Conan le Cimmérien
Adaptation européenne du plus grand cycle d'Heroic Fantasy de Robert E. Howard. Cahier bonus rédigé par Patrice Louinet en fin d'album.
Auteurs italiens Conan le Barbare Ecole Emile Cohl École européenne supérieure de l'image Ecole Pivaut, Nantes Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Glénat Gobelins, l'École de l'Image Hubert Jean-David Morvan La BD au féminin Les prix lecteurs BDTheque 2018
De la même manière que pour Mickey Mouse dont Glénat a publié cinq magnifiques bandes dessinées réalisées par des auteurs européens (Loisel, Cosey, Lewis Trondheim & Nicolas Keramidas et plus récemment, Denis-Pierre Filippi et Silvio Camboni), l’éditeur s’apprête à publier cette fois douze albums consacrés à Conan, chacun réalisés par des auteurs différents, et chacun adaptant une histoire différente tirée des récits de Robert E. Howard.
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Date de parution | 02 Mai 2018 |
Statut histoire | Une histoire par tome 14 tomes parus |
02/05/2018
| Le Grand A
Modifier
Les avis
« Ses textes ont forgé les codes de la fantasy. Ses personnages (Conan, Kull, Solomon Kane, Red Sonja, Bran Mak Morn, El Borak, Agnès le noire...) ont marqué des générations de lecteurs. Depuis une quinzaine d’années, Robert E. Howard connaît une véritable résurrection littéraire. Débarrassée des interférences de ceux qui se l’ont appropriée après sa mort, son œuvre fondatrice est désormais accessible dans toute sa force grâce à des éditions respectueuses de son travail. » Patrice Louinet, éminent spécialiste de Robert E. Howard. En 2007 la maison d’édition Bragelonne a entrepris la compilation sous la forme de 3 intégrales des nouvelles de l’écrivain texan sur le barbare le plus connu au monde. Patrice Louinet et d’autres ont effectué un véritable travail d’archéologie littéraire, retraduisant parfois à partir des tapuscrits originaux lorsque ces derniers étaient disponibles. Ayant pour ma part ingurgité les précédentes versions en Livre de Poche lorsque j’étais plus jeune, le héros cimmérien ne m’avait pas laissé une très forte impression, ni même la plume de son créateur, bien que reconnaissant l’immense héritage laissé par ce personnage phare d’un genre que l’on nommera plus tard Heroic Fantasy. Avec ces livres j’ai pu revoir mon jugement et découvrir par la même occasion la plume d’un écrivain à part entière, éloigné de l’image de tâcheron et de fou que les médisants lui ont forgé au fil des décennies. Un bref rappel sur le sujet en question : Conan est né aux États-Unis en 1932, dans le magasine Weird Tales, sous la plume de Robert E. Howard, suicidé en 1936. Il faudra attendre 1968 et sa réédition en ouvrages de poches, aux couvertures signées Frank Frazetta, pour que le succès soit au rendez-vous. Adopté par le comics deux ans plus tard, puis par le cinéma, la télévision, les jeux de plateau…, « Conan » est devenu un mythe qui a rapidement franchit les frontières américaines. Né dans la légendaire Cimmérie, l’imposant guerrier parcourt des contrées sauvages - rencontre d’autres peuples, affronte des créatures maléfiques, lutte contre les tyrans, croise la route de jolies femmes – « pour fouler de ses sandales les trônes constellés de joyaux de la Terre »… ^^ Le projet ambitieux affiché par Glénat est ni plus ni moins que d’adapter sous papier glacé ces fameuses nouvelles originales respectueuses des écrits de leur concepteur. Adapter Conan, le vrai, pas celui qu’on a appelé Conan le Barbare, c’est un rêve de geek qui se réalise aujourd’hui, c’est noël avant l’heure ! Douze nouvelles sont annoncées au calendrier de l’éditeur. Douze dessinateurs accompagnés par un scénariste, ou en solo. Pour déclencher les hostilités l’éditeur cogne fort avec la parution de deux albums la même date, dont le premier est certainement une des histoires les plus connues et appréciées des fans : La Reine de la côte noire (scénario : Jean-David Morvan dessin : Pierre Alary couleur : Sergio Seydas) Autant se l’avouer, dans le tas il y aura des albums que l’on appréciera plus ou moins selon les graphismes ou la teneur de l’histoire. Ici j’avais clairement plus d’appréhension sur le dessin cartoonesque d’Alary que sur le scénario de Morvan qui ne pouvait que difficilement se rater vu le potentiel de la nouvelle. Alors nos deux auteurs sont-ils parvenus à ménager le problème cimmérien de la chèvre, du chou et le loup ? Plusieurs bons points pour Alary : le chara-design de Conan passe, enfin nous nous éloignons de l’image « slip à fourrure » qui lui collait à la teub, le personnage apparaît dans toute sa splendeur. Une gueule quelconque mais un attirail témoignant de sa vie et ses aventures passées : casque du Nordheim, cape d’Ophir, épée d’Aquilonie, etc. En revanche pour Bêlit, ça passe moyen. Comme dans les meilleurs histoires de Conan, ce dernier n'est pas au centre des attentions mais n'est souvent que simple spectateur. Bêlit est ici l'égal du barbare, elle partage l'affiche à ses côtés. Il ne fallait donc pas se louper, à travers elle Howard a écrit le seul personnage féminin un tant soit peu badass de la série. L’écrivain imaginera d’autres héroïnes sexy, strong independant woman, par la suite mais avec Bêlit on peut dire qu’il nageait à contre-courant et qu’il fût un des seuls à mettre en avant une femme guerrière à l’époque. Pour le coup, je trouve qu’elle manque de prestance ici, elle ne parvient à soulever mon enthousiasme. Je me l’imaginais davantage sexy, la peau d’albâtre et touti quanti. Je préfère les versions de Xavier Colette ou Adrian Smith en comparaison. Elle a ici un côté reine de Saba qui pour le coup s’éloigne de l’esprit « 100 % Howard » que cherche pourtant à renvoyer l’éditeur. D'un autre côté, il s'agit aussi d'une adaptation, donc accepter le fait que chaque auteur vienne avec ses idées, son style. Pour le reste Alary compense avec un découpage dynamique et une mise en scène jalonnée d'idées ingénieuses. Certains arrières plans sont riches en détails et font leur effet. Sergio Seydas assure à son tour avec une coloration très chatoyante. Sinon, brillante idée que de commencer le cycle par cette nouvelle qui plante tout de suite le décor et qui permet au lecteur profane de saisir le caractère de Conan : l’histoire s’ouvre sur un meurtre commis par celui-ci qui est pourchassé par des gardes. Il parvient à s’enfuir en forçant le capitaine d’un navire commerçant à le prendre à son bord contre son gré. Les péripéties s’enchaînent entre course-poursuite, massacres, actes de pirateries, sexe, romance, chasse au trésor, terreur dans les bois, l’empreinte horrifique lovecraftienne y est même perceptible. « La nuit dernière, dans une taverne, un capitaine de la garde royale a fait violence à la compagne d'un jeune soldat, et naturellement ce dernier a embroché le capitaine. Mais il semble qu'il existe une satanée loi interdisant de tuer des gardes, aussi le garçon et la fille ont-ils pris la fuite. Le bruit s'étant répandu que l'on m'avait vu en leur compagnie, on m'a donc traîné aujourd'hui devant un tribunal. Un juge m'a demandé où avait fui le garçon. J'ai répondu que, comme c'était un ami, il m'était impossible de le trahir. Le juge