Péché mortel
Quand les victimes deviendront des parias, quand les coupables seront désignés, quand viendront la fascination pour l'ordre et l'ivresse de la haine, il ne nous restera finalement peu de choix: la soumission, la résignation, ou la dissidence.
Anticipation Dictatures et répression École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg Maladies et épidémies Pilote
Au seuil de l'an 2000, la maladie mortelle qu'est le VRH fait des ravages dans la société, cette maladie n'est autre qu'une M.S.T., elle se transmet donc par voie sanguine et sexuelle. La seule issue de cette maladie est la mort, et sa propagation est telle que sa maîtrise devient un enjeu politique international... La recherche d'un vaccin contre ce virus devient une affaire planétaire; et c'est un français, Franck Morin chercheur à l'institut VRH, qui semble le plus proche de trouver un vaccin valable: un virus totalement artificiel qui aura un système de propagation identique au VRH... "en un mot: la guérison sera contagieuse!" En attendant la découverte de ce "virus antivirus", les politiques prennent le taureau par les cornes: les victimes sont devenus des parias; ils sont entassé dans des centres d'hébergement et de soin à l'écart de la population. Afin d'éviter de nouvelles contaminations les autorités font la chasse aux gens aux moeurs légères... aux célibataires, aux toxicos... En France les prochaines échéance sont les élections Législative et le Parti Populaire de Sauvegarde(parti d'extrême droite) semble en bonne marche pour prendre le pouvoir...
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Date de parution | Avril 1989 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Je n'ai pas été séduit par cette série. Je suis même étonné du scénario de Toff et Béhé qui mixte la peur du Sida des années 80 avec la discrimination et les exactions contre les Juifs dans les années 40 à Strasbourg. Cela me rappelle une affiche assez provoc de l'époque. Cela crée un mélange de situations à contre sens de l'histoire de ces années. Dans les années 80 aucun gouvernement ou parti politique majeur européen n'a utilisé l'anti-malades du Sida pour faire carrière. C'est même le contraire qui est advenu avec des fonds très importants levé pour la recherche, les associations et les soins des malades (en Europe et aux USA). On ne compte plus les oeuvres antidiscriminatoires produites à cette époque. Le scénario est donc à mon avis très ambigu car sous couvert de dénonciation, je trouve qu'il travaille sur la peur et la haine bien trop facilement. Les auteurs veulent faire passer une idée trop simpliste des mauvais répressifs vs les gentils libertaires mais il n'y a aucun mot sur la prévention ou l'éducation qui sont fondamentales dans cette thématique. En outre si dans ces années-là, un testeur comme celui de Guy, qui donne les résultats en 1 minute, avait existé, la propagation du VIH et de sa peur aurait été circonscrite très rapidement même pour les adeptes des orgies quotidiennes. En effet ce qui rendait le VIH terrifiant était qu'il était invisible très longtemps avant qu'il ne soit trop tard. À mon avis une grande partie du scénario s'écroule par cette simple scène. Malgré ces faiblesses le début de l'histoire se lit. Mais ensuite j'ai décroché et je me suis ennuyé avec cette histoire de traitre et ces flash-backs à répétitions qui ne servent qu'à répéter le début du récit d'une manière manichéenne. Le graphisme semble avoir été relooké pour l'intégrale. Le dessin assez réaliste est bon mais je trouve la mise en scène lourde et trop chargée. En conclusion j'ai trouvé cette lecture assez ennuyeuse et confuse. Pas mon truc.
