Ira Dei
La conquête de la Sicile par les Normands au XIème siècle. Une nouvelle histoire pleine de bruits et de fureurs par le duo Toulhoat / Brugeas.
987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Italie Les prix lecteurs BDTheque 2018 Vikings
En 1040, les armées de Byzance tentent de reconquérir la Sicile, alors aux mains des Arabes. Alors que la ville de Taormine résiste à Harald, le terrible chef varègues à la tête des troupes byzantines, un Normand nommé Tancrède et un jeune moine, Étienne, légat du pape proposent les services de leur petite troupe de mercenaires. À la demande d’Étienne, Tancrède se rapproche d’Harald et lui propose un marché : il fera tomber Taormine en trois jours, en échange de quoi il recevra les richesses de la cité. Même s’il comprend que Tancrède est en mesure de réaliser ce prodige, Harald se méfie de cet homme dont les yeux révèlent qu’il a « traversé les Enfers » et dont le passé mystérieux ressurgit peu à peu… Pourquoi l’Église a-t-elle fait de lui une arme au service de Dieu ? Et quelle revanche veut-il prendre aujourd’hui ?…
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Date de parution | 12 Janvier 2018 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Très frustré que le tome 4 traduise la fin (précipitée) de cette série. Et si les dessins et l'écriture me conviennent tout à fait, je regrette le choix scénaristique des auteurs lorsqu'on compare leur récit avec l'Histoire de cette période extraordinaire. D'autant que cette partie de l'histoire me tient tout particulièrement à cœur et mériterait d'être davantage mis en lumière (mais l'invasion de Guillaume Le Conquérant en Angleterre, qui se déroule à peu près sur la même période, fait de l'ombre...). Historiquement, je savais avant de lire que, par exemple, Tancrède de Hauteville était le père de Guillaume Bras-de-Fer. Dans la BD, Tancrède et Guillaume sont 2 guerriers normands, sans lien de parenté apparent. Je n'ai jamais compris cet anachronisme, ça m'a fait dérouter direct. J'enlève donc 1 étoile rien que pour ça, faut m'expliquer. Aussi, Tancrède souhaite se faire appeler Robert. Mais attention, je ne pense pas que "Robert" soit ici lié à l'Histoire réelle (il y a eu Robert Guiscard, fils de Tancrède, demi-frère de Guillaume Bras-de-Fer, précurseur du royaume normand de Sicile. Il est d'ailleurs arrivé en Italie après la mort de Guillaume Bras-de-Fer). Non non, pour moi les auteurs font surtout un lien avec une légende! Celle de Robert le Diable! Alors tout au long du récit, on fera face à un personnage tantôt Tancrède, loyal et bon, tantôt Robert, terrifiant et sans pitié. Cette ambiguïté donne une profondeur incroyable au personnage principal et, associé au dessin, un mystère savamment maîtrisé et difficile à déceler. En tout cas dans l'ensemble, cela fait trop de mélange dans ma petite tête. L'Histoire se suffisait à elle-même, tellement la Sicile fut un lieu hautement complexe durant cette période ! Imaginez : arabes, byzantins, normands, varègues... Ce qui se traduit religieusement par la présence de : Islam, Orthodoxie, Catholicisme... Voyez tous les enjeux du pouvoir pour chaque civilisation réunis dans une si petite - et si stratégique - région ! Il faut dire que c'est extrêmement ambitieux d'attaquer ce sujet, et je salue les auteurs pour l'effort fourni. Mais je suis trop déçu du rendu final, où il n'était pas nécessaire de mêler ainsi la légende en histoire, qui apporte trop de complexité supplémentaire et qui nous écarte beaucoup trop du cadre historique. Je dirais même que le récit nous induit en erreur. En définitive, je trouve que les auteurs se sont tirés une balle dans le pied en construisant le scénario ainsi, et je me demande presque si ce micmac n'est pas une des raisons pour lesquelles le projet n'est pas allé plus loin que 4 tomes. Parce-que le tome 4 ne devait pas être le dernier tome. Et ça se voit: la fin de cette saga est gâchée. L'épilogue précipité ne résout rien en Sicile et ne résout pas non plus l'intrigue portée sur Tancrède et tous les autres. Sinon j'ai franchement pas grand chose à dire, les dessins sont ultra nerveux et jusqu'au tome 3, c'est une montée en puissance de dingos ! J'ai vraiment adoré, ça dégage toute la violence du normand-viking telle qu'on l'imagine. Les décors sont splendides et semblent bien représentés. Les couleurs sont folles, avec bien sûr les scènes de combats macabres et sanguinaires incroyables. Par contre le tome 4 m'a franchement calmé et je ne retrouve pas ce fourmillement de détails que nous pouvions avoir précédemment. C'est vraiment frustrant, il y avait matière à ce que je sois pleinement conquis, pas loin ! Vraiment dommage.
