Bluebells wood
Une fable fantastique qui nous entraine dans un monde peuplé de créatures mythiques, les sirènes.
Glénat One-shots, le best-of Sirènes
Depuis la disparition de sa femme William un artiste vit en reclus dans une maison au bord de la plage. Profondément affecté par la disparition de sa femme il tente de se reconstruire à l'aide de la peinture. Un jour il fait la rencontre d'une créature mythique pour qui il éprouve des sentiments ambigus.
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Date de parution | 25 Avril 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ne connaissais pas encore Guillaume Sorel mais je dois dire que j'ai été littéralement envoûté par cette œuvre. Envoûté tout d'abord par ce trait magnifique, ces animaux superbement croqués (chevreuils, cerfs, écureuils, etc), ces paysages de forêts et de bords d'océans qui constituent de véritables aquarelles à eux seuls et bien sûr par ces sirènes à la fois belles et démoniaques, féminines et monstrueuses... Envoûté ensuite par l'ambiance Lovecraftienne de cette histoire qui, si elle reste relativement classique et assez lente, recèle une poésie et une féérie générant une certaine émotion pour le lecteur que je suis. La fin qui peut effectivement s'avérer déroutante de prime abord reste très ouverte est constitue également un bel hommage à l'univers d'H.P. Lovecraft. Côté références, on pensera également à la petite sirène d'Andersen, notamment lorsque cette dernière observe la cabane de notre héros, assise sur son rocher. Le très beau cahier graphique en fin d'ouvrage confirme cet hommage, la sirène arborant parfois une chevelure flamboyante comme celle de l’œuvre originale. Une BD gagnant à être plus connue (merci bdthèque :)) et à posséder sans nul doute. Originalité - Histoire : 9/10 Dessin - Mise en couleurs : 10/10 NOTE GLOBALE : 19/20
Après lecture de toute la BD, je suis assez peu enthousiaste, en tout cas moins que dans son Hotel Particulier. L'auteur à un coup de pinceau magnifique, aucun doute là-dessus ! C'est beau, magnifique dans les décors et paysages, les cadrages travaillés et fouillés, tout concours à faire de la BD une œuvre visuellement sublime. Maintenant, je dois dire que la beauté ne fait pas tout ! Et je trouve que niveau narration on est assez proche de Hotel Particulier, il est vrai. C'est divulgâcher que de dire en quoi, mais je me suis retrouvé avant la fin à voir venir quelques twists. D'autre part les emprunts au conte de la petite sirène sont intéressants mais j'ai eu du mal à trouver le lien avec le deuil présenté dans la première partie, deuil qui est lié à l'art mais sans que je ne parvienne à comprendre ce qu'implique ces liens (et les discussions qui vont avec). De même il y a une certaine représentation de nature cruelle et parfois terrible, mais avec une beauté magnifique qui semble assez peu relié au reste, ou alors j'ai simplement pas compris le message. Ce qu'il me reste, c'est une jolie histoire pas franchement inoubliable et une impression visuelle forte. Pas assez pourtant pour que je le relise !
