Wonderland (Graph Zeppelin)
Une adaptation assez trash du chef d'oeuvre de Lewis Carroll.
Alice au Pays de la BD Les petits éditeurs indépendants
Alice Liddell n'est plus la petite fille que vous connaissiez autrefois. Des années se sont écoulées depuis qu'elle a fait le voyage au Pays des Merveilles. Aujourd’hui mariée et mère de deux enfants, Alice a tout pour être heureuse. Mais tout bascule le jour où sa fille, Caroll Ann, surnommée Calie, est à son tour attirée par le Pays des Merveilles. Ce pays, autrefois bucolique, a bien changé et c’est un monde plein d’horreurs et de folies qu’Alice va devoir redécouvrir en partant sauver sa fille.
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Genre
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Public
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Date de parution | 20 Février 2018 |
Statut histoire |
Série en cours
(histoire conclue en 3 tomes + 1 tome présentant la génèse des personnages)
4 tomes parus
Dernière parution :
Plus de 3 ans
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Les avis
J’ai lu cette série dans l’intégrale que les éditions Graph Zeppelin viennent de faire paraitre. Celle-ci reprend les 3 tomes de l’histoire complète, mais pas le quatrième (suite d’histoires courtes présentant le monde et les personnages). Et c’est plutôt une agréable surprise (la parution des albums m’avait échappé). Raven Gregory reprend la trame d’origine de Lewis Caroll, en la pervertissant (dans tous les sens du terme d’ailleurs). En effet, Alice est devenue femme, au sein d’une famille américaine a priori idéale, mais c’est sa fille qui, embarquée elle aussi « de l’autre côté du miroir », va découvrir un envers de décor extraordinaire, et pousser sa mère à lui porter secours. Il faut dire que dès le départ le ton est donné, et que le lecteur sait qu’il n’aura pas droit ici à une énième resucée de la version Disney d’Alice. En effet, la famille idéale incarnée par Alice, son mari, son fils et sa fille Caroll Ann (Calie) vole en éclat. Alice tente de se suicider, le mari est en fait volage et adepte de relations sadomasochistes, le fils est quelque peu psychopathe, et Calie délurée. Mais c’est surtout à partir du moment où Calie bascule au Pays des Merveilles que l’histoire – tout en gardant personnages et décors classiques, du moins à l’extérieur – dévie singulièrement de la trame originale. Le fantastique onirique de Lewis Caroll est ici remplacé par un fantastique nettement plus noir, tout est dangereux, menaçant, certaines scènes virant presque au gore, avec quelques petites touches un peu trashy. Il reste un peu de poésie, mais l’horreur la place très loin au second plan. Un grand classique revisité donc, une histoire qui se laisse lire facilement et agréablement. Mon principal bémol concerne l’aspect graphique. Le dessin est techniquement très bon, très classique pour ce type de comics, avec quelques clichés inhérents au genre, comme ces femmes qui sont toutes des bombasses hyper sexuées, une esthétique SM souvent présente (au point qu’au vu de la couverture et de l’éditeur, j’ai un temps pensé avoir à faire à une version porno hard, mais en fait pas du tout, même si un érotisme assez fort imprègne pas mal de pages). Mais c’est surtout la colorisation informatique dont je ne suis pas fan, elle lisse un peu tout (affaire de goût, mais ce n’est pas mon truc). On a en tout cas là une vision originale et intéressante d’un grand classique, qui pourra plaire aux amateurs de l’histoire originelle, mais aussi à ceux qui, ne la connaissant pas, cherchent tout simplement une intrigue fantastique bien fichue. Note réelle 3,5/5.
L'intrigue se développe lentement autour de la fille d'Alice où l'on va suivre sa quête personnelle, mystique et psychanalytique. Il y a de bonnes idées bien exploitées dans l'histoire, on devine parfois la suite des événements sans que cela nuise à la lecture.J'ai bien aimé cette adaptation qui met en valeur le modernisme. C'est parfois assez sombre et sanglant, ce qui n'est pas pour me déplaire. Il faut un temps d'adaptation assez rapide avant que le graphisme se transforme d'une énigme en régal pour les yeux. Les styles divergent souvent et démontrent le talent hors norme de l'auteur. Ces changements ne se font pas sans raison, ils sont explicites ou fusionnels avec le texte. J'ai été bluffé par le dessin superbe, l'encrage est très fin et la mise en couleur informatique est tout simplement sublime. L'outil est maîtrisé et mis à forte contribution pour offrir des cases ultra-détaillées. En effet, les personnages sont ciselés, les bâtiments majestueux et très soignés, les plans larges somptueux, les plans serrés emplis de mouvements et d’expressivité… A la fermeture de l’album j’avais un peu la sensation de m’éveiller après un long et doux rêve ou un cauchemar, c'est selon. C'est cela Wonderland.
