L'Homme de l'Année - 1888

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

1888. Londres. Un mystérieux assassin s’attaque aux prostituées de Whitechapel. Les corps sont atrocement mutilés. Qui est capable de telles horreurs ? Scotland Yard échoue à arrêter celui qui devient le plus célèbre tueur en série de l’histoire.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Ere Victorienne Jack l'Eventreur L'Homme de l'Année Les grandes affaires criminelles Londres Serial killers

Un châle maculé de traces ADN nous permet de révéler, plus d’un siècle après l’affaire, l’identité du fameux Jack l’Éventreur et ce qui le poussait à tuer... Comment un rescapé des pogroms russes, arrivé en Angleterre avec sa famille, est devenu le plus célèbre psychopathe de l’ère victorienne ? Rencontrez l’homme qui se cache derrière Jack l’Éventreur...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Avril 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Homme de l'Année - 1888 © Delcourt 2018
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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24/07/2018 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Un énième album sur Jack L’Éventreur et ses crimes, qui choisit de balancer un coupable original (il faut dire que le nombre de suspects plus ou moins fantaisistes est plutôt important, ne serait-ce qu’en BD !). Un suspect déjà répertorié à l’époque, mais sans suite réelle. Pour le reste, c’est moins original, mais ça se laisse lire facilement et agréablement. Les décors sont bien reconstitués, la narration est bien menée, et le dessin de Blasco-Martinez est plutôt chouette (et j’ai aussi bien aimé sa colorisation) : tout ceci fait que sur un canevas déjà-vu, on ne s’ennuie pas, et on a plaisir à suivre cette affaire (si le terme plaisir n’est pas maladroit ici). Le départ et la chute de l’intrigue, se déroulant à notre époque, pour expliquer comment sont retrouvés les indices qui mènent vers le coupable désigné, sont eux-aussi plutôt bien construits, ça ne fait pas trop artificiel. Un bon millésime de cette collection globalement inégale.

25/07/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cette relecture du mythe de Jack l'Eventreur qui a terrifié le quartier londonien de Whitechapel en 1888 dévoile enfin l'une des thèses les plus plausibles de cette effroyable affaire. Ce qui est intéressant, c'est que dès les premières pages, la narration dévoile le personnage central de l'histoire. Ce qui est sûr, c'est que le dénouement final s'en trouve amoindri par cette révélation, mais malgré cet artifice, la narration est habile et n'est pas négligeable, le lecteur n'est pas plongé dans le doute, mais en même temps, traiter ce sujet de cette façon, appelait à un développement devant entrer dans le cadre d'un album de 54 planches. Tout l'intérêt réside dans les raisons qui ont conduit le sinistre Jack à ses morbides et terrifiantes pulsions et comment il en est arrivé là. Cette histoire s'appuie sur les récentes enquêtes menées par 2 scientifiques britanniques en 2007, d'après des études génétiques autour de l'ADN retrouvé sur un châle ayant appartenu à la quatrième victime, Catherine Eddowes. Rappelons que Jack n'a commis que 5 meurtres sur des prostituées, contrairement à l'idée reçue qui lui en impute plus, mais il faut savoir qu'entre août et novembre 1888, il y a eu 11 meurtres atroces commis dans Whitechapel, c'est le modus operandi des 5 meurtres qui a permis de les attribuer à Jack, les autres n'étant que des imitations maladroites. J'ai vérifié sur internet ces études de 2007, et tout a l'air de concorder autour de ce barbier polonais, Aaron Kosminski qui il faut le signaler, était déjà le suspect n°1 de Scotland Yard en 1888 (non poursuivi par manque de preuves tangibles) parmi la centaine de suspects retenus, dont beaucoup étaient fantaisistes. Ce Aaron Kosminski n'a pourtant jamais été inquiété, il a fini ses jours dans un asile en 1919, on voit à travers cet album, que cet individu était quand même sérieusement dérangé. Comme on le voit, il suffisait juste aux auteurs de cette Bd d'imaginer un environnement autour du personnage, et comment ce fameux châle était retrouvé dans une vieille maison, en situant l'action au début du récit en 2007. Cette troublante révélation a cependant été contestée par d'autres scientifiques en raison de l'incertitude sur l'origine du châle. Cette thèse n'est peut-être pas véritable sur l'Eventreur, et on ne connaitra sans doute jamais la vérité, mais je la trouve intéressante, elle s'écarte de ce qui a été vu dans d'autres Bd comme From Hell qui s'appuyait sur celle du TV-film de 1988 avec Michael Caine, tout comme celle de Jack L'Eventreur (Soleil). Je n'ai jamais compris l'engouement autour de From Hell, ce pavé indigeste de 600 pages, tout ça parce qu'il est signé Alan Moore, auteur que je n'affectionne pas des masses ; j'ai essayé de le lire mais j'ai renoncé au-dela de 100 pages, c'est beaucoup trop verbeux et le dessin n'est vraiment pas joli, c'est pourquoi je n'ai jamais éprouvé le besoin d'en faire un avis dans ces colonnes, je préfère de loin le Jack L'Eventreur (Soleil) qui à mes yeux est bien meilleur. Dans cette version revisitée de l'Homme de l'année, au moins, la narration est fluide, avec des dialogues pas envahissants, elle parvient à retranscrire pleinement l'effroi suscité par cette ténébreuse affaire et arrive à tenir en haleine même si on sait dès le départ qui est le coupable, car tout repose sur le pourquoi. Après tout, dans la série TV Columbo, le concept est un peu le même, reste au petit lieutenant à découvrir le mobile des meurtres, et malgré ça, la série continue de passionner des millions de fans. J'aime beaucoup le dessin de Blasco-Martinez, créateur d'ambiance qui contribue à restituer l'atmosphère sombre et nocturne des crimes de Jack, c'est un dessin puissant et bien maîtrisé qui s'inspire un peu des Bd horror comics de la E.C. dans les années 50, dans un style plus moderniste, avec de bons cadrages, tout ceci accentue les effets lors des scènes de meurtres à travers des images très évocatrices.