s'est mis en colère et m'a tenu un grand discours où il était question de mon devoir envers l'État, la société, et d'autres choses auxquelles je n'ai rien compris, et m'a prié de lui dire où mon ami s'était réfugié. À ce moment, je commençais moi aussi à être furieux, car j'avais clairement expliqué ma position. Mais j'ai ravalé ma colère et j'ai gardé mon calme. Le juge a repris de plus belle, braillant que j'avais fait offense à la cour et que je devais donc être jeté dans un cachot pour y moisir jusqu'à ce que je dénonce mon ami. Comprenant alors qu'ils étaient tous fous, j'ai sorti mon épée et j'ai fendu le crâne du juge en deux. » ^^ Nihiliste, épicurien, une philosophie de vie à la « carpe diem », telle est la conception du monde de cet aventurier à l’irrépressible bougeotte. C’est un condensé du meilleur de Conan qui est ici mis en image et qui constitue une formidable mise en bouche avant d’entamée les hors-d’œuvre. Le Colosse noir (scénario : Vincent Brugeas dessin et couleur : Ronan Toulhoat) Autre temps, autre lieu, et nouvelle équipe donc avec un duo d’auteurs qui a fait ses preuves dans plusieurs genres en s’étant illustré dernièrement dans l’aventure historique de Ira Dei. Logique de penser que ces deux-là étaient programmés pour réaliser une histoire Hyborienne. D’ailleurs si on en juge par le physique du cimmérien, Ronan Toulhoat semble nostalgique de la coupe mulet (déjà avec Tancrède sur Ira Dei…), à moins qu’il ne soit tout simplement fana comme moi de Mel Gibson dans Braveheart ou des héros burnés comme Silvester Stallone dans Rambo III. De bonnes inspirations comme souvent avec cette artiste (La princesse Yasmela serait physiquement inspiré de Gemma Arterton dans Prince of Persia que cela ne m'étonnerai pas ^^. L’histoire n’est clairement pas la plus profonde du cycle, écrite davantage parce que « faut bien manger » on va dire. Néanmoins elle est idéalement destinée à un artiste généreux dans le dynamisme et les scènes d’action car c’est ce vers quoi l’histoire est principalement tournée : du divertissement pur. Malgré la mise en route sympathique, le cœur du récit se situe dans la bataille dont Conan est la clé de voûte qui en décidera l’issue. C’est une histoire que j’apprécie moins car elle fait doublon avec une autre nouvelle, La Citadelle écarlate, qui est autrement plus épique et fantastique à mon sens et dont l’adaptation est aussi à venir. Cependant si on est admirateur du duo Toulhoat / Brugeas, on est forcé d’apprécier cet album qui témoigne encore une fois de la montée en régime de ces deux compagnons de route. R. Toulhoat possède un encrage bien sombre dynamité par une mise en scène très cinématographique, sa mise en couleur est "spéciale", je l'aimais déjà bien sur Ira Dei, tandis que V.Brugeas fait parler sa magie arcanique des dialogues et a bien su poser le personnage (bien que ce ne soit pas son meilleur rôle. La fin est aussi branlante en BD qu'en nouvelle). « Dans ce monde les hommes luttent et souffrent en vain, trouvant du plaisir seulement dans la folie ardente de la bataille; une fois morts, leurs âmes pénètrent dans un royaume gris, nuageux et parcouru de vents glacés, où ils errent sans joie, pour l'éternité. » Conan. Mike Moorcock évoquait l’adaptation BD d’Elric, son cycle majeur par Glénat, comme de la meilleure jamais conçue, les auteurs français ayant parfaitement su capter la tonalité ambiante et la psychologie de l’anti-héros. Je pense, j’imagine, que si Howard était encore de ce monde, il aurait approuvé le bel hommage que lui rendent les auteurs de Glénat. Who knows ? Après tout, Crom s’en moque. Oubliez Schwarzenegger, oubliez Momoa (même s’il incarnait bien mieux le perso que le précédent bodybuildé), oubliez John Milius, oubliez John Buscema et Roy Thomas. Revenons aux fondamentaux, à Robert E. Howard, gardons en tête les illustrations évocatrices de Frank Frazetta et la musique emblématique de Basil Poledouris, et… To Be Continued… https://www.youtube.com/watch?v=EAFtiUoq6TE Au-delà de la rivière noire (scénario : Mathieu Gabella dessin et couleur : Anthony Jean) Nombre d’amateurs et de spécialistes de Howard considèrent Au-delà de la rivière noire comme la meilleure nouvelle de toute sa carrière. J’ai personnellement une préférence pour quelques autres mais oui, incontestablement cette nouvelle fait partie du top 5 de Conan et de Howard. Si dans un projet d’adaptation l’éditeur choisit de faire appel à Mathieu Gabella, auteur du désormais culte La Licorne, et accompagné au dessin par l’artiste ayant officié sur la même série, Anthony Jean, alors n’en jetez plus. Au-delà de la rivière noire collection Glénat est l’album dont j’attends le plus impatiemment la sortie car il réunit récit d’importance et haletant, en même temps que des graphismes forcément flamboyant. Pour être honnête je ne saurais dire si cette adaptation est fidèle à la nouvelle de l’auteur texan, je l’ai lu il y a quelques temps et ne m’en rappelle plus dans les détails, et… la flemme, quoi. Mais d’après les dires d’un « potonautes », le rôle de Balthus y est ici un peu amoindri alors qu’il avait une position plus héroïque et son propre POV dans la nouvelle. La faute a cette saleté de pagination à 48 planches dont décidément les éditeurs franco-belges n’arriveront jamais à se passer… On pense aussi au cabot Slasher, vite introduit mais vite disparu, dommage. Mais mis à part ce menu détail (à mes yeux), toute la violence, le gore et la terreur que parvenait à renvoyer la nouvelle, exsude sur chacune des planches d’Anthony Jean. Cela n’arrête pas, de la baston et du macabre de bout en bout. Pour moi le contrat est rempli, malgré la limitation des pages, le rythme du récit n’en souffre aucunement, les dialogues sont clairs et le décor est bien planté, on retrouve (ouf!) les punch lines devenues cultes. Est-ce que j’ai dit que graphiquement c’était magistral ? Pour les deux précédents albums je ne voyais pas l’intérêt d’une version noir et blanc. L’encrage d’Alary n’est pas suffisamment prononcé pour faire aimer une version N&B et son dessin passe beaucoup mieux avec de la couleur, tandis que l’album de Toulhoat a clairement été pensé pour être vu en couleur (l’introduction). Là, c’est du très très haut level, je sais pas, les mots me manquent, on se tait et on admire, juste. Une œuvre emblématique qui expose la vision de son auteur sur les limites de la civilisation et qui reprend habilement le spectre américain de la « frontière ». Il y a eu d’autres « Fort Alamo » Fantasy, mais celui-ci est le premier et principal à retenir. « La barbarie est l’état naturel de l’espèce humaine. La civilisation n’est pas naturelle. Elle résulte d’une fantaisie de la vie. Et la barbarie finit toujours par triompher. » Un trappeur anonyme à Conan. La fille du géant du gel (scénario dessin et couleur : Robin Recht) Crom ! Que cet album est magnifique ! Le grand Mike Moorcock (auteur du cycle d’Elric, également adapté chez Glénat) déclare en préface de l’album « Pour moi, Recht est l’un des meilleurs artistes de bande dessinée français, et l’un des plus intelligents. Sa superbe interprétation de ce qui est la plus simple et la plus pure des histoires de Conan, résiste