A.D. After Death

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)

Des années après avoir découvert un traitement génétique capable d'offrir l'immortalité à une poignée d'élus, un homme commence à remettre en question la nouvelle société qui a émergé de la destruction totale il y a plusieurs cycle de cela.


Auteurs canadiens Image Comics Immortels La Mort

Et s'il existait désormais un remède contre la mort ? Des années après avoir découvert un traitement génétique capable d'offrir l'immortalité à une poignée d'élus, un homme commence à remettre en question la nouvelle société qui a émergé de la destruction totale il y a plusieurs cycle de cela. Une quête existentielle qui l'amènera à questionner notre rapport à la mort mais également à ce qui constitue l'identité propre à chaque individu.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Mars 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série A.D. After Death © Urban Comics 2018
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)
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19/04/2018 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

Un album qui me laisse un peu circonspect. La construction est assez déroutante. D’abord parce qu’elle alterne longs passages constitués de textes, sorte de journal intime du héros, dans lequel il relate des événements, se questionne (tout ceci se passe dans un lointain passé), et passage en BD traditionnelle, se déroulant dans le « présent ». Mais en plus de ces allers-retours et de ces changements de rythme, la construction elle-même du récit est plutôt complexe, et je ne suis d’ailleurs pas du tout sûr d’avoir tout saisi. Ce sont d’ailleurs toutes ces choses mises bout à bout qui m’ont rendu cette lecture ardue et parfois indigeste. Surtout que ça n’est pas le genre d’album qu’on lit en le survolant en dix minutes. Mais les deux heures qu’il m’a fallu pour le lire m’ont paru parfois longues. J’aime bien le dessin de Lemire, avec son style un peu brouillon, mais terriblement efficace eu égard à sa relative modestie apparente. Mais il n’est parfois là que pour illustrer les longs passages de texte, et il ne prend son envol que lors des passages « actuels ». J’ai moins accroché à la colorisation, inégale et pas toujours mon truc, un peu trop baveuse parfois. Je reconnais une ambition certaine à cet album. Mais mon plaisir de lecture n’a pas été suffisant pour que j’aie envie d’y revenir.

