Filmo Graphique (Filmish)

Nous avons là une déclaration d’amour d’un cinéphile à ce médium qu’il a depuis son enfance adoré (voir son texte d’introduction). Mais c’est aussi un travail d’analyse, souvent proche par la forme de celui de Scott McCloud pour la BD, en se mettant lui aussi en scène comme « présentateur », guide, mais aussi historien (comme McCloud, le narrateur porte d’ailleurs au début lui aussi une veste à carreaux !). Sa présentation des techniques, de leur évolution, des choix artistiques et de leurs conséquences (un regard essentiellement masculin et blanc, etc.) prend à chaque fois appui sur de grands films et cinéastes. C’est vivant, instructif et bien fichu. Les amateurs du cinéma, les vrais cinéphiles y trouveront leur compte – même s’ils pourront à la marge discuter certains choix comme exemple. On sent en tout cas au travers des choix de l’auteur, qu’il connait son sujet, et qu’il est lui-même un grand cinéphile. J’ai particulièrement trouvé intéressante son analyse autour de l’œil, du regard, et de ce que la caméra ou le spectateur modifie (voir en particulier sur ce sujet la partie sur les films d’horreur). Ses analyses des interactions entre cinéma et société sont elles aussi intéressantes. Alors, c’est sûr, il y a pas mal de texte à lire, c’est quelque peu exigeant. Cela nécessite clairement d’investir du temps. Mais cela en vaut la peine, car cet album documentaire est vraiment bien fichu. J’ajoute que l’appareil critique en fin d’album (référence des très nombreux films « cités », bibliographie très complète) est lui aussi à la hauteur.

09/12/2020 (modifier)

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Avec son graphisme proche de celui d'un Scott McCloud, j'ai cru que j'allais lire un documentaire éducatif sur l'histoire et l'art du cinéma, à la manière de L'Art Invisible pour ce qui est de la BD. En réalité, Filmo Graphique est plutôt un essai, une dissertation d'un érudit du cinéma à destination du grand public mais aussi d'autres érudits, voire d'étudiants en arts cinématographiques. Structuré sous forme de chapitres qui sont autant de thèmes, l'album aborde successivement le rapport entre le cinéma et l'oeil humain ainsi que son point de vue, son rapport avec le corps humain et sa perception par le spectateur, l'importance et la force des décors, l'importance de la voix et du discours, ou encore la maîtrise du temps et de la narration... Ce sont des sujets parfois très pointus qui sont évoqués là et l'auteur le fait avec force détails, citations et évidemment en faisant référence à de nombreux films pour étayer ses arguments et ses exemples. Ce n'est pas du tout le genre d'album que l'on peut lire pour une simple détente et se reposer l'esprit, à moins d'être vous-mêmes déjà très imbibé de culture cinématographique et de son étude intellectuelle et sociologique. Honnêtement, c'est intéressant et instructif. Mais c'est aussi un peu fastidieux. Notamment parce que comme souvent dans une telle dissertation, les arguments s'entrechoquent, se contredisent parfois et à moins d'avoir l'esprit bien éveillé et attentif, on peut facilement se laisser noyer dans le flot d'information. J'ai parfois perdu le fil d'où l'auteur voulait en venir car son discours manque un peu de structure et de recherche de clarté. J'ai toutefois bien apprécié ses nombreuses références qui m'ont fait redécouvrir certains aspects de films que je connaissais bien, ou donné envie d'en découvrir d'autres que je n'ai pas vus ou que je connais moins bien. Une lecture intéressante donc mais un peu pointue et pas toujours très évidente dans son message.

05/11/2020 (modifier)

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Filmo Graphique est un ouvrage complet consacré au cinéma. Il est destiné à des intellectuels intéressés par une certaine conceptualisation à travers l’analyse de certains films marquants ou pas du cinéma mondial. On commence par le début du cinéma avec l’arrivée de l’entrée en gare d’un train dans la gare de La Ciotat pour terminer sur Matrix ou le Seigneur des Anneaux. On pourrait penser que l’on va s’amuser en lisant cette œuvre mais ce n’est pas du tout le cas. Il va falloir se creuser les méninges et très sérieusement. C’est parfois intéressant pour peu qu’on s’accroche mais parfois, c’est un peu ennuyeux dans le propos. Il est clair que c’est presque un sujet d’étude pour des étudiants en option cinéma.

18/07/2018 (modifier)

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