L'Homme gribouillé

Note: 3.78/5
(3.78/5 pour 23 avis)

Un voyage initiatique au pays des monstres et des merveilles avec au bout, peut-être, un secret venu du fond des âges.


Auteurs suisses BD à offrir Frederik Peeters Les prix lecteurs BDTheque 2018

Entre sa mère Maud et sa fille Clara, Betty Couvreur semble mener une vie tout à fait normale, si ce n’était pour les crises d’aphasie (perte de la parole) dont elle est parfois victime, et la récente inondation de son appartement qui l’a conduit à se faire héberger temporairement chez sa mère. Un matin, alors que Paris est noyé sous des pluies diluviennes, un inquiétant personnage masqué se présente, furieux que Maud ne soit pas venue comme d'habitude lui livrer le « paquet ». Et pour cause, la grand-mère ne s’est pas réveillée et vient de tomber dans un profond coma. Betty découvre alors que l’inconnu est un maître-chanteur qui harcèle Maud depuis des années. Dès lors, sa vie va basculer vers une dimension insoupçonnée la poussant irrésistiblement, en compagnie de sa fille, vers le mystère de ses origines.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Janvier 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Homme gribouillé © Delcourt 2018
Les notes
Note: 3.78/5
(3.78/5 pour 23 avis)
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14/01/2018 | Blue Boy
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Par Emka
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Emka

Wow, quel dessin, j'adore ! Dès le début, on est plongé dans un Paris sous la pluie, un décor oppressant, magnifiquement rendu par le noir et blanc de Peeters. Il maîtrise à merveille l'art du clair-obscur, avec ses ambiances lourdes. Les décors sont vivants, qu'il s'agisse d'un Paris sous une pluie constante ou de paysages plus naturels, presque fantastiques. Il y a aussi une certaine économie dans les détails, mais chaque trait compte. L'ensemble est mis en relief par des cadrages recherchés sans en faire trop, qui servent très bien le récit. Là franchement, bravo Mr Peeters. Le scénario de Lehman n'est pas en reste, il monte en puissance, avec cette lente progression vers le mystique. Au départ, on suit des histoires de famille, des non-dits qui pèsent sur trois générations de femmes. Puis, petit à petit, le fantastique s’invite, sans forcer, tout ça s’intègre naturellement dans l’histoire. J'ai beaucoup aimé cette frontière floue entre le réel et l’imaginaire, qui n’est jamais clairement tranchée. Si je devais lui trouver un défaut, je dirais que la fin va un peu vite, mais une fin plus longue aurait elle apporté le même équilibre global ? Un one shot qui fait fort, très fort, autant par son récit que par son ambiance visuelle.

05/10/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je sors assez déçu de ma lecture de cette série malgré les excellents avis qu'elle a récolté. 320 pages pour en arriver à un final aussi banal avec une ribambelle de points d'interrogations, la transition écologique a encore du chemin à faire. Pourtant j'ai été séduit par le dynamisme des premières planches. Le graphisme de Peeters me convient très bien avec ses courbes et sa forte expressivité des personnages dans les premières pages (la suite est moins léchée). Un personnage (Clara) amusant et pétillant au centre d'un mystère familial donne une bonne accroche. Malheureusement j'ai trouvé que le récit s'enlisait très vite avec un texte a minima qui laisse la place à des planches vides souvent bien faites mais assez redondantes et sans réel intérêt pour l'intrigue. La thématique du nom qui semble émerger n'est pas du tout approfondi et je n'ai jamais compris ce que venait faire le personnage du corbeau. Un final très simpliste à la Jurassic Park ne me donnera pas l'explication de la sauvagerie du corbeau. Pour le reste j'ai tourné les pages plus que je n'ai eu le loisir de lire et d'accrocher au récit. Seules les ambiances de pluie parisienne ou de neige doubiste m'ont vraiment plu. Trop peu à mes yeux.