24/11/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Vieillissant - Ce tome comprend une histoire complète indépendante de tout autre. Il regroupe les 3 épisodes, initialement parus en 2016/2017, écrits par Scott Snyder, dessinés, encrés et peints par Jeff Lemire. Chaque numéro comportait environ 70, aussi des pages de bandes dessinées traditionnelles, que des pages de texte avec une illustration. En 1986, les parents de Jonah Cooke (6 ans) l'emmènent passer quelques jours de vacances en Floride. Sa mère fait un malaise alors qu'ils se sont arrêtés en voyant un objet brillant dans le ciel. Il s'agissait d'un groupe de ballons de baudruches portant un ticket pour un lot gagnant. Au temps présent (dans un futur indéterminé), un individu adulte progresse dans une jungle de plantes inconnues (peut-être d'origine extraterrestre) en se frayant un chemin à la machette. Il transporte un énorme sac rectangulaire sur le dos. Il répond à une voix hachée et pleine de parasites dans sa radio. Il se fait attaquer par des créatures violettes, peut-être végétales, peut-être animales. En 825 AD (AD = After Death), 3 ou 4 humains sont en train de s'occuper d'un troupeau de vaches paisibles sur un haut plateau de la cordillère des Andes. Jonah Cooke indique à l'un des présents qu'il va bientôt partir pour effectuer son service. À l'insu des autres, il a dérobé un veau qu'il a baptisé Darwyn, et qu'il a mis sur le plateau de son pick-up, sous une bâche. Il l'emmène dans son entrepôt où se trouvent de nombreux objets hétéroclites qu'il a également volés, allant d'un piano à queue à une toile de maître en passant par une armure médiévale, une barque en bois, etc. La narration repasse alors à des pages de texte dans lesquelles le narrateur évoque sa jeunesse, et la première fois qu'il a volé un objet, en l'occurrence un lecteur de cassette audio en 1990. Scott Snyder a acquis une forte notoriété en écrivant la série mensuelle Batman. Jeff Lemire a d'abord acquis sa renommée pour ses œuvres indépendantes, avant d'écrire aussi pour des superhéros mais plutôt pour Marvel, puis pour Valiant. le lecteur est à la fois intrigué par l'association de ces 2 créateurs à la forte personnalité et par l'étrange couverture cryptique. Il feuillète le tome pour se faire une idée. Il remarque qu'il s'agit bien des dessins si particuliers de Jeff Lemire, mais aussi que l'ouvrage contient un nombre de pages de texte significatif, près de deux cinquièmes du total. À partir de là, il sait qu'il s'agit d'un récit à la forme originale. Pour beaucoup, des pages de texte dans une bande dessinée constituent une hérésie rédhibitoire : décider de se lancer dans la lecture d'une bande dessinée, ce n'est pas pour se taper des pages de livres. Donc pour une partie du lectorat, les pages de texte font de cet ouvrage un anathème, issu d'une alliance contre nature, et il est alors hors de question de se lancer dans une telle abomination. de la même manière, pour un lecteur de roman, ces dessins pas très jolis aux contours pas très assurés ne font pas très sérieux, et le résultat est également contre nature. Il ne reste donc plus que les lecteurs aventureux se demandant s'il est vraiment possible de réconcilier ces 2 modes narratifs, et les lecteurs éprouvant une forte attirance pour les créations de l'un ou l'autre des auteurs. Effectivement, l'amalgame entre les pages de texte et les pages de bandes dessinées ne se fait pas. D'ailleurs, c'est comme si Snyder & Lemire avaient fait en sorte d'opposer les 2 modes narratifs. Les pages de texte disposent d'une illustration, mais celle-ci semble le plus souvent inutile car elle ne fait que représenter un élément déjà présent dans le texte. Plus surprenant, les auteurs ont fait en sorte que les pages de bandes dessinées ne comportent que le strict minimum en termes de mots. Elles se lisent donc très rapidement, le lecteur n'ayant besoin que de saisir ce qui est représenté. le contraste est donc très fort entre les textes nécessitant du temps pour les lire, et les bandes dessinées se lisant très vite. Jeff Lemire dessine comme à son habitude, en donnant l'impression que ses cases ont été réalisées très rapidement, avec des traits délimitant grossièrement les contours, sans jolis arrondis, avec des traits approximativement jointifs. Les personnages disposent de visages marqués par des plis peu flatteurs. Les lèvres et les yeux sont dessinés de manière grossière. Les vêtements semblent dessinés à la va-vite. Les éléments de décors sont représentés à l'emporte-pièce, sans beaucoup de détails, sans finition, sans texture. Néanmoins le lecteur constate que les pages de bande dessinée se lisent toutes seules, très rapidement, sans aucun doute sur ce qui est montré ou sur ce qui est en train de se passer, malgré l'absence de toute explication, de toute phrase qui serait redondante par rapport aux images. L'avancée à la machette dans l'étrange jungle montre une progression pénible et dangereuse, mais avec une densité d'informations visuelles assez faible. du coup le lecteur lit tout aussi rapidement les passages se déroulant dans ce futur approximatif, après la