Negalyod

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 16 avis)

Un monde sillonné de tuyaux gigantesques et peuplé de dinosaures…


Dinosaures La vie en suspension

Des villes qui flottent dans le ciel et recouvrent de leurs ombres les faubourgs grouillants d’une humanité industrieuse… Et un « réseau » omniprésent qui domine les terres et les hommes. Jarri Tchepalt est un berger du désert de Ty. Il parle aux dinosaures et maîtrise l’art des cordes. Quand un camion générateur d’orage anéantit son troupeau, Jarri décide de partir en ville – pour la première fois – afin de se venger... Mais révolte et révolution ne mènent pas toujours là où on croyait. Réunissant créatures préhistoriques, urbanisme de science-fiction et vaisseaux low-tech, Vincent Perriot développe un récit univers où la vengeance rencontre bien des surprises avant de devenir quête d’un monde meilleur

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Septembre 2018
Statut histoire Série en cours 2 tomes parus
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Negalyod © Casterman 2018
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 16 avis)
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10/09/2018 | herve
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Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Un ami m'a prêté cette BD en étant étonné que je ne l'aie pas déjà achetée, ce qui est assez rare. Mais je dois avouer que n'ayant que peu regardé les nouveautés de cette fin d'année, j'ai raté cette nouveauté. Cela dit, la lecture ne fut ni mauvaise ni inoubliable. Je pense que je dois être un peu saturé d'histoires en ce moment, toujours est-il que j'ai trouvé la BD bien mais sans grand plus. En fait, j'ai beaucoup aimé la BD, mais l'histoire s'est arrêtée trop tôt pour moi, et quand j'ai refermé l'album j'ai eu l'impression de rester sur ma faim. Pour commencer par les qualités, nombreuses, de cette BD, je dois déjà lui laisser le dessin. Excellent, maîtrisé, d'un parfait accord entre le fond et la forme. J'ai vite été plongé dans cet univers à la fois technologique et steampunk (on ressent un peu les influences du genre), et les dinosaures dans les plaines de poussières. C'est un mélange détonnant, et le graphisme est suffisamment bien fait et cohérent pour que tout passe sans qu'on s'en rende compte. D'autre part j'ai adoré la colorisation, parfaitement en adéquation. Niveau histoire je reconnais qu'on rentre vite dans le propos, et j'ai été intéressé à l'histoire de cet éleveur qui a tout perdu dans un monde impitoyable. Mais au fil du récit, j'ai été un peu déçu de certains enjeux. Des petites facilités dans les rencontres de certains personnages, des personnages secondaires parfois un peu trop survolés ... J'aurais aimé un peu plus, je pense, surtout que l'univers méritait qu'on s'y attarde un peu plus et qu'on prenne le temps de détailler ce qu'il peut s'y passer. Mais sans dramatiser, l'album est excellent et mérite une lecture. C'est simplement que je ne suis pas certain de l'acheter moi-même pour le relire … Peut-être qu'une seconde lecture, plus tard, à tête reposée, sera plus bénéfique pour mon appréciation ? Cela dit, je dois reconnaître que je serais très intéressé, vu la nature de la fin, par un autre album dans le même univers, sans forcément reprendre le même personnage, qui développerait les idées proposées dans l’œuvre (notamment sur l'écologie ou la gestion du monde). Bref, l'univers m'intéresse suffisamment pour en avoir encore envie ! Mise à jour après le tome 2 : Voila une suite bien surprenante, puisque le premier tome n'appelait pas forcément de suite. Et celle-ci est surprenante, allant dans un sens étonnant pour ce qui a été développé au préalable. Le monde change vite dans cette suite, les années passent vite et les changements sont nombreux. Soyons honnête, le dessin claque ! C'est beau, c'est travaillé, il y a de nombreuses planches qui sont agréables à l'œil et surtout muettes, laissant place à l'appréciation visuelle. Je ne peux que recommander les dessins, qui sont merveilleux il faut bien le dire. Cela dit, je suis toujours plus distant sur le scénario, très voire trop rapide dans son exécution et brassant de nombreuses choses. Je ne suis pas sûr d'avoir suivi les différentes trames, nombreuses et mêlant aussi bien de la mystique que de la politique (légèrement). En quelques pages il brasse des années et ne développe que très peu le monde qu'il crée (même si les moyens de subsistance sont évoqués brièvement). C'est un peu étrange, je suis mitigé, moins qu'après le premier volume mais je pense que je ne l'ajouterai pas à ma collection. Il y a une histoire sympathique et un dessin qui en jette, mais je n'arrive pas à adhérer.