03/07/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Oui, on dirait que la vérité est utile parfois. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc avec des nuances de gris, dont la première édition date de 2018. Elle a été réalisée par Serge Lehman pour le scénario, et Frederik Peeters les dessins et les nuances de gris. En 2015, il pleut sans cesse sur Paris en cet hiver. Betty Couvreur est allée boire un verre dans un bar pour se détendre, et un homme l'aborde : il commence à la draguer. Elle se retrouve vite importunée et l'énervement monte. Après avoir contemplé l'idée de faire mine, elle finit son verre d'un coup, prend son téléphone et écrit un message : lâche-moi où je t'éclate ! Elle rentre à pied chez sa mère, bien protégée de la pluie dans ses bottes et son imperméable. Elle remarque une grenouille dans un coin et s'arrête pour l'observer, pensant à un prince charmant. Elle parvient en bas de l'immeuble, monte et rentre dans l'appartement. Elle croise fille Clara qui lui fait une bise et reprend son activité sur son téléphone, puis sa mère Maud qui lui fait aussi la bise. Il est temps de passer à table car visiblement Betty a déjà pris son apéritif. Elles dînent à quatre : Betty, sa fille Clara, sa mère Maud, et Jasmine une amie de Maud. À la fin du repas, Betty s'en grille une. Puis Jasmine l'emmène en voiture voir le magicien Paul. Celui-ci est disponible : il descend de chez lui comme s'il allait promener son chien. Ce dernier monte sur le siège passager de la voiture de Jasmine, Paul monte à l'arrière et endort Betty pour la détendre, avec des gestes des mains. Elle perd conscience, éprouve l'impression de voir un squelette d'homme oiseau bondir vers elle. Elle se réveille d'un coup et elle a recouvré l'usage de sa voix. Elle remercie Paul qui rentre chez lui, et Jasmine raccompagne Betty chez elle en voiture, toujours sous la pluie qui n'a pas cessé de tomber. Betty rentre chez elle, se met dans une tenue plus décontractée et se fume un petit joint. le chat Baël vient dans la cuisine en miaulant avec insistance et en faisant le dos rond : il veut être nourri. C'est le chat des voisins dont elle s'occupe pendant leur absence. Il ne manifeste aucun signe de reconnaissance et se montre même agressif vis-à-vis d'elle. Dehors la pluie continue de tomber. Clara a dormi chez sa grand-mère en attendant que sa mère fasse faire des travaux dans sa chambre. le lendemain, elle est réveillée par un coup de sonnette. Elle va ouvrir : Max Corbeau, un individu étrange se tient sur le pas de la porte, avec un feutre mou, un masque blanc à long nez sur le visage, et un manteau avec un col de plumes. Il demande si Maud est là. Il explique qu'il avait rendez-vous avec elle au square René le Gall et qu'elle n'est pas venue. Clara lui demande de rester sur le pas de la porte et elle va réveiller sa grand-mère. Celle-ci ne réagit pas : elle est sans connaissance. Max Corbeau en a profité pour entrer dans l'appartement et fouille dans les commodes à la recherche d'un paquet que devait lui apporter Maud. Clara appelle Jasmine pour savoir quoi faire. Max Corbeau s'en prend à elle et la somme de lui apporter le paquet le vendredi suivant au square René le Gall. Il finit par partir en laissant 2 plumes et une note avec le rendez-vous. Le début de cette histoire installe un sentiment d'étrangeté avec cette pluie incessante, et visiblement très intense, puisque des stations de métro sont inondés, et il faut un agent municipal pour aider à évacuer l'eau de la voirie (page 78). Ce sentiment d'étrangeté est renforcé par une multitude de détails : la grenouille en plein Paris, l'extinction de voix de Betty, la méthode de guérison par le magicien Paul, les 2 dessins en pleine page d'un squelette d'homme oiseau, l'irruption de Max Corbeau avec son étrange accoutrement, le coma soudain de Maud Couvreur. le sentiment d'étrangeté est encore accru par le dessin très pragmatique et descriptif : c'est vraiment comme ça. L'artiste montre les choses comme étant normales : une vraie grenouille sur une borne trempée, de l'eau que les bouches d'égout n'avalent pas assez vite, un monsieur sans gêne qui profite d'une porte ouverte, etc. Il allie un trait qui semble un peu lâché, un peu sur le vif, avec une densité de description très impressionnante. Par exemple, la page 34 comprend deux cases. La première montre l'étage supérieur d'un immeuble haussmannien dans Paris, avec une conformité avec la réalité : la forme des fenêtres, l'étroit balcon qui court tout du long avec sa rambarde en fer forgé, les encorbellements et les embellissements. La seconde montre Clara endormie sur son lit, la couette à moitié enroulée, les peluches, les posters, le livre par terre, la batte de baseball posée contre le lit, le téléphone portable avec les écouteurs à l'extrémité du lit, etc. Dans les 2 cases, le lecteur peut faire le choix d'y jeter un simple coup d'œil pour en retirer l'information globale, ou il peut s'attarder sur ce qui est représenté pour en savourer tous les détails. Frederik Peeters s'avère aussi impressionnant pour insuffler de la vie dans les personnages, que pour représenter les moments ordinaires, et les événements extraordinaires. Comme pour les décors, le dessinateur donne l'impression de croquer rapidement ses personnages à grand traits pour les coiffures, les traits du visage, les vêtements, avec quelques touches de noir pour quelques plis, quelques ombres, et des zones de gris pour rehausser les reliefs, rendre compte de l'ambiance lumineuse. le lecteur apprécie l'expressivité de chaque individu, une direction d'acteurs naturaliste, sans exagération dramatique ou autre, sans tomber dans la fadeur. Il remarque l'aisance avec laquelle un individu apparaît comme étrange : les longs doigts (6 à chaque main) de Pierre Inféri, la posture un peu voûtée de Max Corbeau, la retenue rigide de Salomon Lévy, etc. Il n'est pas près d'oublier les mains baladeuses d'Inféri, la nonchalance du responsable de la station-service, ou encore la désinvolture de Gwendolyne son employée de haute taille. Il se rend compte du degré de coordination entre scénariste et dessinateur lors des scènes de dialogue : ils ne se contentent