Mondo Reverso
Le premier western transgenre.
École européenne supérieure de l'image Guerre des sexes Les Freaks et autres phénomènes de foire Magazine Fluide Glacial
Mondo Reverso est un western transgenre. Les hommes sont des femmes et les femmes sont des hommes. Dans l'Ouest sauvage, Cornelia, desperadette au cuir bien tanné, fait la rencontre d'un joli petit lot, Lindbergh, homme au foyer en cavale. Tous les deux poursuivis par leur passé, quelques psychopathes et un paquet d'indiennes, ils se lancent dans une quête à travers les plaines de l'Arizona… et aux frontières du genre. [Quatrième de couverture]
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Date de parution | 10 Janvier 2018 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
28/01/2018
| Eric2Vzoul
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Les avis
Le western est un des genres les plus machistes. L’idée de situer, dans cet univers codifié très masculin, une intrigue où les rôles sont totalement inversés est plutôt original, et assez surprenant au départ. Les femmes mènent donc à la baguette – et au colt ! – des hommes soumis, gênés dans leurs robes. Les mots eux-mêmes sont féminisés, parfois volontairement de façon inutile et débile (genre « ma Dieue ! »). La dérision est donc de mise, mais je trouve que, la surprise initiale passée, ça peine à entretenir la dynamique, à se renouveler, même si les courts chapitres se laissent lire quand même. Le deuxième tome, tout en jouant toujours de façon outrancière sur ce renversement des genres, nous embarque dans une sorte de course poursuite loufoque au Mexique, avec un cirque de freaks improbable, et des personnages hauts en couleurs. La couleur justement, je l’ai bien aimée. Ces tons presque sépia sont agréables, et accompagnent bien un dessin classique et dynamique. Au final, après la surprise initiale, l’intrigue rentre presque dans le rang, et il y a clairement des longueurs (surtout dans le second tome). Mais ça reste quand même une lecture sympathique.
L'idée d'inverser les clichés sexistes est plutôt amusante, et je pense qu'un western est le bon terrain de jeu pour cet exercice tant dans ces récits, les cowboys sont les rois, et les rôles des nanas se limitent au mieux à simples serveuses au saloon, et le plus souvent à prostituées. Bref ça s'y prête bien et c'est amusant, au début en tout cas, de voir LA shérif cracher par terre avant de rentrer dans le saloon, et de pisser dans un coin de la rue en sortant. Le scénario abuse volontairement de ces situations en cherchant à en caser le plus possible. J'avoue que j'ai souri au début, mais que ça ne se renouvelle pas trop sur la longueur. A coté de ça il y a une intrigue rythmée de façon assez maline par des chapitres assez courts. Ça aussi ça fonctionne bien, au début en tout cas. Car là aussi j'ai trouvé que sur la longueur ça n'avait ni la saveur, ni le suspens qu'on attend d'un western standard. La femme grossièrement déguisée en homme, et personne qui ne s'en aperçoit c'est digne d'un vieux Benny Hill.... Au final, c'est un divertissement amusant, ça se laisse lire pour son coté décalé, mais c'est pas l'intrigue de l'année. Par contre le dessin est plutôt chouette et vaut bien un petit coup d'œil.
Je suis assez fan de l’humour potache de « fluide glacial ». Un esprit décalé voire déjanté, du sarcasme, de l’absurde, de la dérision avec un peu de méchanceté de temps en temps. Avec ces deux albums je me suis vraiment régalé ! Voilà donc un western - une catégorie normalement plutôt où les mâles font la loi – complétement revisité ! On inverse les rôles, les femmes sont des hommes et inversement. C’est désopilant. Go go go pour une aventure à la mode, la bonne, la brute et la truande où les cow girls font la loi. Les hommes sont habillés bien évidemment avec des robes avec des décolletés plongeants sur des poitrines velues. Le trait de Dominique Bertail est précis et détaillé, le tout en mode sépia. Un régal pour les yeux. Chaque planche est magnifique. Les attitudes, les expressions, les décors sont parfaits. Les clichés sont reconsidérés à la manière fluide glacial et c’est tout simplement génial. Il y du talent dans cette série assurément. Si on prend un peu de recul, ce western transgenre met le doigt où cela fait mal en dénonçant l’omniprésence du sexisme dans notre société. Cela ne doit pas vous empêcher de savourer la lecture de cette série, surtout que les femmes dessinées sont d’une beauté inouïe. Un bon moment en pespective à ceux qui se procureront ces albums.