Les éléments de cette série historique médiévale avaient tout pour m'interpeller, je me suis donc lancé dans cette lecture avec un certain intérêt. La série s'inscrit dans une période assez méconnue, c'est pas la période du Moyen Age (ici l'An Mille) que je connais le mieux, mais ça m'intéresse, et à cela s'ajoute l'exotisme de cette Sicile du XIème siècle dans un contexte méditerranéo-byzantin plutôt plaisant et riche pour échafauder une intrigue. Ce sujet semblait risqué dans une période difficile pour la bande dessinée lorsqu'on sait que depuis une quinzaine d'année, si une Bd n'accroche pas le lecteur dès le départ, c'est mort ; or ici, j'ai l'impression que le succès est au rendez-vous, je dis tant mieux ! Le personnage de Tancrède me fait fortement penser à un duc de Normandie du XIème siècle, serait-il inspiré de la légende de Robert le Diable dont on visite le château près de Rouen en bordure de l'A13 ? Ce personnage est cependant légendaire, on ignore s'il a réellement existé, je sais qu'il est allé à Byzance, donc ça pourrait coller ; ou alors il pourrait s'agir de Robert le Mangifique, duc de Normandie aussi et père de Guillaume le Conquérant... en tout cas, ces 2 idées m'ont trotté dans la tête durant la lecture car les zones d'ombre entourant Tancrède à travers les flashbacks sont assez troublantes. Je reviens donc à mon sujet précédent où je trouvais la série burnée au niveau de son sujet situé à la croisée des civilisations, et pas évident à faire accepter au grand public, mais au final, le traitement des auteurs parvient à évacuer cette crainte et à hisser cette série à un bon niveau, non seulement en offrant de l'action à tout va, mais aussi en complexifiant suffisamment une intrigue qui démarre très fort dès le tome 1 et qui se bonifie au fil des albums, et où complots, trahisons, manigances, batailles, et retournements de situation donnent du corps à cette Bd. Les auteurs ont l'air de se délecter en livrant un récit épique à grands coups d'images heurtées et de scènes de batailles grandioses, ils se servent d'un fond historique réel pour insérer des épisodes fictifs mais plausibles ainsi que des personnages consistants ; ça leur permet une liberté pour proposer une histoire mouvementée et constamment passionnante, composée de bruit, de fureur et de sang, avec des personnages bien définis, même si leur caractère est parfois un peu sommaire. Dans le tome 3, l'intensité monte en crescendo, c'est probablement le meilleur album pour l'instant. J'en viens maintenant à ce qui coûte 1 étoile à cette Bd : j'ai un peu de mal avec le dessin de Toulhoat ; n'ayant rien lu de lui avant, pas même Le Roy des Ribauds, je n'ai pas de moyen de comparaison, mais ce dessin me donne une impression d'inachevé, de pas fini, il y a un côté grossier, pas affiné, peu appliqué ou de dessiné rapidement qui me dérange un peu par endroits, le pire c'est que c'est irrégulier. Sur les scènes de batailles, ça passe très bien, mais sur des scènes d'exposition ou de dialogues avec des plans de visages, c'est moins réussi. Certes, Toulhoat offre des couleurs lumineuses, des scènes de batailles réussies avec une violence logique, et croque des trognes de personnages hauts en couleurs, mais voila, graphiquement pour moi, tout n'est pas parfait. Est-ce la rapidité de la production qui implique ce dessin ou est-ce que Toulhoat dessine toujours ainsi ? je n'en sais rien, mais j'aurais nettement préféré un dessin plus léché sur ce type de série. Ceci étant dit, l'ensemble me plait quand même, c'est une Bd d'aventures guerrières passionnante par son intrigue et aux aspects de fantasy, offrant un bon moment de lecture.