24/12/2018 (MAJ le 14/09/2023) (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Mais qui est Vincent Perriot ? Loin d’être un inconnu au jugé de sa production, il n’en demeure pas moins qu’à mes yeux ce fut une découverte, et une sacré découverte. Cette imposante aventure qu’est Negalyod est tout simplement géniale, je n’avais pas lu cela depuis le tome 2 du Cycle de Cyann, Six saisons sur ilO et ses 120 pages de péripéties, ce qui était impressionnant à l’époque. Le terme de roman graphique n’est pas usurpé pour le coup car il y a là un auteur qui aime prendre son temps en accordant une large place au contemplatif, et pas seulement parce que le décor s’y prête bien avec dans un premier temps cet immense désert aride de far west où vit un « dinoboy » solitaire, mais aussi parce qu’on nous abreuve de sublimes dessins en pleine et double page. Sur le plan graphique on ne se moque pas de nous, c’est entre Moebius et Mézières. Le genre de l’Imaginaire est l’endroit idéal pour céder à toutes les envolées graphiques, l’auteur l’a bien compris et s’est lâché. Ça fait du bien de constater qu’il y a encore de la place pour ce genre de parpaing fantastique à une époque où la bd reste pas mal codifiée je trouve. Et pour ne rien gâcher, c’est vachement bien écrit avec un discours entre les lignes où on parle de gens hyperconnectés mais déconnectés de la vie réelle, de castes où ceux d’en bas cherchent à grimper en haut en écrasant les autres pour y parvenir, Jarri est un étranger mais probablement la solution aux maux de ce monde déphasé de la nature, pourra-t-il lutter seul face à l’énigmatique Réseau qui contrôle tout ? J’ai dit que c’était bien écrit ? : « Déjà l’Histoire nous montrait qu’avant nos grands déserts, il y avait des mers aux horizons infinis, et des milliers et des milliers de rivières aux noms oubliés… L’eau est partout dans les canaux, mais nous ne la voyons plus… C’est la rouille qui est devenue l’architecture de nos vies. » Mais bon, les jolies dessins c’est bien, mais c’est encore mieux quand il y a une histoire capable d’entraîner le lecteur. Et c’est également ce que réussi Vincent Perriot. Je ne sais pas quelles sont ses influences, s’il a lu ou vu les mêmes auteurs que moi mais je me suis complètement retrouvé dans son récit. Il y a tellement de références que je ne saurais par laquelle commencer. Du Hayao Miyazaki, avec ses avions de chasses dont on se demande comment ils tiennent debout, assemblage de cordes et de tôles ; le propos écolo etc. J’ai eu l’impression d’un genre Nausicaä de la vallée du vent, avec parfois des touches à la Dragon Ball, enfin je veux dire par là que le seul auteur que je connaisse à avoir été capable d’incorporer des dinosaures et des humains dans un même récit sans que ce soit grand-guignolesque, c’est Akira Toriyama. Et puis ce que j’ai beaucoup aimé c’est le côté pot-pourri et l’impossibilité de classer cette histoire dans un genre bien précis. Oui il y a de la SF, à travers ces cités flottantes, des bribes de technologies qu’on n’est pas encore capables de réaliser aujourd’hui, les clins d’œil (volontaires ou pas) à Mad Max 4, Matrix, Gunnm etc. Mais aussi de la Fantasy-Western avec le héros capable de parler aux animaux, on ne sait pas trop si on est dans un futur SF post post-apo (façon Dune, ou bien le lecteur peut s’imaginer très loin dans le futur de Jurassic World), ou dans un monde secondaire imaginaire, on ne sait pas trop comment tout cela marche mais ça tient debout. À noter le superbe travail de Florence Breton à la couleur, elle contribue tout autant au succès de cette série. De la grande bd de genre française.