jamais d'une alternance de champ et de contrechamp, les personnages ayant toujours une activité, le cadrage s'adaptant également au rythme de la conversation, aux émotions. Lorsqu'on y prête attention, c'est très impressionnant car même quand les interlocuteurs sont statiques, assis autour d'une table, la narration visuelle apporte des informations supplémentaires, et pas uniquement sur leurs états d'esprit successifs. En tant que chef décorateur, l'artiste en impose tout autant. Lors des différentes scènes se déroulant à Paris, les décors en montrent les éléments caractéristiques de manière organique dans les décors, les arrière-plans, les aménagements : les façades des immeubles parisiens, l'agencement des pièces de l'appartement de Maud Couvreur et son ameublement, un pont reconnaissable au-dessus de la Seine, plusieurs vues des toits parisiens dont une avec la butte Montmartre (page 55), les escaliers d'une des entrée du square René le Gall dans le treizième arrondissement de Paris, la Fondation Louis Vuitton, ou encore les alentours de la petite commune de la Roche-Maugris, hameau du Doubs, à 5km de Montbéliard, dans le Doubs en région Bourgogne-Franche-Comté. À chaque fois, le lecteur peut se projeter dans le lieu, éprouver la sensation qu'il existe au-delà des bordures de la case, aussi bien dans le bureau étroit de Betty aux éditions du Saule, que dans la crypte du couvent Sainte Odile. Il est tout autant sous le charme de la fluidité de la narration lors des séquences d'action : l'aquaplanage de la voiture de Betty, les 8 pages d'affrontement physique dans le square René le Gall, ou encore les 24 pages de combat dans et aux alentours du couvent Sainte Odile. S'il a encore un doute, il lui suffit de relire les pages 132 à 141, dépourvues de tout texte, pour prendre conscience de la dextérité de Peeters à raconter l'histoire par les dessins. Le lecteur se retrouve donc entièrement embarqué dans cette enquête, avec de nombreux éléments étranges mais pas impossibles et cet individu bizarrement accoutré et menaçant qu'est Max Corbeau. Il relève les phénomènes étranges au fur et à mesure des séquences : la pluie incessante, la grenouille, le magicien, l'homme corbeau et les 2 plumes qu'il laisse à chacune de ses apparitions, le dessin de l'homme gribouillé, deux visions oniriques de Betty, une mention cryptique au Bureau des Traversants, l'homme aux six doigts et ses oiseaux mécaniques, le comportement agressif des animaux vis-à-vis de Betty, la mention de Philippe un inspecteur de police ami de Betty, une affaire qui se déroule durant la seconde guerre mondiale, etc. Il ressent vaguement les événements qui font penser à un conte, ou à une histoire fantastique : le temps détraqué, certains comportements des animaux. Mais dans le même temps, le récit est nourri par des situations très concrètes qui vont d'un pneu crevé à une histoire de famille, et un AVC. Mis à part Max Corbeau, tous les autres éléments relèvent de la réalité plausible. Par ailleurs, passé un bref moment d'incrédulité, Betty Couvreur et sa fille Clara ne s'émeuvent pas plus que ça des éléments fantastiques, les acceptant en l'état, sans s'offusquer de l'existence dudit fantastique. du coup, le lecteur en fait de même, ce qui l'amène à ne pas trop se préoccuper des phénomènes étranges qui s'accumulent. Pris comme ça, le récit perd e son intensité dramatique malgré la narration visuelle élégante et virtuose : après tout prenons les choses comme elles viennent sans trop d'étonnement puisque tout est possible. Il est aussi possible de considérer autrement cette accumulation de phénomènes étranges. Sans chercher à les interpréter, ni à leur donner une valeur en fonction de la réaction de Betty Couvreur, ou de son absence de réaction, le lecteur considère leur nature, et les champs auxquels ils appartiennent. le scénariste nourrit son récit d'éléments romanesques empruntés pour quelques-uns aux mythes et légendes (ce parfum de conte, une référence en passant à Prométhée se faisant dévorer le foie par un aigle) et pour d'autres aux conventions de genres littéraires comme le polar ou la saga familiale. le lecteur se voit en train de relever chaque élément étrange pour lui donner un sens, dès la pluie incessante et la grenouille. Betty Couvreur appelle à plusieurs reprises un inspecteur de police de sa connaissance (prénommé Philippe) qui ne répond pas à ses coups de fil. le scénariste est-il en train de préparer l'arrivée providentielle et inattendue de Philippe dans une séquence à venir ? La raison pour laquelle il ne répond pas est-elle liée à l'homme corbeau ou aux Bureaux des Traversants ? Il est impossible résister à la tentation d'identifier des schémas, de faire des hypothèses sur des liens de cause à effet, de tenter d'anticiper un rebondissement de l'intrigue. Alors le mystère et l'étrangeté deviennent plus important que l'intrigue en elle-même, car elle est racontée avec verve et conviction. Il est également possible d'envisager le récit sous l'angle de la mise en abîme. Maud et Clara ont le don de raconter et de captiver leur auditoire, mais Betty perd régulièrement l'usage de la parole. Difficile de se retenir d'y voir des avatars des créateurs-auteurs de cette bande dessinée, Lehman ayant indiqué qu'il avait aussi connu une période de plusieurs années durant lesquelles il avait cessé d'écrire (de s'exprimer = il avait perdu sa voix d'auteur) faute d'inspiration. Il est également très tentant de considérer les 3 générations de Couvreur (Maud, Betty, Clara) comme une cellule familiale vivant sans présence masculine. Dès la première page, le lecteur est happé dans le récit aux côtés de Betty Couvreur par des dessins très expressifs, très vivants, très détaillés tout en fournissant une lecture rapide. Il est aux aguets dans cette enquête se déroulant dans un environnement où surviennent des phénomènes plausibles mais inhabituels. Il se laisse porter par la richesse de la narration tant visuelle que pour l'intrigue. Son ressenti final dépend fortement de la manière dont il considère le récit, sous un seul angle de vue pour l'intrigue, pour le fantastique, pour l'histoire de famille, ou sous l'ensemble de ces angles de vue.