Il faudrait peut-être te laisser faire par l'inattendu. - Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. La première édition date de 2018. le récit a été entièrement réalisé par Guillaume Sorel, scénario, couleur directe. Il comprend une introduction de 2 pages rédigée par Pierre Dubois, citant Paul Claudel, et le poème Annabel Lee d'Edgar Allan Poe. Il se termine par une postface d'une page rédigée par Sorel, évoquant sa pause d'un an en bande dessinée pour se consacrer à l'illustration et à la peinture, ainsi qu'à une longue promenade effectuée sur l'île de Guernesey, à la recherche d'un endroit dénommé Bluebells Wood, et la découverte, à la place, d'un lieu plus sauvage et d'une crique où est bâtie une unique maison. S'en suivent 19 pages de recherches graphiques pour la BD, et de peintures sur le thème des sirènes. À l'automne, sur la lande proche de la mer, un chevreuil est en train de brouter, et il relève soudain la tête. Un chien, la bave aux lèvres, se lance vers lui, menaçant et agressif. Il s'enfuit jusqu'au bois proche et disparaît dans la brume de la forêt aux hyacinthes (Bluebells Wood). Il chute de plusieurs mètres de haut, tombant dans une clairière verdoyante, parsemée de hyacinthes. William John, peintre, a entendu le bruit de la chute, depuis son atelier. Il sort de sa maison sur la plage et pénètre dans le bois. Il y trouve le cadavre du chevreuil. Il ne comprend pas comment il a pu tomber du ciel, à travers les arbres qui sont plus haut que les tours du château d'Édimbourg. Il traîne le chevreuil jusqu'à la petite plage de sable blanc, et il va chercher un couteau pour le dépecer sur une grande roche plate baignant dans l'océan. Il récupère les morceaux, et balance les abats dans l'eau pour que les crabes et les mouettes se régalent. Les mouettes arrivent mais s'éloignent aussitôt sans toucher aux restes. William rentre chez lui avec sa brouette chargée de viande, ne comprenant pas pourquoi les mouettes n'ont pas voulu de la viande. le soir, il sert le chevreuil en daube à son ami Victor qui est venu lui rendre visite. Il évoque le souvenir d'Héléna, la vie de reclus de William, et son avancée dans ses peintures. Sur la plage, du bruit se fait entendre à côtés des os du chevreuil. le lendemain, les écureuils et le renard de la forêt sont effrayés par quelque chose. William est en train de préparer sa peinture noire. On frappe à la porte ; c'est Rosalie, la femme qui lui sert de modèle. Elle se déshabille et s'installe sur le canapé pour prendre la pose, William ne lui adressant quasiment pas la parole. Distrait par le bruit d'un écureuil glissant affolé sur le toit, il congédie son modèle. Il se rend sur la plage, et met sa barque à l'eau, avec son matériel de peinture. Il a pêché quelques poissons. Une longue ombre passe sous sa barque dans l'eau claire. Il est attaqué par 2 longues sirènes qui s'en prennent à lui et tentent de faire chavirer son esquif. Le lecteur se réjouit par avance de pouvoir découvrir de nouvelles planches de Guillaume Sorel, qui l'emmèneront dans un endroit chargé de légendes. Il est aux anges dès la séquence d'ouverture composées de 4 planches et une demie, dépourvues de texte, lui offrant de suivre le parcours d'un chevreuil. Il découvre un paysage magnifique, une lande ondulée, avec une herbe déjà brunie par l'approche de l'automne, des feuilles virevoltant au vent, un arbre à la forme torturée suite à l'action de l'anémomorphose, des roches affleurantes, partiellement recouvertes de mousse, et tout ça rien que dans la première case. La quatrième page de bande dessinée lui permet de fouler le sol de la forêt de Bluebells, avec une herbe vive et verte parsemée des tâches bleues des hyacinthes, des troncs vigoureux, un feuillage aux couleurs irisées très haut dans le ciel. Par la suite, le lecteur éprouve l'impression d'entendre le sable de la petite plage, crisser sous ses pas. Il hume l'humidité de l'air marin, en regardant les rochers battus par les flots. Lorsque William est en mer, il se retourne pour admire la côte, à la fois la plage, mais aussi les petites falaises dont la forêt arrive jusqu'en bordure. Il apprécie d'avoir une vue globale de l'anse, depuis la mer quelques pages plus loin (page 54). de la même manière, Guillaume Sorel montre la plage