Le Suaire

Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)

Champagne, février 1357. Henri, évêque de Troyes, chevauche vers le lazaret de Lirey, pour tenter de convaincre sa cousine Lucie, dont il est amoureux, de renoncer à ses vœux religieux.


1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans 1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Grand Est Italie

Dans la chapelle où ils sont réunis, les moines font cet amer constat : les caisses sont vides, et les travaux de l’abbatiale, qui doit accueillir un morceau de la Vraie Croix, seront bientôt arrêtés, faute de moyens… «Nous avons fait le serment de bâtir une abbatiale qui accueillera la relique, et nous serons fidèles à notre parole, quoi qu’il en coûte», s’exclame Thomas, le prieur de la communauté. Les ressorts de la tragédie, tant amoureuse que religieuse, sont désormais en mouvement…

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Janvier 2018
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Le Suaire © Futuropolis 2018
Les notes
Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

04/01/2018 | herve
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai été étonné de voir au scénario deux auteurs que j’avais découverts avec une très belle – mais assez austère – série de documentaires télé consacré au Christ (« Corpus Christi »). Ils remettent ici le couvert sur un sujet assez proche, puisque lié lui aussi aux débats autour de ce qui est avéré et de ce qui est cru, autour de l’histoire et de la croyance, toujours autour du personnage de Jésus et de son « empreinte « (dans tous les sens du terme). Prévue en trois tomes, cette série nous plonge dans « l’histoire » du suaire qui aurait appartenu au Christ, suaire qui a déjà fait beaucoup parler et écrire. Les auteurs ont découpé leur série en trois parties. La première au XIVème siècle – période trouble et forte d’appels d’air, durant laquelle les Chrétiens cherchaient à comprendre les malheurs qui les saisissaient (la guerre de cent ans, la peste noire, etc.). Et donc voilà qu’un moine – dans le but d’attirer les fidèles et les donateurs pour la construction de son église (on ne compte plus au moyen-âge les fausses reliques !), « fabrique » ce suaire, avec la complicité d’une nonne – qui ne supporte pas cette supercherie (nous retrouveront cette femme – ou son avatar – à chaque période, sous le même prénom de Lucie – ou ces déclinaisons). Le deuxième album se déroule à Turin, à la fin du XIXème siècle, avec l’entrée en fanfare, le grand retour de ce suaire, là aussi au milieu d’une forte agitation – politique cette fois-ci, alors qu’athées socialistes et grands bourgeois et aristocrates chrétiens s’opposent (entre autre) sur l’authenticité de ce suaire. Si ce qui est directement lié à ce suaire, à son utilisation par l’Eglise et certains chrétiens pour « forcer la croyance » (au-delà même du débat sur son authenticité) est bien fichu et intéressant, j’ai trouvé un peu plus quelconques les alentours, c’est-à-dire les histoires d’amour contrariées que vivent les différentes Lucie. Reste le dessin de Liberge, que j’ai trouvé souvent très beau. En particulier dans le premier tome, avec des planches superbes, jouant sur un dégradé de gris, avec des décors parfois minutieusement tracés, puis s’évanouissant dans un brouillard quasi évanescent. Des personnages peut-être un peu trop figés, mais un ensemble franchement envoûtant (comme pouvait l’être son dessin sur Monsieur Mardi-Gras Descendres). Un rendu donnant l’impression d’un monde recouvert de cendres, ou faisant penser sur certaines planches à la traversée d’un désert de sel, avec les mirages qui s’invitent. Un dessin magnifique qui rend palpable cet hiver qui s'abat sur l'occident. Le deuxième tome offre un dessin toujours aussi précis et léché, mais il y a moins d’extérieurs, et les décors – s’ils sont ici plus présents que dans le tome précédent, sont plus sombres et portent moins à la rêverie. A voir donc ce que donnera le troisième et dernier tome, mais en l’état cette série reste quand même intéressante, même si j’ai davantage été captivé par le côté graphique que par l’histoire elle-même.

