Tsushima
La bataille de Tsushima, qui met fin à la guerre russo-japonaise de 1904-1905, 2 pays à la trajectoire opposée.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Marine moderne
En août 1904, au cours de la Guerre russo-japonaise, les troupes japonaises font le siège de Port-Arthur et les navires russes de l’escadre du Pacifique sont bloqués dans le port. Les russes décident alors d’envoyer une seconde flotte en soutien. Mais elle doit venir de la Baltique. Un long périple de près de huit mois. Quand enfin les proues des navires russes fendent les eaux au large de la Corée, il est trop tard, Port Arthur a capitulé. Les Russes décident alors de rejoindre le port de Vladivostok. Malheureusement, ils sont repérés par la flotte japonaise, plus expérimentée et mieux équipée... Défaite catastrophique pour la flotte russe qui perdra la quasi-totalité de ses navires, la bataille de Tsushima a eu, en plus de porter atteinte au prestige international de l’Empire russe, des conséquences sur la conception des vaisseaux de guerre futurs. (site éditeur)
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Date de parution | 11 Octobre 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L'opportunité m'a été offerte de lire cet album alors que je n'avais pas l'intention de le lire, le sujet m'attirant peu ; je n'avais qu'une très vague idée de cette bataille que je ne connaissais que de nom, j'ignorais qui s'y était affronté, quel fut son enjeu et quel en fut le résultat, ça ne m'intéressait pas des masses. Maintenant, j'en sais un peu plus, mais j'ai lu cet album sans trop de conviction. J'ai appris que cette bataille, le principal affrontement naval entre le Japon et la Russie, faisait partie de la guerre russo-japonaise entre 1904 et 1905 et qu'elle a conduit au déclin de l'expansionnisme russe au début du 20ème siècle. J'ai appris que les Français et les Anglais avaient joué un rôle là-dedans, via des manoeuvres consistant à stopper l'hégémonie russe. Bref, j'ai appris pas mal de choses sur la Russie et ses faiblesses, mais si Delitte semble livrer un récit documenté en racontant la grande Histoire, ça ne m'a pas du tout passionné ; les préparatifs sont longs et plombés par de longs dialogues explicatifs qui ne renseignent pas beaucoup en fait. Delitte fait heureusement intervenir des personnages secondaires qui lui permettent d'introduire une part de fiction dans ce cadre historique et de lui donner un peu d'air, ça rend le récit plus lisible. Après, c'est une question d'intérêt, et je n'en ai pas beaucoup éprouvé pour cette histoire, j'ai préféré d'autres batailles navales de cette collection comme Salamine, Actium ou Trafalgar... Heureusement aussi, il y a le dessin de Giuseppe Baiguera qui officie sur les albums de la collection la Sagesse des Mythes (Prométhée et la Boîte de Pandore notamment), j'aime son dessin d'excellente qualité, très détaillé, qui donne au récit une dynamique. Mais malgré ça, cet album n'est pas parvenu à m'intéresser.
Comme pour Lépante, l’autre album de la même collection que j’ai lu, Delitte est accompagné au dessin par un Italien, Guiseppe Baiguera – que je ne connaissais pas. Le dessin, justement, s’il n’est pas mauvais, est assez quelconque je trouve (plus dans le style que dans la technique, car peu de réels défauts). Je ne sais pas si les autres albums de la collection s’en sortent mieux, mais je pense qu’elle trouve ici sa limite. En effet, ces batailles sont choisies parce, pour diverses raisons, elles sont « remarquables », elles constituent un tournant : partie d’un tout, elles ne font pas à elles-seules tout l’intérêt du sujet. Or, justement, comme pour Lépante, Delitte dilue un peu son intrigue, pour tenir le lecteur en haleine – et tenir un cahier des charges d’une cinquantaine de pages. Ce qui précède la fameuse bataille est ici trop long, car peu intéressant : la palme revient à ses nombreux dialogues entre l’attaché militaire anglais et son homologue français à Port Arthur, dialogues sans saveur et surtout qui ne cessent de se répéter ! Delitte peine à donner corps à cette « aventure ». Et finalement peu de mise en perspective. C’est surtout le cas dans le petit dossier qui, comme pour tous les albums de série, présente un certain nombre de sujets liés à la bataille. J’aurais apprécié une courte bibliographie, qui permettrait au lecteur souhaitant aller plus loin de le faire. Pour le reste, effectivement, le choix de cette bataille n’est pas inintéressant, car elle éclaire plusieurs phénomènes qui vont avoir de lourdes conséquences durant le XXème siècle. D’abord le début de la fin du tsarisme. La guerre contre le Japon (1904-1905) avait comme objectif, entre autre, de redorer à bon compte le blason du tsar par une victoire facile, mais au contraire va révéler ses faiblesses : la même année une première révolution frappe la Russie (cette conséquence est esquissée ici par un clin d’œil à Lénine et aux marins de Cronstadt. Les erreurs stratégiques et tactiques de la marine russe à cette occasion, le délabrement de son matériel et du moral de ses hommes (du simple marin aux officiers) sont assez symptomatiques. Ensuite, c’est la sortie du brouillard pour le Japon, les « jaunes », « macaques » pulvérisant une marine européenne : de l’ère Meiji à Pearl Harbor, la bataille de Tsushima (et plus généralement la victoire écrasante sur la Russie) éclaire une trajectoire ascendante. Tout ceci n’est qu’esquissé. Delitte montre un peu mieux, malgré la lourdeur des échanges déjà citée, l’aveuglement plein de morgue et de racisme des Occidentaux, qui ne perçoivent pas la portée de la victoire japonaise – pas plus qu’ils ne perçoivent les conséquences de la faiblesse russe. Au final, si l’album se laisse lire, il n’est pas non plus transcendant, et révèle sans doute la faiblesse de cette collection (trop ou pas assez ambitieuse, selon les attendus des lecteurs), mais peut-être aussi l’incapacité de Delitte à « faire vivre l’Histoire » avec des histoires (comme l’avait fait dans un autre cadre et une autre ambition certes Georges Duby avec la bataille de Bouvines. Je lirai à l’occasion d’autres albums de la série, en espérant infirmer mes critiques (car l’idée de départ me plait).
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