Toujours aussi fan du travail de notre duo d'auteurs que j'avais découvert avec Le Roy des Ribauds, c'est de nouveau une très bonne surprise que cette nouvelle série qui commence. Nous voilà partis pour une nouvelle saga qui prend pied en plein XIe siècle, période charnière de notre histoire que j'affectionne beaucoup. Tancrède (notre héros) et sa bande de mercenaires normands débarquent en Sicile pour rejoindre Harald, chef de la puissante garde Varangienne pour reprendre la ville de Taormine aux mains des musulmans. Voilà pour la version officielle... Car notre Tancrède a un lourd passé et le combat qu'il dit mener dissimule un toute autre objectif beaucoup plus personnel. C'est par touche de flashback réguliers que nous apprenons petit à petit au fil de l'album l'histoire de cet homme et que le voile se lève avec parcimonie sur ses réelles motivations. Et entre tout ça : ACTION ! Car pas le temps de s'ennuyer avec ce tome introductif ! Nos sbires ne vont pas y aller de main morte pour faire leur place au sein de cette troupe qui commençait à s'encrouter face à la résistance passive de la cité de Taormine. Les scènes de batailles sont assez époustouflantes et le rythme soutenu de bout en bout de l'album ne faiblit pas un instant soutenu par le dessin toujours plus affirmé et maitrisé de Ronan Toulhoat. J'ai aussi beaucoup apprécié la colorisation très lumineuse de cette nouvelle série. Le Roy des Ribauds avait beaucoup joué sur une ambiance très sombre propre au récit ; là, c'est la chaleur et l'éclat du soleil méditerranéen qui transpire des pages. Bref, un album au souffle épique comme je les aime et qui devrait nous réserver encore bien des surprises au vu de ce que les auteurs annoncent pour cette saga. *** tome 2 *** Tout aussi haut en couleur et en péripéties, le deuxième volet de ce premier cycle se conclue en toute beauté, même si Robert, notre personnage principal, paye au prix fort le fruit de ses tergiversations. Organisé autour de la bataille de Troina en Sicile, menée par le Strategos Maniakes, Robert et son ami viking Harald vont avoir fort à faire pour s'en sortir à moindre frais (c'est à dire vivant...). Car entre les embuscades maures, les batailles rangées et les traitrises de ses alliés du moment, dormir sur ses deux oreilles est un luxe qui peut se révéler fatal... Si l'aventure est loin d'être finie pour Robert, Brugeas et Toulhoat maitrisent à merveille leur narration avec un sens du rythme et de l'épique digne des classiques de capes et d'épées. Les amateurs d'Histoire et d'aventure ne pourront qu'y trouver leur compte !
Le déroulé de ce récit est parfois chaotique. Il n'y a pas d'enjeu véritable qui se dessine d'emblée. Cependant, le mystère se fait par l'intermédiaire de ce moinillon qui accompagne un mercenaire nommé Tancrède vers des contrées lointaines pour des aventures assez guerrières. La période choisie est peu connue puisqu'il s'agit de l'âge d'or de l'Empire byzantin qui a succédé à l'Empire romain d'occident qui s'est effondrée en 476 après Jésus-Christ marquant le début du Moyen-Age. Bref, nous avons là une série purement médiévale qui nous entraîne du côté de la Sicile, une île fort convoitée. On assiste à une montée en puissance de ce récit aux contours très floues. La fin de ce premier tome marque une petite surprise qui rehausse le niveau général. Je n'ai pas tant accroché que cela mais c'est passable. Franchement, on a déjà vu mieux.
Franchement bien pour ce qui va venir. Je sais ça parait stupide de noter une série qui n'a pas encore vu le jour. D'aucun pourrait penser que je signe bêtement les yeux fermés, mais j'ai vu un tel potentiel dans ce premier opus qu'à moins d'un désastre je ne vois pas ce qui pourrait infléchir ma note. Rencontrés à Rouans puis à Angoulême cette année, les auteurs toujours aussi sympathiques, sont partis avec ce titre pour une véritable saga qui devrait compter pas moins de douze volumes suivant les périples de Tancrède, (amené à devenir un grand de la BD), celui-ci partant de la Sicile donc, puis vers Constantinople, remonter par la Volga vers la mer Baltique avant une redescente vers le sud et l'Espagne musulmane. Pfiou!!, mazette. Moi la simple énonciation du projet me fait kiffer grave. En effet ce que messieurs Brugeas et Toulhoat construisent là n'est rien moins qu'une odyssée. Je retrouve des accents vus auparavant dans Le Troisième Testament, ce qui vous l'avouerez n'est pas la plus mince des références. J'ai entièrement confiance en Vincent Brugeas pour mener à bien son scénario, l'homme me semble posséder un grain de folie mâtiné de rigueur. Cette faconde ses personnages un peu hors normes s'en nourrisse. Pour les plus sceptiques il n'est que de voir son imaginaire à l’œuvre dans la production antérieure des deux compères. Pour ce qui est du dessinateur Ronan Toulhoat, je plussoie l'avis du Grand A sur le fait que le bonhomme monte en régime, en puissance. Dans les ambiances brumeuses, sombres de Block 109, du "Roy des Ribauds", il faisait déjà son petit effet. Le voir ici se coltiner des paysages beaucoup plus lumineux que ce à quoi il nous avait habitué est un pur régal pour les yeux. Pour en revenir tout de même à ce premier tome disons qu'il recèle moult promesses. Est ce moi mais je lui trouve des accents déjà vu en Heroic fantasy, ce qui est loin d'être une critique , sans doute ce sentiment me vient 'il des costumes, des armes, que sais je ? Je ne sais si des éléments de ce genre viendront poindre le bout de leurs nez mais j'ai confiance et le climat proposé là me convient parfaitement. allez un petit bémol tout de même le légat du pape, Etienne, le légat pas le pape me semble un peu freluquet, jeune pour le rôle. Si d'aventure les auteurs venaient à passer par ce beau site, qu'ils sachent donc que j'attends maintenant avec impatience la suite de cette saga. Encore un dernier mot pour dire: merci pour la dédicace, Ronan tu assures grave.