10/01/2022 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
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Tome 1 S’il est un album incontournable pour cette rentrée, c’est bien «Negalyod», de Vincent Pierrot. D’une part cet opus est graphiquement sublime. Avant de me lancer dans la lecture, j’ai passé du temps à feuilleter les pages, à rester bouche bée devant les pleines pages, les doubles pages, qui évidemment font furieusement penser au style de Moebius, voire de Giraud pour la partie «western». Amateur éclairé des bandes dessinées en noir et blanc, j’ai appris qu’une édition en n&b de ce one shot était prévue, pourtant je pense que l’intérêt d’une telle bd réside dans les formidables couleurs de Florence Breton, un choix parfaitement assumé par l’auteur, puisqu’elle avait travaillé avec un certain Giraud. On sent que Vincent Perriot s’est fait plaisir avec cette bande dessinée, cela se sent, cela se voit à travers l’album (d’ailleurs j’ai trouvé que Jarri, le personnage principal, avait un côté très Cosey). Mais j’avoue avoir été bluffé devant la beauté des planches qui nous sont présentées, l’auteur nous offre ici des scènes fabuleuses : des scènes muettes avec des dinosaures, d’un dynamisme ébouriffant, qui oscille sans cesse entre la science–fiction (style Moebius) et le western (style Giraud). Honnêtement, je crois que cela faisait longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir à seulement découvrir les planches de cet album, un album de près de 206 pages, à un prix très abordable, assez rare dans le monde de l’édition, ce qu’il faut souligner, signe d’une certaine confiance envers l’auteur. C’est un pari mais un pari réussi. Même si, d’autre part, le scénario peut, vers la fin, sembler faiblir. En effet, à partir du moment où les ptérodactyles prennent un rôle majeur, le récit s’accélère de manière un peu trop précipitée et même si la finalité «du réseau» reste assez obscure (mais j’ai ma propre opinion : les personnes donnent au «réseau» ce qu’elles veulent voir réellement – l’espoir - avec la Nature- ou la mémoire- avec le souvenirs des morts-) , le lecteur aura toujours le loisir de donner à cette bd sa propre conclusion. Graphiquement superbe, d’un point de vue scénaristique partiellement imparfait, ce one shot reste néanmoins une petite perle incontournable de cette rentrée. Tome 2: le dernier mot J'ai acheté cette deuxième aventure de Negalyod dès sa sortie, et puis devant certains avis négatifs lus ici ou là, j'ai hésité à me lancer dans la lecture . Quelle erreur ! J'ai commencé à le lire et je ne l'ai pas lâché jusqu'à la fin. J'avais adoré le premier tome, avec une petite réserve sur un final un peu trop vite expédié. Et là, je suis resté sous le charme. Le dessin est toujours aussi bon, avec des pleines pages voire des doubles pleines pages d'une beauté renversante. Des scènes maritimes aux scènes aériennes, Vincent Perriot nous offre un magnifique travail. J'ai suivi les aventures de Jarri et de Korienzé , et de leurs enfants, avec intérêt. Même le côté chamanique développé ici ne m'a guère dérangé, contrairement à certains. Malgré une pagination importante (192 planches) l'histoire se lit assez vite, certaines planches étant muettes. Bref une suite réussie .