01/06/2024 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
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Avec Frédérik Peeters, c’est souvent comme ça : soit j’adore ses réalisations, soit je les trouve passables… Mais avec « L’Homme gribouillé », il se trouve que même sans l’apprécier hautement, j’y ai passé un bon moment de lecture. Ce plaisir, je l’ai eu par l’excellent don pour la narration de la part de Frédérik Peeters, et oui, encore une fois avec cet auteur serais-je tenté de dire car ça devient une constante à chacune de ses bandes dessinées : impossible de lâcher le récit avant son terme ! Et puis, il a la capacité aussi de m’attacher facilement aux personnages, ici, il s’agit de Betty, une héroïne au caractère assez bien trempé. Et enfin, le coup de patte de ce dessinateur dont j’aime beaucoup son sens de la mise en page, ses cadrages cinématiques et son trait gras. Ici, point de mise en couleurs mais un noir et blanc qui sied parfaitement à ce genre de récit (policier, horreur et fantastique), d’ailleurs, certaines planches dans cette bd qui illustrent des paysages du Jura sont vraiment magnifiques ! Quant au scénario de Serge Lehman, j’ai bien apprécié les deux premiers tiers de l’album qui part sur une intrigue policière mêlée de scènes de violence (ça gifle sévère par moments !), de mystères et d’un assassin très énigmatique… beaucoup moins le dernier tiers qui termine par du fantastique et dont la résolution de l’énigme m’est apparu tirée par les cheveux et facile (Clara qui, d'un seul coup, sait et fait ce qu'il faut faire... M'ouais...)… Bon, il faut dire aussi que je ne suis pas du tout le bon lecteur pour ce genre de récits étant donné mon aversion pour toutes les histoires teintées de paranormal. Au final, malgré un dénouement qui part sur du paranormal (je n’aime pas ce genre mais ce n’est qu’un avis subjectif de ma part), j’ai apprécié « L’Homme gribouillé ».