à ce qui est ironiquement la tentation américaine d’embellir et d’ajouter au personnage jusqu’à ce qu’il en perde sa signification originale. Recht dépasse Howard, en fait. C’est un Conan intense, hors norme, un Conan comme Bob Howard, mort trop tôt, aurait voulu qu’il soit. Le meilleur à ce jour. J’adore ! » ; et je ne suis pas loin de penser comme lui. Sur l’aspect purement visuel je considère Recht comme faisant parti des très grands depuis quelques temps maintenant et cet album est celui de la confirmation. Il nous régale du début à la fin, de l’illustration de couverture au cahier graphique en passant bien sûr à la bd en elle-même, avec des dessins et illustrations en pleine et double page, une composition qui fait très cinématographique, un découpage qui privilégie les grandes cases, son trait, dans la lignée d’un Mathieu Lauffray (qui rend un dessin hommage en fin d’album pour la 1ère édition) est solide et maîtrisé. Le début du récit avec cette bataille qui vire au carnage m’a rappelé dans sa profondeur d’encrage et sa mise en scène le 300 de Frank Miller, avec ce côté « armée en ordre de marche », les cases toutes en longueur, etc. La mise en couleur où l’auteur est assisté par Fabien Blanchot, rien à redire, la couleur rouge des cheveux d’Atali (ou bien est-ce celle du sang qui coule à flot ? ) est prédominante avec celle du blanc immaculé, un vrai contraste, le feu et la glace. N’importe quel Conan est un récit violent, mais jamais comme ici je n’ai ressenti cette fureur qui fait battre le cœur comme celui du héros lorsqu’il est manipulé par la déesse Atali. Comme Conan on est tout simplement ensorcelé et obsédé par cette adaptation. Un exploit étant donné comme le rappelle Patrice Louinet en fin d’ouvrage, que c’est une nouvelle des plus courtes et minces écrite par Howard. Une resucée du mythe d’Apollon et Daphné à la cimmérienne, forcément plus furieuse, sexuelle, érotique, sanglante. Un immanquable de la Fantasy ! La Citadelle écarlate (scénario : Luc Brunschwig dessins : Étienne Le Roux couleurs : Hubert) Une adaptation très attendue de mon côté pour un résultat qui, sans être à la hauteur des espérances, remplit son office de bon divertissement. Une histoire qui se déroule à vitesse grand V et dont le pitch tient sur un post-it : Conan perd son trône d’Aquilonie suite à une bataille où il a été trahi par ceux qu’il pensait être ses alliés, puis est fait prisonnier par l’infâme sorcier Thoth-Amon dans les geôles de sa citadelle dont il s’échappe avant de reconquérir son bien par la seule voie qu’il connaisse, celle de la force et des crâne qui explosent. J’ai été assez surpris par le style graphique d’Étienne Le Roux que je n’avais plus vu depuis le tome 2 du Serment de l’Ambre, ça remonte… Je ne dirais pas que c’est le moins bon car il y a indubitablement de la qualité, il n’y a qu’à voir cette magnifique illustration de couverture très évocatrice (on a l’habitude de voir Conan prendre la pause au sommet d’un tas fumant de cadavres, là c’est un Conan certes vivant mais acculé par des centaines de lances au sommet d’une même piles de corps), le trait un peu « hachuré » je dirais me fait parfois penser à du Patrick Pion. En fait ce qui me déçoit un petit peu c’est le manque de finition sur la plupart des planches, il n’y a pas ce souci du détail, d’enjoliver le tout avec de superbes arrières-plan ou même de délivrer de grandes cases en double page comme l’a si bien fait Robin Recht au tome précédent. Chacun son style après tout. Le coloriste Hubert s’en tire plutôt pas trop mal mais j’ai trouvé cela un peu palot, il ne parvient pas à transcender le dessin de son collègue. Comme le rappelle en fin d’album Patrice Louinet, c’est un épisode très inspiré par le médiéval historique, et notamment la guerre de Cent Ans, donc le dessinateur a choisi, de même que le scénariste Luc Brunschwig, de nous livrer une conception graphique qui fait presque davantage penser à un récit médiéval qu’à de la fantasy. C’est un parti pris qui se défend. J’ai moins été emballé en revanche par la vision de Le Roux sur les abominations de la citadelle. J’ai toujours en tête, et je ne pense pas être le seul, l’illustration iconique de Frank Frazetta sur cette nouvelle où Conan est enchaîné pieds et poings liés confronté à un serpent géant. Les monstres de l’adaptation Le Roux / Brunschwig ne m’ont pas effrayé, on dirait tantôt un énorme crapaud, tantôt un tigre avec des ailes… je n’ai pas été terrifié du tout. De même que je n’ai pas ressenti l’aspect « Donjons et Dragons » dans ce labyrinthe qui m’avait tellement plu dans la nouvelle. J’ai un petit goût de « meh » dans la bouche. C’est du bon travail sur la forme comme sur le fond mais pour l’instant le meilleur est derrière nous. « L’épée qui tue le roi coupe les cordes qui maintiennent l’empire » Proverbe aquilonien. Chimères de Fer dans la clarté lunaire (Adaptation et dessin : Virginie Augustin) Je ne sais pas si c’est l’album le plus réussi visuellement, chacun jugera, mais dans tous les cas le résultat se révèle magnifique. L’album en édition « normale » ne sortira que le 12 juin prochain, donc pour profiter de ce spectacle il fallait se lever tôt pour ne pas se faire chiper l’édition de luxe en noir et blanc sortie elle ce 5 juin. Je dois dire que ce n’est pas plus mal d’avoir exceptionnellement abordé cet épisode par sa version sans couleurs car le travail d’Hubert, déjà présent sur le tome 5, ne m’avait pas spécialement emballé, et la technique d’encrage de Virginie Augustin, qui bosse donc quasiment seule ici, semblait beaucoup promettre. Voici donc Chimères de Fer dans la clarté lunaire : un épisode qu’on qualifiera « d’alimentaire » pour reprendre Patrice Louinet, et qui divise pas mal de monde. Personnellement je l’ai toujours apprécié et cette adaptation ne change pas mon impression et au contraire même la renforce. Ce que j’aimais c’était le décor dépaysant, une île isolée, sauvage, abandonnée, sur laquelle Conan et Olivia dénichent un vieux temple en ruine qui n’inspire rien de bon à la princesse. Il y a un parfum tout à la fois exotique, contemplatif et en même temps inquiétant qui laisse présager du grabuge. Il y a une histoire de dieux, de créatures maudites, un mystérieux gardien de l’île qui ne vous veut pas du bien, une jolie pépée dont on pourra regretter le rôle un peu pot de fleur mais bon… elle est super canon et Virginie Augustin parvient bien à en faire un personnage qui sort de sa condition de femme en détresse quand les rôles s’inversent avec Conan. Graphiquement c’est vraiment trop de la balle ! Ce n’est pas juste beau à mater, il y a de la recherche, des compositions travaillées. J’ai surtout été attentif à l’évolution physique de Conan qui au début du récit à un aspect d’animal acculé, sale, puant, totalement bestial et hostile. Plus tard dans des moments plus intimes et silencieux avec Olivia, son trait se fait plus humain, plus « doux » (ne lui répétez pas que j’ai dit cela ! ), tout en restant reconnaissable. C’est bluffant. Pour tout le reste, les décors, la végétation abondante, les visions cauchemardesques en pleine page, on en prend plein les mirettes. Une très bonne surprise pour moi. Il