L'Homme de l'année - 1927
Fritz Lang cherche l'actrice idéale pour incarner le robot de Metropolis. Une plongée inédite dans la création d'un des plus grands films de l'histoire, à la veille de l'arrivée au pouvoir du parti nazi.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Allemagne Cinéma L'Homme de l'Année Le cinéma muet
Dans l'Allemagne des années 20, les forces politiques qui vont donner lieu à l'avènement du nazisme sont déjà à l'œuvre. Le cinéaste Fritz Lang, d'origine autrichienne, est l'objet d'un grand intérêt de la part de Rudolf Hess, l'un des plus fidèles lieutenants d'Adolf Hitler. Mais le réalisateur ne compte pas se laisser influencer par le parti national socialiste qu'il ne soutient pas. La rencontre, en marge d'une salle de spectacle de Berlin, ne va pas plus loin qu'une poignée de main. Lang découvre pourtant à cette occasion les sympathies de sa femme Théa pour l'esprit de revanche incarné par Adolf Hitler. Et leurs discussions sur le scénario du film Metropolis auquel elle collabore directement animent leurs têtes à tête. Après les succès de ses premiers films, Fritz Lang promet aux studios UFA de concrétiser leur ambition de rivaliser avec les grandes entreprises américaines. Son prochain film sera le plus cher jamais produit en Europe. Il mettra en scène une ville futuriste où les classes sociales vivent séparées avec, dans la ville basse, des ouvriers quasiment réduits en esclavage au pied de machines imposantes. Une fable de la réconciliation possible pour laquelle il cherche encore l'actrice qui incarnera Maria, une jeune femme qui permettra aux deux classes de se rencontrer. Et qui devra porter le costume d'un robot extraordinaire qui marquera les esprits...
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Date de parution | 23 Août 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cette collection concept est vraiment inégale – et souvent décevante. Ici, j’ai trouvé que l’histoire se laissait lire relativement bien, mais qu’elle peinait à bien cerner son sujet. En tout cas, comme d’autres albums de la collection, elle s’écarte quand même pas mal du concept de base. En effet, « l’homme de l’année » est visiblement une femme. Surtout, son rôle, dans l’Histoire, dans le film Metropolis, mais surtout dans cet album, est vraiment mineur et accessoire. L’essentiel est bien ailleurs. Pécau mélange plusieurs thématiques. Le côté purement cinématographique, avec Lang en train de créer l’un de ses chefs d’œuvre, Metropolis, avec ses exigences d’artiste face aux producteurs. Mais aussi la montée du nazisme, et sa volonté de contrôler les masses, et donc les créations de l’UFA (ce qui aboutira à la censure de Metropolis, et au départ de Lang – et d’une bonne partie de l’intelligentsia allemand) vers les États-Unis et Hollywood. Si les deux thématiques peuvent être complémentaires, je trouve qu’elles ne sont ici pas assez développées (la mainmise des nazis sur les médias en particulier), tout ici n’est qu’évoqué par la bande. Et le film de Lang n’est pas non plus très mis en avant, à part son gigantisme et quelques idées ne plaisant pas aux nazis. Mais malgré ça l’album reste plaisant à lire. C’est aussi que le dessin est agréable, plus léché que nombre d’albums de la collection. A emprunter à l’occasion.
