Alt-Life
Une petite histoire de l'avenir. Josiane et René sont de la génération 50/50 : à moitié dans le réel, à moitié dans le virtuel.
Anticipation Cyberespace : Mondes Virtuels École européenne supérieure de l'image Le Lombard
Fuyant un monde à l'agonie, ils se portent volontaires pour la plus définitive des expériences : être les pionniers d'un nouveau monde, 100% virtuel, sans retour possible Un monde que leurs désirs façonnent et duquel ont disparu la douleur ou les besoins naturels. Cet univers où tout est possible (ou presque) va devenir l'aventure qui définira les contours de leur avenir et de celui de tous ceux qui choisiront de les rejoindre. Bien sûr, parce qu'ils sont comme tout le monde, Josiane et René vont beaucoup s'intéresser au sexe.
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Date de parution | 06 Avril 2018 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
Sommes-nous des êtres de chair ? Le bonheur, c’est la contrepartie du malheur ? Un monde sans contrainte peut-il amener ce bonheur ? Qui sommes-nous ? Qu’est-ce qui fait de nous des humains ? Tant de questions posées dans Alt-Life ! Une longue attente pour une juste anticipation Alt-Life, je l’attendais avec impatience. J’avais une vague impression que cette BD serait un de ces trucs qui sort du lot, qui ne reste pas sur le chemin de brique jaune. Et je ne m’étais pas trompé ! Elle représente très bien ce qu’est notre époque et anticipe où nous allons. Une immersion totale Nous suivons l’histoire de 2 pionniers, Josiane et René, qui ont accepté de faire un avec la machine pour intégrer leur esprit dans le nouveau monde virtuel où l’humanité ira les rejoindre après une année de tests et d’évolution de ce projet qui se nomme « la génération ». Plus de retour en arrière possible pour eux, c’est une fusion parfaite entre l’homme et la machine où l’esprit est absorbé dans ce nouvel univers. Dans ce nouveau monde, pas de contrainte, ou si peu. Plus besoins de manger, de boire, d’aller aux toilettes, de prendre de douche. Tout est géré et conditionné par la machine. On peut y créer ce qu’on veut, on peut y faire ce qu’on veut, aucune limite à part notre imagination. Bref, c’est l’immersion totale. L’expérience ne sera pas vécue de la même manière par nos 2 aventuriers du virtuel. Au début, Josiane laisse libre cours à ces pulsions sexuelles inassouvies. René aura plus de difficulté à basculer complètement dans ce type de relation et se questionnera sur la réalité de la chose. Les 2 personnages évoluent dans cet univers différemment pour à la fin se retrouver tous les 2 dans une quête d’humanité. Une fois leur année passée, le reste des gens viendront les rejoindre mais avec un accès moins élevé dans leur possibilité de création mais surtout d’espace qui leur est donné. Ici aussi, dans cet univers, la disparité entre les classes sociales est présente. Les riches ont plus d’espace, les pauvres moins. Pas beaucoup d’évolution sociale! L’humanité en question Il est difficile de bien décrire Alt-Life tant cette BD est complexe et regorge d’éléments philosophiques et de questionnements sur notre humanité. En fait, pour bien la comprendre vous allez devoir la lire ! Alt-Life est tellement collée sur notre époque que ça peut paraître épeurant en lecture. Tant de ressemblance avec nous, ce que nous vivons, ce que nous sommes. Et cette anticipation de devenir de pur esprit de la machine dans un nouveau monde est bien présente dans les diverses formes d’art depuis très longtemps. Quand j’ai terminé ma 1re lecture, j’ai ressenti plusieurs émotions. La peur, la peur de voir cet avenir arriver. Un avenir où on laisse tomber notre monde pour s’enfuir dans un nouveau qui, malgré les précautions, ressemblera de plus en plus à notre ancien monde. La colère, la colère de participer tacitement à cette inexorable évolution de notre société pour le meilleur et le pire. L’excitation, car je suis un être de pulsions et avoir la possibilité de vivre ces pulsions sans contrainte et conséquence est tentante mais tout aussi troublante. L’espoir, car à la fin de cette histoire, Josiane et René recherche cette réalité, la réalité qui pue, qui fait mal, qui nous fait pleurer, qui nous frustre mais aussi qui nous stimule, qui nous rend heureux, qui nous donne du plaisir, qui fait de nous des humains. Car la grande question de cette BD, et elle est très Dickienne cette question, qu’est-ce qui fait de nous des humains ? Une BD qui porte à réflexion Alors, lisez Alt-Life ! Pour la grande qualité du scénario : quand vous aurez terminé de la lire, elle vous restera en tête fort longtemps. Pour la qualité graphique qui colle à l’histoire de façon parfaite avec son petit côté psychédélique dans la couleur et les dessins. Pour la profonde réflexion qu’elle vient mettre en nous. Une grande BD !