14/03/2022 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
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J'ai immédiatement accroché tant j'ai trouvé les premiers éléments immédiatement prenants. Dès l'introduction, le récit est accrocheur. Dessin, style d'intrigue, dialogues, narration, c'est efficace et original. Au bout de quelques pages arrivent les premières péripéties, et idem c'est très accrocheur. Un très mystérieux maitre chanteur, une enquête pour découvrir qui se cache derrière tout ça. Les éléments qui vont être découverts renforcent encore l'intérêt pour cette histoire. C'est efficace à souhait, ces quelques réponses apportent de nouveaux éléments troublants. Le soupçon de fantastique est plutôt léger. On a surtout l'impression de lire un récit réaliste saupoudré d'une teinte de fantastique qui pourrait tout à fait trouver une explication rationnelle. J'ai aimé cette ambiance, renforcé par le dessin. Tout ça m'a hautement plu et c'est avec plaisir et intérêt que j'ai dévoré presque 300 pages. Persuadé que ma note ici même serait de 4/5. Malheureusement j'ai été bien déçu par le dernier chapitre. D'abord parce que je n'ai pas aimé les explications, ou plutôt le manque d'explication sur l'identité du corbeau et ses motivations. Alors que ça m'avait si fortement tenu en haleine. Mais surtout par le contenu. D'abord le virage 100 pourcent fantastique. Bof, mais pourquoi pas, on y est préparé depuis un moment. Mais c'est surtout le déroulement de ce chapitre, la scène avec Clara : impossible d'y croire (et d'en parler sans trop en dire). En conclusion : Un dessin qui m'a beaucoup plu, une histoire prenante mais une conclusion décevante.