sous plusieurs angles au fil des séquences, à des moments différents de la journée, avec un éclairage variable. L'ambiance n'y est pas du tout la même en plein soleil, qu'à la nuit tombante. À chaque fois que William retourne dans la clairière aux hyacinthes, le lecteur ressent une forme de sérénité qui se dégage de ce paysage paisible et accueillant, de cette herbe souple et épaisse, de la protection offerte par les hautes frondaisons. La représentation de la maison sur la plage offre tout autant d'intérêt, à la fois sa forme extérieure, sa terrasse s'appuyant sur un mur de pierre, à la fois l'aménagement intérieur, qu'il s'agisse de la salle de bains avec sa baignoire métallique, de la pièce de travail de William avec sa bibliothèque, son chevalet, ses toiles, ses pots à pinceau, ses chiffons, tout le matériel d'un peintre. S'il en éprouve le goût, le lecteur peut laisser son regard s'attarder sur les accessoires de chacune des pièces, l'artiste y ayant inséré de nombreux détails, des cadres souvenirs de William, à un verre d'eau posé négligemment au pied du canapé pour que Rosalie puisse se désaltérer à sa guise, sans avoir à se déplacer. Il y a bien sûr un autre environnement qui occupe une place majeure dans le récit : l'océan. Au fil des séquences, le lecteur peut voir l'eau calme, agitée par de petites vaguelettes avec la nuée de mouettes et de goélands, la magnifique eau bleue plus profonde quand William s'éloigne un peu en barque, une belle eau transparente quand l'ombre d'une sirène passe sous la barque, l'eau ruisselante le long de la barque ou des rochers, les étranges clapotis ponctuels quand la renarde nage, la masse sombre, insondable et agitée quand les vents se lèvent. La lecture de cette bande dessinée ne procure pas qu'un plaisir esthétique devant la beauté plastique des images. Guillaume Sorel est aussi un vrai conteur, capable de créer des images mémorables, et des séquences impressionnantes. Après avoir refermé cette BD, le lecteur conserve des visions saisissantes à l'esprit, outre la beauté des sites. Il s'agit parfois d'un détail : les poils du pinceau de William trempés dans la peinture, un écureuil dérapant sur une ardoise du toit, les poissons fraîchement péchés s'agitant dans un seau d'eau, le homard encore vivant désorienté sur la table de la cuisine. Il peut aussi s'agit d'un spectacle plus impressionnant comme une nuée de mouettes et de goélands, l'assaut des sirènes sur la barque, le brouillard se levant sur la mer. Il peut encore s'agir d'une séquence muette racontant un moment où l'émotion s'intensifie, car il y a 17 pages muettes sur 70, et encore à peu près autant ne comprenant qu'un seul phylactère ou une seule cellule de texte. Guillaume Sorel a l'art et la manière d'installer une ambiance ou une sensation au sein d'une scène, avec ou sans mots. Comme le lecteur peut s'y attendre, ce récit comporte une histoire d'amour un peu compliquée. Alors qu'il vit dans une demeure isolée, William John bénéficie de l'intérêt d'une femme et il y a plusieurs séquences de nu. L'artiste met en valeur le corps féminin, sans recourir à des poses lascives ou obscènes, avec des femmes dont la morphologie n'est pas celle d'un mannequin longiligne. Il sait souligner la sensualité de l'une ou de l'autre, en cohérence avec sa personnalité, celle de Rosalie étant très différente de celle des sirènes. Lors des étreintes amoureuses, il reste du côté d'un érotisme doux, faisant ressortir la complicité des amants par des caresses sensuelles. le récit comprend également une dimension angoissante liée aux 2 sœurs de la sirène qui ne partagent pas son intérêt romantique pour un être humain. Sorel s'appuie peu sur des agressions physiques pour faire monter la tension et installer un malaise. Dans son introduction, Pierre Dubois attire l'attention du lecteur sur la savante habileté avec laquelle l'auteur fait sourdre le malaise et l'installe durablement. Au grand étonnement du lecteur, le premier sens sollicité est celui de l'ouïe. de manière chronique, il se produit des bruits étranges et inattendus. le lecteur peut voir sur le visage de William John que ces bruits, ces craquements ne sont pas normaux. Les animaux y réagissent aussi en adoptant une posture inquiète. Outre le comportement des humains, et