Voila une Bd qui dans le contexte que nous vivons tous depuis 1 an avec cette saloperie de covid, offre un écho retentissant à l'actualité. Je précise que j'ai lu l'édition Dargaud de 1989 en collection Histoires fantastiques (je n'aime pas le design des nouvelles couvertures) ; cette histoire est parue en 1989 dans Pilote. C'est un récit d'anticipation certes, avec quelques évolutions similaires à la pandémie d'aujourd'hui, mais l'ensemble est assez inquiétant et effrayant par son réalisme des situations. D'ailleurs, je crois savoir que la Bd avait surpris et marqué les esprits en 1989 lors de sa sortie. Les auteurs en profitaient pour imaginer un monde aux abois où les partis politiques extrêmes tirent un avantage d'une pandémie qui fait des ravages au sein d'une forme de totalitarisme, à la différence que cette maladie n'est pas aussi vicieusement transmissible que le covid, puisqu'elle se transmet par voie sexuelle, mais le sexe est une de nos libertés, et selon moi, c'est aussi important qu'une bonne bouffe entre amis dans un resto, ce dont on est privé depuis des mois. Le contexte est bien élaboré, c'est bien construit et plein de rebondissements palpitants et troublants, où les personnages sont bien définis. Le tome 1 a une force incroyable, avec un ton désespéré, et aurait pu se décliner en un one-shot très burné, alors que d'après l'ami qui m'a prêté l'album, la suite a tendance à s'étirer un peu. Cependant, le tout fonctionne bien, les ressorts dramatiques sont bien conçus, ça reste très efficace, ça surprend même par sa narration avec 30 ans d'avance. La partie graphique est correcte, j'ai dû voir le dessin de Béhé sur Destins et sur Le Décalogue, mais il me semble que je ne l'avais pas trouvé si terrible que ça, alors qu'ici, je le trouve plus appliqué, surtout sur les décors, avec une finesse de trait appréciable. Si vous trouvez cet album Dargaud en occase, n'hésitez pas, le récit est suffisamment prenant pour se limiter à ce seul album.
J’ai beaucoup aimé le premier tome, qui était visionnaire quelque part. Les auteurs partent en effet des inquiétudes nées de l’apparition du Sida pour nous montrer les dérives que pourraient engendrer cette crainte si elle était récupérée par des religions ou des partis nationalistes. Le tout est enrobé dans une fiction mouvementée, pas toujours très crédible, mais tellement rythmée et bien portée par des personnages touchants que c’est toujours à l’heure actuelle, un tome que j’aime lire. Et puis la fin m’avait spécialement marqué. Les trois tomes suivants, conçus et parus bien plus tard, n’ont pas la force de ce premier tome. C’est une suite qui se construit comme une intrigue d’espionnage. Un personnage a trahi et le tout sera de trouver, sur base de flash-backs, qui est ce traitre. De suite, l’univers a perdu de son intérêt car tout avait déjà été (très bien) dit de ce point de vue dans le premier tome. Les personnages restent touchants mais cette rallonge garde un goût d’artifice. J’aurais préféré partir sur une autre histoire plutôt que de voir le tome 1 inutilement prolongé. Le dessin de Béhé, j’aime beaucoup. Il est estampillé « années ‘80 », c’est clair mais je lui trouve une force dans son dynamisme et une lisibilité excellente dans l’ensemble que peu de dessins de l’époque possédaient. Ce trait est facile à lire et traduit parfaitement les émotions des personnages. Je conseille vivement le premier tome (mon conseil d'achat ne porte que sur celui-ci), mais je pense que vous pouvez oublier la suite.
J’ai trouvé le dessin bon voire très bon techniquement, même si j’ai eu du mal à m’y faire, le trouvant franchement daté – au-delà même de son âge réel. Idem pour certains aspects de la colorisation. La mode des 80’s est surjouée… Ce n’est clairement pas la partie que j’ai préférée. J’ai été davantage convaincu par l’intrigue elle-même. Celle-ci use de plusieurs thèmes : une sorte de Sida qui frappe une partie de la population, un parti d’Extrême droite (franchement fasciste) jouant sur de prétendus mœurs pourris pour accéder au pouvoir, avec l’aide d’une milice omniprésente (et des résistants qui s’organisent en réseaux). C’est clairement une démarque des événements des années 1930 et de la Seconde guerre mondiale. Même si quelques excités actuels (fachos en tout genre plus ou moins opportunistes, Manif pour tous, etc) ne sont pas trop éloignés de certains personnages de l'album... La narration est relativement bien fichue – en prenant soins de relancer le suspense en fin de chaque album. Une bonne partie de l’histoire (à partir du deuxième album en fait) est bâtie sur un long flash-back – alors même que nous sommes plusieurs dizaines d’années après le premier album – pour comprendre qui aurait trahi, à un moment crucial de la lutte contre la dictature instaurée par le parti fasciste déjà évoqué. On a presque l’impression qu’un one-shot (le premier album peut se suffire) a été complété a posteriori d’un nouveau cycle de trois albums. Au final, cela se laisse lire – même si j’ai été un chouia déçu par la chute finale – et que l’interrogatoire pour pénétrer les secrets de vieillard – et ainsi découvrir la trahison, m’a paru un peu improbable.
