Gilgamesh (Harder)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Belle adaptation du grand texte de la civilisation mésopotamienne.


Auteurs allemands Gilgamesh Mythologie

L’Épopée de Gilgamesh est le plus ancien récit de l’histoire de l’humanité. Il nous est parvenu sous la forme de tablettes d’argile lacunaires, rédigées en sumérien, datées de la fin du IIIe millénaire avant JC. Personnage hors du commun de la Mésopotamie antique, roi de la cité d’Uruk, Gilgamesh est un tyran mais il accomplit, avec l’aide de son ami Enkidu, des exploits qui permettent aussi de voir en lui le premier super-héros. Avec le sens de la démesure qu’on lui connaît, Jens Harder a pris ce texte mythique à bras-le-corps. Tout en restant fidèle à l’esthétique des bas-reliefs témoins de ce lointain passé, il en fait une vraie bande dessinée, avec des décors grandioses, des monstres, des combats, des rêves, des dieux, de l’amour aussi. Avec Jens Harder pour guide, suivez Gilgamesh et Enkidu dans la forêt de cèdres d’Humbahba, sur les rives de la Mer morte et jusqu’aux enfers. Une expérience de lecture unique, et une formidable porte d’entrée pour découvrir la civilisation mésopotamienne. (Site éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Gilgamesh (Harder) © Actes Sud/l'An 2 2018
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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10/07/2018 | Noirdésir
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L'avatar du posteur bamiléké

Le Gilgamesh de Jens Harder est une lecture exigeante et presque du domaine de l'académique. Je partage l'avis de Noirdésir sur le travail proposé par l'auteur mais ma note est plus réduite car je n'ai pas trouvé de plaisir ni d'émotion dans ma lecture. En fait seul le dossier final sur la genèse de l'ouvrage m'a vraiment intéressé. La structure du récit construit autour des douze tablettes retrouvées et traduites propose une narration exclusivement off sous forme de versets comme pour tout texte sacré. Perso je n'ai pas besoin d'images quand je lis ce type de textes très introspectifs. J'ai assez vite décroché d'une épopée mythologique de Gilgamesh et de son alter ego Endiku qui ne me parlait pas. Comme l'explique l'auteur, le graphisme essaye de s'affranchir de la troisième dimension pour revenir aux modèles des bas-reliefs mésopotamiens. C'est donc très statique et ressemble à la visite d'un musée. Malgré ma curiosité je ne suis pas rentré dans l'ouvrage. Une lecture qui demande à mon avis un moment de réception favorable pour s'y plonger. Ce n'était pas mon cas mais je reconnais un travail original et très sérieux.

13/07/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Jens Harder est un habitué des projets atypiques, pour lesquels il mène un long travail de recherche, et qui l’amènent à traiter d’une période ancienne (voir "Alpha… directions"). Une nouvelle fois Actes Sud recueille le fruit de son travail. Même si ce n’est pas absolument nécessaire, je vous recommande de commencer par la fin, c’est-à-dire l’important (dans tous les sens du terme) dossier de fin de volume. En plus d’une iconographie très riche, d’un lexique et d’un index des noms cités, Jens Harder y explique comment lui est venu l’idée de traiter de ce sujet, ses questionnements, et les réflexions que son travail a entrainées. Très riche, instructif, et intéressant ! L’épopée de Gilgamesh est un texte fondateur et, par-delà ses qualités « littéraires », c’est aussi une mine de renseignements sur la pensée des peuples mésopotamiens d’il y a quelques millénaires. Jens Harder a pris le parti dans son traitement graphique, de coller au maximum au niveau du rendu à ce que l’on peut voir sur les sculptures, fresques que nous connaissons de cette époque (vues au Louvre par exemple), en particulier en représentant la plupart du temps les personnages de profil, avec un rendu proche de la sculpture : c’est vraiment original et très réussi ! Pour ce qui est de « l’histoire » en elle-même, il suit celle que les études des 12 tablettes aujourd’hui découvertes et analysées nous ont livrée (il signale juste par des pointillés lorsque le texte est lacunaire) : mais la narration ne souffre pas de cette volonté d’être fidèle à un texte assez éloigné de prime abord des canons narratifs contemporains. Toujours est-il que les aventures du roi Gilgamesh et de son compagnon Enkidu, au milieu des dieux et des hommes, avec un Gilgamesh qui pourrait prétendre – bien avant Héraclès ! – à être le premier super-héros, se laissent lire très agréablement. Il faut juste être réceptif à ce genre de texte – mais c’est mon cas. Et je trouve que le traitement de Harder est très adapté au sujet, en ne sacrifiant pas le texte et son cheminement à une réécriture artificielle. Harder garde bien la naïveté, et la force du texte d’origine, ses « adaptations » se faisant de manière très discrète. C’est en tout cas une belle transcription de ce grand texte en BD !

10/07/2018 (modifier)