Je vais rester
On se construit avec tout ce qu'on rencontre ... Et je vous ai construit un peu ?
Lewis Trondheim Vacances à la plage
C’est l’été, Fabienne et Roland arrivent à Palavas pour une semaine de vacances. Il a tout organisé, réservé, payé et noté dans un carnet les moments importants du séjour. Un accident tragique survient alors qu’ils n’ont pas encore déposé leurs bagages à l’appartement... et elle se retrouve seule. Contre toute attente, elle décide de rester sur place et faire ce qui était prévu. Son hébétude et son déni laisseront-t-ils de la place à l’imprévu ?... Texte: L'éditeur
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 02 Mai 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La première chose que je me suis dite après la lecture de ce livre, c'est comment j'aurais réagi à la place de cette femme. Eh bien j'aurais été en état de choc et de panique, je serais rentrée et j'aurais préparé les funérailles dans un état de tristesse infini. Comme tout le monde je pense... Et c'est pour ça que ce récit m'a touché, elle ne fait pas ça, elle passe ses vacances comme elles étaient organisées, les sorties, les spectacles, la plage, restaurant...etc. Au début il y a du déni, mais après quelques jours et des jolies rencontres on voit apparaître en elle une certaine résilience. Le choix qu'elle a fait en restant était courageux et un très bel hommage... J'aime les histoires qui poussent à la réflexion et celle-ci tient ses promesses. Note 3,5
“Je vais rester” de Lewis Trondheim et Hubert Chevillard est une BD étonnante car on a peu l'occasion de lire du Trondheim dans ce registre que j'associerais plus spontanément à Etienne Davodeau ou Pascal Rabaté. Et je trouve ce changement de registre très intéressant. L’histoire commence de manière plutôt banale : un couple débarque à Palavas pour des vacances d’été. Mais bam, tout bascule avec un accident tragique avant même qu’ils n’aient pu poser leurs bagages. Fabienne se retrouve seule, et là, contre toute attente, elle décide de rester. Ce qui rend cette BD vraiment unique, c’est la réaction de Fabienne. Au lieu de fuir ou de sombrer, elle choisit de suivre le programme de vacances tel que Roland l’avait prévu. Sa manière de gérer le choc, entre hébétude et déni, est troublante et captivante. Elle s’accroche à cette routine prévue, comme si ça pouvait la sauver du chaos intérieur. Et puis, petit à petit, l’imprévu s’invite et tout change. Le scénario de Trondheim fonctionne bien. Il arrive à équilibrer moments de tristesse profonde et petites touches d’humour. On sent que chaque page est pensée pour nous faire ressentir la confusion et la force de Fabienne. C’est subtil, poignant, et vraiment humain. Les dessins de Chevillard sont juste top. Son style est à la fois détaillé et expressif. Les paysages sont très bien rendus alors qu'il ne s'agit clairement pas de mon coin préféré de France, et on peut presque sentir l’air de la mer en regardant ses pages. La mise en couleur ajoute une couche de mélancolie douce qui colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire. Bref, “Je vais rester” est une BD qui mélange habillement le drame et la résilience, avec une bonne dose de sensibilité et de réalisme. Trondheim et Chevillard nous offrent une histoire touchante et visuellement superbe, qui reste en tête après avoir tourné la dernière page. Pour moi ca a très bien fonctionné.
Tiens, Lewis Trondheim se lance maintenant dans le roman graphique classique ! Où va-t-on, hein ? Ben je ne sais pas trop, mais je pense que ce n’est pas dans cette direction qu’il doit le plus aller. Je le préfère ailleurs (dans ses Donjon, ses publications de l’oubapo, entre autres). Bon, sinon l’album se lit vite (peu de cases, beaucoup étant muettes, et de toute façon peu de dialogues). Mais j’ai eu du mal à me passionner pour l’histoire de cette femme, débarquant avec son mari dans une station balnéaire et qui, celui-ci ayant été tué par accident, est dans le déni complet, et continue à vivre ses vacances comme une somnambule, suivant à la lettre le programme inscrit par son ex-mari dans son agenda. Même la relation qu’elle noue avec un habitant du cru m’a paru manquer de pep’s. Une lecture surprenante (pour qui connait Trondheim) et finalement décevante.
Cette bd a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent. En ce qui me concerne, j’ai pris une petite claque. Cette bd m’a interpellé comme rarement. C’est ce contraste entre un début banal, une mort absurde et une réaction à l’opposé de toute logique qui donne tout le sel à ce récit. Le dénouement se joue dès les premières pages. Et le reste ? La suite (3/4 du récit) s’attarde sur les réactions post-traumatiques de la compagne du décapité qui s’emmure dans un déni flagrant en faisant comme si de rien n’était. C’est choquant mais pas si incongru que cela. Personnellement, j’ai été bluffé par l’histoire et pas déçu pour le coup même si la narration est lente et parsemée de futilités (pas si innocentes que cela d’ailleurs). Sans doute le meilleur Trondheim qu’il m’ait été donné de lire.