J'ai dévoré ces deux tomes, quel pied de se prendre un récit d'anticipation qui fourmille d'idées nouvelles qui explosent avec une palette vive de couleurs extrêmement nombreuses et un dessin tout en courbe, humain, qui parle aux sens. On a à la fois un récit intelligent et des personnages attachants, bourrés de sentiments. Que j'aime leur langage très parlé, un langage de jeune de mon époque, et qui parvient à se glisser malicieusement comme de la littérature. Les prénoms tous plus vieillots les uns que les autres m'ont semblé un autre choix osé, mais judicieux. Je comprends que cela ne sera pas du tout du goût de tous, et je suis admiratif devant le courage des auteurs qui n'ont fait aucune concession et sont allé au bout de leurs choix artistiques et philosophiques. Cette BD est intelligente et a clairement nécessité un énorme travail d'écriture. Vivre virtuellement ? Ce futur ne semble pas tellement improbable. Dans cette œuvre, vous découvrirez d'abord toutes les possibilités que l'on n'avait même pas imaginée à une vide dans l'ordinateur : vivre plusieurs choses à la fois, à la fois avec et sans les autres. Vous verrez les questions que cela soulève, comment l'esprit humain réagit, comment l'humanité peut évoluer. Le tome 2 ne m'a pas déçu, même s'il est vrai qu'il est moins limpide que le 1er, il poursuit indubitablement la réflexion entamée, et sans lui on n'aurait pas toutes les réponses. Quel plaisir aussi toute cette double lecture sur le rapport entre la personne et son créateur. Que de pistes pour celui qui garde à l'esprit cette hypothèse que nous sommes issus d'un "jeu de la vie" (un algorithme avec des contraintes qui ne crée pas la vie, mais lui donne les circonstances). J'oubliais de parler de ce qui sera peut-être le plus marquant pour une partie des lecteurs : une grande se(x)nsualité (surtout le tome 1), une imagination qui fantasme, et qui n'est pas le moindre plaisir de cette lecture, mais pas son sujet principal.
Tome 1 Conseillé par mon libraire, je me suis plongé dans la lecture de ce one-shot de plus de 180 pages. Les auteurs nous entrainent dans un récit qui oscille sans cesse entre science-fiction, érotisme et philosophie. Dans un futur plus ou moins proche (seule une référence à l'année 2030 y fait allusion) Josiane et René (avouons que cela ne sonne pas vraiment "in" comme choix de prénoms) sont volontaires pour être les premiers hommes à basculer dans un monde virtuel, donc sans limite et sans aucune contrainte. Ils vont pouvoir vivre tous leurs désirs et fantasmes. Évidemment, ils vont pouvoir se livrer aux joies du sexe (à deux, à trois...à plusieurs) sans aucun tabou. Si Josiane s'éclatera dans ce domaine, René aura, lui, du mal à concrétiser ses fantasmes. Dans ce monde, point de limite, un déjeuner dans un restaurant de luxe, et vous y voilà transplanté, envie de coucher avec Louis XIV, et voilà Josiane transportée parmi les courtisans du Roi pour réaliser son souhait. Mais au fil de ces désirs assouvis, ces nouveaux "explorateurs" ne vont-ils pas finir par se fatiguer, car jouir sans contrainte n'est-il pas vraiment lassant? Et la question du bonheur dans une telle société virtuelle se pose cruellement. C'est tout l'enjeu qu'aborde Cadène dans cette histoire où René et Josiane découvrent un monde nouveau, avant que l'ensemble de l'humanité n'y entre. Le dessin de Joseph Falzon cadre parfaitement avec le scénario. Les couleurs finalement réalisées numériquement apportent un côté encore plus futuriste à cette aventure. Lors d'une séance de dédicace, Joseph Falzon m'a confié qu'une suite, avec les mêmes personnages, était en préparation, mais cette histoire se suffit à elle-même, pour vous rassurer. Une belle découverte en tout cas, et une agréable lecture. Tome 2 Le premier volume de "Alt-life" fut pour moi une de mes plus belles lectures de l'année 2018, une véritable révélation, et je le relis souvent. Je me suis donc précipité chez mon libraire pour découvrir ce second opus. Mais j'avoue avoir été complétement désorienté par le scénario de ce second volume . En effet, nous retrouvons ici René, qui s'est inventé un monde à la héroïc fantasy pour jouer au Dieu tout puissant, et une Josiane face à la disparition de personnes dans le nouveau monde. J'avoue ne pas avoir adhéré à ce scénario, et ne pas en avoir saisi les tenants et aboutissants. Je ne pense même pas avoir compris l'explication sur la disparition des gens. C'est donc une grande déception, et je crois que les auteurs auraient du en rester à un one shot, le premier album se suffisant amplement à lui-même. Dommage, j'attendais beaucoup de ce nouvel album, d'où une baisse globale de ma note sur cette série.
