Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle
Angoulême 2018 : Fauve Polar SNCF Prix Landerneau de la BD 2017 Redécouvrez l'open space des années 90, les téléphones à fil et le mystère de la disquette molle !
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Jean Doux est en retard ce matin et il rate LA réunion suite à un bourrage papier dans une déchiqueteuse de niveau 6 et c'est là le début d'une folle journée pour Jean DOUX qui va découvrir par hasard une veille disquette des années 70-80: la Disquette Molle ! Mais que peut bien contenir une disquette de 256 Koctets ? Mais qui peut se concentrer sur son travail quand un mystère se présente ? Jean, avec ses deux collègues, va se lancer dans une quête folle à l'humour délirant. Redécouvrez les années 90 avec cette incroyable open space aventure !
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Date de parution | 25 Janvier 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un bon condensé de n’importe quoi hilarant dans un cadre auquel on ne s'attend pas vraiment de prime abord : un open space des années 90. Dans un style décalé qui m'a fait penser à Coucous Bouzon. Du pur plaisir d’assister à cette enquête avec des personnages aussi improbables que mémorables pour ceux qui aiment l'humour absurde (et je suis très bon public à ce sujet). Le héros Jean Doux (tout le monde s'appelle Jean ou Jeanne quelque chose) découvre une disquette molle dans le faux plafond d’un bureau, et là, tout part en vrille. L’entreprise, qui fabrique des broyeuses de documents, devient le théâtre d’une quête complètement barrée à la recherche de la “broyeuse ultime”. On se dit alors que l’histoire va partir dans un délire total, mais en fait, non, c’est bien tenu, le fil rouge de l’enquête reste crédible dans son absurdité. Bien joué par exemple le coup de la carte compressée pour tenir sur 256 ko. On est entre le polar et la grosse comédie potache, et ça fonctionne à merveille. Côté dessin, c’est minimaliste mais juste avec ce style cubique, presque pixelisé qui fixe bien le décor. C’est drôle, bien ficelé, et ça replonge dans une époque avec juste ce qu’il faut de tendresse et de dérision.
Au vu des différentes critiques de la BD, je ne pouvais que me la procurer et découvrir ce monde merveilleux des opens spaces des années 90. Et franchement, le résultat est excellent ! En terme de BD humour, c'est une réussite, en terme de polar on navigue dans un faux Indiana Jones en open space, et en terme purement amusant, c'est un divertissement pur jus. Divertissement qui d'ailleurs ne s'embarrasse jamais d'une nostalgie mal vue. C'est plus du divertissement à la OSS 117, à mon gout, s'ancrant dans son époque pour en ressortir les travers mais avec une petite bouffée de plaisir à revivre ces années-là. L'auteur à parfaitement réussi le dosage pour ne pas verser dans la citation à outrance mais tout de même faire ressortir le côté délicieusement kitsch et ringard de certains détails. L'ensemble est rehaussé de détails absurdes, tel la manie de mettre Jean devant tout les prénoms, les attitudes de tout à chacun et la culture d'entreprise année 90. On sent les inspirations de série comique au boulot, mais aussi le côté bien franchouillard. C'est une belle découverte qui m'a amusé d'un bout à l'autre mais qui se tient en tant qu'enquête. Le côté absurde ne déborde jamais sur le sérieux du personnage principal, qui reste résolument premier degré. Une lecture que je recommande et qui vaut le détour. Une capsule temporelle délicieusement absurde et rétro.
La précédente œuvre de l’auteur m’avait laissé froid, ici il se rattrape grandement, une bd délicieusement old school et originale. De la belle déconne de bout en bout, c’est ringard et inventif à chaque page. J’ai franchement ri à bien des moments avec ces Jean-… un bel hommage aux années 90 pour une histoire de bureau qui vire à l’Indiana Jones. C’est bien con comme j’aime. Niveau dessin, l’auteur a fait un sacré bond, ça reste binaire mais délicieusement chiadé et en parfaite adéquation avec le scénario et la temporalité. L’objet en lui même est également bien sympathique avec ce format à l’italienne, je suis plus réservé sur l’achat cependant, le prix pique (seule ombre au tableau). Lecture conseillée, poilade garantie.
