Give peace a chance - Londres 1963-75

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Marcelino Truong a 6 ans quand ses parents quittent le Vietnam où, depuis 1961, la présence américaine n'a cessé de s'intensifier. Après cette période chaotique, brillamment racontée dans Une si jolie petite guerre, sa famille s'installe à Londres. Pour Marco, son frère et ses deux sœurs, c'est la découverte d'un monde en pleine ébullition : le Swinging London des Sixties. Une jeunesse au son d'une musique nouvelle, celle des Beatles, des Stones et de Jimi Hendrix. Jeunesse paradoxale, partagée entre l'hédonisme pacifiste qui culmine à Woodstock et l'attachement à un Vietnam martyr.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Autobiographie Les Guerres d'Indochine et du Vietnam Les hippies Londres Séries avec un unique avis

Marcelino Truong a 6 ans quand ses parents quittent le Vietnam où, depuis 1961, la présence américaine n'a cessé de s'intensifier. Après cette période chaotique, brillamment racontée dans Une si jolie petite guerre, sa famille s'installe à Londres. Pour Marco, son frère et ses deux sœurs, c'est la découverte d'un monde en pleine ébullition : le Swinging London des Sixties. Une jeunesse au son d'une musique nouvelle, celle des Beatles, des Stones et de Jimi Hendrix. Jeunesse paradoxale, partagée entre l'hédonisme pacifiste qui culmine à Woodstock et l'attachement à un Vietnam martyr. Entre la guerre civile et les fêtes dans les belles town houses. Entre le bruit terrifiant des bombardiers et celui, électrisant, des guitares. À nouveau, Truong parvient à l'équilibre idéal entre chronique familiale et grande Histoire. On retrouve dans give peace a chance la justesse de regard saluée dans Une si jolie petite guerre, sur l'enfance et l'adolescence, mais aussi sur la nature et les arcanes d'une guerre si complexe qu'on n'a toujours pas fini d'en faire le tour. Les ruses, les fautes de chaque camp et les horreurs de tous sont examinées d'un œil calme et empathique. Traversé par l'esprit de John Lennon, à qui le titre rend hommage, un vrai roman d'apprentissage.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Novembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Give peace a chance - Londres 1963-75 © Denoël 2015
Les notes
Note: 3/5
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10/07/2018 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Give peace a chance fait suite à l'album Une si jolie petite guerre : Saïgon 1961-63. Nous y découvrons les années suivantes de la jeunesse de l'auteur dans ce nouveau récit autobiographique. Mais là où le premier livre focalisait son attention sur le Vietnam en guerre et la façon dont des enfants vivaient leur jeunesse dans ce cadre, celui-ci parle bien davantage de la vie quotidienne des héros dans leur pré-adolescence puis adolescence à Londres, et ne garde qu'en trame de fond bien plus distante la situation au Vietnam et la guerre qui durera jusqu'en 1975. C'est donc avant tout à l'ambiance des sixties à Londres que s'intéresse le récit et à comment des enfants franco-vietnamiens vont s'intégrer à cet univers. En parallèle, les troubles maniaco-dépressifs de leur mère vont s'accentuer et entraîner des réactions de rejet parfois viscéral de la part des enfants en pleine adolescence. Récit plus intimiste et chronique familiale composent donc cet album. Mais il comporte tout de même encore une bonne part d'information sur comment se déroulait pendant ce temps là la guerre au Vietnam, avec une critique de la façon dont les Etats-Unis menaient leurs actions et en même temps une profonde dénonciation des exactions des Viet-Congs et de l'aveuglement des populations occidentales branchées, hippies et autres gauchistes, qui soutenaient la cause des communistes sans savoir de quoi il retournait sur le terrain. C'est bien d'avoir ici un avis équilibré qui sort des sentiers balisés, ni pro-communistes ni pro-USA. Et c'est intéressant de voir les jeunes de la famille Truong se retrouver en porte à faux à Londres puis à Paris quand on leur parle Flower Power, Give Peace a chance et US Go Home et qu'ils se font traiter de réactionnaires parce qu'ils ne soutiennent pas les Viet-Congs. Le fond familial de cet album est un peu moins original que le cadre géo-historique d'Une si jolie petite guerre, mais la narration est ici un peu plus maîtrisée, rythmée et prenante. Le dessin est toujours sympathique, avec une ligne claire et élégante encore à mi-chemin entre celles de Loustal et Juillard à mes yeux. On sort de cet album comme d'une bonne lecture, en ayant une vision plus claire du conflit Vietnamien et de comment des jeunes franco-vietnamiens ont pu grandir en Europe en mêlant cet héritage natal à la difficulté de devoir gérer une mère bipolaire.

10/07/2018 (modifier)