16/06/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Encore une histoire de Jack L’Éventreur. Alors que From Hell en avait déjà fait le tour complet, il continue à fasciner et à faire écrire sur lui. Mais là où se démarque cet album là, c'est qu'il se base sur des faits réels et très récents, datant de 2014, qui ont permis de découvrir qui était le véritable assassin... du moins pour un temps puisque ces révélations ont été démenties ou du moins mises en doute par la suite. Pour préciser les choses, c'est en 2014 que des analyses sur des traces de sang et de sperme déposées sur un vieux châle retrouvé dans la maison d'un ancien policier de l'époque a permis de retrouver l'ADN de l'une des dernières victimes de l'assassin mais aussi de l'un des principaux suspects de l'époque. Ce qui tendrait à prouver que c'est bien lui le coupable ! Et c'est l'histoire presque vraie, un peu romancée tout de même, de ce fameux coupable qui va nous être racontée dans cet album, pour nous expliquer pourquoi et comment il a commis ces assassinats. Outre une narration fluide et très claire, j'ai surtout apprécié le dessin de cet album. Il est beau et bien maîtrisé. Son trait m'a fait penser à un intéressant compromis entre les styles de Guillaume Sorel (dans Les Derniers Jours de Stefan Zweig par exemple) et celui réaliste d'Olivier Ledroit (Xoco ou Requiem, Chevalier Vampire). Les couleurs notamment sont très réussies, même si un peu moroses, ambiance du sujet oblige. L'histoire, pour sa part, est moins passionnante. S'agissant d'une tentative de mettre en scène une histoire vraie (même si au final, on peut douter de sa véracité au vu des éléments plus récents de l'enquête), elle présente peu de fioritures et une intrigue finalement assez lisse et sans surprise. Le personnage principal est présenté dès le départ comme violemment fou et on a du mal à voir comment il en est arrivé là ou à ressentir d'empathie envers lui. Finalement, cela ressemble davantage à un documentaire romancé mis en image qu'à un scénario à même de captiver un lecteur. On peut donc ressentir un léger ennui. Reste tout de même le côté instructif de voir ainsi raconté l'une des théories les plus récentes sur l'identité de Jack L’éventreur. Dans tous les cas, la réalisation est très belle et la lecture coule agréablement, c'est donc un bon album.

24/07/2018 (modifier)