« Jean Doux et le mystère de la disquette molle », rien que le titre est tout un programme. Ce ne sera pas une lecture qui me restera en mémoire mais j’ai quand même passé un bon moment. Moi même ayant grandi dans les années 90, je me suis bien marré devant les traits d’humour de l’auteur qui prend un malin plaisir à basher cette décennie. J’étais mort de rire devant cette galerie de personnages qui ont tous un nom composé à base de Jean ou Jeanne, même le chien s’appelle « Jean-Iench », et qui sont tous de bon gros clichés de l’employé de base en open space. Aujourd’hui c’est la start up ou les entrepreneurs le truc à la mode, dans les 90’s c’était l’open space le top moumoute branché du monde salarial. Cela m’a d’ailleurs fait penser à cette comédie culte mais totalement inconnue en France, « Office Space » (« 35 heures, c’est déjà trop » en québécois), sujette à de nombreux meme sur le net. Après l’intrigue est assez déconnante voire délirante à partir de la seconde moitié, mais sans franchir la barrière du n’importe quoi. Le côté surréaliste ne m’a pas gêné, on est à la fois dans le polar et le registre humoristique. Le dessin proposé est dans le ton du récit, quoique puisqu’on est dans les 90’s je l’aurais vu davantage « pixelisé », façon 8 ou 16 bits, tandis que là je lui trouve un côté encore plus vintage, 80’s.
Le 4ème de couverture suggère « une aventure en open space » et le contenu ne démentira pas. En effet sous un titre volontairement ringard et désuet, Philippe Valette ne se contente pas de singer la série TV Caméra café mais y ajoute une véritable enquête policière avec tout ce que cela peut comporter, suspense haletant et même action dans le quotidien bien morne d’une PME commerciale des années 90. Toute la masse salariale se prénomme Jean-Truc ou Jeanne-Marie. Jean Doux notre héros est un jeune cadre dynamique avec lunettes double foyer et bacchantes apparentes. Nous sommes vendredi 23 décembre à la veille de Noël et le PDG s’apprête à vendre la boite (qui produit essentiellement des broyeuses de documents sensibles) à un autre groupe plus influent. Jean Doux est en retard à la réunion visant à sceller le destin de Privatek et tout son avenir professionnel semble compromis par la découverte d’une mystérieuse disquette molle d’un autre temps... En dire davantage serait gâcher l’expérience burlesque et picaresque de cette aventure originale. On y rit beaucoup des tics de langage et des collègues embarrassants, du responsable IT pas très coopératif aux deux idiots qui se moquent en permanence de leurs collègues. Et puis il y a Jean-Yves accompagné de son chien très justement nommé Jean-Iench ainsi qu’une jolie et dévouée secrétaire de direction. Beaucoup vont se retrouver dans ce tableau « idyllique » de vie sociale en entreprise. On y retrouve les tics de langage propres à une époque pas si lointaine où les portables n’existaient pas et où la popularité de chacun se mesure à la longueur de sa cravate. Lorsque l’enquête débute au sein même de l’entreprise qu’elle ne quittera presque jamais, on tremble et sourit pour les péripéties mouvementées de Jean Doux et des révélations qu’il va soulever... On peut ne pas aimer Philippe Valette pour ses Georges Clooney assez controversés mais Jean Doux et ses nombreuses pages à l’italienne prend le risque de ne laisser personne indifférent. Le graphisme est ici plutôt épuré et simpliste avec un rappel presque pixelisé rétro qui donne un certain charme à l’ensemble mais c’est vraisemblablement par un montage dynamique hérité de l’animation que L’auteur fait mouche. Le monde de la bureaucratie possède enfin son Corto Maltese en la présence de Jean Doux. Qui aurait pu prédire autant de fantaisie et d’aventure au sein même des photocopieurs et des machines à café automatiques ? Aussi hilarant qu’haletant.