Encore un très bon album de cette série concept qui analyse avec acuité cette plongée dans le Metropolis de Fritz Lang en cette année 1927 où se mêlent la magie du cinéma de cette époque du muet qui survient peu après l'expressionnisme allemand, le pouvoir politique et l'analyse sociale de cette même époque. Je crois que pour qui a vu ce chef-d'oeuvre de Fritz Lang, cet album est doublement intéressant ; je ne sais plus quand exactement j'ai vu ce film visionnaire, mais je crois que j'étais jeune adulte, probablement au Cinéma de Minuit de FR3 dans les années 80. J'avais vu aussi des documentaires sur la conception de ce film majeur, mais j'avais oublié certains détails, et cette narration bien ordonnancée qui se focalise plus sur les difficultés de Lang à imposer ses vues de rêve éveillé à la UFA contrôlée par le parti nazi qui commençait à prendre de l'importance dans l'activité artistique, est bien relatée. Quand on pense qu'il a choisi Brigitte Helm alors qu'elle n'avait aucune expérience d'actrice et qu'elle n'était qu'une simple dactylo, en tenant bon contre le parti qui voulait lui imposer Leni Riefenstahl, future égérie symbolique du cinéma de la propagande, Fritz Lang a fait preuve d'une énorme audace, d'autant plus qu'il se heurtait sur le plan politique aux idées de sa propre femme Théa Von Harbou (qu'il retrouvera bien plus tard dans les années 50 pour réaliser son majestueux diptyque hindou, le Tigre du Bengale et le Tombeau Hindou). Au vu de toute cette tension, on comprend pourquoi Lang a fui vers les Etats-Unis. Le destin de Brigitte Helm est assez édifiant : cette jeune femme repérée par Lang, deviendra la femme fatale la plus célèbre du cinéma allemand à défaut d'être une grande actrice, et étrangement elle tournera en France l'Argent sous la direction de Marcel l'Herbier, on la retrouve pas trop mal chez Pabst, mais finalement, après une vingtaine de films assez moyens, elle se retire des écrans en 1935. Je regrette un peu que des scènes de Metropolis ne soient pas plus montrées même si on voit quelques scènes cultes, avec la conception du fameux robot endossé par Brigitte Helm, et ces énormes décors dont certains étaient d'immenses toiles peintes qui influenceront ensuite plusieurs cinéastes, mais les coulisses du projet voulu par Lang sont aussi captivantes à suivre. En fait cet album ressemble un peu à un excellent making of du film, on en suit les étapes et les rouages où Lang se démène pour imposer sa vision allégorique de la société allemande, mais curieusement avec le recul, il ne sera pas pleinement satisfait de ce tournage, aussi après M le Maudit et le Testament du Dr Mabuse, ses 2 derniers films parlants, il quittera l'Allemagne, tournera en France Liliom en 1934 avant de rejoindre Hollywood, attiré par la demande de la MGM. Le dessin égrenne avec précision toutes ces étapes, il accuse peut-être une certaine raideur, mais ça ne me dérange aucunement, je l'avais déjà apprécié sur L'Homme de l'Année - 1886, pour moi c'est une réussite de plus dans cette collection qui en compte déjà beaucoup.
Et dire que je n'ai toujours pas vu le film Metropolis ! Pour ma culture personnelle, il faut absolument que je le fasse. D'autant que cette BD en montre bien des aspects qui attisent la curiosité et montrent des décors, des idées et des symboles qui ont l'air très intéressants. Mais en réalité, cet album raconte surtout les débuts du Nazisme dans les années 20 et comment leurs partisans tentaient d'influencer et de mettre la pression sur Fritz Lang pour empêcher son film à défaut d'avoir pu en modifier le message politique On y suit donc le cinéaste, un homme visiblement aussi passionné qu'intelligent, qui se bat pour faire son film tel qu'il le veut et qui se retrouve dans un imbroglio parfois proche de l'espionnage et du contre-espionnage Intéressante vision de l'Allemagne de 1927 où je n'imaginais pas que le nazisme soit déjà aussi présent et dangereux. Instructif donc, mais pourtant pas réellement captivant. Le dessin est soigné mais aussi un peu guindé, voire raide. La mise en scène n'est pas toujours très efficace, avec parfois quelques difficultés à comprendre d'une traite le déroulé d'une action. Et l'histoire est un peu confuse par moment, comme beaucoup de récits touchant à l'espionnage, obligeant le lecteur à s'accrocher pour bien suivre. Ce qui n'est pas toujours évident car le rythme est assez décousu et peu prenant. Ce fut une lecture en demi-teinte pour moi donc car elle mêle deux très intéressants sujets, l'un cinématographique, l'autre historique et politique, mais dans un récit et une mise en scène que je n'ai pas trouvé enthousiasmants.
C'est une assez bonne idée que de reprendre le tournage du fameux film de Fritz Lang à savoir Metropolis en pleine ascension nazie dans la République allemande de Weimar. Il est étonnant de découvrir que Fritz Lang va choisir une parfaite inconnue pour incarner sa célèbre héroïne robot. Il s'agit d'une jeune secrétaire de 19 ans qui sera propulsée au rang de star. C'est sans compter les nazis qui veulent récupérer l'oeuvre à des fins propagandistes. On verra comment certaines scènes vont être malheureusement reproduites par la suite. Le final est assez glaçant. Je n'ai pas aimé le dessin qui n'est pas suffisamment précis avec un trait assez rigide. Il y a également des découpages au niveau du scénario qui ne sont pas très bien passés. Pour autant, c'est intéressant de découvrir les coulisses de cette oeuvre visionnaire dans cette période trouble de l'Histoire.
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