Mujirushi ou Le Signe des rêves (Mujirushi)
La nouvelle série d'Urasawa où le Louvre joue un grand rôle.
Le Musée du Louvre Seinen Shogakukan
Gérant naïf et falot d'une petite manufacture d'objets en caoutchouc, M. Kamoda se voit placer sous séquestre pour fraude fiscale ; excédée, sa femme le quitte, et il est victime d'une escroquerie qui le laisse criblé de dettes... Alors qu'il erre sans but dans la ville avec sa fille Kasumi, à deux doigts de céder à des pulsions de désespoir, il va trouver sur sa route un étrange "signe des rêves", qui l'amènera jusqu'à Paris pour l'aventure de sa vie, dans une série de manigances concentriques autour de la Dentellière, le chef-d'oeuvre de Vermeer... Sur fond d'élection à la présidence des États-Unis d'une improbable candidate démago-affairiste, Le Signe des rêves est un récit d'aventures satirico-parodique, narrant l'improbable quête d'un pauvre hère et de sa fille au musée du Louvre, sous l'impulsion d'Iyami, un mystérieux manipulateur francophile, fameuse figure d'aigrefin farfelu créé par le dessinateur d'humour AKATSUKA Fujio dans les années 1960. Texte: L'éditeur
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Date de parution | 23 Août 2018 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Cette histoire est étrange, et assez originale parmi les nombreuses œuvres de commande avec Le Louvre. Ces remarques sont valables à plusieurs titres. D’abord par le côté franchement loufoque de certains passages. Ensuite et surtout parce que finalement l’auteur (que je découvre ici) traite son sujet par la bande, et ne s’embête pas à accumuler des références artistiques, à nous placer plus ou moins intelligemment sa culture ou le maximum de tableaux. Au contraire, à part un Vermeer et une sculpture égyptienne, on ne voit presque rien du Louvre – si ce n’est quelques couloirs et la pyramide. Et une bonne partie de l’intrigue se déroule au Japon (où réside le personnage le plus original – et saoulant !). L’histoire se laisse lire, malgré – ou à cause de – ses passages loufoques, même si la façon de parler très maniérée d’un personnage (semble-t-il inspiré d'un personnage farfelu très connu dans la culture populaire japonaise) m’a un peu lassé à force, avec ses « sans façon »… La partie vaguement polar est accessoire, quelques clins d’œil (le commissaire Juve par exemple) aussi, mais globalement ça n’est pas désagréable. Le dessin de Urasawa est fluide et dynamique. Je n’ai juste pas compris pourquoi seules quelques pages étaient colorisées (quelques débuts de chapitre – colorisation agréable – et pas le reste ? A découvrir à l’occasion, c’est un album qui détonne un peu dans cette collection en partenariat avec Le Louvre.
La publication en juin dernier de la version "intégrale" de "Mujirishi, le Signe des Rêves", réponse - différée et quelque peu réticente - d'Urasawa à une commande du Musée du Louvre (déjà honorée depuis pas mal de temps par ses confrères !), devrait permettre de réhabiliter un livre mal reçu par les fans du maître, au moins en France. Car le plaisir que l'on prend à dévorer d'une traite ce délicieux pavé ne trompe pas : malgré les travers inévitables (?) d'un ouvrage dont on sent qu'il ne passionnait pas vraiment un Urasawa qui était juste en train de sortir de Billy Bat, on retrouve largement ici le talent singulier de notre mangaka contemporain préféré. Complexité d'un récit plein de chausse-trappes et de faux-semblants, personnages d'une humanité débordante dépeints avec une absence totale de manichéisme, et mise en scène cinématographique manipulant avec une efficacité redoutable le lecteur, tout Urasawa est bien là, avec en plus le "bonus", pas si habituel chez lui, de la cohérence totale d'une intrigue qui se boucle parfaitement à la fin et sur tous les niveaux, tout en gardant ce soupçon de fantastique charmant qui permet de continuer à rêver une fois le livre refermé. Honnêtement, qu'est-ce qu'on peut reprocher de si grave à ce "Signe des Rêves" ? Oui, le manque d'intérêt d'Urasawa pour la peinture est flagrant, mais il l'a malicieusement compensé par un hommage - certes très japonais - à un personnage "classique" du manga, qui lui