Le premier tome n'ayant aucunement besoin d'une suite, cet avis ne porte que sur celui-ci. Si cette BD avait été réalisée en 1980 elle aurait pu paraitre avant-gardiste, le concept de liberté de la pensée n'était pas encore franchement établi... en 1989, dans un autre contexte social, elle utilise le traumatisme instauré par le sida pour développer un univers plutôt sombre. Ce n'est plus de l'anticipation mais l'exposé d'un scénario catastrophe collant à l’actualité. D'un côté les gens sains protégés par une milice un brin fasciste, de l'autre les malades du VRH privés de droits et libertés. Evidemment parmi ces gens, d'honnêtes philanthropes luttent contre le mal qu'est cette maladie, hélas les vigiles prennent le pouvoir s'appuyant sur la peur populaire, les malades sont de plus en plus coupés du monde, les sages bâillonnés... Comment instaurer une dictature en se servant d'un coup dur porté aux citoyens paniqués ? L'idée n'est pas nouvelle, ni originale, elle est malheureusement basée sur de nombreux faits sombre de l'histoire des hommes. Pour décrire le futur autant s'inspirer du passé. Prise au premier degré, cette histoire effrayante manque de relief et cumule un peu trop d'éléments pour être tout à fait claire, quelques idées sont bonnes mais peinent à s'extirper de cette mélasse pathétique. Un scénario peu passionnant, sentant le déjà vu, caricatural, ne parvient pas à masquer la faiblesse narrative qui se dégage de l'ensemble. La fin est juste malvenue. Les dessins ne sont pas foncièrement moches, mais plombés par des couleurs assez écœurantes et rendus ringards par une imagerie 80's du plus mauvais effet : Les styles vestimentaires, les coiffures affligeantes. L'ensemble est daté et laid. Une lecture oubliable. JJJ
Comme Double JE, autre œuvre du duo Toff-Béhé, "Péché Mortel" m'a fait passer un bon moment de lecture mais qui ne sera pas inoubliable. Je sais bien qu'on ne peut pas demander à des auteurs de la fin des années 80 d'être des devins et d'imaginer un futur des années 2000 conforme à celui que nous vivons ou que nous avons vécu, je ne les accuserais pas d'avoir manqué de clairvoyance, qui peut se vanter de voir l'avenir ? Il n'empêche qu'un récit qui à l'origine se voulait "futuriste", quand on le lit (quand je le lis) 10-20 ans après sa création, je ne suis qu'à moitié convaincue. Je préfère de loin un bon scénar de science fiction des années 3000, improbable et délirant. Le dessin de Béhé me laisse un sentiment mitigé, je l'ai souvent trouvé très réussi et joliment colorisé, sauf pour les visages et morphologies humaines où là le trait m'a souvent carrément déplu. En ce qui concerne le scénario, j'ai parfois eu du mal à faire la distinction entre tous ces vieux ex "7" (handicap personnel lié à une absence totale de neurone de mémorisation des prénoms et des noms de famille) et j'ai en fin de compte été légèrement déçue par la chute. Malgré tout, j'ai passé un bon moment de lecture, un "pas mal sans plus" en quelque sorte.
