve être en retrait par rapport à son papa qui est l'élément comique fort de la série. De même le personnage du voisin, Blédurt, hésite encore entre sympathie et antipathie. Pourtant beaucoup de gags restent encore vraiment bons. Le rythme est soutenu, le langage excellent et il y a beaucoup de créativité dans les situations proposées par Goscinny. Une vision contemporaine pourrait reprocher l'image de la maman cantonnée dans son rôle de mère au foyer assez transparente. Mais en creux Goscinny n'a-t-il pas proposé la caricature prémonitoire d'une génération qui aspire uniquement à sa tranquillité sans comprendre la créativité exubérante de Nicolas ? Sempé ne fut pas un grand adorateur de l'exercice BD. C'est pourquoi ces trente planches de jeunesse sont vraiment sympas à lire. On y retrouve toute cette expressivité comique qui éclate dans toutes les attitudes de ses personnages. Les extérieurs ou ameublements ne sont pas très détaillés et la mise en couleur pourrait être perçue comme trop simple mais l'ambiance créée reste agréable et drôle. Une lecture agréable qui peut être lu comme un retour aux sources bien plaisant. 3.5

03/04/2023 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5
L'avatar du posteur Josq

Et oui, Le Petit Nicolas était une bande dessinée avant d'être le héros des hilarantes nouvelles que l'on connaît tous... Bon, comme l'on dit mes prédécesseurs dans les trois avis précédents, cette bande dessinée n'a rien d'un chef-d'oeuvre. On sent que Sempé peine à trouver son aise dans le format BD, et son dessin est loin d'avoir la poésie dont il fera preuve dans sa période de maturité. Il n'en reste pas moins d'une efficace simplicité. Le génie de Goscinny, en revanche, est déjà très présent, et l'auteur montre qu'il peut maîtriser à merveille le format du gag en une page. Certaines histoires sont véritablement hilarantes, tant Goscinny réussit à nous mettre à la place du pauvre papa de Nicolas, tandis que l'esprit d'enfance, comme celui de la famille, sont déjà merveilleusement croqués par cet entomologiste social dans ce qui préfigure l'humour domestique à la Boule et Bill ou Modeste et Pompon. Notons que Goscinny s'y essaiera à nouveau dans quelques merveilleuses planches de La Famille Moutonet, avec un égal génie, mais avec la collaboration du meilleur dessinateur de BD qui soit, cette fois-ci : Uderzo. On peut retrouver ces lointains successeurs du Petit Nicolas en BD dans le tome intégrale de Benjamin et Benjamine. Si les 28 récits d'une page font de cet album un album bien trop court à lire, on appréciera le petit supplément de la fin, qui met en exergue deux histoires courtes en bande dessinée, et leur quasi-transcription en nouvelles. Cela permet de prendre la mesure des heureuses évolutions que connaître notre petit garçon préféré, tant au niveau du dessin que du récit. La prose de Goscinny et le format nouvelle lui permet d'étoffer considérablement l'humour dont il fait preuve dans ses gags, tandis que le trait de Sempé se montre bien plus abouti dans les dessins accompagnant le texte.

07/09/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai lu quelques histoires du Petit Nicolas lorsque j'étais ado et j'avais trouvé ça sympathique. C'est par curiosité que j'ai lu cet album qui reprend les bandes dessinées du Petit Nicolas parues dans Le Moustique et qui représentent le premier essai sur le personnage. Autant le dire tout de suite c'est pas un album indispensable sauf si on est fan fini du personnage. Le ton est différent de ce que feront Goscinny et Sempé par la suite lorsqu'ils recréent la série et sous forme d'histoires illustrées au lieu de la BD pure. On ne retrouve pas la poésie qui m'avait marqué et à la place on a surtout droit à de l'humour. La BD tourne surtout autour du père de Nicolas qui va être la victime des gaffes de son fils dans la plupart des BD et on retrouve aussi le voisin que j'avais complètement oublié qui va se disputer plusieurs fois avec le papa. Cela m'a surpris parce que ce qui m'avait surtout marqué dans les histoires que j'avais lues il y a une dizaine d'années c'était la bande de copains de Nicolas à l'école et ici il y a très peu d'enfants en dehors de Nicolas lui-même. Bref, la bande dessinée est un peu différente des souvenirs que j'avais gardés du petit Nicolas. C'est sympa à lire, mais sans plus. L'humour ne m'a fait que sourire parfois et cela se lit tout de même un peu vite et les gags sont parfois trop prévisibles. Je ne pense pas que les gags en une planche étaient le point fort de Goscinny qui est meilleur dans les histoires plus longues. Le meilleur aspect de l'album est que Goscinny avait réutilisé certains gags pour ses histoires courtes et l'éditeur a mis en parallèle deux gags et les deux histoires tirées de ses gags. C'est intéressant de voir la différence et franchement l'intérêt principal de cet album est son coté historique. Donc comme je l'ai dis, si vous aimez l'univers du Petit Nicolas, c'est à lire comme une curiosité Si vous voulez découvrir le personnage, il vaut mieux commencer par lire les histoires illustrées.