y a des albums que j’attendais, d’autres que je continue d’attendre ou d’espérer, celui-là je n’en attendais pas grand-chose, j’ai été ravi. Je me procurerai l’édition normale, j’espère que ma bonne impression n’en sera pas amoindrie par le format ou la couleur. Ma vision de la barbarie n’a rien d’idyllique. Pour autant que je sache, c’est un mode de vie terrible, sanglant, féroce et dénué d’amour. Je ne supporte pas que l’on dépeigne le barbare comme s’il était un enfant de la nature, quasi divin et majestueux, doté d’une étrange sagesse et s’exprimant sur un ton cadencé d’un air ampoulé. (Lettre de novembre 1932.) Robert E. Howard – Lettre 11/1932. Les Clous Rouges (scénario : Régis Hautière dessin et couleur : Didier Cassegrain story board : Olivier Vatine) Probablement l’adaptation sur laquelle il vaut mieux ne pas se foirer sous peine de s’attirer la colère de Crom, Les Clous Rouges demeurant quasi sans conteste le meilleur récit de Conan et de facto la nouvelle la plus connue de son créateur Robert Ervin Howard. Et pourtant, bien que grand aficionados du cimmérien, je n’ai pas pris totalement mon pied à la lecture de cette adaptation du trio Cassegrain / Vatine / Hautière. La faute principalement à une pagination que j’ai trouvé trop courte, le petit format franco-belge de 54 pages m’a paru bien désuet pour cette histoire qui fait pourtant partie des plus longues aventures du barbare. Même en prenant mon temps j’ai dû la parcourir en moins d’une heure. Cela va demander une relecture mais les dialogues me semblaient beaucoup plus riches dans le média d’origine, tandis qu’ici le récit est entrecoupé de silence, on essaie de poser une ambiance mais comme, encore une fois, il n’y a pas beaucoup de pages, on a tendance à ne pas trop s’attarder. De plus je ne suis plus très sûr si les personnages sont tels que les a décrits Howard, je pense notamment à Valéria qui dans la bédé fait figure d’héroïne des temps modernes : indépendantes, avec de la volonté, fortes, débrouillardes. Tandis que dans mes souvenirs, cela reste à vérifier, j’avais garder en image celle d’une énième potiche qu’il faut secourir. Est-ce une amélioration ? Chacun jugera… Les graphismes de Didier Cassegrain restaient la plus grande interrogation car ils allaient me sortir de ma zone de confort habituelle, n’étant pas très demandeur de ce type de dessin où l’artiste passe directement du dessin à la coloration sans phase d’encrage. Et bien, ce ne fut pas désagréable, j’ai même était enjoué par sa mise en page qui fait la place aux grandes cases. Du coup certains décors en jettent un max, Cassegrain m’a beaucoup impressionné sur ce point là. Son autre point fort étant sa mise en couleur, très lumineuse, diversifiée, vraiment agréable à l’œil. En revanche cette jolie mise en couleur m’a paru difficilement en adéquation avec la teneur noire que se donne le récit, je n’ai pas été horrifié ni choqué comme je l’aurai cru. Et puis je ne suis pas fan de sa représentation des personnages que je trouve trop cartoonesque, aux traits bien trop anguleux. Question de goût mais je n’ai pas adhéré. Pour terminer sur une bonne note, l’illustration de couverture pète la classe, on dirait Indiana Jones et le Temple Maudit, j’sais pas…:) Une impression mi-figue mi-raisin en résumé. J’en attendais plus, cela aurait dû être le point d’orgue de la série et finalement cela passe pour un album dans la masse qui ne fait pas grimper le niveau. J’ai quand même bien aimé. Je ne sais pas quelle quantité de violence et d’horreur les lecteurs sont prêts à endurer Robert E. Howard. Erratum : après une courte relecture survolée, je rectifie ce que j'ai pu dire sur Valéria qui n'a absolument d'une potiche, elle est même l'égale de Conan au même titre que pouvait l'être Bêlit, ce qui rajoute du poids à la portée de ce récit d'une très grande maîtrise. Le peuple du Cercle Noir (scénario : Sylvain Runberg dessin : Jae Kwang Park couleur : Hiroyuki Ooshima assistance : Alessia Nocera et Éloïse De La Maison) J’ai bien aimé cette adaptation. Le style graphique dénote avec ce dont j’ai l’habitude de voir en franco-belge. Jae Kwang Park étant coréen il y a indubitablement une influence manga dans son dessin, ne serait-ce que dans les faciès des personnages, c’est assez indescriptible mais cela fait assez manga, de même que dans les postures, la taille des muscles etc. Yasmina a un côté sexy d’héroïne de shonen et Conan m’a beaucoup fait penser à Broly par exemple, le super saiyan bodybuildé de Dragon Ball Z, de par sa dégaine et son physique. Le rythme des combats et les effets visuels mis en place apportent une sensation fulgurance, ça accélère vitesse grand V, ça bondit dans tous les sens, ça charcute à tour de bras, c’est encore un truc que je retrouve plutôt dans les mangas que dans les comics ou le franco-belge. Après une mise en couleur qui s’est tâtée avec quelques essais infructueux j’ai ouïe dire, l’ultime mise en couleur d’Hiroyuki Ooshima est très satisfaisante, sa technique sublime le dessin de Park qui, bien que très intéressant et changeant, se limite un peu trop a du crayonné (impression complètement subjective de ma part). Il y a donc une superbe alchimie entre les différents intervenants dont il faut également créditer Alessia Nocera et Éloïse De La Maison, mais ne sachant pas trop qui fait quoi… je m’en tiendrai à féliciter le duo asiatique. Je ne vais pas rentrer dans les détails sur la nouvelle en elle-même, Patrice Louinet l’analyse mieux que quiconque en fin d’album à savoir que c’est une histoire plus riche, plus longue, plus complexe que celles auxquelles on a l’habitude. L’adaptation de Sylvain Runberg est très correct, raccourcie en 63 planches, le récit se tient bien. Pour ma part, même si ce n’est pas une de mes nouvelles favorites, je l’ai toujours apprécié et c’était un plaisir de la redécouvrir ici. Un très bon moment de lecture ! - Mais les tribus craignent les Prophètes Noirs et évitent soigneusement cette montagne impie, l'interrompit le gouverneur. - Leur chef, Conan, les craint-il ? demanda-t-elle (Yasmina). - Eh bien, pour ce qui est de cela, marmonna le gouverneur, je doute que ce diable craigne quoi que ce soit. Les mangeurs d’hommes de Zamboula (dessin, couleur, et scénario : Gess) Comme quoi il vaut toujours mieux se fier au contenu qu’au contenant. Je parle au niveau graphique, car si la couverture n’est vraiment pas top à mon goût, le dessin de Gess m’a plutôt plu. Enfin, une belle couverture c’est plutôt vendeur aussi, hein. Le dessin donc, m’a paru assez agréable dans l’ensemble, surtout surpris par la qualité d’encrage. Dans sa version noir et blanc cela doit être quelque chose ! L’occasion pour moi de découvrir Gess également dont j’en avais entendu beaucoup de bien. Après je n’irai pas jusqu’à le faire rentrer parmi mes favoris, il y a des éléments qui m’ont déplu : Conan a une tronche bizarre, déformée, Zabibi n’est pas belle du tout alors que bon, c’est sensé être son seul « point fort » dans l’intrigue, elle est carrément dégueulasse et anorexique. Sans oublier des dessins aux proportions parfois chelou comme la chambre d’hôtel de Conan qui d’une case à l’autre change de dimension. Mais bon, même