22/12/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est une belle oeuvre qui nous raconte l'origine probable du Saint Suaire que les catholiques du monde entier vénèrent avec beaucoup d'ardeur. Voici donc une bd dont l'achat serait sans doute d'utilité publique pour nous montrer que les miracles religieux n'existent pas. Mais bon, l'ecclésiastique résume bien la moralité à savoir que le plus important, c'est que les gens y croient dur comme fer un peu comme si nous devions faire la même chose pour le Père Noël. Seule la magie compte. Pour le reste, c'est assez bien dessinée malgré un côté un peu austère et parfois trop contemplatif.

08/12/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Cette note est due en grande partie au dessin en noir et blanc d'Eric Liberge. Pour le reste je pense que cette histoire de suaire du christ tout comme les morceaux de la vraie croix, les statues de saints qui pleurent des larmes de sang et bien ma foi -qui vous l'aurez compris n'est pas d'une grandeur ou profondeur extrême- à un peu de mal avec ce type d'artifices que je considère plus comme un artifice, un piège à gogos. Je ne vais pas ici commencer un débat sur la religion catholique mais comme je l'ai dit tout cela ne me cause pas trop. Je reconnais que les choses sont plutôt bien menées mais ce qu'il faut mettre en avant c'est le magnifique dessin de Mr Liberge qui, ce n'est rien de le dire, maîtrise ses pinceaux et le noir et blanc comme personne. Malgré mes critiques sur le fond de la chose il y a de fortes chances que j'aille voir la suite tant j'ai été emballé par le trait. Mécréants passez votre chemin.

06/06/2018 (MAJ le 06/06/2018) (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Je suis passé complètement à coté de ce premier tome et je ne compte pas lire la suite. Je pensais lire une oeuvre historique intéressante sur le linceul du Christ et si certaines scènes montrant la version que les auteurs ont des origines du Saint Suaire sont vaguement intéressant, je me suis globalement ennuyé. On dirait que le Suaire est un prétexte pour montrer un genre de triangle amoureux entre une femme et deux hommes. C'est chiant à lire, peu original et je me suis intéressé ou attaché à aucuns personnages. J'ai eu de la difficulté à terminer ce premier tome et en me basant sur le résumé des tomes suivants que donne la quatrième de couverture du premier album, il y a peu de chance que la suite me passionne. Il reste un dessin qui est certes beau, mais qui m'a semblé dégagé peu d'émotions, mais c'est peut-être à cause du scénario qui m'a royalement ennuyé.

17/05/2018 (modifier)
Par herve
Note: 3/5
L'avatar du posteur herve

Les scénaristes, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ont acquis une certaine aura avec leur film Corpus Christi,et sont donc parfaitement bien placés pour cette nouvelle série qui s'inspire de l'origine du Saint Suaire. Après le très critiquable Trois Christs de Bajram et Valérie Mangin, voici donc de nouveau le linceul de Jésus au centre des intrigues d'une série prévue en trois volumes. En partant d'un postulat rationnel sur l'origine de ce linceul, les auteurs introduisent l'histoire de Lucie, une nonne du XIVème siècle, partagée entre la religion et son amour de jeunesse. Même si cela parait assez simple, je pense qu'à l'aune des deux prochains volumes,cette histoire prendra une autre dimension. Mais, ce qui fait la force de ce premier volume, c'est évidemment le superbe dessin d'Eric Liberge (je n'avais pas encore lu une de ses bandes dessinées) qui adopte ici un dessin en noir et blanc qui sied parfaitement au scénario. Se déroulant dans la Champagne pouilleuse, l'ambiance hivernale y est fort bien décrite. Que ce soit les scènes relatant la peste, ou encore celles se déroulant au monastère, nous sommes vraiment plongé dans le moyen-âge. Pas trop de surprises dans ce tome 1, mais une interprétation rationnelle du mystère du Saint Suaire, avec un scénario qui devrait prendre son élan avec le prochain volume, déjà prévu cette année, le tout servi par un dessin magnifique.

04/01/2018 (modifier)