permet de décaler subtilement son récit policier vers la fantaisie burlesque (... et non sans retrouver son romantisme flamboyant dans la conclusion, autour de la magnifique énigme de Kyoko, dont on ne verra jamais le visage, mais dont l'énigme plane sur tout le récit...). Oui, l'idée du vol du tableau ici activée ressemble beaucoup à celle vue dans la version de McTiernan de "l'Affaire Thomas Crown", mais comment ne pas reconnaître le brio avec lequel Urasawa fait bifurquer tout cela, de manière inattendue, vers un règlement de comptes rejouissant - et cathartique - avec Trump ? Oui, Urasawa ne connaît bien ni la France et les Français, ni Paris, et il ne lui "fait pas honneur" comme c'était le cas avec l'Allemagne dans Monster... Il accumule des clichés (la Tour Eiffel, Mitterand, Sylvie Vartan, Piaf, l'inspecteur Juve...) qui doivent clairement lui permettre d'embarquer le lecteur japonais, mais il retraduit bien ce qui l'a fait rêver lors de son voyage exploratoire à Paris et au Louvre : le labyrinthe de couloirs obscurs derrière les murs du plus célèbre musée du monde, et... la vaillance et le charme de nos pompiers ! Oui, le récit, très complexe pour la longueur (relativement) réduite de l'oeuvre, peut sembler lent à se mettre en place (un défaut moins sensible quand même dans cette "intégrale"...), mais quel plaisir à la fin de voir tous les éléments s'imbriquer aussi magnifiquement, et la confusion donner naissance à une véritable fable sur le destin et le hasard (... qui n'en était bien sûr pas...) ! Bref, il est temps de réhabiliter - ou au moins de relire - ce livre enlevé, réjouissant, parenthèse enchantée dans l'oeuvre parfois trop imposante d'un artiste dont nous avons tendance à attendre qu'il renouvelle à chaque fois le miracle de Monster ou de 20th Century Boys...
La dernière série d'Urasawa est éditée chez Futuropolis et c'est normal vu qu'il y a le Louvre. Donc un pauvre Japonais vraiment naïf est maintenant criblé de dettes. Sa femme l'a quitté, mais il a toujours sa fille qui est 100 fois moins conne que lui. Un jour, ils rencontrent un mystérieux Japonais francophile qui leur propose une drôle de manigance qui va les emmener au Louvre. Comme dans plusieurs séries d'Urasawa on retrouve plusieurs références et j'avais un peu peur qu'il finisse par y avoir trop de références et que l'histoire se mette à partir dans tous les sens comme dans Billy Bat, mais heureusement cela n'arrive pas vraiment même si je n'ai pas compris la pertinence de certains points dans le scénario. Ainsi on va avoir droit à un flashback de Mitterrand dont je n'ai pas compris la pertinence et il y aussi une version féminine de Donald Trump (ou une version mélangée d'Hilary Clinton et de Donald Trump, je sais pas trop) dont la principale utilité dans le scénario est que l'auteur n'a pas l'air d'aimer Trump et voudrait bien que les choses finissent mal pour lui. On retrouve aussi l'amour d'Urasawa pour les vieux mangas vu que le type qui va envoyer les deux héros en France est Iyami, un personnage du manga Osamatsu-San qui a connu un certain regain de popularité lorsqu'une nouvelle série animée est sortie l'année dernière et depuis il y a eu une seconde saison, un projet de film et plein d'autres trucs du genre. Deux caractéristiques d'Iyami sont qu'il est très francophile (un running gag de la série est qu'il dit être français et qu'il est aussi crédible que les Dupont lorsqu'ils se déguisent) et que c'est un arnaqueur et ces deux traits sont très bien repris par Urasawa et franchement je trouve que les meilleures scènes sont avec lui parce que le héros vraiment con et sa fille manquent de charisme et aussi parce que j'aime bien l’ambiguïté autour du personnage. J'ai lu l'intégralité de la série sur internet et donc je sais déjà comment ça fini. J'ai trouvé qu'il manquait quelque chose pour rendre le récit excitant et que ça finissait un peu abruptement, mais il y a bon twist à la fin. Une oeuvre mineure de l'auteur, mais ça se laisse lire et ça m'a semblé moins chiant que plusieurs livres sur le Louvre sortis chez Futuropolis. À emprunter à la bibliothèque.
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