Que dire... je viens de dévorer les 2 premiers tomes. La vision que je me fais de l'univers d'Alice est là, d'après ce que j'en connais au travers de Disney et Tim Burton. Le génie du scénario est d'ajouter de l'intrigue à l'histoire de base tout en restant cohérent (je vous laisse découvrir), et aussi de décaler tout ça dans le temps par le biais de la fille d'Alice, cela dépoussière et revitalise la vision ce chef d'oeuvre. Niveau dessin, vignettage, nouvelle idée de présentation type (journal d'Alice versus blog de Calie (sa fille)), ça envoie. J'ai clairement passé un bon moment, j'espère que la suite sera au même niveau. Dans ce cas je pourrais encore monter ma note.
Et bien dites moi, pour ce qui aujourd'hui n'est encore qu'un diptyque ça envoie du lourd. Il vous faudra oublier toutes vos références, notamment celle concernant ce bon vieux Walt Disney parce que notre Alice ici présentée est bien loin des canons habituels. Enfin Alice, c'est plutôt sur le personnage de Callie que se concentre les choses. Fille d'Alice, celle-ci découvre avec horreur ce qu'est véritablement le pays merveilleux. Merveilleux il l'est, mais pas au sens généralement admis, merveilleux au sens ou il nous montre des choses extraordinaires à tendance psychopathe. Tous dans ce fabuleux univers sont atteints de divers troubles mentaux qui leur font commettre les pires horreurs. C'est plutôt bien foutu, le scénario est très rondement mené, dynamique ne relâchant jamais son rythme. Il est aidé en cela par un dessin de style comics très "punchy" avec les couleurs idoines. Une relecture du livre de Lewis Carroll réjouissante émaillée ici ou là de courts extraits du texte original. Pour moi du presque tout bon et j'attends le troisième tome pour augmenter sans nul doute ma note.
Grand fan de l'univers d'Alice de Lewis Carroll, j'étais curieux de voir ce que cette version allait pouvoir apporter à ce monde déjà tant revisité. Et bien je n'ai pas été déçu, et les surprises ont été au rendez-vous ! L'histoire commence des années après le retour d'Alice du Pays des Merveilles. Elle est maintenant adulte, est mariée et mère d'un garçon et d'une fille. Sauf que cette situation modèle vire rapidement au cauchemar ! Car c'est une version des plus sombre que nous ont concocté les auteurs, genre bad trip sous datura ! Dès la seconde page tout commence à partir en couille. La fille d'Alice Carroll Ann retrouve sa mère avec les veines tranchées dans la baignoire. Elle s'en sort de justesse mais reste gravement dépressive. On découvre aussi rapidement que le père trompe Alice et s'adonne allègrement au sado-masochisme avec sa secrétaire, que le fils est derrière ses aspects timides un psychopathe en puissance et que Caroll Ann et son petit copain essayent à peu près tous les psychotropes qu'ils peuvent trouver... C'est en descendant à la cave en poursuivant le lapin domestique de la famille que Calie (Caroll Ann) tombe à travers le plancher, passe de "l'autre côté du miroir" et se retrouve à Wonderland. Et là, "c'est le drame"... Wonderland se révèle être un univers délétère et mortifère où tout n'est que mort en puissance. Plantes, animaux et personnages sont tous plus fous et dangereux les uns que les autres. On comprend vite pourquoi Alice est rentrée traumatisée de son périple. Mais pour le coup c'est Calie qui va devoir survivre à cet enfer... Alors au final ça donne quoi alors ? Et bien ça fonctionne plutôt pas mal. On sent que les auteurs se sont fait plaisirs en parsemant leur album de références à l’œuvre d'origine, que ce soit dans les patronymes, les éléments de décor, etc, tout en grossissant à l’extrême le parti pris macabre qu'ils ont choisi. Ça a le mérite d'être cohérent. Pour ce qui est du dessin, c'est aussi réussi même si je ne suis pas un grand fan de ce style assez classique du comics et de cette représentation des femmes toujours très pulpeuses et aguicheuses ; ça fait très fan service. Mais bon, le tout tenant plutôt bien la route grâce à des cadrages et des découpages originaux, on se laisse embarquer dans cette folie furieuse. En tout cas on sent que tout a été bien pensé, que ce soit le découpage en chapitres, les journaux intimes de plusieurs protagonistes qui ponctuent l'album et c'est ce qui fait qu'au final j'ai apprécié ce premier tome de cette version déjantée d'Alice. A découvrir (3.5/5)
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