10/09/2018 (MAJ le 08/12/2021) (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
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Ajout suite à la lecture du tome 2 Je viens de finir « Le Dernier Mot », et je suis déçu. Le dessin est toujours aussi magnifique, voire même plus impressionnant que dans le tome 1, avec des pleines pages mettant vraiment en valeur les architectures et paysages incroyables. Par contre l’histoire m’a beaucoup moins emballé. J’ai trouvé le rythme saccadé, et les thèmes mystiques s’éloignent de ce que j’aime dans la science-fiction. Dommage. J’enlève un point à ma note du coup. Mon avis original sur le tome 1 Je pense que je ne suis pas le seul à avoir repéré cette BD en librairie grâce à sa couverture sublime… un feuilletage rapide confirme que l’intérieur est tout aussi beau, hop, passage en caisse direct. On sent bien entendu l’influence de Moebius, dans le style mais aussi dans les couleurs, et globalement je me suis vraiment délecté de ces planches, ces architectures improbables super détaillées, cette campagne désertique majestueuse. D’autant plus que les scènes d’action sont remarquablement représentées et très dynamiques. Certes la colorisation est un peu monotone sur 200 pages, mais c’est l’univers dépeint qui veut ça. Je comprends les réserves émises par certains posteurs quant au scenario. Il y a des petits problèmes de rythme (la deuxième moitié est beaucoup plus dense que la première). Les personnages ne sont pas particulièrement attachants, et j’ai dû relire certains passages pour bien comprendre la fin. Mais je dois avouer que globalement je ressors satisfait de ma lecture. C’est le genre d’univers qui me plait, un futur technologique un peu dystopique, cette séparation social haut-bas… des thèmes pas vraiment originaux mais qui font réfléchir. Alors certes, l’auteur se donne beaucoup de mal pour décrire un système social complexe pour finalement peu s’en servir dans son histoire… mais un tome 2 (déjà annoncé) viendra peut-être ajouter de la profondeur à cet univers. Un album perfectible, mais un excellent moment de lecture en ce qui me concerne.

26/03/2020 (MAJ le 17/11/2021) (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cacal69

Une lecture plutôt agréable avec quelques réserves. Visuellement c'est très beau, Perriot nous offre un monde post apocalyptique de toute beauté. Des décors grandioses que ce soit le désert, les vaisseaux ou l'architecture de cette méga ville. Que de détails. Je suis moins enthousiasme pour les visages, ils sont tous dans le même "moule". Un découpage cinématographique qui rend le récit dynamique. Les couleurs mates assez uniformes dépeignent bien l'atmosphère de ce monde. Le bémol vient du scénario qui ne révolutione pas le genre. J'ai eu du mal à entrer pleinement dans l'histoire, les ficelles utilisées sont vraiment très grosses. De plus, des situations impossibles, comme être au bout d'une corde celle-ci accrochée à un vaisseau volant à pleine vitesse tout en tirant au revolver. Dommage, ça enlève du crédit au récit. Cela ne m'a pas empêché de passer un bon moment dans mon fauteuil. Note réelle : 3,5 Tome 2 : vingt ans plus tard la montée des eaux a déréglé les équilibres. Jarri et Korienzé ont eu deux filles..... La suite le 15 octobre.

24/09/2021 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Comme à peu près tous les posteurs précédents, j'ai le cul entre deux chaises... Cet album est très beau, et assez imposant (très bon choix que d'avoir publié ce récit en un unique volume, même si la tendance semble être assez générale). Ses pages, grandioses, pleines de grands espaces, de dinosaures, de méga-constructions et même d'action palpitante, nous emportent facilement dans ce monde pas si simple. D'un autre côté, le scénario est parfois assez obscur, et d'autres fois un peu trop facile, et on se dit quand même que les hasards qui font cette aventure sont parfois un peu forts. Le rythme peut sembler hésitant, entre des lenteurs apparentes et des scènes survoltées. Et pour finir, la fin pourra laisser assez perplexe et avec un goût de trop rapide. Cet album aurait sans doute pu être plein d'autres choses que ce qu'il est. Plus creusé et intello, plus charmant avec des personnages attachants, plus aventureux, plus ceci, moins cela... Mais justement, en étant ce qu'il est, il est à la croisée de tous ces possibles. Et c'est sans doute ce mélange de trop et de trop peu, les différentes thématiques qu'il effleure sans les creuser outre mesure, les possibles qu'il laisse imaginer sans les avoir développés, qui font que j'en ressors en ayant la sensation d'avoir passé un excellent moment de lecture. Alors, au final... Est-ce l'album du siècle ? Non. Est-ce une lecture qui en met plein les yeux et qui tourne dans la tête ? Oui. Note réelle : 3,5, mais un coup de coeur.