Mort (AD), sans trop s'y investir. Après coup, il finit par prendre conscience que tout aussi rapidement qu'ils semblent avoir été exécutés, les dessins comprennent finalement des informations autres que le simple fait de montrer ce qui se passe, et que ces informations revêtent un caractère utile pour le récit. de la même manière, Jeff Lemire donne l'impression de remplir ses cases à grand coup de pinceau pour appliquer des couleurs à l'aquarelle, juste pour habiller les dessins, pour qu'ils semblent moins vides. Mais au fur et à mesure, il apparaît qu'il ne s'agit pas que de peinturlurer les cases, et qu'il y a une complémentarité étonnante entre les traits encrés et les couleurs, malgré l'apparence simpliste, presqu'enfantine, de leur association. le lecteur reste un peu moins convaincu par l'intérêt des illustrations accolées aux pavés de texte, sauf peut-être comme rappel visuel de l'existence des pages de bandes dessinés avant et après celles de texte. Une fois entamé l'ouvrage, la promesse de pages de bande dessinée se lisant rapidement constitue comme une récompense pour le lecteur, et l'aide à conserver sa patience pendant les pages de texte. La prose de Scott Snyder s'inscrit dans un registre utile et factuel. Il ne s'attarde pas trop sur les sentiments de ses personnages, préférant raconter, avec de temps à autre une remarque sur l'état d'esprit de Jonah Cooke. le lecteur comprend assez vite que les pages de texte correspondent à la narration de Cooke avant la suppression de la mort. Il découvre donc son histoire personnelle au travers de faits marquants comme les pertes de connaissance de sa mère, et l'acquisition de compétences en matière de vol. Les auteurs ont décidé de jouer avec la chronologie des faits, que ce soit dans le passé, dans le présent, ou dans le passé proche. Ils n'abusent pas de ce dispositif et le lecteur peut facilement identifier à quelle époque se déroule quelle scène. Par contre cela aboutit à une découverte désordonnée des causes et des conséquences. Au fil des différentes séquences, le lecteur découvre comment un groupe d'individus a réussi à retarder l'effet de la vieillesse, jusqu'à rendre une communauté virtuellement immortelle. Il s'agit plus d'un récit de science-fiction que de réelle anticipation. le scénariste fait des efforts pour essayer de rendre la chose plausible, en évoquant des maladies comme un désordre de la néoténie, ou la fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP), mais les dessins montrent des éléments tellement étrangers qu'ils réduisent à néant la vraisemblance de ce qui est raconté. Snyder sait y faire pour capter l'attention du lecteur, par exemple avec les vols organisés de Jonah Cooke, portant sur des tableaux, du beurre, et allant jusqu'à voler la veste mortuaire d'un chanteur de country, une malade dans un hôpital, ou même une couleur encore jamais vue. Il développe la sensation d'étrangeté en limitant les contacts humains de Jonah Cooke, en lui faisant évoquer des personnes qui n'apparaissent pas sur la page. Il maintient la curiosité du lecteur avec l'évocation de choses diverses et variées comme le veau Darwyn, un paillasson de bienvenue, la recherche d'un groupe appelé Forager, ou encore l'examen des vêtements de qualité de monsieur Errant possédant une grosse fortune. Sa curiosité ainsi titillée, le lecteur se laisse balader de séquence en séquence, en se disant que tout ça finira bien par former un tout cohérent. Il apprécie quelques observations dénotant des idées aussi décalées qu'horribles, comme la possibilité que l'humanité ait atteint le stade de développement correspondant à la vieillesse et qu'elle s'achemine vers sa mort naturelle, ou comme l'idée que la capacité de la mémoire d'un humain est limitée. Il finit par se laisser surprendre quand l'histoire justifie cette forme si bizarre de pages de texte sur les faits passés, d'une manière naturelle et organique. Il éprouve plus de difficultés à faire passer d'autres éléments comme la survie De Claire, quand même peu probable vue sa maladie et la manière dont Jonah Cooke la transporte. Au final, il apprécie d'avoir lu une histoire complète et cohérente à la fois dans son intrigue et dans sa forme. Effectivement, ce tome constitue une expérience de lecture originale, sortant de l'ordinaire. Pour l'apprécier, il faut que le lecteur accorde sa confiance aux auteurs sur le fait qu'il s'agit d'une structure découlant de l'intrigue, et non pas d'un montage artificiel avec lequel les auteurs ont voulu se faire plaisir. Il finit par tomber sous le charme un peu primitif des dessins. Il se rend compte qu'il ne lui faut pas fournir beaucoup d'efforts pour lire les paragraphes de texte, même si l'écriture de Scott Snyder manque un peu de charme. Il apprécie que les auteurs aient raconté un récit de science-fiction en mettant à profit les conventions du genre pour regarder l'évolution de l'humanité sous un autre angle. Il termine sa lecture, content de la qualité narrative des pages de bandes dessinées, vaguement insatisfait de l'intrigue pour laquelle la forme prend un peu trop régulièrement le dessus sur la forme.