Quel plaisir de pouvoir retrouver les rues d'un Strasbourg plongé dans le futur. C'est rare que l'avenir du monde se décide dans une ville provinciale mais pourquoi pas, après tout ? Le dessin n'est certes pas exceptionnel mais il reste très correct malgré une colorisation qui a assez mal vieillie. Le futur imaginé puisse directement ses racines dans le passé avec par exemple la montée du nazisme sur fond de crise économique. Ici, c'est un virus de type HIV qui prend le relais de la peur favorisant l'installation d'un pouvoir fasciste. J'ai un peu regretté la dimension de masse qu'avait réussi à atteindre une série comme V pour Vendetta et que "Péché mortel" ne réussi pas à produire. Il y a également des détails qui tuent dans l'imagination du futur de la part des auteurs. Les écrans TV sont par exemple des tubes cathodiques alors que nous vivons dans l'air de la télévision aux écrans ultra-plat. Cela enlève pas mal de crédibilité à la description de cet avenir. Pour le reste, le scénario est béton avec une fin totalement surprenante quant à l'identité du traite et ses raisons.
Après la lecture des 4 tomes. Enorme surprise que cette série. Je la place directement dans la même catégorie que la série Le Pouvoir des innocents et autres séries de Luc Brunschwig. Le scénario est d'une efficacité impressionnante. L'histoire en en fait un parallèle voir même plusieurs parallèles avec des faits historiques concernant des fascistes. Les dessins sont bons mais peu mis en évidence avec une colorisation qui fait tâche dans l'ensemble. Sans ce défaut, j'aurai mis un 5/5. Le premier tome demande plus d'efforts de la part du lecteur et est d'ailleurs plus ou moins indépendant. Les trois autres tomes forment une histoire découlant 30 ans après. Inutile de sortir tous les qualificatifs habituels, j'ai vraiment aimé cette BD, et je me dis qu'une petite intégrale en noir et blanc comme la série 'IAN" serait du meilleur effet. Petit pavé dans la mare, je me demande pourquoi cette série a hérité d'un 1/5, mais en y regardant de plus près, cette note ne concerne pas l'intégralité de l'histoire. Or c'est le tout qui fait le plus de cette série.
Une œuvre dont la qualité est pour moi équivalente à Double JE, l’autre série des mêmes auteurs. Le dessin est pas mal, mais pas génial. Je suis pleinement rentré dans l’intrigue. C’est une histoire d’anticipation assez prenante dans un futur pas si lointain. Cela se déroule dans un univers très bien imaginé, très bien décrit et très bien mis en situation : On comprend vite le coté néfaste du système et les enjeux pour nos héros. A partir du tome 2, l’histoire prend une tournure inattendue (pour moi en tout cas) dans sa narration, puisque on est projeté 30 ans plus tard et que le récit nous est conté au passé. C’est un peu déroutant et il faut pour cela adhérer à la transformation de Mélanie, ce qui n’est pas gagné d’avance. Mais si on accepte ce détail, l’histoire est très intéressante et je me suis demandé jusqu’au au bout qui était le traître.
Un voyage en absurdie... bien que... Le postulat ?... pour endiguer la propagation d'un virus aux effets désastreux, la Société s'est militarisée. Les gens en bonne santé sont contrôlés plus que régulièrement. Les porteurs de virus?.. ben... ils sont regroupés et enfermés dans d'étranges "camps". Une série qui débute en 1989 dans le "Pilote" n° 34 -2ème série-. Une série bien réalisée, au chouette graphisme réaliste. Une série qui vaut surtout pour son postulat et ses développements. Il y a la lecture des histoires oui, mais surtout la dénonciation de décisions inhumaines qui, rapidement, peuvent aboutir à la dictature et au plein totalitarisme. En y réfléchissant bien. Un virus se développant rapidement risque de contaminer la population. Ne croyez-vous pas que le ou les gouvernements ne feraient pas ce qui est décrit dans cette série ?... Moi, je n'en doute pas...
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