08/03/2021 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur Canarde

Un beau héros dans un désert, monté sur un dinosaure. Une ville suspendue et lointaine, un gourou barbu, des conduites d'eau qui assèchent le territoire.... Comme les collègues, j'apprécie l'ambiance à la fois dépaysante et peuplée de références BDistiques nombreuses et variées. Pour ceux qui n'ont pas encore lu, passez le paragraphe suivant : la découverte de ces références représente une bonne part de l'intérêt de l'album. -Pistolin pour l'histoire de départ où on a Jarry, le berger qui ne demande rien à personne et qui se retrouve sur la paille à cause des dégâts collatéraux d'un système absurde. -L'incal, pour l'univers social, désertique et technologique et aussi le trait. -Corto Maltese pour le héros taiseux et énigmatique Mais on pourrait ajouter Philémon et Madmax... Donc la lecture est plutôt plaisante, on se laisse bercer par le silence, les vastes étendues et les beaux visages. Mais quelques défauts viennent noircir le tableau. La colorisation extrêmement monotone finit par fatiguer ; orange et bleu presque tout du long. Les dialogues aussi manquent d'originalité. Ni drôles, ni poétiques, ni même percutants, ils se limitent au strict nécessaire. Le plus gros problème réside dans la construction du scénario. Le point de départ est assez convenu : des rebelles vaguement religieux cherchent à renverser un pouvoir flou et électronique. Une fois le berger agrégé à la rébellion, on voit bien que le gourou n'est pas très clair, et le méchant pouvoir n'est pas détaillé plus que ça. Et même quand une action définitive a lieu, on n'en ressent pas spécialement la nécessité. Par ailleurs cette rapidité de la fin se fait sans qu'on ait eu le temps de s'attacher aux autres personnages, ils restent abstraits, alors que le héros nous a été montré longuement. C'est donc à la fois le rythme qui est bancal, mais aussi la solution au problème qui n'est pas assez explicitée pour qu'elle puisse soit apaiser notre questionnement soit ouvrir sur des possibles. Attachant, mais le scénario se casse un peu la figure en cours de route...

08/12/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Ce que j'aime dans cet album, c'est qu'il va à fond dans la SF d'Aventure à l'ancienne, sans chercher à faire dans l'inutilement compliqué ou la modernisation à tout prix. L'ambiance visuelle, décors et costumes, rappellera rapidement Moebius... avec des dinosaures en bonus. Ce sont de grands espaces, des paysages impressionnants et dépaysants, des architectures énormes, des hommes qui côtoient des créatures géantes d'un autre temps, des avions de combat super rapides, etc... L'aventure grand spectacle ! Alors forcément, quand on compare avec Moebius, ce n'est pas le même niveau technique, mais si l'on élude cette référence inatteignable on ne peut que constater que les planches de Vincent Perriot sont de très bonne qualité, et parfois mêmes impressionnantes de soin et de détails. Mon seul léger reproche serait qu'il est parfois un peu dur d'estimer la taille de certaines structures car leur architecture est un peu trop fantasque pour être crédible. L'auteur et Casterman ont fait le bon choix de publier ce récit en unique grand et gros album. Il est fort probable que s'il avait été publié en plusieurs tomes de 48 à 60 pages à la place, le premier tome n'aurait pas trouvé son public car le cadre de son récit est un peu déjà vu : une sorte de Terre post-apocalyptique où un pauvre éleveur de dinosaures veut venger la perte de son troupeau et se rebeller contre le pouvoir totalitaire en place. Il faut le temps au récit pour se mettre bien en place et révéler ses différentes originalités et profondeurs, dans la société humaine qu'elle met en scène, son rapport avec les dinosaures, et la nature étonnante de ceux d'en-haut qui règnent sur la populace vivant à terre. Pour autant, l'envergure et la liberté du récit n'ont pas réussi à me transporter totalement. Je n'ai pas véritablement accroché au personnage principal et encore moins à la fille qui l'accompagne à partir d'un certain point. Et puis la conclusion du récit m'a laissé un peu perplexe, pas tellement convaincu. Mon avis est donc en demi-teinte mais j'ai tout de même trouvé la lecture plaisante et j'apprécierais sans doute d'admirer de nouveau la beauté de certaines planches.

