Les Déchaînés

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Fin XIXème, aux Antilles encore très « coloniales », la vie dans une demeure cossue n’est pas aussi parfaite et droite que le maître français se plait à l’imposer. Quand la lumière recèle une noirceur séculairement humaine.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Caraïbes La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants

En cette fin de XIXème siècle, dans une grande propriété coloniale de Martinique, des enfants courent, rient et s’amusent sous le regard haineux de l’intendant Gomez. Man Artémise lui demande ce qu’il regarde. Il répond qu’il surveille ce qu’il se passe sur les terres du maître. Elle ne voudrait pas qu’il arrive malheur à sa fille, n’est-ce pas ? La tension est palpable entre les deux employés de la maison et l’intendant repart en maugréant qu’il les a à l’œil, ces sales petits merdeux. Pendant ce temps, dans la grande demeure du maître, Thibault fait la dictée à Amélia, quand la plume se casse en faisant une tâche. Les trois ados commencent à plaisanter en créole en se moquant de Gomez. Tout à coup, le père débarque, furieux d’avoir entendu un langage inconvenant. Il rappelle qu’il est le maître, ici ! Et si Thibault et Laure ne prennent garde, il les renverra en France métropolitaine. Il chasse brusquement la fille de Man Artemise, puis la maison résonne d’une grosse colère de tous côtés. La jeune fille s’est réfugiée sur la plage et écrit sur le sable. Gomez qui passe par là lui dit que si le maître voit ça, elle sera punie. Puis elle efface les mots de son pied. Furieuse, Amélia détale en proférant des jurons Elle le raconte plus tard à Thibault dans leur cabane où ils sont enfin tous les deux. Il explique d’ailleurs qu’il n’a plus envie que sa sœur joue avec eux, puis insiste pour aller faire une razzia à la mare. Là-bas, en jouant aux flibustiers, les deux adolescents passent leur dernier instants d’innocence. Amélia en a plus conscience que Thibault.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Août 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Déchaînés © Sarbacane 2017
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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07/03/2018 | Erik
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L'avatar du posteur bamiléké

Je sors de ma lecture perplexe. En effet je trouve que cette thématique de la difficile sortie de l'esclavagisme dans les Antilles françaises méritait un scénario plus costaud. On peut toujours voir dans l'attitude de Thibault, la révolte d'une nouvelle génération contre les pratiques anciennes. Perso j'ai une autre lecture avec des (ex) esclaves apathiques voire conciliants, un fils de onze ans qui brave un père très autoritaire sans conséquence visible ( châtiment, punition), un gamin qui fantasme sur une "vieille" à en devenir voyeur et un récit se terminant par un final qui essaye de dramatiser une romance assez convenue. La dernière planche étant pour moi très énigmatique comme si les auteurs voulaient encore changer de direction. Je ne suis pas très fan du graphisme un peu trop pointu à mon goût. Toutefois il a sa personnalité avec un visuel expressif dans un décor bien travaillé. Une lecture moyenne avec un scénario bien trop mièvre à mon goût pour une telle thématique.

10/12/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Une histoire sympathique. Sans plus, mais suffisamment pour que la lecture ait été agréable, et donc recommandée – via un emprunt éventuellement. J’aime bien le dessin de Pontarolo, pourtant pas ce qu’il a fait de meilleur ou de plus original ici. J’apprécie surtout la colorisation, chaude, enfin chouette, à mon goût. L’histoire se laisse lire, mais il y manque sans doute de quoi la densifier. C’est un peu mou et linéaire (les manigances et jalousie du contremaître ne suffisent pas à jouer ce rôle). Mais si la narration est sans doute trop simple, elle est en tout cas fluide, et l’intrigue, assez classique (le fils du propriétaire de la plantation qui s’amourache de la fille de la bonne, contre vents et marées) joue sans doute sur les bons sentiments, mais sans trop les appuyer. A découvrir à l’occasion (sans en attendre trop de surprise non plus – c’est pourquoi un emprunt me parait une bonne chose.

18/01/2023 (modifier)
Par McClure
Note: 3/5
L'avatar du posteur McClure

On a ici un bouquin inégal, mais que j'ai plutôt apprécié. Graphiquement, ce n'est pas exempt de défaut, comme évoqué sur l'avis précédent. Pour autant, il est élégant, la mise en couleur est douce et rend bien hommage à ces terres d'outre-mer. Le trait fin et naïf permet d'adoucir le propos et d'accompagner le côté enfantin des protagonistes. L'histoire prend corps dans une de ces plantations caraïbes où malgré l'abolition, l'esclavagisme perdure à des milliers de kilomètres de la métropole. Le noir continue de trimer pour avoir juste le droit de vivre, sa femme et sa fille peuvent servir au bon plaisir du Monsieur et tout est fait (absence de scolarisation / punitions / pressions) pour maintenir ce statu quo. Où le Bounty servira à surveiller ses frères contre quelques gratifications. Un garçon, fils de Mr et une jeune fille noire vont découvrir ensemble l'amour, le bonheur, le besoin de faire bouger les lignes, fomenter une révolte locale avant de le payer de leur vie. Si l'histoire est bonne, on est presque déçu par le traitement trop léger et certains manques dans la narration. On en voudrait plus, on voudrait du plus fort. Malgré tout, c'est encourageant et c'est une lecture intelligente. Donc oui.

02/09/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Le récit met en scène un fils rebelle qui s’oppose à son père dans une exploitation de canne à sucre située sur l’île de la Martinique à Saint-Pierre vers la fin du XIXème siècle. Cela fait quelques décennies que l’esclavage a été aboli mais dans les faits, le système semble perdurer malheureusement pour le pire. Cela n’empêchera pas le fils d’avoir une aventure avec la fille d’une servante ayant déjà eu des liens très rapprochés avec le père. Bref, tout cela n’est pas très saint. Le dessin m’est apparu assez moyen dans le fait qu'on distingue à peine les détails. Il reste néanmoins de belles couleurs pour donner un aspect graphique intéressant à cette île. Je n’ai pas trop aimé la fin de ce récit qui se termine en pleine mer de manière assez tragique. Certaines paroles prononcées ou la dernière image laissent à penser à une autre fin plus heureuse mais rien n’est moins sûr.

07/03/2018 (modifier)