Les Contes ordinaires d'Ersin Karabulut
Avec la poésie, la noirceur et l'imaginaire d'un Edgar Allan Poe, Ersin Karabulut nous dresse le portrait d'une société qui a renoncé à ses illusions face au carcan familial et aux pouvoirs politiques et financiers. Un recueil de fables d'anticipation poétiques et troublantes qui témoignent de la vivacité de la bande dessinée turque.
Anticipation Fluide Glacial, le best-of Magazine Fluide Glacial
Avec la poésie, la noirceur et l'imaginaire d'un Edgar Allan Poe, Ersin Karabulut nous dresse le portrait d'une société qui a renoncé à ses illusions face au carcan familial et aux pouvoirs politiques et financiers. Un recueil de fables d'anticipation poétiques et troublantes qui témoignent de la vivacité de la bande dessinée turque.
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Date de parution | 21 Février 2018 |
Statut histoire | Histoires courtes 2 tomes parus |
Les avis
Comme d’habitude j’aime beaucoup le travail de Karabulut; il s’agit ici de 15 petites histoires, toutes empreintes de mystères, de noirceur mais aussi de poésie ! certaines sont politiques, d’autres sont romantiques, de manière globale c’est un plaisir de couvrir autant de sujets et d’idées différentes en un peu moins de cent pages; le style de dessin change au fil des histoires, mais les personnages sont toujours autant charismatiques, et je trouve l’absurdité de certains visages vraiment hilarante; une lecture rafraîchissante.
Comme NoirDésir, surpris de trouver cet auteur (que je ne connaissais pas) chez Fluide Glacial. On est certes dans l'humour mais il est ici noir et grinçant. Je ne connaissais pas Ersin Karabulut mais je vais suivre. Le niveau des contes n'est pas homogène mais aucun ne passe complètement à côté. Un style graphique varié mais qui fonctionne très très bien, au service d'une vision corrosive de notre société, beaucoup de sujets y passent. Je recommande fortement.
(Seulement lecteure du tome 2) Avec un tel titre et comme éditeur Fluide Glacial, on a tôt fait d'être étonné à la lecture de cet ensemble de contes ciblant et touchant juste les travers (actuels et potentiels) de notre société. Il y a du "SOS Bonheur" ou Porte-à-porte-malheur là-dedans. C'est déprimant car on remarque des prémisses de chaque scénario dans le monde qui nous entoure, sans doute encore plus forts dans d'autres pays. Mais il y a aussi des histoires plus légères et non politisées qui font sas de décompression (le fils grandissant dans le ventre de sa mère impuissante, énorme, géniale). Et puis il y a des petites pointes fulgurantes d'espoir et de poésie (comme la belle page de fin) qui réchauffent un peu le coeur, sacrément refroidi par le reste. Je ne sais pas ce qu'a fait d'autre cet auteur au nom improbable (un pseudo j'espère) mais je vais rapidement y jeter un oeil. --------------- Mise à jour après lecture du tome 1: Erreur de lire le lire 2ème en premier, c'est un peu comme attaquer Le Sommeil du Monstre par la fin. Les postulats du tome 1 sont aussi très bons mais les histoires sont traitées de manière trop rapide. Si on faisait une comparaison avec des séries TV, le tome 1 serait "les contes de la crypte" et le tome 2 "Black mirror". Un peu trop de voix off également, le tome 2 a également corrigé le tir. Par contre, il y a une grande diversité graphique, le tome 2 est plus uniforme, l'auteur a décidé quel sera son style de prédilection.
Étonnant de retrouver cette série chez Fluide Glacial, tant on est ici très éloigné de la franche déconne (de l’humour même !), ou du type de dessins souvent employés par les auteurs maison. En tout cas, cet auteur turc (que je découvre ici) est à suivre, tant j’ai aimé ces petites histoires (qu’il présente comme des contes). Des contes cruels, voire très cruels alors, où le fantastique, un chouia d’humour noir, habitent personnages et intrigues. Aucune histoire n’est ratée, celles-ci allant du pas mal à l’excellent. Toutes sont intrigantes. Et surtout cela se renouvelle suffisamment pour que le lecteur soit captivé et ne se lasse pas. Car Ersin Karabulut varie son style graphique (remarque valable pour le dessin, mais aussi pour la colorisation), et fait feu de tout bois dans ses histoires courtes, qui développent un univers que j’ai trouvé très noir et pessimiste, une vision corrosive de notre société (la société de consommation – avec une prise en main de tous les pans de nos sociétés par des gafams – ici une sorte d’Apple omniprésente, mais aussi l’intolérance face aux différences – politiques ou physiques, le mal être, etc., les sujets sont très variés). C’est noir, grinçant, mais toujours bien construit – et bien dessiné, donc voilà une lecture recommandable.
Ersin Karabulut est un auteur turc - au départ je pensais que c'était un pseudonyme - ce qui est assez rare pour être souligné. Son dessin est assez rond et mignon avec de jolies couleurs et la préface de Pierre Christin assez sérieuse sur le contexte politique turc m'a fait douter de sa présence chez Fluide Glacial. Les différentes histoires indépendantes, de petits contes fantastiques, ont tout de même un fond humoristique. Elles décrivent par l'absurde une certaine idée du fascisme, de l'obscurantisme religieux et à mots couverts vraisemblablement la situation de la Turquie à l'image de la première histoire où chaque personne depuis l'enfance doit porter une pierre sans jamais devoir la poser à terre même pour dormir la nuit. A chaque âge une petite cérémonie permet le changement de pierre par une plus grosse. Mais une petite fille ne l'entend pas de cette oreille et veut démontrer qu'il ne se passera absolument rien si sa pierre touche le sol. Une très bonne lecture.