Une fois n'est pas coutume, je serai moins sévère sur ce récit qui a réussi à me séduire d'une certaine manière. Il est vrai que je n'avais pas très bien compris le début avec cette mort pour le moins étrange. Je ne savais pas à la vue des cases ce qui avait pu provoquer cela car on aurait dit un livre et non un panneau métallique. Cela pourrait presque paraître comique si on ne ressentait pas toute la stupeur et la souffrance de cette femme qui accompagnait la victime sur les lieux de cette plage touristique. Elle décide de rester pour vivre pleinement à sa manière ce deuil ce qui constitue la base de ce scénario osé. Par la suite, on rencontrera un local un peu déjanté mais qui nous fait prendre conscience qu'on est tous quelque part le touriste de quelqu'un d'autre. Il est vrai que le coût de 2€ le petit ascenseur révèle le désir faire taxer un peu plus le contribuable en vacances en le prenant pour un pigeon. Il est clair que voir la réaction du local également contribué de force m'a bien fait rire. J'ai bien aimé le style d'écriture de l'auteur et surtout le dessin qui m'a séduit avec ses plans particulièrement travaillés. On est véritablement captivé par cette histoire au final très touchante.
Voilà un roman graphique intéressant. Déjà le dessin est très bon avec des couleurs chaudes évoquant bien l'été et les vacances dans le sud de la France d'un couple en apparence uni. Sauf qu'un événement inattendu conduit à la mort du mari. On se dit qu'on est bien peu de choses au final et que ce cas rejoint en bonne place la liste des morts stupides et insolites. La réaction de sa femme est pour le coup assez surprenante car elle décide de poursuivre sa semaine de vacances presque comme si de rien n'était, d'où le titre de l'album, et de faire tout ce qu'ils avaient planifiés ensemble, au point d'ignorer la famille et ne même pas aller aux obsèques. On pourrait supposer l'indifférence mais il doit s'agir pour elle d'un moyen pour ne pas sombrer ou bien d'accomplir cette liste d'activités comme un hommage à son mari. Un peu déconcertant, j'ai bien aimé cette lecture mais cela en reste là.
Alors là ! Le personnage central de ce roman fait très certainement partie de ceux que j’ai le moins compris de tous les personnages de fictions que j’ai pu croiser. Et ça a vraiment été un souci car, du coup, je ne suis pas parvenu à partager son cheminement, à m’attacher à elle. Pourtant le point de départ m’a beaucoup plu, avec cette mort absurde. Et puis là, PAF ! Tout s’arrête, en parfaite concordance avec le titre de l’album. Elle va rester là… sans réactions, sans émotions apparentes, sans progression ni régression. Elle ne reprend la route que lorsque l’album se termine. Alors, ça bouge bien un peu autour d’elle, mais des choses banales, normales… rien de trépidant, rien de passionnant, et comme elle-même ne manifeste aucune émotion… Mais, en vérité, j’ai bien aimé feuilleter cet album. Je le trouve très bien dessiné. La narration est peu présente mais ce n’est pas gênant. Le découpage est bon. La colorisation est agréable. Cet album est beau à regarder mais son personnage principal est tellement une coquille vide que j’ai eu l’impression de regarder un tableau abstrait, avec de jolies couleurs mais aussi avec ce sursaut soudain de me demander après un temps « mais… pourquoi je regarde ça, en fait ?!? » L’absence d’émotions du personnage a réussi à créer un vide en moi, au point de ne plus penser… pas même à la bande dessinée que j’étais en train de lire. Et c’est bien là qu’est l’os.
2.5 Un Trondheim assez particulier vu que l'histoire est sérieuse et qu'on ne retrouve pas l'humour présent dans au moins 80% de la production. Une femme et son mari débarquent pour une semaine de vacance, mais le mari en question se fait accidentellement tuer et du coup elle se retrouve seule. Elle décide malgré tout de rester et continue ses vacances comme si de rien n'était. On n'explique pas la raison, mais vu que le peu qu'on sait du mari est qu'il n'est peut-être pas un mauvais bougre mais qu'il détestait l'imprévu et prévoyait tout à l'avance, j'imagine qu'elle s'est retrouvé choquée de voir qu'elle pouvait contrôler son emploi du temps. Elle va aussi rencontrer un type qui sort de l'ordinaire et ils vont devenir potes. Un roman graphique moyen comme il en sort des dizaines par année. Ça se laisse lire sans plus et rien ne m'a marqué et je ne compte pas le relire un jour. Je n'ai pas du tout été touché par l'histoire de cette femme et je ne sais pas trop quelle était l'intention de Trondheim lorsqu'il a écrit son scénario. Le dessin est sympathique en revanche.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site