si j’ai trouvé le dessin un peu « écrasé », j’ai bien aimé l’ensemble, de même que la mise en couleur qui créé bien l’ambiance. Pour l’histoire, franchement, je m’étonnais déjà que l’adaptation de la nouvelle figure parmi les projets de Glénat, je m’interroge encore sur l’intérêt du truc (autant tout adapter…). Même dépouillée en grande partie de son contenu raciste, l’histoire demeure hyper mauvaise. C’est carrément nul. Patrice Louinet le rappelle en fin d’album, c’est une nouvelle alimentaire, et encore, Howard s’est déjà cassé un peu plus le cul, mais là on sent que la fin de mois devenait difficile et qu’il fallait rentrer de la tune fissa. Voilà, t’as beau viré le contenu le plus honteux pour la postérité de l’écrivain, il reste une série de personnages clichés, caricaturaux, de dialogues disons-le, « merdiques ». Pourtant cela démarrait plutôt pas mal avec cette cité Babylonienne au confins du désert, et cette intrigue à l’auberge rouge (cela me rappelle un passage du tome 2 de Sorcelleries, Livre dont Vous êtes le Héros, où à un moment on est capturé dans sa chambre d’hôtel par un aubergiste cannibale ^^ ). Bon après ça part en live, les scènes d’action sont soporifiques, ça ne rime à rien, Conan ne pense qu’au cul, et on a un méchant d’opérette et une conclusion qui se passe de commentaire. Le genre de nouvelle qu’on préfère oublier à l’image d’un Tintin au Congo d’Hergé. Si le but de la collection est de rendre hommage à Howard, Glénat aurait dû faire l’impasse sur ce texte dont le seul intérêt est qu’il a permis à l’auteur texan d’avoir la couverture du magazine Weird Tales. La Maison au trois bandits (scénario : Patrice Louinet, dessins et couleurs : Paolo Martinello) Comme le raconte si bien Patrice Louinet dans le mot d’auteur en fin d’album, La Maison au trois bandits est une histoire bien plus riche qu’elle n’en a l’air d’apparence, mais cela je laisse les lecteurs le soin de le découvrir. Car oui, d’apparence nous sommes dans un énième récit où les élites de la société se flinguent entre elles et où Conan, le François Pignon local, se retrouve au milieu du schmilblick en essayant de démêler le sac de nœud à coup de gourdin et d’épée, et de sauver sa peau en priorité. Mais effectivement il y a des idées qui ne sont pas négligeables, le récit jouant en permanence sur les rivalités et les contrastes : ville haute en miroir à la ville basse, bandits de la haute masqués contre petites frappes des bas quartiers, science contre nature, etc. Cela se laisse lire et je peux même dire que je vois cette histoire sous un autre jour grâce à la bd, des choses qui ne m’avait pas frappé en lisant la nouvelle. Quant aux dessins de Paolo Martinello, comment ne pas tomber sous le charme ? C’est hyper dynamique, c’est fluide, il y a le sens du détail, de la composition. Si en plus il se met à en mettre plein la vue (double page 10-11), il n’y a que du bien à en dire. Non vraiment, c’est de la très très bonne came. Et puis j’aime bien sa colorisation, pas trop tape-à-l’œil ce qui permet de faire ressortir son trait. Je m’étonnais de voir le nom de Patrice Louinet cité parmi les scénaristes de la série, il faut croire que ça devait le démanger… Résultat, l’essai est validé, on est dans le haut du panier. PS : Ah ouais ! J’ai trouvé bidonnant quand l’auteur se permet de mettre une pincé d’humour en se moquant de l’alter égo féminin de Conan : Red Sonja, qui apparaît ici sous les trait d’une fille de joie avec un fort embonpoint. :D Le dieu dans le sarcophage (scénario : Doug Headline dessin et couleur : Civiello) Déjà de base ce n’était pas ma nouvelle favorite. Je ne pouvais même pas dire que je l’appréciais, même si je lui trouvais des qualités. Au tout début du projet je ne pensais pas que l’éditeur Glénat irait aussi loin dans les adaptations de Conan, et que Le dieu dans le sarcophage devait figurer loin loin loin en bas de la liste. Et bien nous ne sommes qu’au tome 11 et voilà déjà qu’elle pointe le bout de son nez. L’histoire présente un certain intérêt de part son originalité dans le monde hyborien : il s’agit d’une courte enquête policière dans un espace à huis clos. Un meurtre à été commis dans le coffre fort d’un riche commerçant et Conan, qui endosse cette fois le rôle du voleur, et le coupable tout désigné. Plutôt que d’utiliser ses habituels arguments à coup de massue dans la margoulette pour démontrer à ses accusateurs qu’il est innocent, Conan va cette fois-ci avoir recours à la parole et c’est bien là ce qui en fait un scénario décalé. Civiello a ses adeptes, il est reconnu et moi-même je m’incline devant sa science de l’illustration. Mais je ne suis pas emballé par son approche de la bande-dessinée. Comme je l’ai dit, pour moi c’est plus de l’illustration. Et même parmi les illustrateurs, j’en apprécie d’autres. C’est sympathique, sans plus. « Garde tes menaces pour les idiots qui te craignent ! Me prends-tu pour une némédien peureux prêt à ramper devant toi ? J’ai tué des hommes meilleurs que toi pour moins que ça... ». L'Heure du Dragon (scénario : Julien Blondel dessins et couleurs : Valentin Sécher) Xuthal la crépusculaire (scénario : Christophe Bec dessin : Stevan Subic couleur : Giulia Brusco) Le Maraudeur Noir Je rejoins un peu l’impression globale des lecteurs sur cette nouvelle : intéressante, pas dénuée d’intérêt pour peu qu’on creuse sous la surface des choses, mais pas non plus culte ni même excellente. Pour moi elle se situe dans le ventre mou des histoires du cimmérien. N’en déplaise à Patrice Louinet, j’avais bien aimé la version de Sprague de Camp à l’époque (lecture qui remonte à plus de 20 ans) qui m’avait gravée quelques images fortes dans ma tête de jeune lecteur de fantasy ; mais ayant pris l’habitude de relire les originaux de Bragelonne en parallèle des adaptations Glénat, il est vrai qu’il y a beaucoup de différences entre ce qui a été conceptualisé à l’époque et le récit qui a longtemps eu cours. Donc pas déplaisant du tout cette histoire de vaudeville pirate j’ai envie de dire nappée de chasse au trésor et autre invocation démoniaque. Conan qui n’est pas l’élément centrale ici, se confronte au problème de la chèvre, du loup et du chou :D , mais il y a un truc auquel je n’ai pas arrêté de penser durant ma lecture c’est la similitude entre Le Maraudeur Noir et le tome 2 Némésis de Raven par Mathieu Lauffray. Pas la faute de Howard, mais plus celle de Lauffray. Ce serait intéressant de lui poser la question si c’est volontaire ou non (de forte chances que oui à mon avis) car plus qu’un hommage, j’ai eu l’impression d’un siphonnage de ce dernier. Sinon Jean-Luc Masbou est fidèle à lui-même, son dessin est reconnaissable entre mille. Moi j’adore surtout sa palette de couleurs, très chatoyante et variée, la maîtrise des codes couleur est là comme dans la partie sur le siège où le crépuscule écarlate annonce une bataille sanglante ; ainsi que sa patte sur tout ce qui est décor ; de même que les cases où les gars prennent la pause, ça fait très fresque. En revanche je ne suis toujours pas fan de sa façon de dessiner les personnages. Je n’aime pas leur gueule ni leur visuel d’ensemble que je trouve approximatif. Aller vite, la suite svp !
