L'Homme gribouillé
Un voyage initiatique au pays des monstres et des merveilles avec au bout, peut-être, un secret venu du fond des âges.
Auteurs suisses BD à offrir Frederik Peeters Les prix lecteurs BDTheque 2018
Entre sa mère Maud et sa fille Clara, Betty Couvreur semble mener une vie tout à fait normale, si ce n’était pour les crises d’aphasie (perte de la parole) dont elle est parfois victime, et la récente inondation de son appartement qui l’a conduit à se faire héberger temporairement chez sa mère. Un matin, alors que Paris est noyé sous des pluies diluviennes, un inquiétant personnage masqué se présente, furieux que Maud ne soit pas venue comme d'habitude lui livrer le « paquet ». Et pour cause, la grand-mère ne s’est pas réveillée et vient de tomber dans un profond coma. Betty découvre alors que l’inconnu est un maître-chanteur qui harcèle Maud depuis des années. Dès lors, sa vie va basculer vers une dimension insoupçonnée la poussant irrésistiblement, en compagnie de sa fille, vers le mystère de ses origines.
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Date de parution | 17 Janvier 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Wow, quel dessin, j'adore ! Dès le début, on est plongé dans un Paris sous la pluie, un décor oppressant, magnifiquement rendu par le noir et blanc de Peeters. Il maîtrise à merveille l'art du clair-obscur, avec ses ambiances lourdes. Les décors sont vivants, qu'il s'agisse d'un Paris sous une pluie constante ou de paysages plus naturels, presque fantastiques. Il y a aussi une certaine économie dans les détails, mais chaque trait compte. L'ensemble est mis en relief par des cadrages recherchés sans en faire trop, qui servent très bien le récit. Là franchement, bravo Mr Peeters. Le scénario de Lehman n'est pas en reste, il monte en puissance, avec cette lente progression vers le mystique. Au départ, on suit des histoires de famille, des non-dits qui pèsent sur trois générations de femmes. Puis, petit à petit, le fantastique s’invite, sans forcer, tout ça s’intègre naturellement dans l’histoire. J'ai beaucoup aimé cette frontière floue entre le réel et l’imaginaire, qui n’est jamais clairement tranchée. Si je devais lui trouver un défaut, je dirais que la fin va un peu vite, mais une fin plus longue aurait elle apporté le même équilibre global ? Un one shot qui fait fort, très fort, autant par son récit que par son ambiance visuelle.
En flânant dans les rayons de ma bibliothèque communale, mon regard s'est rapidement posé sur cette bande dessinée. Tout de suite, j'ai été intrigué et je n'ai pas attendu pour la dévorer. En effet, j'ai trouvé cette couverture à la fois fascinante et terrifiante. J'ai tourné les premières pages et je n'ai ensuite su refermer l'album qu'après en avoir lu l'intégralité. Tout d'abord, le dessin est incroyablement beau. Le tout en noir et blanc, avec une atmosphère angoissante tout au long. Pour autant, l'histoire n'est pas que suspens et angoisse. Nous avons droit à une belle relation entre une mère atteinte de troubles d'aphasie et une fille bavarde et pleine d'imaginations. Tout au long de l'histoire, nous allons prendre du plaisir à découvrir cette belle relation dans un contexte rempli de mystères, de meurtres, d'enquêtes et de surnaturels. L'histoire ne souffre d'aucun temps mort, le rythme est parfaitement maîtrisé et la fin est excellente. Ma seule petite déception est que certains personnages ne sont que trop peu développés. On aimerait tellement en voir plus... 4.5 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été aussi emporté par une bd. Merci bdtheque pour des découvertes de ce genre ! Au début, j'ai tout de même été un peu méfiant par rapport à l'univers ultra-réaliste et ultra parisien. Le petit monde de la littérature parisienne (pour ne pas dire bobo), les us et coutumes d'un type de personnes dans un microcosme un peu élitiste. Mais c'est tellement bien réalisé que c'est immédiatement passionnant. Les vues parisiennes sous une pluie battante, les immeubles gris, les visages et attitudes, une ambiance littéralement fantastique et ultra réaliste en même temps... c'est sublime. En suite on est tout de suite emporté par ce polar ésotérique, me faisant penser un peu à la neuvième porte, du moins au début. J'adore ! Je dévorais les pages à toute allure. Puis nos 2 héroïnes (la mère et la fille) prennent la route pour poursuivre leur enquête et filent vers la Franche Comté dans un petit hameau perdu près de Montbéliard. Atmosphère toujours aussi pluvieuse et mystérieuse et c'est toujours aussi sublime. Je ne me pencherais pas plus sur l’enquête en soi, d'autres l'ont fait bien mieux que je ne puisse le faire, mais sachez qu'il y a un secret de famille remontant à d'obscurs maléfices païens, mélangés à la légende juive du golem. Et bien sûr cet espèce de croquemitaine volatil présent sur la couverture. Les auteurs ont réussi à mélanger tout cela avec une véritable maestria n'ayant rien à envier au cinéma américain. Je suis réellement impressionné par cette lecture que j'ai empruntée à la bibliothèque (à acheter les yeux fermés). Le fait qu'une bd de 328 pages (quel travail titanesque) peut nous passionner autant et être aussi belle en même temps. Chef d’œuvre !