Après Block 109 et ses séries dérivées, Chaos Team suivi de Le Roy des Ribauds, le duo d’inséparables Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat se retrouvent plus en forme que jamais pour une quatrième collaboration. À l’image de la dernière en date on reste à l’époque du Moyen-Âge, quelques siècles en arrière et 50 ans avant l’appel du pape Urbain II à la première croisade. Sauf qu’on quitte les intrigues de palais et les coups tordus en scred d’étrangleur ottoman des bas-fonds parisiens pour les grands espaces ensoleillés de la Sicile, terre en proie à des conflits politiques internes en ce XIème siècle. Tour à tour colonie grecque, conquête carthaginoise, longtemps satellite de l’empire romain avant que vandales et ostrogoths ne viennent brièvement squatter les lieux, puis partagée entre Byzance et Émirat arabo-berbère ; la Trinacria en a vu passer de l’envahisseur. Tandis que les musulmans s’entre-déchirent dans des querelles dynastiques mettant en danger leur domination sur le territoire, les byzantins tentent un ultime coup de force et s’emparer de Taormine. C’est sans compter sur les farouches normands qui déboulent en foule dans le sud de l’Europe, Guillaume « Bras-de-fer » a déjà conquis le sud de l’Italie et entend bien lui aussi s’accaparer la convoitée et stratégique Sicile. C’est là que débarque un légat du pape, le jeune moine Etienne qui accompagne l’intriguant Tancrède, personnage phare entouré d’un voile mystérieux. Chez lui aussi coule le sang des conquérants vikings de Normandie, et il entend bien mettre à mal les plans de tout ce petit monde, prendre le beurre, l’argent du beurre et le cul de la sicilienne. De nouveau les auteurs nous concocte un récit épique aventureux faisant coïncider la petite histoire avec la grande Histoire, où tout en racontant la formation du vrai royaume normand de Sicile au travers de combats guerriers brutaux et de cités assiégées, ils nous plongent dans des coulisses imaginaires plus romanesques révélant les conflits intimes de la famille Hauteville, les fondateurs de ce royaume normand sicilien qui imposa sa domination près d’un siècle. Car qui est ce Tancrède qui semble vouloir à tout prix masquer son véritable nom et qui noue en son cœur des plans de vengeance ? Les divers flash-back entrecoupant le récit dévoile un personnage bafoué dans son honneur, trahit par ses proches, oublié et laissé pour compte. Cette histoire sent bon la reprise médiévale du plus célèbre des prisonniers clamant vengeance : Le Comte de Monte Cristo. La vengeance est un plat qui se mange froid, avis aux amateurs. Mais pour le moment de nombreuses questions jalonnent ce premier acte dont on attend déjà impatiemment la suite. Vincent Brugeas planifierait son histoire sur plusieurs cycles si le succès est au rendez-vous, c’est tout le mal que je lui souhaite. En attendant on pourra rester un peu en arrière et admirer les dessins de Toulhoat qui ne cesse de monter en régime à mon sens. Les cadrages sont inspirés et immersifs, les dessins sont fouillés, le trait est gras comme je l’apprécie. Les couleurs rentrent de même davantage dans ma zone de confort que dans Le Roy des Ribauds où là c’était vraiment très sombre et glauque. Et puis j’aime bien la reprise du chara-design du protagoniste d’une série à l’autre, Tancrède a les mêmes yeux de prédateurs que Tristan du Roy des… et du coup ça colle impeccable avec la description du célèbre Bob G. aux « yeux d’un bleu très clair, la voix puissante, un regard vif mais qui inquiète... » (selon Anne Comnène). « Normands ! Vos exploits sont parvenus à nos yeux !!! »
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