Motor Girl
Samantha, ancienne Marine, vit après plusieurs missions traumatisantes recluses dans une casse paumée en compagnie de son ami imaginaire : un gorille... Quand soudain des petits hommes verts débarquent...
Les Singes
Samantha, ex-militaire qui a effectué trois séjours en territoire hostile et souffrant de syndrome post-traumatique, vit retirée du monde et gère un garage – ou plutôt une casse auto – en plein désert. Elle a pour seul compagnon un ami imaginaire, un gorille de 2,20 mètres de haut… Lorsqu’une soucoupe volante choisit de se crasher près de la casse, les ennuis de Samantha ne font que commencer…
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Date de parution | 22 Août 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le Comics US indépendant a, on le sait et on le déplore, une certaine difficulté à trouver sa place auprès du grand public français qui a désormais largement adhéré au courant "mainstream" des Super-héros. Le manque de reconnaissance d'un artiste aussi doué que Terry Moore, dont le graphisme très "ligne claire" le place dans la droite ligne du travail d'un Moebius, d'un Manara ou d'un Urasawa, est particulièrement rageant, mais on peut espérer que les choses changeront avec la publication par Delcourt de ce très bel objet qu'est l'intégrale de Motor Girl... … Car, au-delà du graphisme impeccable de Moore, c'est l'intelligence aigüe de la narration et la force émotionnelle de Motor Girl qui en font une grande réussite du genre. Mêlant habilement réalité et imaginaire, présent et flashbacks (eux-mêmes tantôt réels, tantôt fantasmés, ou du moins distordus par les traumas physiques et mentaux de l'héroïne), Moore nous promène à travers une histoire absolument brillante. "Vet" revenant d'Irak en très mauvais état après avoir été victime de deux explosions successives, Samantha essaie de se remettre dans un coin perdu du désert du Nevada, en s'appuyant sur un ami imaginaire plutôt encombrant, puisqu'il s'agit d'un gorille de 2 mètres de haut. Sa rencontre avec des extra-terrestres - qui pullulent apparemment dans le coin ! - et avec une inquiétante organisation paramilitaire va la forcer à reconsidérer non seulement son avenir, mais également la réalité de son présent. En nous entraînant donc dans une aventure SF assez codifiée, mais traitée avec une étonnante légèreté et un humour constant, Moore nous berne habilement, jusqu'à faire ressurgir à mi-parcours les terribles souvenirs d'Irak, qui vont peu à peu apporter un éclairage différent à notre lecture. L'émotion est croissante, et ce qui nous paraissait un récit fantaisiste inconséquent se transforme en une saisissante épopée intérieure. Pour finir de manière tout bonnement bouleversante (sans même parler de l'élégante référence au Moby Dick de Melville, discrète mais particulièrement bien vue...), et nous donner envie de, sinon crier au chef d'œuvre, mais au moins de placer Motor Girl comme l'une des BDs les plus marquantes de l'année... ... et de replonger du coup dans le travail précédent de Terry Moore, ces Strangers in Paradise, Echo et Rachel Rising qui attendent bien plus de lecteurs français.
L'absurde n'est pas vraiment ma tasse de thé mais là, c'est expliqué par une maladie de l'héroïne qui lui ravage peu à peu le cerveau. Il faut dire qu'elle était soldat marine dans la guerre en Irak et que cela a a laissé des traces. Elle vient se réfugier dans une décharge du Nevada appartenant à une veille dame assez bienveillante avec elle. Elle converse également avec un ami imaginaire qui n'est autre qu'un gorille mais en réalité cela cache d'autres souffrances bien plus intimes. On ne sait pas vraiment ce qui relève de la réalité ou du fantasme imaginaire. Au début, je n'étais pas parti dans ce récit mais cela m'a séduit contre toute attente. Et dire que je ne suis pas fan de Terry Moore. Cependant, non seulement le graphisme en noir et blanc m'a plu mais cette histore avait un sens pour moi. Une oeuvre parfois rigolote mais parfois assez touchante.
Terry Moore que j'avais découvert avec l'excellente série Strangers in Paradise nous revient avec ce petit OVNI en noir et blanc. OVNI oui, car difficile de faire rentrer cette album dans les cases tant il s’écartèle entre le dramatique et le n'importe nawak ! L'histoire s'ouvre sur le personnage de Samantha, ex- Marine multi traumatisée après trois missions au Moyen Orient dont elle est revenue brisée. Elle s'occupe aujourd'hui d'une casse automobile en plein désert que la bonne et vieille Libby lui a confiée plus par compassion que pour le chiffre d'affaire. Tout va "pour le mieux" pour Samantha et son ami imaginaire de 2.20m jusqu'au jour où débarquent des agents du gouvernement prêts à payer une fortune à Libby pour lui acheter son bout de terrain paumé dans le désert... Forcément, ça va pas le faire... S'en prendre à un ancien Marine aguerri en envoyant des branques, ça finit toujours mal. Ajoutez là dessus l'arrivée impromptue d'extraterrestres pour pimenter le tout et décor est campé, reste plus qu'à sortir le pop corn ! Autant Strangers in Paradise avait pris son temps pour me plaire voire même m'envouter, là je partais presque conquis et c'est finalement mitigé que je ressors de ma lecture. Je ne suis pas sûr que le doux mélange imaginé par Terry Moore soit aussi pertinent. J'ai adoré le personnage de Samantha et de don gorille imaginaire, adoré Libby, vieille bique revêche mais le coeur sur la main. Par contre, moi qui suis très SF, j'ai pas vraiment aimé le parti pris donné à nos extraterrestres qui contraste trop à mon goût avec le réalisme du reste de la BD. Je ne les ai pas trouvé crédibles du tout, du coup ça casse un peu l'accroche narrative ; dur de se raccrocher au récit quand on commence à tiquer sur une partie du récit. Sorti de ça le graphisme de Terry Moore est toujours aussi agréable. Son noir et blanc est tout en finesse et retranspose de manière impressionnante les expressions et ressentis de ses personnages leur conférant un aspect très vivant. Surtout que quelques scènes surréalistes (mention spéciale à la partie de tennis de Libby !) m'ont vraiment fait marrer, à cause de cette expressivité et des dialogues bien sentis qui fusent. Une curiosité à découvrir, mais pas à la hauteur à mon goût de la série qui aura fait sa renommée.
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