Didier, la 5e roue du tracteur
Une « comédie romantique » rurale et décapante, à l’humour ravageur !
Agriculture et élevage Bretagne Ecole Pivaut, Nantes
Didier, 45 ans, vit avec sa soeur Soazig dans une petite ferme bretonne. Ce grand passionné de sport (à la télé) est bien malheureux : il n’a jamais connu le grand amour. Alors qu’il doit acheter une moissonneuse à la vente aux enchères du matériel agricole de Régis, copain de beuverie et fermier en faillite, il revient sans matériel mais avec son copain ! Mais cela ne résout pas son problème. Alors, aidé par Soazig et Régis, Didier décide de prendre le taureau par les corne et s'inscrit sur Mythic.FR
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Date de parution | 23 Août 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il y a des jours où j'ai envie d'une lecture agréable et légère, et Rabaté y a déjà bien répondu avec Les Petits Ruisseaux ou Vive la marée ! que j'ai beaucoup aimés. On est ici sur l’histoire d’un type qui galère dans une campagne où l’amour se fait rare. Didier, c’est un gars ordinaire, un peu paumé, qui vit avec sa sœur Soazig dans une ferme bretonne. Il n’a jamais vraiment trouvé sa place, que ce soit en amour ou dans la vie en général. Rabaté nous plonge dans une ambiance rurale, bien loin des clichés idylliques, avec des personnages qui ont des vraies gueules et des vrais problèmes. Le récit est simple, sans prétention, mais bien orchestré. Didier, en quête d’amour, finit par s’inscrire sur un site de rencontres. On sent l’influence d"une certaine émission télévisuelle, mais Rabaté ne se contente pas de la parodier. Il explore avec un humour doux-amer la solitude, les petits espoirs, et les désillusions de ces gens coincés dans un coin de France souvent oublié. Il y a une vraie tendresse pour ces personnages, même si l’histoire reste légère, sans grande profondeur. Et c'est franchement ce que j'aime avec Pascal Rabaté. Le dessin de François Ravard colle parfaitement à l’ambiance. Avec ses traits simples et ses couleurs un peu passées, il rend bien l’atmosphère de cette campagne où rien n’est glamour. Les personnages sont attachants, même si on pourrait reprocher au récit de rester un peu en surface. Il manque peut-être ce petit quelque chose qui ferait que l’histoire reste en mémoire plus longtemps, un peu plus de développement sur le passé des personnages, par exemple. C'est peut être le principal reproche que j'aurais à faire cette fois au même Pascal Rabaté, j'ai l'impression de lire des demi histoires. Malgré tout il sait raconter les petites vies sans jamais sombrer dans le mélodrame. C’est une lecture agréable, qui se lit vite, avec le sourire, mais qui ne cherche pas à être plus que ce qu’elle est : une chronique simple et humaine, avec une touche d’humour et de mélancolie. Un album sympathique, sans révolutionner le genre, mais qui fait passer un bon moment.
Franchement, j'ai bien rigolé en lisant cette BD qui ne vole pas plus haut qu'un sympathique et agréable moment ! C'est une histoire ordinaire, un gars qui veut trouver l'amour dans son pré mais qui est si maladroit (et paysan) qu'il échoue. Alors il s'inscrit sur un site de rencontre ... C'est très simple comme récit mais parfaitement bien orchestré. Entre la sœur et le frère, c'est la difficulté à se supporter, ça parle de la campagne, la vraie, celle aux bottes pleines de boues et aux paysans avec des gueules. C'est plein de bons sentiments, mais ça montre également les limites de ce monde paysan qui reste marginal, en proie aux difficultés financières, humaines et sociales. Mais aussi une petite parenthèse rigolote sur la vie de ces gens-là, un peu coincé dans la campagne, dans la ferme et dans la famille. Ce n'est pas un traité sociologique (loin de là !) mais c'est une petite histoire rigolote sur ce coin de France qui existe encore. Le dessin rajoute à l'ensemble, avec les bouilles marquées, les corps ronds ou maigrelet et les environnements qui sentent la campagne absolument pas idyllique. C'est le genre de lecture qui passe toute seule, qui n'est pas indispensable mais qui fait du bien. A lire !
Deux raisons m'ont poussée à lire cet album : - la description de la ruralité qui est un peu le parent pauvre des médias en général, puisque la majorité de la population vit en ville ou en banlieue. - l'esprit malin de Rabaté que j'ai particulièrement apprécié dans La Marie en plastique. Et pour tout dire, j'ai trouvé à peu près mon compte : la vision du monde agricole est juste, assez nuancée finalement : le désespoir des paysans, l'exode des femmes, les fêtes paysannes... Les rapports de genre et le sexe comme un enjeu un peu caché d'habitude, parce qu'on ne veut pas avoir l'air de dire que la misère sexuelle est l'apanage des agriculteurs (ce qui serait faux). Ici, tout est dit calmement, pris à la rigolade mais avec sensibilité, comme Rabaté sait le faire. C'est moins tire-larme que chez Zidrou, mais c'est un peu dans la même veine. Le bémol : c'est un peu léger sur l'épaisseur des individus. Ils ont tendance à représenter des personnages types, plutôt qu'une histoire vraiment unique et personnelle. C'est dommage. Il manque une vingtaine de pages sur le passé de la fratrie, par exemple, ou l'histoire de leurs parents... Quelque chose qui les attacherait à notre souvenir plus intimement. Sinon c'est sympathique.