les remarques que se fait William (soit en parlant à haute voix comme une personne seule, soit dans de brèves phrases de son flux de pensées), il y aussi le comportement des animaux qui devient parfois contre nature, comme s'il se produisait des événements qui relèvent du surnaturel. La citation en quatrième de couverture indique qu'il s'agit d'un récit avec une dose d'horreur. Il s'agit plus en fait pour l'auteur de faire naître l'effroi, par une accumulation progressive de petits phénomènes inhabituels. Il y a bien sûr l'existence de créatures comme des sirènes, mais le lecteur constate aussi que le comportement de William John ne s'explique pas entièrement de manière rationnelle. Ses soupçons se confirment de manière confuse avec la visite d'Héléna, sans qu'il ne sache exactement à quoi s'en tenir. En cela la référence à Edgar Allan Poe dans l'introduction de Pierre Dubois met la puce à l'oreille du lecteur, et s'avère très pertinente. S'il y est sensible, il retrouve effectivement cette façon de susciter l'inquiétude propre à Poe ou aux autres auteurs que cite Dubois, comme William Hope Hodgson. William John est dans une phase de transition où il doit faire le deuil de sa relation avec Héléna et accepter l'irruption de l'inattendu dans sa vie. Il est en proie à une inquiétude lancinante face à la vie, à l'inattendu que lui réserve l'avenir. En découvrant une nouvelle bande dessinée de Guillaume Sorel, le lecteur est conquis d'avance par la promesse de planches magnifiques, d'images impressionnantes, transcrivant la beauté et la séduction de la nature, ainsi que les tourments de l'âme humaine, son intranquillité. Ce récit comble ses horizons d'attente, avec l'irruption du surnaturel, une progression déstabilisant aussi bien le personnage principal que le lecteur, la mise en scène d'un merveilleux aussi bien fascinant qu'inquiétant. À la fin le lecteur se rend compte que William John est autant le jouet des circonstances (l'apparition d'une sirène) que de ses traits de caractère qui sont comme une puissance qui modèle sa vie, sans échappatoire possible. En prime, il s'avère que l'intrigue se révèle plus riche que prévue, ne se limitant pas à cette passion entre un homme et une sirène.
Je suis ennuyé avec ce one-shot, il me ravit mais la fin me laisse toujours un petit goût amer. Les dessins et couleurs de Sorel sont magnifiques de bout en bout, l’auteur prend son temps dans sa narration et il sait poser des ambiances. Du chouette boulot, j’adore les scènes avec les écureuils ou les renards, et le cahier graphique est un beau plus. Tout ça me plaît bien. L’histoire aussi jusqu’à ce final qui me frustre un peu. En gros, j’ai beaucoup aimé toute la « romance », puis arrive un gros côté fantastique Lovecraft avec redistribution de cartes qui me perturbe, l’impression de n’avoir pas eu toutes les clés de compréhension ou c’est un peu facile. Des fois ça passe mais ça coince un peu ici, ce qui modère mon enthousiasme. Ça loupe le 4* à cause de ça, sinon c’est plus que recommandable. 3,5
Cette fable fantastique n'a pas su me séduire ou me toucher. Alors certes, l'exploration de ces créatures mythiques et maléfiques que sont les sirènes est intéressante, il y a toute une atmosphère rattachée à ces créatures, toute une imagerie fascinante, mais ça n'a pas suffi, je n'ai pas été sensible à ce récit qui s'attarde bien trop longtemps sur une romance entre une sirène et un humain. Bien que poétique, le récit traine en longueur, et son ton morne et très sombre surtout vers la fin, n'a pas retenu mon attention. Je ne suis donc pas emballé par cette histoire, hormis le dessin de Sorel, toujours aussi merveilleux ; je trouve que le style aquarelle est pleinement justifié pour ce type de récit, Sorel propose des pages magnifiques, mais selon moi, ça ne suffit pas pour m'inciter à apprécier cet album.
Envouté le rythme de l'histoire, le sublime des planches, l'ambiance. Que dire de plus ? Pour avoir lu pas mal de bd de Guillaume Sorrel, j'ai le sentiment qu'avec Bluebells wood le point d'équilibre entre tous ses talents est trouvé. Le dessin, la colorisation, l'atmosphère, l'histoire et son découpage, l'onirisme, aucun de ces éléments ne prend le pas sur un autre, ils se complètent dans un dosage parfait. Vivement recommandé.