Jean Doux et le mystère de la disquette molle, c'est une série que j'ai eu envie de lire dès les premiers avis que j'ai lus sur le site. Un an plus tard, après avoir longtemps repoussé l'achat, notamment en raison du prix tout de même un peu corsé, j'ai fini par craquer, le fait de l'avoir trouvé en occasion aidant. Et, fait assez rare pour le souligner, je n'ai pas été déçu. Souvent, quand j'en attends beaucoup d'une bd, c'est ce qui m'arrive. Mais là, je me suis laissé embarquer avec bonheur dans ce récit totalement barré. Jean Doux, c'est l'Aventure avec un grand A. Cet employé d'une entreprise de broyeuse à papier découvre une disquette molle des années 70 qui va lui permettre de remonter la trace de la broyeuse ultime, celle de niveau 12 (rendez vous compte, le niveau 6 permet déjà une découpe ultra fine!!). Comme dit dans les avis précédents, on est dans l'absurde total, et ça marche très bien. Philippe Valette nous entraîne dans un récit qui mêle humour et aventure avec maîtrise tout du long, et mine de rien, ce n'est pas si courant. D'un côté, on est ravi par l'humour présent à chaque coin de page et de l'autre, on est embarqué dans l'aventure de Jean Doux et curieux de connaitre la suite. Bien sûr, il y a quelques gags qui m'ont moins plu que les autres (le coup du tuba par exemple), mais la plupart sont vraiment marrants. Les dialogues y sont pour beaucoup : ils sont percutants, caricaturaux mais pas trop et décalés. Le ton est toujours juste, et il y a certaines pépites au travers des 250 (!) pages de cet album en format à l'italienne. Et le dessin, même si on ne peut pas dire qu'il soit beau, colle parfaitement à l'ambiance. Les petites mimiques de Jean Doux lorsqu'il est étonné ou stressé sont vraiment bien, elles sont drôles et expressives. Le côté cubique des personnages leur confère une originalité particulière, et finalement le résultat est assez agréable à l'oeil. Non, franchement, un très bon album sans fausses notes.
Ah ah ah ! Qu’est-ce que c’est con ! Con, mais pas non plus n’importe quoi. En effet, Philippe Valette (que j’avais découvert avec une autre série beaucoup plus débile ("Georges Clooney"), réussit à bâtir une intrigue vaguement thriller (autour de l’usurpation de l’invention d’une super broyeuse à papier !) en ne sortant pas – au propre comme au figuré – de l’univers du bureau. Avec des personnages plan plan (que leur prénom improbable – commençant par Jean- pour les hommes, par Jeanne- pour les femmes, rend encore plus ridicules) qui se découvrent une âme d’enquêteur, voire d’Indiana Jones du pauvre pour Jean Doux, Valette nous entraine dans une aventure à deux balles plutôt bien ficelée (et ne partant pas dans l’absurde total comme je me l’étais tout d'abord imaginé), même si certains postulats sont bien sûr irréalistes. Mais ce qui accentue le côté désuet de l’intrigue, et fait aussi beaucoup pour le succès de cet album, c’est bien sûr le parti pris esthétique de Valette, qui reconstitue aussi bien l’ambiance, les décors des bureaux des années 1990 (mais aussi, indirectement, du matériel informatique des années 1970) qu’il ne l’a fait pour les dialogues creux, les hiérarchies stupides et les rapports vides de sens qui unissent ou désunissent les « collègues » de ces bureaux. On a parfois l’impression de traverser un jeu vidéo de l’ère préhistorique, avec ses pixels énormes, sa définition minimaliste. Une idée simple, bien mise en œuvre, cet album est vraiment original et chouette. Lecture recommandée !
