Lonesome
Des plaines enneigées du Middle West jusqu'aux ruelles sombres de New York, la quête de vengeance et d'identité entraîne un cavalier sans nom dans un affrontement dantesque, aux confins du surnaturel.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Le western fantastique [USA] - Middle West
Kansas, janvier 1861, à quelques mois du début de la Guerre de Sécession, le prêcheur Markham et sa horde de fanatiques font régner la terreur tout au long de la frontière avec l'état voisin du Missouri... Un cavalier sans nom les suit à la trace. Des plaines enneigées du Middle West jusqu'aux ruelles sombres de New York, la quête de vengeance et d'identité entraînera le cavalier dans un affrontement dantesque, aux confins du surnaturel.
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Date de parution | 12 Janvier 2018 |
Statut histoire | Série en cours - cycle(s) terminé(s) (premier cycle terminé en 4 tomes) 4 tomes parus |
Les avis
Quel plaisir de retrouver Swolfs sur un western, spécialement quand on est fan de l'auteur comme je le suis, car depuis le dernier épisode de Durango que j'ai lu, paru en 2009 (El Cobra), Swolfs n'avait plus dessiné de western. Alors j'entend dire à droite à gauche que c'est un décalque ou un reboot de Durango, je ne suis pas tout à fait d'accord, car si cette série qui a fait connaitre Swolfs était purement une Bd de détente, certes d'un très haut niveau, ici il y a plutôt un mélange de différents styles en western, et surtout une trame de fond beaucoup moins simple. L'envie de Swolfs était je crois de faire un western à l'ancienne, un concept marqué par des réminiscences de western spaghetti dans la veine de Sergio Leone ou de Sergio Corbucci, mais pas que, parce qu'on y trouve aussi des références plus actuelles comme la série télévisée Deadwood ou le film Brimstone qui ont pu l'influencer ; j'y décèle aussi un soupçon de Pale Rider, spécialement à propos des hordes de ruffians qui s'opposent aux sbires du prêcheur Markham, un religieux belliqueux et violent qui emploie des méthodes contestables. Se greffe également un petit côté crépusculaire sur tout ça, on voit donc que les références sont multiples et pas seulement issues du western spaghetti qui faisaient uniquement l'objet de Durango. C'est pourquoi il n'est pas tout à fait faux de dire que c'est du western spaghetti, mais ce n'est pas tout à fait vrai non plus, et cela sans tenir compte aussi du décor neigeux, je crois qu'il y a en plus une influence du film de Tarantino, les Huit salopards, pour l'aspect violent des gunfights surtout. Quoi qu'il en soit, ce qui caractérise surtout ce western, c'est son fond historique que Durango n'avait pas, il y a une épaisseur plus importante des personnages et même des personnages secondaires qui jouent tous parfaitement leur rôle dans ce récit, mais surtout un fond politique dans un contexte très particulier situé à l'aube de la guerre de Sécession, avec manigances politiques et enjeux économiques en sous-main, venant directement de financiers magouilleurs et retors, le regard que pose Swolfs sur ces rivalités entre abolitionistes et esclavagistes est donc assez complexe. Il s'agit d'un épisode peu connu dans l'Histoire de l'Ouest, le Kansas sanglant survenu entre 1854 et 1861 qui annonce une guerre entre Nord et Sud qui sera un vrai désastre pour cette grande nation américaine. Swolfs nous expose une vaste théorie de complot qui aurait favorisé la guerre de Sécession pour que tout explose parce que c'était l'intérêt de plusieurs financiers et banquiers européens, c'est audacieux de prétendre ça, mais je ne suis pas assez bien renseigné sur ce point pour l'affirmer. Tout ceci est parsemé par des duels nombreux et des tueries savamment orchestrées par Swolfs qui n'a rien perdu de sa vigueur au niveau de la narration. Son héros est un gars ténébreux, solitaire, peu loquace et à la gâchette facile qui tire juste et bien, j'aime ce genre de type qui poursuit en plus une vengeance personnelle dans cet engrenage où il est rentré. Sa capacité à voir le passé rien qu'en touchant les gens (héritage de son passé chez les Indiens ?) est délivrée de façon non exagérée, ça donne une petite touche fantastique mais qui n'est pas gênante, et il livre des informations sur le passé de son héros sans nom par petites touches, on en saura sans doute plus dans les prochains albums. Graphiquement, Swolfs n'a rien perdu non plus de sa vigueur, j'aime ce trait à la fois puissant et travaillé sur les décors, les vêtements et les visages, avec des gueules de types patibulaires tout à fait conformes à ce qu'on voit dans les westerns modernes, son dessin n'a pas bougé, toujours aussi solide et appliqué, faut dire qu'entretemps, il avait réalisé Légende, il a donc toujours la même maîtrise graphique et son style immédiatement identifiable, c'est valable aussi dans ses cadrages très influencés par les westerns hollywoodiens et italiens. C'est donc un excellent western qu'il offre avec "Lonesome" qui marque son grand retour comme auteur complet à un genre qui fut celui de ses premières amours de dessinateur.
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