Ce sont des fables noirs avec parfois de la poésie. Même si la série provient de l'éditeur Fluide Glacial, ce n'est pas très marrant et cela rappelle ce que faisait Foerster lorsqu'il était un pilier du magazine humoristique. Les histoires sont globalement bonnes. L'auteur dénonce les travers du monde moderne en utilisant souvent des métaphores et j'avoue que parfois c'est tellement subtiles que je ne suis pas certain de comprendre où veut en venir l'auteur ou plutôt je ne suis pas certains si quelques récits avaient pour but de dénoncer quelque chose ou c'était juste un délire de l'auteur. Comme il est turque et moi pas, j'imagine qu'il me manque quelques références culturels, notamment le carcan familial qui j'imagine est pire en Turquie qu'en occident. Le dessin est correct quoique je ne suis pas fan des personnages qui son volontairement moches.
Au final, je mets quand même un 4/5 pour cette BD, parce qu'elle a quand même de sacrés atouts pour elle et que je dois reconnaître qu'elle marque. C'est rare les BD qui me répugnent à la relecture parce qu'elle est trop dérangeante, mais celle-ci en fait partie. J'avais été attiré par le titre et la couverture, mais il s'agit de différentes sortes de récits à l'intérieur. De l'anticipation pure (notamment sur le plan social), de l'actualité détournée, des dérives politiques... Tous les genres de l'anticipation sont englobés. C'est grince-dent et cynique, horriblement cynique. En soi, je ne pense même pas qu'on puisse le ranger dans la catégorie humour, tant c'est noir de récit. Mais là où l'auteur fait fort, c'est dans la dénonciation de tous les travers sociaux. Il ne représente pas l'humanité sous son meilleur jour, mais laisse toujours une place à l'espoir. Place minuscule, certes, mais qui fait la différence dans plusieurs récits. Les métaphores abondent également, parfois très facilement reconnaissables, parfois plus subtiles. C'est plutôt bien trouvé dans la plupart des cas, et j'ai beaucoup apprécié le mordant qui s'en détachait. Si je dois faire ma fine bouche, je dois reconnaître que certains récits sont plus anecdotiques que d'autres, mais la plupart proposent des idées assez fortes et des développements originaux. J'ai une préférence particulière pour "Un mets des plus exquis" ou "Aimez-vous les uns les autres" qui parvient à merveille à faire ressortir toute l'absurdité de l'être humain, qui, devant une nouvelle à faire dresser les cheveux sur la tête -banaliser le commerce de viande humaine- tire une satyre féroce sur le marché que cela développe et la reconnaissance par le prix de sa viande au kilo. Glaçant d'effroi et parfaitement bien traité. Le dessin est très bon, même s'il change assez souvent d'une histoire à l'autre. Je suis un peu gêné parfois par les innombrables bulles que l'auteur fait tourbillonner autour de la tête de ses personnages, mais en dehors de ça je reconnais un sacré coup de crayon. C'est probablement la première fois que je lis une BD turque, mais si les autres sont du même acabit j'ai hâte de les découvrir. En tout cas, si vous n'avez pas peur du cynisme, de la noirceur et du grince-dent, ruez-vous sur cette petite merveille. C'est inattendu et parfaitement dans l'air du temps ! EDIT : Le tome deux est sorti, et Pouah ! Il envoie du lourd, l'auteur. C'est presque pire que le premier, encore plus noir et encore plus loin dans les considérations sociales, le tout débarrassé de toute trace d'humour, d'espoir ou de rédemption ! Autant le premier volume avait parfois quelques touches de poésie ou d'amour, là c'est noir charbon, du genre qui met mal à l'aise mais tape incroyablement juste. Entre la critique du libéralisme sauvage (que vit pleinement la Turquie d'ailleurs), l'oppression systémique, le carnage politique, la privatisation massive ou les ravages des conservateurs, on dirait que l'auteur doit tirer à boulet rouge sur la situation présente. Une réelle BD de noirceur, mais pleine de messages aussi. Derrière des métaphores claires et pas toujours subtiles, mais bien trouvées et frappantes, l'auteur tape juste, sur une considération du monde qui n'est franchement pas chouette. Une lecture recommandée mais pas en des temps durs, et je recommanderais presque de ne pas être seul lorsqu'on découvre la BD. C'est du corrosif, ça peut faire mal ! A manipuler avec précaution.
J'attendais beaucoup de ce conte au vu des critiques assez élogieuses dans la presse. Je suis fort déçu car je n'ai pas ressenti quelque chose de fort. Certes, c'est assez bien dessiné et colorisé dans un format de qualité. Cependant, ces petites histoires assez cyniques ne me parlent pas. Elles sont trop bizarres et loufoques. J'en perçois à peine le sens pour certaines d'entres-elles. Il est vrai que l'humour noir n'est pas ce que je préfère. Pour autant, je conçois tout à fait que cela pourra plaire à un public plus avisé et sensible à ce genre.
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