Présentée dans un format à l’italienne, « Jean Doux et le mystère de la disquette molle » se distingue aussi par d’autres aspects, tant graphiques que scénaristiques. Tout d’abord, l’histoire, qui commence dans la PME la plus ennuyeuse qui soit, avec ses employés tout aussi ennuyeux, si bien que certains boulets se sentent investis d’une mission en faisant des blagues douteuses qu’ils croient drôles pour leurs collègues… mais de façon inattendue, tout va s’emballer et prendre la forme d’une aventure extraordinaire, une fois que notre héros, Jean Doux, aura découvert dans le faux plafond d’un débarras une mallette contenant une disquette souple (ou « molle » comme le veut le titre…), relique d’un passé révolu… Armé d’un humour bien déjanté, Philippe Valette en profite au passage pour se moquer allégrement de la vie en entreprise et de cet esprit « corporate » qui frise souvent le ridicule. Comme pour mieux enfoncer le clou, tout le monde dans la société a un prénom composé commençant par « Jean » (« Jeanne » pour les femmes), jusqu’à un chien prénommé Jean-Iench ! Sans parler des tenues vestimentaires colorées (cravates fluo sur chemises flashy) qui faisaient fureur il y a une vingtaine d’années… Et c’est cela, l’autre bonne idée, que d’avoir situé l’histoire dans les années 90 en accentuant leur désuétude par un graphisme complètement inspiré des jeux vidéo de l’époque, mais en plus de nous proposer une mise en abyme temporelle via l’apparition de la fameuse disquette (256 kilobits de stockage !) datant de cette préhistoire de l’informatique qu’étaient encore les seventies. On est toujours le ringard de quelqu’un ! Si cet album ravira probablement les geeks de tout poil, et autres pré-nerds qui ont connu ces trente naissantes et non moins glorieuses du « personal computer », avec le premier OS Windows et son démineur intégré, il évite toute nostalgie bas de gamme par son humour grinçant, les dialogues resituant clairement sa conception dans nos années 2010. C’est une BD originale et surprenante, et c’est d’abord ce qu’on demande à une œuvre, mais en plus elle bénéficie d’un scénario cohérent qui ne nous lâche pas, parsemé de punchlines décapantes qu’un certain Michel Audiard n’aurait pas renié. Si Philippe Valette met en avant les progrès technologiques et surtout informatiques jusqu’en 2000, forme d’hommage pourrait-on penser, cet auteur, nouveau-venu dans la bande dessinée, est également un observateur fin et caustique des évolutions du quotidien (notamment des vêtements, de la déco et du mobilier de bureau !). Le dessin n’est pas vraiment joli, mais paradoxalement, ce qui peut être vu plutôt comme un parti pris sert extrêmement bien le propos. En conclusion, notre « Mario Bros de bureau » mérite amplement son Fauve polar décerné cette année à Angoulême.
Philippe Valette est un auteur à part, tel Quantin Dupieux pour le cinéma. Après le très gonflé "Georges Clooney" (culte ou à jeter, sans compromis), voici une nouvelle découverte, révélée par le précieux prix du polar (qui m'a permis de découvrir Petites coupures à Shioguni). On suit une histoire rigolote, servie par un trio n'ayant a priori rien de comique. Le graphisme est simple et géométrique. Ok c'est rigolo mais sans plus. Et là survient la découverte de la fameuse disquette... accrochez vos ceintures ça décolle. Les plans deviennent fous, les délires s'accumulent, le rythme s'accélère et le tout dans la joie et la bonne humeur. Il y a du Indiana Jones, du Monk, du Mission impossible, du South Park etc. il n'y a qu'à se servir. Un scénario haletant prenant place dans un open space des années 90, peu auraient tenté l'aventure. Philippe l'a fait et remporte le pari haut la main.
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