Mon voisin Raymond

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Mon voisin Raymond est un ouvrage contemplatif, véritable hymne à la simplicité et à la nature. Troubs fait parler son voisin, un paysan octogénaire, mais aussi les animaux. L’esprit de Pierre Rabhi n’est jamais loin. Un feelgood book qui donne envie de tout plaquer pour aller vivre au milieu des champs.


Au jardin Nouvelle Aquitaine Troisième âge

Troubs habite une petite ferme au coeur de la Dordogne. Il faut traverser un petit bois pour retrouver son voisin le plus proche, Raymond. Raymond est octogénaire. Il a longtemps vécu dans le village à côté. Sa vie s’est déroulée ici. Aujourd’hui, au fil des jours et des saisons, il cultive son petit bout de jardin, discute avec quelques amis de son âge ou le facteur, prépare la soupe du soir, en attendant la fin. Avec Troubs, il entretient des rapports particuliers. Le dessinateur l’aide dans les travaux les plus pénibles : couper du bois et le ranger, retourner la terre… En contrepartie, Raymond apprend à son ami artiste des rudiments de jardinage, la taille des arbres fruitiers, les cycles des saisons, de la nature… Raymond est un homme simple, comme il y en a des milliers. Son mode de vie ressemble à celui de ses parents, de ses grands-parents, qui lui ont transmis ses savoirs, qu’aujourd’hui il partage avec Troubs et les lecteurs. Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Mars 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mon voisin Raymond © Futuropolis 2018
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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06/09/2018 | Gaston
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Petit coup de cœur pour cet album dont j’ai aimé la simplicité de ton et le dessin. Dans Mon voisin Raymond, Troubs nous parle de (suspense) son voisin qui s’appelle (roulement de tambour) Raymond. Un voisin âgé de plus de 80 ans mais toujours actif, propriétaire d’une petite ferme à la campagne, dans laquelle il vit et qu’il entretient aussi bien que ses capacités physiques le lui permettent. Préparer le potager, couper du bois, faire des réserves, autant de tâches simples à effectuer au quotidien mais qui se compliquent avec l’âge. L’auteur passe régulièrement voir ce voisin, tantôt à sa demande, tantôt juste comme ça, pour le plaisir autant que pour vérifier que tout va bien. Raymond est vieux et radote un peu mais garde toute sa vivacité d’esprit, invite Troubs à rester manger ou à prendre l’apéritif ou à boire un café. Au détour d’une balade dans les bois, ils se croisent et échangent sur la cueillette des champignons (Raymond connait manifestement les meilleurs coins). Ainsi, c’est la vie à la campagne telle que vécue par nos ainés qui nous est décrite, dans sa simplicité, la répétition des tâches, la connaissance de la nature, les craintes au sujet de la météo, de la santé qui décline (pas pour soi mais pour son entourage). Les loisirs sont peu chronophages, la télévision tient lieu de compagnie à défaut de mieux… J’ai trouvé ce tableau très juste et très touchant, sans doute parce qu’il trouve un écho dans mon propre entourage. J’ai senti l’affection qu’avait l’auteur pour son voisin, le respect des connaissances empiriques de celui-ci, l’envie d’aider sans s’imposer, une forme de solidarité sans doute incompréhensible pour un citadin mais indispensable à la campagne. Le découpage prend la forme d’un calendrier, chaque chapitre étant consacré à un événement survenu durant un mois, de janvier à décembre. De la sorte, c’est une année entière qui coule sous nos yeux, avec ses particularités saisonnières : la réserve de bois qui s’épuise plus vite que l’hiver, le potager à préparer, les champignons à aller ramasser quand ils sont là (parce que 15 jours plus tard, ce serait trop tard et ce serait bête de gâcher), les conserves à préparer (on ne va quand même pas perdre toutes ces prunes). A nouveau, ce lien avec la nature, avec les saisons, cette force de travail née de la nécessité de faire les choses quand elles doivent être faites (car la nature n'attend pas) m’ont ému mais ils risquent de ne pas parler à tous les lecteurs. C’est le rythme simple mais inaltérable de la vie, de la nature, avec ses priorités, ses échéances à ne pas laisser passer car on ne les retrouvera que dans un an. Le dessin est doux et laisse la place plus souvent qu’à son tour à des cases contemplatives. Troubs décrit également avec soin l’environnement de Raymond, dont la demeure est devenue de plus en plus isolée au fil du temps. Les personnages sont expressifs, les décors sont simples mais soignés. La colorisation apporte encore un peu plus de douceur à ce tableau. En résumé, je peux dire que j’ai beaucoup aimé. Troubs a réussi à me faire partager sa relation, mélange d’amitié, de respect envers les ainés et de solidarité qui le lie à Raymond. Pour moi, c’est un bel album, cohérent dans sa simplicité, touchant dans son humanité.

27/12/2022 (modifier)