Artiste, un chef d'exception

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Du marché de Rungis à votre assiette, vous découvrirez l'Art de la cuisine et le fonctionnement de ces lieux mythiques ! Un manga culinaire.


Bouffe et boisson Seinen Shinchôsha - Coamix

Plongeur dans un grand restaurant parisien, Gilbert est quelqu'un de timide et réservé. S'il fait tout pour éviter de se faire remarquer, il semble cependant posséder un goût et un odorat particulièrement développés et des connaissances poussées en cuisine… Ces talents parviendront-ils à faire de lui un maître des saveurs ?

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Mars 2018
Statut histoire Série en cours (8 tomes parus au Japon, série en cours) 8 tomes parus
Dernière parution : Moins de 2 ans

Couverture de la série Artiste, un chef d'exception © Glénat 2018
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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21/09/2018 | Erik
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Artiste aurait pu n’être qu’un nouveau manga traitant de l’art culinaire noyé dans la surproduction, ne se détachant pas du lot et aussi vite lu qu’oublié… Je dis bien « aurait pu »… Car le véritable défi, à l’heure actuelle, lorsqu’on aborde ce sujet, c’est de trouver un angle d’attaque suffisamment original pour ne pas donner l’impression au lecteur de lire, encore et encore, la même histoire. Cet angle, Taro Samoyed a été le chercher via plusieurs aspects : Premier aspect : le côté artistique de la profession. Très rapidement, Gilbert, le personnage central de ce récit, va voisiner avec des artistes venus d’horizons différents (peinture et musique jusqu’à présent mais nul doute que ce panel va s’accroître au fil des tomes). Cette approche du métier de cuisinier gastronomique comparé à d’autres arts reconnus permet de saisir des similitudes (sur l’art de dresser une assiette par exemple) et d’étoffer le propos en le décloisonnant du simple art culinaire. Deuxième aspect : le profil du personnage principal. Rien de bien novateur à première vue puisque notre Gilbert est, au premier regard, assez semblable à bien des héros de manga. Jeune, maladroit et au plus bas de l’échelle, on le découvre plongeur et on comprend vite qu’il est appelé à franchir les paliers assez rapidement. Sauf que, au fil des trois premiers tomes, ce profil s’avère moins commun qu’il n’y paraissait. Déjà sur son aspect physique puisque Gilbert dépasse le mètre nonante. Ensuite avec sa propension à s’évanouir à la moindre frayeur… propension assez irritante au début de ma lecture mais que j’ai fini par accepter, voire même par apprécier. Enfin par son don inné (et à ce sujet je ne vous dirai rien, histoire de ne pas spoiler). Troisième aspect : la structure du récit. Point de combat du meilleur chef, ici. On découvre les différentes spécialisations dans le domaine et la complémentarité entre les différentes tâches. L’objectif de chacun est de faire de son mieux, avec ses qualités mais aussi des défauts qui dans un cadre précis s’avèrent être des atouts. Du coup, il n’y a pas de méchants, pas d’opposition mais plutôt une quête d’excellence avec une ouverture vers les autres que je trouve très agréable. Dernier aspect : l’humour. Très présent, il est parfois un peu lourd, un peu du genre tarte à la crème. Mais, au fil du temps (et des trois tomes que j’ai lus), il s’affine, m’amuse avec des réflexions absurdes et naïves. S’il n’est pas déterminant, cet humour est un ingrédient non négligeable de la série. A la lecture, le début du premier tome m’est apparu fort décousu et j’ai craint le pire. Il y avait des ellipses faciles, des passages tronqués qui me laissaient croire que ce manga s’était vu estropié de certaines cases. Mais des explications viennent par la suite qui justifient pleinement la plupart de ces raccourcis de prime abord bizarres. Et, au fil des chapitres, le charme a opéré. Je peux clairement dire que dès le milieu du deuxième tome, j’étais devenu totalement accro à cette série. Et le troisième tome n’a fait que confirmer mon appréciation d’ensemble. Au niveau du dessin, il recèle de certaines qualités mais aussi de certains défauts. Sa qualité principale réside dans le fait que Taro Samoyed parvient à bien typer ses personnages. Or, en temps normal j’ai la mauvaise manie de m’emmêler les pinceaux dans les mangas tant des acteurs ont tendance à se ressembler. Ici, il n’en est rien et c’est bien agréable. Au niveau des défauts, je pense que l’auteur a beaucoup de mal à dessiner le mouvement. Du coup, il recourt aux ellipses pour, par exemple, illustrer un évanouissement (où on passe sans transition du statut « debout normal tout va bien » au statut « couché évanoui »). C’est un peu facile à mon goût et surtout ça casse le rythme narratif. Mais j’avoue, je suis accro et je lirai la suite avec grand plaisir.

29/10/2018 (MAJ le 10/04/2019) (modifier)