04/01/2022 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
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La couverture laisse présager du fantastique et de l'horreur mais non, le contenu est beaucoup plus diversifié: enquête, ésotérisme, fantastique, histoire, affaires de famille... Catherine Dufour devrait s'essayer un jour à la bande dessinée, elle s'y sentirait comme chez elle. On peut être effrayé par ces 300-400 pages (ce qui était inenvisageable à quelques exceptions près il y a 10 ans commence à devenir la norme), mais prenez-les comme ces mini-séries qui prennent le temps de tout mettre en place tout en garantissant des moments prenants réguliers. Le graphisme peut paraître étrange entre des cases cartoons, à la fois réalistes et rondouillardes ou crayonnées comme dans la forêt, mais ça colle. Et enfin, je salue le soin apporté à Max le corbeau qui est superbement mis en valeur. Décidément j'aime ce que fait F.Peeters et les scénaristes avec lesquels il collabore.

21/12/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
L'avatar du posteur Solo

Une très belle composition. Voilà un conte des temps modernes qui mérite une place de choix dans sa bédéthèque. A nouveau, je confirme une troisième fois mon intérêt pour Frederik Peeters. Après mes lectures de Pilules Bleues et Oleg, le voici au dessin : il devient à mes yeux un grand nom de l'univers BD actuel. Un auteur complet, je suis pressé de découvrir ses autres créations, qui semblent variées. J'ai entendu Frederik Peeters parler de son travail: il a utilisé un stylo-pinceau Pentel pour le dessin, 13 balles, auquel on ajout un aplat gris sur Photoshop. Rien dans le matos, tout dans le travail et la créativité. J'aime la BD. Les scènes pluvieuses dans Paris sont à couper le souffle et il arrive encore à me régaler lorsqu'on quitte la ville. Je reste un peu dubitatif sur les scènes enneigées (dernière partie). Les flocons occupent un peu trop l'espace, gâchant un peu mon plaisir alors que certaines scènes - et double pages - méritait peut être plus de visibilité. Par contre quelle plume pour les personnages! L'héroïne principale, Betty, dégage énormément de charme. Elle a un regard très profond et qui fait face à l'adversité, c'est très attirant. Et que dire l'Homme Gribouille ou de Max Corbeau, surtout lui ! Ce personnage à plumes est esthétiquement beau bien que cauchemardesque, notamment dans ses mouvements. Il apporte beaucoup de poids à l'histoire, c'est une grande menace qui plane du début à la fin, alors qu'il n'intervient pas tant que ça non plus, si on fait bien attention. Et je pense qu'au-delà du scénario bien ficelé, cette réussite vient aussi du dessin. Frederik Peeters a créé un personnage qui marque les esprits et hante nos héroïnes avec brio. Pareil, je salue franchement le scénario de Serge Lehman pour avoir proposé un scénario bien calibré, qui monte en puissance jusqu'au final. Je n'ai senti ni lourdeur, ni platitude à aucun moment. Le voile se lève régulièrement, on est constamment surpris par les péripéties de ces 2 héroïnes, qui forment un magnifique combo. L'humour est tout de même présent est prête à sourire quelques fois, j'ai adoré le moment où Clara subit un choc, rentre à la maison complètement éberluée par un évènement et finit par lâcher "Ma grand-mère est une pute". Si l'histoire baigne de plus en plus dans le genre fantastique au fil des pages et avec un chouïa d'ésotérisme, c'est juste ce qu'il faut pour garder un pont avec le réel. Je trouve quelques petits manques, notamment sur l'origine de certains personnages, qui reste un mystère complet après fermeture du bouquin, ou même le Commencement de cette histoire, expliqué de façon trop anecdotique à mes yeux. Le rendu final est excellent! Il y a une belle complémentarité, la collaboration me paraît fusionnelle. J'espère redécouvrir un nouveau récit signé par ces 2 auteurs. Avant que cela n'arrive, je vous invite vraiment à découvrir ce récit.