J'ai lu les 13 tomes de la série Conan le Cimmérien (série en cours) et j'ai tout simplement adoré. Les Comics, Marvel et Dark Horse, que ce soit l'illustre Roy Thomas ou plus récemment Kurt Busiek, reprenaient les histoires de Howard mais également celles des continuateurs Lyon Sprague de Camps et Lin Carter, et essayaient d'en faire une geste en mettant du liant entre les épisodes (et en en inventant pas mal). Là, les BD sont un vrai travail de puriste, elles adaptent uniquement les écrits de Howard, tels qu'ils les a publiés. On a donc des histoires qui ne sont que des one shots, qui ne suivent pas un ordre chronologique, on passe de Conan à peine sorti de ses montagnes, à Conan pirate, à Conan roi, à Conan pillard, sans aucun ordre chronologique, mais c'est ainsi qu'Howard publiait ses histoires. Souvent l'histoire démarre avec Conan dans une situation sans qu'on sache comment il est arrivé là. Les personnages secondaires ne sont pas récurrents et on y fait plus référence dans les histoires suivantes. Même la personnalité de Conan peut changer d'une histoire à l'autre, d'un barbare qui ne pense qu'à piller et violer à un aventurier à l'esprit chevaleresque à un roi responsable, qui aime son peuple. Ce n'est pas illogique que sa personnalité évolue vu toutes les aventures vécues par Conan, mais on ne voit pas cette évolution, ça passe de l'un à l'autre brutalement d'une histoire à l'autre (avec des retours en arrière d'un numéro à l'autre) C'est assez inhabituel dans la fantasy mais c'est le mode de publication habituel des pulps de l'époque. Et les histoires sont tellement excellentes et puissantes prises séparément que ça ne pose aucun problème pour rentrer dedans. Chaque numéro est scénarisé et dessiné par une équipe différente, ce qui ne pose pas vraiment de problème de cohérence scénaristique puisque le jeu est d'être le plus fidèle possible à Howard. Mais c'est vrai que les dessins sont très hétérogènes, même si globalement le niveau est très bon, il y en a que j'ai préféré à d'autre. Chaque numéro est post-facé par Patrice Louinet, directeur de la fondation Howard, qui est clairement un grand connaisseur, mais également un archi puriste de chez puriste. C'est à la fois assez instructif mais aussi un peu gênant parce qu'il ne se prive de chier sur tout le boulot fait par les continuateurs de Howard, il se prend pour un gardien du temple autoproclamé qui pète plus haut que son cul. Franchement c'était pas nécessaire. Si les écrits de Howard sont globalement puissants et excellents, ce n'est pas pour ça que tout ce qui a été fait après sur Conan sans suivre cet esprit puriste relève de la merde. Conan de Howard et l'univers de Lovecraft ont tous deux été publiés initialement dans la revue de pulps "Weird Tales" et c'est assez intéressant de voir que ces deux séries ont toutes les deux eu un "univers étendus" par des continuateurs comme Star Wars mais bien avant. Et comme Star Wars, il y a à boire et à manger dans cet univers étendu, y a clairement du mauvais, mais tout n'est pas à jeter, loin de là.
Improbable... et pourtant. Cette série me fait adorer le personnage de Conan. Qui pâtit, je le comprends maintenant, d'une image un peu en toc, probablement due au célèbre film j'imagine, ou à des éditions papiers un peu cheap. Je trouve tous les tomes que j'ai lus (5 ou 6) excellemment réalisés. Tant dans les scénarios, qui ont du rythme, que les dessins et le découpage. Idem pour les coloristes qui font un travail magnifique. Fait rare, que je ne saurais pas trop formuler : ces bd sont en adéquation avec elles-mêmes ; ça ne se prétend pas pour ce que ça n'est pas, et ça se prétend pour ce que c'est. Pile à sa place. Autre élément rare également : les textes en fin d'album sont tous très intéressants, instructifs, pas pompeux pour un sou, bien rédigés, ni trop longs ni trop courts. Je les lis systématiquement avec plaisir. Non franchement, j'ai adoré.
Hormis les films, Conan m'était complètement étranger mais j'aime cet univers, alors quand j'ai appris le concept de la série à savoir l'adaptation des récits initiaux d'Howard par des grands de la bd je ne pouvais être qu'intrigué, tout en restant méfiant sur une qualité inégale des albums à venir, problème majeur de ce genre de collection. L'avenir me fera peut être mentir mais à ce jour (6 albums) c'est quasi un sans faute. On sent des auteurs impliqués et heureux de travailler sur un tel matériel et leur vision du personnage bien que différente est sans faute de goût. Visuellement on en prend plein les mirettes et les péripéties de Conan sont agréables à lire car assez variées et exotiques dans les destinations, il aura tenu bien des rôles en tout cas (mercenaire, général, roi, pirate ... pas qu'un simple barbare) même si on connaît le fin mot de l'histoire à chaque tome ... un peu comme Titanic ^^ Bref très bonne collection pour découvrir ou approfondir le personnage et le replacer à l'origine de son mythe dans la vison de son créateur. tome 1 : gros scénario à faire rentrer dans un one shot, Morvan s'en tire pas mal (fin un poil trop rapide qq pages en sus auraient été la bienvenue) et l'intro avec la voix off de Conan est excellente pour cerner de suite le personnage et son côté dit barbare, Alary est surprenant et s'en tire magnifiquement bien dans la composition des pages. Tome 2 : intro magnifique dans son traitement graphique, après les auteurs du Roy des ribauds ou d'Iras Dei déroulent leur savoir faire, du tout bon, mais aventure plus classique et linéaire. Tome 3 : grosse claque par les auteurs de la licorne, avec une superbe conclusion. Dans le top. Tome 4 : petite déception à la première lecture tant le scénario est maigre malgré une maîtrise graphique indéniable, heureusement la relecture fait mentir la 1ère impression, on a là une des plus belles adaptations des nouvelles d'Howard, Robin Recht s'est vraiment approprié le récit (mention spéciale). Tome 5 : aïe le dérapage, j'en attendais peut être trop au vue des auteurs mais pas fameux comme album (et pauvre de moi je l'ai pris dans sa version noir et blanc, la version couleur m'ayant rebuté), alors attention l'album est pro et se laisse lire mais je n'ai pas senti d'investissement particulier des auteurs, histoire très linéaire et Etienne Le Roux rend une copie lisible mais sans forcer son talent (on est très loin de sa série l'éducation des assassins que je souhaiterai voir perdurer d'ailleurs ...) bref album classique et souffrant de la comparaison dans la collection. Tome 6 : du très très bon Virginie Augustin m'a épaté graphiquement et narrativement, je ne l'attendais pas sur cette collection, excellente surprise. Tome 