On a là un album de Science-Fiction plutôt bien fichu, qui joue sur une certaine simplicité. Il n’y a pas de vaisseaux spatiaux délirants, ni une surenchère de gadgets incroyables. Une fois les prémisses acceptés, on est presque dans la vraie vie. Si ce n’est qu’on a basculé vers une vie virtuelle, une sorte de réalité augmentée, une virtualité désirée, fantasmée, et tout aussitôt réalisée. Une sorte de « Matrix » (le film est évoqué au début par l’un des personnages) mâtiné de téléréalité (genre le « Le Loft » en démultiplié au niveau des possibilités), avec un peu de « Total Recall » et de « The Truman show » - sauf que là les cobayes sont consentants. Dans un avenir indéfini, les habitants passent une partie de leur temps dans un monde virtuel. Le programme devient de plus en plus perfectionné, mais, avant qu’elle ne soit commercialisée, deux personnages, Josiane et René, testent une nouvelle version plus innovante, dans laquelle tout est possible, chacun pouvant faire venir, advenir n’importe quoi, se retrouver dans n’importe quelle situation, avec n’importe qui – c’est donc la porte ouverte à la réalisation de tous les fantasmes, sans les risques ni les engagements que la réalité imposerait. Si René est un peu bloqué et se pose des questions, Josiane s’épanouit dans une vie hyper sexuée et orgiaque. Et puis, le test fini, les premiers clients (fortunés) débarquent dans ce monde virtuel au côté de René et Josiane, qui servent de guide, dans ce monde que chacun peut construire et vivre à sa guise. Car il s’agit pour ceux qui l’ont voulu et qui l’ont pu, de passer désormais entièrement du côté de cette vie virtuelle, qui deviendra leur « réalité ». Mais une fois que tout le monde a basculé dans cet univers sans contrainte, le « vieux monde » n’est-il pas l’ultime fantasme ? J’ai vraiment bien aimé ma lecture, fluide et rapide – malgré la pagination importante. Si le dessin m’est apparu un peu statique et brouillon (un petit air de Ruppert et Mulot), pas exempt de défauts, je m’y suis fait et au final il passe bien (même si c’est un peu dans ce domaine que j’aurais le plus de réserves). C’est en tout cas une lecture que je vous recommande, d’autant plus que, par petites touches et sans avoir l’air d’insister, elle fait naitre quelques questions philosophiques sur la notion du bonheur ou des buts que l’on peut assigner à sa vie.
Cet album est de la pure science-fiction, celle qui explore un concept et le pousse dans ses retranchements. Le concept ici, c'est celui d'une société futuriste qui aurait acquis la technologie permettant de plonger les humains dans un monde purement virtuel, où ils ressentent les sensations et tout comme dans la vraie vie sans en subir les inconvénients, et où ils peuvent façonner l'univers qui les entoure au gré de leurs envies et de leurs désirs. Deux personnes, un homme et une femme, sont plongées pour de bon dans cet univers virtuel dans le but d'y rester à vie, et de préparer le terrain pour le reste de l'humanité qui va les y rejoindre ensuite, quittant pour de bon la vie matérielle. Toute la question est donc de savoir comment ces humains vont réagir dans ce monde virtuel. Est-ce qu'ils sauront le gérer et surtout se gérer eux-mêmes ? Est-ce que ce ne sera pas un problème sur le plan psychologique ? Est-ce que les humains sont véritablement prêts à vivre dans un monde sans souffrance et où tous leurs fantasmes sont réalisables en un clin d’œil ? En cela, les deux protagonistes réagissent bien différemment. Josiane, elle, vit ça très bien et accumule notamment la réalisation de tous ses fantasmes sexuels les plus débridés. A l'inverse, René est bien moins à l'aise et n'arrive pas à se satisfaire du côté irréel de tout cela et perd son désir. C'est un sujet intéressant et mené avec une bonne intelligence et un bon réalisme sur les réactions des personnages. C'est crédible et on imagine finalement réagir de la même manière face à une situation aussi pleine de possibilités. Je n'ai cependant pas tellement réussi à m'attacher aux personnages et comme on les suit de manière très intime, tant dans leurs actes que dans leurs pensées, ça m'empêche de savourer pour de bon ce récit. En outre, le graphisme est assez particulier. Dans une ligne claire parfois très épurée, son trait est parfois un peu étrange. Les visages paraissent souvent tordus et les anatomies peu naturelles. Sans parler des impressions de manque de profondeur que crée la colorisation en aplats. Ce n'est pas forcément très joli en réalité, mais comme la narration graphique est assez impeccable, ça n'est pas dérangeant et on est vite plongé dans la lecture. Bref une lecture intéressante, originale et bien menée qui pousse à la réflexion sur les possibilités d'une vie dans un univers totalement virtuel, mais qui manque d'un graphisme plus attrayant et de personnages plus attachants pour me convaincre complètement.
Un album assez étrange sur les mondes virtuelles façon Matrix. Cependant, on n'aura pas l'impression d'être dans de la pure science-fiction ou dans du cyberpunk. C'est plutôt la part psychologique des deux personnages principaux qui va prendre le dessus à savoir un jeune homme René et une jeune fille Josiane. C'est en effet une bd portant sur la thématique des plaisirs du couple et la satisfaction des désirs sexuels. Cette ballade sur le rapport à la réalité m'a paru à un moment donné un brin ennuyeuse. Par ailleurs, le graphisme est dans la ligne claire ce qui n'est pas trop mon dada. Mais bon, ces traits assez grossiers passent encore grâce à une étonnante diversité du décors. Au final, une oeuvre assez singulière qui peut faire office de récit d'anticipation.
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