26/08/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 2/5
L'avatar du posteur Yann135

328 pages ! C’est un pavé ! Alors forcément si vous peinez à rentrer dans l’histoire dès le début, lire cet album devient très rapidement fastidieux. Et c’est ce qui m’est arrivé. Un peu comme dans une côte et que vous pédalez dans la semoule. Vous montez mais que c’est dur. Quand le sommet est atteint, vous poussez un ouf de soulagement. Idem pour cet album. Tant d’efforts pour ça ! Ma première impression en ouvrant l’ouvrage n’est pas très positive. Le récit est en noir et blanc. Et même si l’histoire se déroule en hiver, souvent la nuit et fréquemment sous la pluie ou la neige, un brin de couleurs chatoyantes aurait été la bienvenue. Bon ok cela n’engage que moi sur ce coup-là. Le graphisme est épais et épuré. Les cases ne sont pas détaillées notamment les décors. Les scènes dans la forêt de nuit sont bâclées. Une sorte de gribouillage crayonné. Alors oui si le dessinateur a voulu « pisser » des planches rapidement, le rendu est à la hauteur du travail réalisé. L’histoire ou plutôt ce conte ne m’a absolument pas touché. Nous sommes dans une pâle imitation d’un épisode de X Files, entre le fantastique, l’ésotérisme, l’horreur et le thriller avec des démons et des monstres qui sortent du chapeau. L’intrigue ne tient pas la route. Je me suis ennuyé au point - à plusieurs reprises - de vouloir écourter ma lecture de ce récit onirique. Et j’avoue je n’ai pas compris la fin. Déception et désappointement avec cet album. Note réelle 1,5

20/06/2021 (modifier)
Par fuuhuu
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur fuuhuu

En flânant dans les rayons de ma bibliothèque communale, mon regard s'est rapidement posé sur cette bande dessinée. Tout de suite, j'ai été intrigué et je n'ai pas attendu pour la dévorer. En effet, j'ai trouvé cette couverture à la fois fascinante et terrifiante. J'ai tourné les premières pages et je n'ai ensuite su refermer l'album qu'après en avoir lu l'intégralité. Tout d'abord, le dessin est incroyablement beau. Le tout en noir et blanc, avec une atmosphère angoissante tout au long. Pour autant, l'histoire n'est pas que suspens et angoisse. Nous avons droit à une belle relation entre une mère atteinte de troubles d'aphasie et une fille bavarde et pleine d'imaginations. Tout au long de l'histoire, nous allons prendre du plaisir à découvrir cette belle relation dans un contexte rempli de mystères, de meurtres, d'enquêtes et de surnaturels. L'histoire ne souffre d'aucun temps mort, le rythme est parfaitement maîtrisé et la fin est excellente. Ma seule petite déception est que certains personnages ne sont que trop peu développés. On aimerait tellement en voir plus... 4.5 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !

27/04/2021 (modifier)
Par jul
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi emporté par une bd. Merci bdtheque pour des découvertes de ce genre ! Au début, j'ai tout de même été un peu méfiant par rapport à l'univers ultra-réaliste et ultra parisien. Le petit monde de la littérature parisienne (pour ne pas dire bobo), les us et coutumes d'un type de personnes dans un microcosme un peu élitiste. Mais c'est tellement bien réalisé que c'est immédiatement passionnant. Les vues parisiennes sous une pluie battante, les immeubles gris, les visages et attitudes, une ambiance littéralement fantastique et ultra réaliste en même temps... c'est sublime. En suite on est tout de suite emporté par ce polar ésotérique, me faisant penser un peu à la neuvième porte, du moins au début. J'adore ! Je dévorais les pages à toute allure. Puis nos 2 héroïnes (la mère et la fille) prennent la route pour poursuivre leur enquête et filent vers la Franche Comté dans un petit hameau perdu près de Montbéliard. Atmosphère toujours aussi pluvieuse et mystérieuse et c'est toujours aussi sublime. Je ne me pencherais pas plus sur l’enquête en soi, d'autres l'ont fait bien mieux que je ne puisse le faire, mais sachez qu'il y a un secret de famille remontant à d'obscurs maléfices païens, mélangés à la légende juive du golem. Et bien sûr cet espèce de croquemitaine volatil présent sur la couverture. Les auteurs ont réussi à mélanger tout cela avec une véritable maestria n'ayant rien à envier au cinéma américain. Je suis réellement impressionné par cette lecture que j'ai empruntée à la bibliothèque (à acheter les yeux fermés). Le fait qu'une bd de 328 pages (quel travail titanesque) peut nous passionner autant et être aussi belle en même temps. Chef d’œuvre !

23/01/2019 (modifier)