04/05/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Tiens, je suis tombé par hasard sur cet album. Etonné de le trouver au rayon BD – et présenté comme une nouveauté qui plus est, je l’ai ouvert. La couverture n’est pas extraordinaire, et est peu représentative du contenu en fait. Elle essaye maladroitement de faire un lien entre le Petit Nicolas connu de tous, et cet « ancêtre » qui l’est moins. Il faut dire que je ne connaissais pas du tout ce « premier essai », assez différent du suivant. Les deux auteurs étaient jeunes. Goscinny, débarqué des Etats-Unis, commençait à publier, sous divers pseudo, dont ici un improbable Agostini, et Sempé était inconnu. Une trentaine d’histoires courtes (d’une page à chaque fois) ont été publié dans un journal avant que l’aventure ne s’arrête. Le dessin de Sempé est simple et chouette, l’humour de Goscinny tâtonne (du sympa, mais qui peine parfois à fonctionner). Nicolas, ses parents (surtout son père d’ailleurs !), et un voisin sont les principaux protagonistes (certains « Achille Talon » ou « Modeste et Pompon » reprendront ce thème des voisins incompatibles et irrascibles). Cela se laisse lire, mais sans plus. Le « reboot » réalisé par les deux auteurs plusieurs années plus tard, en misant sur une poésie, un ton différent, sera plus efficace et réussi. Il faut dire que Sempé aura alors trouvé son style (il n’aimait d’ailleurs pas spécialement la BD je crois), plus épuré, très adapté à l’illustration. Quant à Goscinny, devenu génie créateur, directeur de revue, il créera une nouvelle galerie de personnages autour de Nicolas, pour en faire un personnage universel. Bref, cet épais album (j’ai dit du mal de la couverture, mais l’ensemble dénote un beau travail éditorial) n’est pas indispensable. Mais les fans du petit Nicolas, de l’un ou l’autre des auteurs, mais aussi ceux qui s’intéressent à l’histoire de la BD et à la genèse de ce personnage mythique de la littérature populaire peuvent se laisser tenter par un achat.

13/02/2018 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

Annoncé à grands renfort de publicités et vendu comme un scoop avec le stick un brin pompeux "Un trésor retrouvé", c'est entre le nouveau Astérix et Corto Maltese qu'on peut piocher cet album. Après avoir déterré tout ce qui pouvait se trouver en histoires inédites sur le Petit Nicolas et ses réjouissantes histoires courtes sur l'enfance d'une France insouciante des défuntes 30 Glorieuses, voici la bd jamais publiée à ce jour, tiens donc... Car malgré l'intérêt que je porte aux livres qui ont bercé ma jeunesse et se cachent encore fièrement dans ma collection, non je n'étais pas au courant que le projet initial avait vu le jour sous forme d'une bande dessinée publié dans le périodique Moustique, on en apprend donc encore tous les jours. Goscinny de par ses multiples contrats utilise le pseudo "Agostini" durant cette petite trentaine de strips illustré par un Jean-Jacques Sempé encore débutant. Le succès ne sera pas au rendez-vous, Sempé n'étant pas trop à l'aise pour la Bd et on oublia le Petit Nicolas avant de le réadapter dans les histoires que tout le monde connait. Et la bd au final ? Et bien contre toutes attentes et sans aucune ironie de ma part, c'est une jolie Madeleine de Proust qui n'aurait comme seul défaut que de se lire bien trop rapidement. En effet, toutes les bases de la série illustrée sont déjà bien rodées par un Goscinny facétieux qui reprend le principe du gag en une page dont le dindon de la farce sera inévitablement le père de l'enfant. Le dessin a un charme fou (alors qu'on est encore loin du trait précis que l'on se fait de Sempé) et les histoires sont désuètes ? Et alors ? Goscinny maitrise parfaitement son sujet et expérimente timidement mais avec un bon sens du rythme ce qui fera la saveur de toutes ses créations cultes suivantes. Le Petit Nicolas n'est donc pas un trésor retrouvé mais une bd légère à lire avec beaucoup de plaisir tout en assistant à la naissance de deux monstres sacrés en devenir. Goscinny est un génie et Sempé un dieu de l'illustration. La bd du Petit Nicolas est un formidable laboratoire expérimental mais avant tout une œuvre légère et amusante. A noter la très belle édition au contenu sympathique malgré la brièveté de l’œuvre (moins de 30 gags) et une couverture pas des plus jolies.

04/12/2017 (modifier)