Je ne fais pas trop dans le genre fantastique dans mes lectures BD. C’est donc avec un peu d’a priori que j’ai commencé la lecture de Bluebells wood. Mais que c’est bon visuellement. Les planches sont ahurissantes de beauté. Le trait de Guillaume Sorel est admirable et le fantastique s’invite avec habileté. L’élégance des dessins conduit naturellement le lecteur que je suis, à ressentir une bonne dose d’émotions poétiques en feuilletant cet album. Guillaume Sorel nous entraine dans son monde, celui des sirènes enchanteresses, et malgré le nombre restreint de personnages, vous ne pouvez pas faire une pause dans la lecture de ce récit poétique. Pour parfaire cet album, vous avez droit à un cahier de bonus magnifiques. Les aquarelles se bousculent, toutes aussi splendides les unes que les autres. Un grand moment visuel envoûtant. Fascinant.
Encore une belle histoire fantastique racontée par Guillaume Sorel, qui se développe sans esbroufe, en faisant la part belle à l’onirisme, et à une certaine noirceur qui pourrait rappeler Lovecraft. Le dessin à l’aquarelle est vraiment très bon, une nouvelle fois. Même si les couleurs sont elles aussi très belles et réussies, je crois avoir préféré son travail presque en Noir et Blanc sur « Hôtel particulier ». L’omniprésence du roux (les renards, les écureuils – qui sont presque là pour donner un air « gentil », réaliste au récit, jusqu’au basculement dans le sang et la mort – mais aussi la chevelure du héros) rappelle le feu qui couve sous les frondaisons de la forêt, mais aussi dans le crâne du héros, un peintre ayant (plus ou moins mal) vécu une récente rupture – au passage, personnage qui ressemble par son histoire à l’un de ceux qui peuplaient l’ Hotel Particulier du même auteur ! Peu à peu le fantastique s’instille, dans cette crique isolée où s’est réfugié le héros, qui ne reçoit qu’épisodiquement la visite de la jeune femme qui lui sert de modèle, et d’un commanditaire de ses toiles. Et ce fantastique prend la forme de sirènes, en particulier l’une d’elle, incarnation du coup de foudre, de l’amour, alors même qu’elle et ses congénères (loin de l’imagerie disneyenne) sont des plus agressives. Les histoires d’amours finissent mal en général, et le récit devient de plus en plus noir, jusqu’au dénouement, où la mort prend la direction des opérations. Un beau récit (dans tous les sens du terme), qui manque peut-être de densité (avec peu de texte, il est très vite lu), mais pas de force ou de poésie. Un fantastique noir agréable, qui se développe avec une économie de moyens, mais qui au final donne un résultat plus que recommandable.
Je n'ai pas peur de le dire mais Guillaume Sorel est réellement un auteur extraordinaire qui produit ici un chef d'oeuvre. Il a ce quelque chose en plus par rapport à bien d'autres qui nous servent de la daube à longueur de parution. Non seulement, il maîtrise son art graphique et pictural avec ses planches magnifiques mais scénaristiquement, cela en devient presque fascinant. Il introduit une dimension supplémentaire en apportant une âme à ce qu'il réalise. Que dire également de cette ambiance presque lovecraftienne ? Quand on referme l'ouvrage, on est encore sous le choc de la révélation concernant William, ce peintre vivant en ermite. C'est sans doute la meilleure histoire de sirènes de ces derniers temps avec une inspiration à la Andersen. J'ai beaucoup aimé la dualité entre la forêt et la mer avec une petite crique assez extraordinaire où il fait bon vivre. On est entraîné part la magie des lieux où se mêlent rêve et réalité. Bref, on ne peut que tomber amoureux de cette sirène. Attention cependant à ne pas succomber à son chant de l'amour. Lecteur conquis, je suis.
A chaque lecture d'un Guillaume Sorel, je suis pris d'une émotion indescriptible pour le pur bonheur visuel que ses œuvres m’apportent. Ils sont si peu les dessinateurs à prendre la peine de fournir du lourd graphiquement, et surtout, d'en être aussi capable ... Scénario thriller et fantastique sur fond d'histoire d'amour et de décalage temporel, bien mené, mais moins convainquant que l’inouï graphisme de cette BD. Ce qui m'a fait hésiter à mettre 4 *. Mais devant une telle splendeur graphique, je ne peux humainement retirer ce 5 *. Et à peine lue, je crois que je vais courir la relire ...
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