Le genre d'histoire que je qualifie de divertissement agréable. En effet, si j'ai bien aimé cet album, je trouve qu'il manque quelque chose pour le rendre indispensable. Il y a pas le 'petit plus' qui ferait en sorte que je le verrais sortir du lot des centaines (voire même des milliers) de bandes dessinées qui sortent chaque année. C'est une lecture agréable, mais un peu légère et je trouve que ça se lit tout de même un peu vite pour un album de presque 80 pages. Parmi les qualités de l'album, il y a le dessin que je trouve bon, les personnages sont attachants et il y a toujours cet humour léger qui me fait sourire à défaut de me faire rire. J'ai bien aimé comment les auteurs montrent que les trois personnages principaux ont des problèmes sans les faire s'apitoyer sur leurs sorts durant des dizaines de pages.
Une nouvelle version de l'amour est dans le pré. Cependant, l'amour peut ne pas être ce que l'on attend. Le pauvre Didier, on le plaint vraiment. Heureusement, sa soeur Soazig est là pour veiller sur lui. C'est également une histoire d'amitié avec Régis qui vient de perdre son exploitation. Cependant, le ton ne sera jamais au mélodrame bien au contraire. Il souffle comme un vent de légèreté sur cette oeuvre avec ses personnages attachants. J'ai bien aimé la conclusion assez champêtre de cette histoire rurale et sympathique.
Voilà une histoire qui ne casse pas forcément des briques, mais qui se laisse tout de même lire – et plutôt agréablement. Sur un arrière-plan proche de l’ambiance de « L’amour est dans le pré » (du moins de ce que j’en connais, n’ayant jamais réellement regardé cette émission), Rabaté nous monte une petite comédie romantique, dans la France profonde et rurale, avec des personnages éloignés des canons de la mode, mais tellement « vrais », sincères – et donc finalement éloignés de toute beauferie. Si finalement ce n’est pas le personnage visé qui trouve son âme sœur, cette quête de l’alter-ego, pour fuir la solitude et une certaine désespérance qui envahit les campagnes (en cela le début, avec la vente aux enchères des biens d’un fermier, asphyxié par les dettes, laissait prévoir quelque chose de plus noir, alors que l’intrigue reste sur les rails du romantisme décalé, de l’humour champêtre) se révèle assez rafraîchissante. C’est une histoire agréable donc, et le dessin de Ravard qui la met en images est assez surprenant. Et d’abord chez Futuropolis, qui ne m’avait pas vraiment habitué à accueillir ce genre de trait – et de colorisation. Mais l’ensemble est bon, et tout à fait raccord, avec ses tons frais, avec ce que Rabaté nous propose. Album sympathique et rafraichissant.
Une petite chronique sociale dans une ferme bretonne où vivent un frère et sa sœur, ainsi qu'un fermier voisin tout juste recueilli suite à la faillite de son exploitation. Ce dernier était suicidaire mais retrouve le goût de vivre dans cette petite famille d'accueil. Le frère, lui, est un gros mollasson qui n'a jamais connu l'amour. Sa sœur aimerait bien le caser et en même temps, elle n'est pas insensible au passage à l'attrait de la nouveauté apporté par ce fermier qu'ils ont accueilli. Ambiance campagnarde de la France d'en bas et une dose indubitable d'humour pince-sans-rire : la touche typique des scénarios de Rabaté. Histoires comme dessins sont très agréables. Le trait de François Ravard est doux et appréciable, rehaussé par des couleurs légèrement pastels. Le récit amène d'abord le sourire par son côté humoristique puis plus tard par sa conclusion optimiste et pleine d'un bonheur simple. C'est une lecture un peu rapide mais très plaisante et divertissante.
Bien sûr, il y a un petit côté « L’amour est dans les prés » dans cet album mais pour moi celui-ci va bien au-delà de ça. Et c’est un grand moment de plaisir coupable que je viens de passer à lire ce délicieux récit. Je retrouve ici Pascal Rabaté dans le domaine dans lequel je le préfère. Cet album est dans la lignée des Petits Ruisseaux et autres Marie en plastique. Il s’en dégage une profonde tendresse pour le genre humain, sa bêtise et sa bonté. François Ravard l’illustre avec grand talent et l’éclaire grâce à une colorisation légère et lumineuse, voire audacieuse avec des intérieurs rose flashy des plus sympathiques. Ce duo aime les personnages qu’il met en scène et cela se sent ! Comment ne pas s’attacher à Didier, malgré sa fainéantise, sa bêtise et son penchant pour la bouteille ? Comment ne pas sympathiser avec sa sœur au caractère de grand frère, au bon sens paysan et au cœur en jachère ? Mais là où cet album confine au grand art, c’est dans le fait qu’il parvient à nous parler de choses graves avec une légèreté, une ironie, un recul… qui finiraient presque par nous convaincre que rien n'est grave dans la vie et que l’humanité à un avenir. La fin est résolument optimiste, heureuse, sereine. Elle arrive bien trop vite, me laissant avec un goût de trop peu. J’aurais tant voulu encore accompagner ce trio magique, maintenant devenu quatuor… Que dire encore, sinon que chaque planche est un ravissement à mes yeux tantôt par un visuel apaisant, tantôt par un dialogue savoureux, tantôt par un visage expressif, tantôt par un silence éloquent ? L’ensemble sonne merveilleusement juste et cela semble si simple, si évident… Quel talent !!! Et comme me le disait ma copine Herta en allant chercher des œufs : ne passons pas à côté des choses simples ! C’est pitoyable. C’est drôle. C’est con. C’est touchant. C’est humain… C'est un album à ne pas rater.
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