24/04/2024 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Je continue mon exploration du travail de Jeff Lemire, même si Scott Snyder s’occupe ici du scenario… et je me retrouve carrément dans l’avis de Mac Arthur ! Le format de l’album est déroutant. Il alterne des passages de BD traditionnels (qui racontent le présent) et des passages typés romans / journal intime (qui racontent le passé). La narration est volontairement nébuleuse, et le lecteur rassemble graduellement les pièces du puzzle, jusqu’à arriver à une compréhension (presque) complète. En tout cas l’histoire m’a passionné. J’ai adoré la réflexion sur la mort (et sur le sens de la vie), j’ai beaucoup aimé le mystère ambiant, et la révélation finale a réussi à me surprendre. Je la trouve bien amenée et parfaitement logique. Jeff Lemire est fidèle à lui-même, on reconnait bien son style classieux et ses couleurs aquarelles. Voila, un album original, et une lecture longue et stimulante en ce qui me concerne.

25/10/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Un récit qui m'a moyennement convaincu. Et oui comme le dit Mac Arthur ce n'est pas une lecture facile. Il faut bien s'accrocher pour tout retenir et aussi ne pas trop se perdre parce que la narration n'est pas trop claire par moment. Ce n'est pas le genre d'album qu'on peut lire en une vingtaine de minutes et où c'est pas grave si on saute un passage (donc si vous lisez cet album, ne sautez pas les parties roman illustré). Personnellement, si j'ai bien aimé le dessin, le scénario a du bon et du mauvais. En gros, j'ai bien aimé le mystère et je voulais lire jusqu'à la fin afin d'avoir les explications qui me feront comprendre complètement le récit... sauf qu'après les avoir lues, je ne suis pas certain de bien comprendre les motivations et les agissements des personnages. Peut-être que je vais mieux comprendre durant une relecture, sauf que je ne pense pas relire l'album un jour. Il y a des bons moments, mais je trouve que le scénario est un peu long et globalement je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Le sort des personnages me laissait indifférent, je voulais juste savoir les réponses à mes interrogations. Un récit spécial qui risque de mieux plaire à d'autres lecteurs.

21/01/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Voici un album on ne peut plus déroutant. Sa forme, déjà, a de quoi surprendre puisque ce bouquin alterne des passages sous forme de romans illustrés et des passages de bande dessinée pure et dure, un peu à la manière de Tamara Drewe mais d’une manière plus systématique ici. Ne vous attendez donc pas à avoir fini votre lecture en moins d’une heure, et ne croyez pas pouvoir zapper les passages romancés ; ceux-ci sont indispensables à la compréhension de l’histoire. D’ailleurs, à titre personnel, ce sont ces passages qui m’ont le plus convaincu lors de ma lecture. Ce texte à la première personne, écrit avec la spontanéité d’un journal intime, nous relate la vie du personnage central avant que celui-ci ne participe à une étrange expérience qui le rendra éternel (ou presque). Dans les parties dessinées, nous retrouvons le même personnage après cette expérience. La narration est volontairement vague et le lecteur devra patiemment emboîter les pièces du puzzle pour saisir la situation. Une seconde lecture est donc bienvenue puisque nous saisissons alors mieux certains agissements qui pouvaient sembler étranges (comme le kidnapping d’une vache) à la lumière du résultat final. Au niveau du dessin, Jeff Lemire use de son style habituel. On aime ou on déteste, je pense, mais personne ne pourra nier que ce dessin d’aspect raide et maladroit est étonnamment efficace pour faire passer les émotions des personnages. La colorisation est à l’image du trait : elle nous sort de nos habitudes. A titre personnel, je trouve le résultat… d’une laideur charmante. Bien loin des stéréotypes du genre comics, le style faussement naïf de Jeff Lemire apporte un vent de fraicheur à la production US (enfin, canadienne, en l’occurrence). Le récit s’articule donc sur deux époques que l’on découvre en alternance, et l’époque ‘moderne’ est extrêmement déroutante. Pour tout vous dire, en début de lecture, j’étais on ne peut plus paumé durant ces passages, en arrivant même à me demander si je comprendrai quelque chose à un moment ou un autre. Car tout ici est mystère, même le rôle d’un paillasson (dont on n’aura l’explication que plus tard dans notre lecture). Au final, je peux dire que le mystère m’a happé… mais j’ai le sentiment de ne pas avoir tout saisi, notamment quant aux motivations profondes du personnage principal. Je ne regrette cependant pas d’avoir lu cet album. Je le relirai certainement au moins encore une fois pour voir si certains comportements s’éclairent grâce à une lecture globale préalable. En tous les cas, cet étrange récit devrait plaire aux amateurs du genre (Alix, Jetjet, Paco, je pense entre autres à vous ;) ). A essayer, et plus si affinité.

19/04/2018 (modifier)