7 : à venir ... mais grosse grosse attente sur le titre adapté (considéré comme une des meilleures nouvelles) et sur les noms affichés (Cassegrain, Hautiere et Vatine). Nota : les 1ères éditions sont accompagnées d'un cahier bonus qui constitue un vrai plus, outre recherche graphique et dessin hommage, c'est le petit mot de Patrice Louinet qui donne tout le sel à la conclusion de l'album. —————— Mise à jour 29/01/22 Je reste sur la même impression, cette collection continue à me plaire. Tome 7 : La nouvelle adaptée est vraiment sympa et pousse à quelques réflexions, pour la partie graphique Cassegrain assure, j’aime beaucoup son trait (hormis sur sa dernière série la majesté des ours), il apporte un petit côté cartoonesque qui ne me déplaît pas. Très bon tome. Tome 8 : pas mal de péripéties dans cet album, nous avons droit à une aventure dense, sous la patte graphique d’un auteur coréen que je ne connaissais pas. Pas mon préféré, mais album tout à fait recommandable . Tome 9 : On retrouve Gess seul à la barre (comme sur les contes de la pieuvre), mise en page magistrale, l’auteur s’est fait plaisir, mais la nouvelle adaptée est très faible et source à débat sur le fond. Lecture placée sous le signe du plaisir graphique. Tome 10 : adaptation sous la houlette de Patrice Louinet (spécialiste du mythe Conan), notre héros se retrouve au milieu d’une lutte de pouvoir entre puissants d’une cité état. Je ne suis pas fan du dessin mais je dois dire qu’il envoie bien. Pas une œuvre majeure, mais lecture tout à fait satisfaisante. Tome 11 : aïe j’ai toujours eu du mal avec le trait de Civiello, il convient bien à l’illustration mais sur une page complète on frise souvent l’indigestion, et ses personnages ont la mauvaise habitude d’être déformée sur certaines cases. Dans cet album, on retrouve ses travers mais ça ne m’a pas gêné outre mesure, emporté par un scénario astucieux. L’intrigue se distingue des autres nouvelles, nous avons droit à une enquête policière en huis clos avec de nombreux témoignages. Originale dans la collection. Tome 12 : du lourd pour ce tome, une chouette aventure du Cimmérien, riche et dense, servie par un dessin somptueux. On est dans le haut du panier de la collection avec cette adaptation. Tome 13 : pas encore lu, mais la partie graphique aperçue va me régaler.
J'ai lu les deux premiers tomes qui sont enfin disponibles à ma bibliothèque et mes sentiments sont mitigés. Comme c'est toujours le cas avec les séries qui changent d'auteurs chaque tome, j'ai trouvé que la qualité était inégale. Le premier tome est franchement moyen. Je ne suis pas fan du dessin ou plutôt je pense que je ne suis pas fan des couleurs parce que j'ai bien aimé les dessins en noir et blanc présents dans le bonus. Le récit se laisse lire et je trouve que ça va trop vite et je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions. Par exemple, la relation entre Conan et la fille de service m'a laissé indifférent. J'ai mieux accroché au tome suivant qui a un meilleur dessin. Le scénario est pas mal même si ça tourne un peu en bourrin vers la fin. Au moins cela donne des bonnes scènes de combats. Toutefois, même si j'ai bien aimé, cela ne dépasse pas le niveau du sympathique sans plus. Bref, pour le moment je préfère le Conan des vieux comics Marvel. Il faut dire que les adaptations de Marvel que j'ai lues venaient du même scénariste et de dessinateurs avec un style similaire donc il y avait une certaine cohérence et de plus il y avait une profondeur que je ne retrouve pas ici. Je pense que je vais tout de même lire la suite si je tombe un jour sur les albums suivants à la bibliothèque.
J'avoue avoir été un peu surpris en voyant cette adaptation européenne d'un des plus grands héros de fantasy US. Mais après tout, les Américains n'ont pas le monopole de l'adaptation, alors pourquoi pas ? quand on voit comment ils bousillent notre Histoire de France à l'écran dans certains films, c'est à pleurer, au moins chez nous on respecte le matériau d'origine, et ici je trouve que Robert Howard est bien servi. Je précise que je n'ai lu que les 2 premiers tomes. Pour moi, Conan en BD, c'est évidemment les comic books Marvel dont je lisais les adaptations dans les années 70 en albums brochés grand format édités par Lug ou en petit format édités par Arédit. Mon dieu, c'était bien évidemment John Buscema qui a donné une telle vigueur à ce personnage, un côté plus musculeux et un cerveau aussi avec un Conan moins bourrin que ne l'avait imaginé Roy Thomas et Barry Smith. Ensuite, il y eut le film de Milius en 1982 faisant de Schwarzenegger une vedette, mon héros de jeunesse prenait vie avec ce gars à la carrure adéquate. La tâche des auteurs de cette collection s'avérait donc ardue, car il fallait faire oublier les adaptations dessinées par le crayon talentueux et aiguisé de Buscema aux mecs de ma génération ou d'un peu après qui ont trempé dedans (voir Anthologie de Conan le barbare). Bon ben dans ce que j'ai lu, il y a du bon et du moins bon, c'est pourquoi je note 3. J'ai particulièrement apprécié dans le tome 1 la bonne adaptation de Morvan qui reprend toute la mythologie conanienne avec un dialogue riche aux formules à la fureur poétique et très évocatrice, en brassant aussi tous les noms-gimmicks des nouvelles de Robert Howard : Cimmérien, Aquilonien, Hyborien, Hyrkanien, Stygien, le lotus noir, le dieu Crom etc, tout y passe, c'est autant de noms que connait tout bon amateur des nouvelles d'Howard. J'ai relevé aussi pas mal de clins d'oeil au film de Milius (que je connais par coeur, étant fan absolu). Par contre, le dessin d'Alary passe moyen, même si j'ai bien apprécié les décors et les scènes de combat féroces dans une mise en page moderne ; mais les gueules des personnages, j'aime pas des masses. Par endroits, c'est même un peu laid. Le tome 2 m'a semblé meilleur dans son approche graphique, même si je ne connaissais pas le dessinateur ; au départ, je tiquais et puis au final c'est passé. Mais j'ai moins apprécié le scénario qui m'a paru plus faible et trop déjà vu. D'autre part, je trouve que le personnage de Conan est un peu trop grosse brute dans le tome 1, alors d'accord Howard l'a conçu plus ou moins ainsi, mais j'avais perdu l'habitude de le voir comme ça parce que dans les comics, il avait plus de profondeur, il était plus nuancé et réfléchissait. A ce titre, le personnage est trop bourrin dans le tome 1 et plus réfléchi dans le tome 2, donc ça fait un équilibre, reste à savoir comment les autres auteurs s'y prendront, je pense que je lirai les autres dès que je le pourrai. Mais en gros, c'est une adaptation correcte qui part d'un bon concept.