Le mot qui me vient après cette lecture: quelle maîtrise! Le rythme de l'intrigue (complexe mais toujours lisible et compréhensible, un sacré tour de force) nous emporte tout du long. Due de s'arrêter... Et puis visuellement, y a pas à tergiverser, c'est beau. Merci aux auteurs, ils nous ont fait un beau cadeau.
Pour un gribouillage, on a vu pire ! J'en prends tous les jours et j'en redemande des coups de crayon comme ça moi ! Entre un Serge Lehman très inspiré et du GRAND Frederik Peeters revenu au noir et blanc, on en prend plein les mirettes ! Ces deux auteurs se sont trouvés et l'osmose contagieuse de leur travail nous réserve à mon sens le meilleur album lu depuis un bon moment. Tout concourt à la réussite de cette petite merveille. L'ambiance tout d'abord qui nous happe dès les premières pages. Lâchés dans ce Paris noyé sous des trombes d'eau incessantes, on découvre petit à petit l'autre richesse de ce récit : les personnages. Tout s'imbrique subrepticement. On a déjà mordu à l'hameçon sans s'en être rendu compte. Car la famille Couvreur, Jasmine, Betty et Maud, nous réserve bien des surprises... Entre la fille, la mère et la grand-mère, chacune a son caractère bien trempé, mais pourtant une histoire commune et mystérieuse qui va nous ramener au temps des comptes et des créatures extraordinaires. C'est ce glissement subtil entre un quotidien banal et le fantastique qui donne toute sa force au récit en s'appuyant sur cette ambiance singulière, ces solides personnages et toute la richesse du décorum et des personnages secondaires. On se laisse mener par le bout du nez, et chapitre après chapitre nos deux auteurs enfoncent le clou jusqu'à un final grandiose grâce à une narration des plus maîtrisée. Messieurs bravo ! Une seule requête : c'est pour quand la prochaine collaboration ???
Résultat d’une collaboration entre deux pointures de la bande dessinée, ce beau pavé inaugure à merveille cette année 2018. D’emblée, le lecteur est captivé par cette histoire à l’atmosphère très particulière, quasi apocalyptique, qui voit Paris littéralement noyé sous les eaux, alors que la pluie tombe en permanence. Grâce à son formidable coup de crayon et son sens du cadrage, Frederik Peeters sait parfaitement distiller le mystère dès le début, accentuant l’aspect fantastique du récit par un gros plan sur une gargouille de Notre-Dame, sur un crapaud égaré sur un trottoir, ou sur le chat noir peu amène confié à Betty par ses voisins… Peeters fait preuve ici d’une grande virtuosité tant dans le dessin - magnifique, ces paysages de montagne dans la brume, avec un beau rendu à l’aquarelle - que dans la mise en page, très dynamique, tandis que le choix du noir et blanc est tout à fait adapté au climat menaçant de ce conte moderne. Le dessinateur genevois fait ainsi honneur au scénario de Serge Lehman, très maîtrisé de bout en bout et ne souffrant d’aucun temps mort. Pour ce faire, Lehman a puisé dans la mythologie juive et la littérature fantastique française du début du XXe siècle, en organisant une rencontre explosive entre le légendaire golem et une sorte de cousin du Fantôme de l’Opéra prénommé Max Corbeau, avec en toile de fond un antique secret lié à la sorcellerie. Comme il le dit lui-même, l’auteur cherche par son travail à redonner au fantastique français la place qu’il a perdue au profit des Américains, en raison notamment de l’état d’esprit trop cartésien qui règne dans l’Hexagone. Et on se rend compte en effet que ce thriller terrifiant, qui ne se contente pas de singer les comics d’outre-Atlantique, n’a absolument rien à leur envier, bien au contraire ! Outre l’aspect fantastique du récit, les personnages ne sont pas négligés pour autant. Qu’ils soient principaux ou secondaires, ils sont tous bien campés, qu’il s’agisse des héroïnes, très attachantes, ou à l’inverse de Max Corbeau, créature vicieuse et cauchemardesque sortie tout droit d’un tableau de Jérôme Bosch. C’est bien ce qui rend cet ouvrage tout à fait unique, comme si le genre fantastique avait fait alliance avec le récit psychologique à la française. Car la quête à laquelle se livre Betty est finalement un peu celle de tout un chacun : remonter à ses origines pour comprendre qui l’on est, chasser ses vieux démons pour, peut-être, enfin trouver l’apaisement… Entre roman graphique, légende urbaine et conte immémorial, « L’Homme gribouillé » s’impose déjà comme un classique du genre. La synergie entre les deux auteurs semble avoir fonctionné à plein, et laisse véritablement espérer qu’ils n’en resteront pas là.
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