23/11/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Bam ! Et bien en voilà un magnifique album SF comme je les aime ! Je sais j'arrive un peu après la marée, mais mieux vaut tard que jamais :) C'est donc à Angoulême que j'ai pu tailler le bout de gras avec Vincent Perriot lors d'une séance de dédicace sans pour autant avoir lu ledit album à ce moment. Et bien quel régal depuis ! Alors oui, je ne vais pas revenir sur les influences diverses et variées qui transpirent de ce pavé, mais que c'est bien digéré, intégré et remanié à sa sauce ! Et puis la colorisation de Florence Breton (oui celle qui a travaillé avec Moebius) est tout bonnement sublime et donne tout son supplément d'âme à cet univers imaginé par Vincent Perriot. Cet album de plus de 200 pages au grand format permet à l'auteur de laisser libre cours à son imagination et de nous embarquer au fil de planches parfois sublimes dans un univers futuriste hors normes (ah ces grandes cases ou ces planches entières sur une page me donnent juste envie de plonger dedans !). Un vrai régal pour les yeux, surtout dans ses décors qu'ils soient naturels ou architecturaux ! Voilà un album que je compte bien relire bientôt, juste pour le plaisir des yeux !

25/03/2019 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
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Mélanger un univers futuriste avec des dinosaures, pourquoi pas ? Ca donne ici des scènes intéressantes et une ambiance assez unique en son genre, mais pourtant, Perriot ne nous convainc jamais totalement de l'utilité du concept. Ca fonctionne plutôt bien, mais on ne sait pas trop pourquoi l'auteur a voulu mêler les deux. Niveau dessin, c'est du bon. Le trait paraît parfois un peu hésitant, quoique cela fasse sans doute partie du style graphique de l'auteur, mais il y a une belle ampleur visuelle. Le découpage est à la fois classique et efficace, et certaines cases font vraiment rêver. Si on accepte de rentrer dedans au début, ça devient un régal à lire ! Niveau scénario, c'est un peu plus flou. Globalement, on comprend l'intrigue générale, mais c'est un peu brouillon, on a du mal à comprendre certains détails. L'univers est dense et assez fourni, mais Perriot ne nous initie pas à tous ses secrets, l'a-t-il créé de manière assez superficielle ou laisse-t-il volontairement une part de mystère dans l'univers qu'il a imaginé ? Je ne saurais pas le dire, toujours est-il que j'ai régulièrement ressenti un (léger) manque dans l'écriture. Les personnages sont intéressants voire attachants par moments, mais tout ça manque un peu de rigueur apparente. Après, peut-être qu'une deuxième lecture me fera changer d'avis, à voir. Cela reste à mes yeux une bande dessinée très convaincante pour sa qualité graphique, et ses visuels grandioses, qui n'en font certes pas la meilleure BD de l'année, mais en font une valeur sûre dans le domaine de la BD de science-fiction et post-apocalyptique. Un album imposant qui ne fait pas tâche dans une belle bibliothèque.

09/02/2019 (modifier)