Il est franchement dommage que l'auteur de Conan à savoir Robert Ervin Howard soit mort à l'âge de seulement 30 ans après un suicide suite à la maladie mortelle de sa mère. Il a été l'un des pères fondateurs de l'héroïc fantasy avec J.R Tolkien. Il a crée ce personnage mythique en 1932 soit 4 ans à peine avant son décès. Conan sera repris par la suite avec notamment le cinéma qui a lancé un certain Arnold Schwarzenegger mythique acteur des années 80. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort... J'ai bien aimé cette nouvelle adaptation qui rend véritablement hommage au personnage. Il y a une véritable topologie des lieux dans cette ère nommée l'âge hyborien. Chaque tome est repris par des auteurs différents pour former une histoire à part entière. La reine de la côte noire fut d'ailleurs la toute première dessinée par Robert Ervin Howard. J'aurais aimé un personnage de Conan avec un peu plus de profondeur que la force physique brute mais bon, c'est comme cela qu'il fut perçu depuis la reprise par Lyon Sprague de Camp qui a vampirisé le travail de son prédecesseur. Quelque fois, la traduction d'un personnage peut prendre d'autres chemins. Une mention spéciale pour La fille du géant de sel qui est franchement assez spectaculaire sur le fond et la forme. Pour les autres, rien à redire car c'est une adaptation vraiment réussie. Une fois n'est pas coutume.
Je n'ai pour l'heure lu que "La Citadelle écarlate" parmi les 5 tomes jusqu'à présent sortis dans cette nouvelle série d'adaptations de Robert E. Howard. Et je dois dire que j'ai été un peu déçu, sur tous les plans. Sur le plan scénaristique tout d'abord. J'ai trouvé le récit très, voire trop linéaire. On n'a presque qu'une trame narrative, hormis quelques incursions auprès de l'usurpateur du trône aquilonien. Et pour un scénariste de la trempe de Luc Brunschwig, je dirais presque que c'est du gâchis, tant il a dû se sentir à l'étroit dans ce cadre, avec peu de possibilités de développer les personnages. Alors certes, on est dans le cadre d'une oeuvre de commande au sens large, mais pour le coup, c'est du temps de gâché. Ça reste efficace et facile à suivre, ceci dit. Et sur le plan graphique, je suis également sur ma faim. En effet nous avons un background plus proche du médiéval fantastique de de l'heroic fantasy dans cet opus, alors que du peu que je connais de l'univers du Cimmérien, cela penche plutôt du côté obscur. Etienne Le Roux est capable de tellement mieux, de partir sur des chemins de traverse au niveau graphique... Et ici c'est encore une fois trop sage, même avec l'adjonction d'un coloriste de talent comme Hubert... Du coup, n'ayant pas lu les autres tomes de la "série", je ne saurais comparer et j'espère pouvoir combler prochainement ce manque, mais pour moi cette Citadelle écarlate est trop sage...
Conan : "Au-delà de la Rivière Noire"!!!!!! Du 5 étoiles!!! 4 pour la série dans sa globalité suite à la parution de ce tome 3. Pour l'instant et même si j'ai aimé les deux adaptations précédentes, celle-ci est pour moi la meilleure des 3 ! Il est vrai que la nouvelle est aussi reconnue pour être une des plus emblématiques de Howard ! Le style de Alary (La reine de la Côte Noire)...son Conan, j'aime moins et pourtant la nouvelle est une de mes préférées et le scénario de Morvan au top! Les dessins d’Anthony Jean sur "Au delà de la Rivière Noire" sont de très belle facture et j'ai vraiment adhéré aux traits du cimmérien! Il est un peu dépoussiéré, avec des piercing dans les oreilles...bref surprenant mais pas si éloigné que ça de Buscema, si ce n'est la coupe de cheveux qui lui va plutôt bien comparée à la frange! Bref, on s'attache très vite à cette représentation de Conan qui pour l'instant est celle qui me convient le mieux ! Un Conan sombre, fataliste mais tellement lucide saluant le courage même celui d'un animal ! Alors bien entendu, je rejoins certains en disant que c'est court, bien trop court par rapport à la nouvelle ! Cela ne veut pas dire que ce n'est pas bon, c'est même tout le contraire, c'est excellent mais c'est frustrant, on aurait tellement aimé que les auteurs développent quelques passages ! Le siège du fort, le combat héroïque de Balthus avec son chien contre les pictes est seulement ébauché (faute au nombre de pages de la Bd), c'est pourtant à mon sens un moment de haute intensité dramatique qui méritait quelques pages supplémentaires ! Il est vrai que dans la nouvelle de Howard, l’affrontement final entre Balthus, Slasher et leurs ennemis n'est pas narré directement non plus mais elle développe beaucoup plus ce qui se passe juste avant, le fait qu'il en tue quelques-uns avec son arc et que petit à petit on le sent encerclé mais décidé à donner du temps aux femmes des colons pour fuir ! "C'était un homme, dit Conan. Je bois à son ombre et à l'ombre de son chien qui ne connaissait aucune peur..." écrivait Howard. Cette nouvelle méritait au moins deux tomes... mais je sais, on ne peut pas toujours faire comme on le souhaite et il y a des contraintes que Anthony Jean et Mathieu Gabella ont dû respecter ! Ils s'en sont très bien tirés! Ceci dit, je me suis régalé et vais me replonger dans la nouvelle pour avoir une idée plus précise de l'adaptation même si je sais déjà que c'est une superbe adaptation et qu'ils ne pouvaient faire mieux sur 42 pages ! Excellente troisième BD dans cette collection ! J'ai adoré, ma préférée pour l'instant même si les deux autres tomes de la série valent largement le détour! Ce qui est séduisant dans cette série, c'est justement le fait que plusieurs équipes se succèdent! On varie les plaisirs (un peu, beaucoup, à la folie) mais chacun va y trouver son Conan idéal et sa BD référence concernant le héros de Howard! Pour l'instant, je suis admiratif devant ce 3eme volume. J'espère que la suite sera du même niveau pour le plus grand plaisir de tous les fans du cimmérien et des autres...
Une collection d'une très grande qualité qui mérite VRAIMENT de s'y interesser, que l'on soit fan de Conan ou non. Les histoires en elles mêmes sont des adaptations fidèles des nouvelles de Robert E. Howard, chacune adoptant son propre style graphique, mais il est aussi important de préciser l'ajout en fin de tomes de quelques pages d'explication par Patrice Louinet, l'un des plus grands spécialistes de Robert E Howard, afin d'expliquer le contexte d'écriture de chaque nouvelles ainsi que la vision de l'auteur, bien plus profonde qu'elle n'y parait. Pour moi cette série est un excellent moyen de briser les cliché entourant malheureusement Conan Le Cimmérien. Tome 1 : La Reine de la Côté Noire 3,5/5 - Je ne suis pas fan du graphisme choisit, il ne colle pas trop à ma vision de Conan, mais l'on s'y fait vite, d'autant plus que l'aventure est au rendez vous avec cette nouvelle de qualité. Un bon début de collection. Tome 2 : Le Colosse Noir 4,5/5 - Gros coup de coeur en revanche sur le graphisme de ce tome-ci, l'histoire est plus simple et va plus rapidement au but mais elle est pour moi bien plus épique. C'est même Homérien. Tome 3 : Au dela de la Rivière Noire 4,5/5 - Encore une adaptation phénoménale ! Quelle ambiance ! Le dessin est magnifique, créant vraiment une atmoshpère particulière. L'histoire fait la encore dans la "simplicité" dans le sens où il n'y a pas 40,000 personnages et péripéties (il n'y en a absolument pas besoin) mais cette opposition civilisation/barbarie fait vraiment la force du récit. Un essentiel.
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