N'étant plus abonné à Fluide glacial depuis plus de 20 ans, j'ignorais que cette bande y était publiée, je l'ai découverte par hasard lors d'un prêt, et c'est assez spécial. On est dans ce qu'on pourrait appeler le western féministe. Ce qui frappe évidemment, c'est l'inversion des rôles entre hommes et femmes, surtout dans le contexte du western, genre qui en BD comme au cinéma, a toujours été une histoire d'hommes où les femmes ne jouaient qu'un rôle secondaire, souvent de potiche décorative ou de monnaie d'échange. Or ici, ce sont les femmes qui chevauchent les canassons, boivent sec, pincent le cul des mecs et font la loi, tandis que les hommes en sont réduits à des rôles soumis de boniches ou de faire-valoirs. Cette idée est plutôt cocasse et audacieuse, l'ironie vise non seulement le western dont les codes du genre sont conservés mais détournés, mais aussi la masculinité triomphante qu'on trouve dans la bande dessinée en général. Passé l'effet de surprise de cet inversement des rôles, l'intention louable au départ ne tient pas toutes ses promesses, l'histoire peine à tenir la distance sur 80 pages, c'est poussif et paresseux, le récit n'est pas convaincant et semble trébucher dans sa structure narrative, la démonstration ne dépasse pas le simple inversement des clichés sans les remettre en question, dommage. Reste heureusement le dessin qui permet une certaine mansuétude ; c'est un sépia réalisé au brou de noix, comme Rossi sur Le Coeur des Amazones, il a la particularité étonnante d'adopter un style caricatural exagéré sur les visages des personnages, et des détails réalistes sur l'ensemble, notamment un soin dans les décors, ce qui donne un cachet original et très plaisant. De Bertail, j'avais lu Shandy, un Anglais dans l'Empire et Ghost money, où son dessin était déjà très sympa, mais ces Bd datent de très longtemps, son style a bien évolué depuis.
Comment noter ce type de bouquin, c'est vraiment très compliqué. Le dessin est une pure merveille et vaut à lui seul 4*. C'est détaillé, un poil caricatural mais malgré tout très réaliste. On sent vraiment la maîtrise de l'artiste. Le choix d'un sépia et blanc s'avère judicieux d'autant que le trait le permet. L'histoire est trop légère, trop convenue (L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu) et le parti pris transgenre ne suffit pas à en faire un récit intéressant. L'humour Fluide Glacial est présent effectivement. Et autant j'étais très client de l'époque Soeur Marie/Little Kevin/Edika/Maëster autant je n'arrive plus à aimer cette revue. De ce fait, je suis assez éloigné de l'humour transgressif que l'auteur souhaite mettre. Il ne sert en rien l'histoire et ne me fait même pas lever les commissures des lèvres. 1* Voila, très dispensable.
J'avais feuilleté longuement cette bd chez mon libraire, très attiré par le dessin très détaillé, le tout sur un ton sépia, de Bertail. Mais j'avoue n'étant guère grand fan de l'humour de fluide glacial, j'ai attendu que cet album soit disponible en médiathèque pour me lancer dans la lecture. Chose faite à présent. Et bien, j'avoue que l'idée d'inverser les codes du western est assez plaisante (les hommes étant réduits au rôle de sexe faible) mais résiste mal sur une intrigue qui s'étire sur près de 90 pages et finit par être parfois ridicule (la romance de Cornélius -Cornélia- et Suzette - Lindbergh- en est la parfaite illustration). L'humour est souvent lourd et je n'y adhère guère. Bref, une fausse bonne idée que ce scénario, malgré un graphisme très réussi.
Mondo Reverso s'annonce comme un « western transgenre », c'est même à ça qu'il doit son titre… C'est un Far-West inversé, où les femmes se comportent comme des cow-boys brutaux, et les hommes comme des femelles frivoles. On a donc droit à un festival de situations cocasses, avec des barbus enfroufroutés qui minaudent en gloussant et des bimbos qui peinent à retenir leur opulente poitrine dans des gilets cintrés pendant qu'elles s'enfilent de grand verres de gnôle en tirant sur de gros cigares. Le tout est émaillé de quelques bons mots. Une chasseuse de primes entre dans un bar en beuglant : « Dehors les oncles !! On voudrait boire des coups entre vraies meufs !!! » ou un bon frère qui se lamente : « C'est pourtant pas compliqué, douce Jésuse !! Une papa, un maman !!! »… Mais assez vite, on intègre la situation, et l'humour devient répétitif. Je ne peux pas dire que j'ai hurlé de rire, une fois passée la surprise des premières planches. L'album est organisé en chapitres courts, adaptés à la publication dans Fluide Glacial, qui forment au final une histoire complète. Les ressorts narratifs et les clichés du western sont soigneusement repris, et une fois habitué à l'inversion des sexes, j'ai finalement lu ce récit comme une variation du genre, c'est à dire davantage comme un western que comme un scénario d'humour. Et à ce titre, on reste dans une bonne approche classique, avec des desperadettes, des indiennes, des shérifes qui se poursuivent dans l'Ouest sauvage. Pour moi, le point fort de Mondo Reverso ne tient pas dans la situation loufoque imaginée par le scénariste, ni dans les rebondissements du scénario finalement assez convenus, mais dans le dessin éblouissant de Dominique Bertail. Son trait est d'une précision chirurgicale, très réaliste, avec une touche caricaturale pour certains personnages. Il fait aussi preuve d'un grand sens du détail dans les décors, que ce soit pour dépeindre un saloon enfumé ou les grands espaces parsemés de cactus et dominés par les mésas. La mise en couleur, tout en lavis sépia, ajoute au charme de cet album au graphisme remarquable. Il me rappelle le travail de Jean Solé, auteur phare de Fluide Glacial, dont il aurait copié le style et sublimé le talent. Je suis emballé par le dessin et je donne un bon à Mondo Reverso, mais j'attends de voir si le scénariste saura rebondir dans le prochain album pour monter la note.
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