Tueur de cafards
A Brooklyn, Walter fait un bien sale boulot. Il tue des cafards, du matin au soir... Il pense à son passé, à son histoire. D'origine allemande, après la défaite du 3e Reich, il fût donné par sa mère à un G.I. américain.
Bichromie Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Les années (A SUIVRE) Les Insectes New York Tardi
A Brooklyn, Walter fait un bien sale boulot. Il tue des cafards, du matin au soir... Il pense à son passé, à son histoire. D'origine allemande, après la défaite du 3e Reich, il fût donné par sa mère à un G.I. américain. Walter serait bien resté un petit loser ordinaire s'il n'avait pas été curieux. Mais pourquoi donc a-t-il voulu pousser sur le bouton de l'étage treize de cet ascenseur? Tout le monde sait bien qu'il n'y a pas de treizième étage à New-York. Walter, lui, l'a trouvé. A partir de là, commence une bien sordide histoire... Un récit noir comme le cafard, traversé par une silhouette rouge comme le sang.
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Date de parution | Mai 1984 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cette histoire de machination où un brave type se retrouve embringué dedans par hasard et malgré lui, c'est pas neuf, c'est un sujet que j'ai vu des centaines de fois en BD, en roman policier et au cinéma. Malgré ça, elle reste assez captivante et je l'ai relue avec plaisir après l'avoir découverte en 1983 dans le magazine A Suivre. Apparemment, Legrand a l'air connaisseur des Etats-Unis, on voit qu'il sait raconter une histoire en décrivant un lieu comme New York et en laissant percer sous-entendus et secrets autour d'une mésaventure politico-policière peu banale qui s'aventure aux limites du fantastique. La façon de relier l'épopée urbaine de Walter, ce tueur de cafards, aux magouilles politiques et à la tentative d'assassinat de Reagan est très habile. Walter est l'archétype de l'anti-héros perdu dans un engrenage qui le dépasse, et le ton est très seventies, car si l'on traitait ce sujet aujourd'hui, pas sûr qu'on l'illustrerait ainsi. D'où l'apport de Tardi qui est capital sur cette Bd, il a habitué ses lecteurs aux ambiances parisiennes de la Belle epoque ou des années 50, mais ici, il parvient à restituer à la perfection une ambiance newyorkaise des années 70 glauque et crade, de Manhattan au Bronx, un univers crapuleux plutôt envoûtant, avec pas mal de références à la mythologie du cinéma américain de Scorsese et même d'Abel Ferrara notamment dans New York 2h du matin. Ses décors tracés à la règle sont un paravent à la saleté ambiante et aux manoeuvres pas propres, et son noir & blanc rehaussé de gris et de rouge possède une touche insolite qui ajoute à cette ambiance étrange et cradingue. Un bon album qui s'avère être une convaincante réflexion sur la manipulation.
Mouais. Je ne sors pas convaincu de la lecture de cet album, qui peine à intéresser, avec une histoire franchement trop poussive. Tardi est beaucoup plus à l’aise dans les décors du Paris populaire des premières décennies du vingtième siècle, que dans le New-York des années 1980, et son dessin ici passe moins bien que dans d’autres albums polar (comme ses adaptations de Manchette ou Malet). Même s’il est vrai qu'il arrive à relativement bien rendre les quartiers populaires et à l’abandon du Bronx. La seule touche d’originalité est ce rouge tapant du costume et du véhicule du personnage principal, qui jure au milieu d’un Noir et Blanc plus classique pour les décors et les autres protagonistes. Le scénario de Legrand est bien mince, et j’avoue n’avoir pas trouvé beaucoup d’accroche. Ça se laisse lire, certes, mais sans enthousiasme car il y a peu d’originalité pour titiller notre curiosité. Les collectionneurs compulsifs du travail de Tardi sont les seuls qui peuvent trouver leur compte en achetant cet album – qui plus est difficilement trouvable. Note réelle 2,5/5.
D'abord pour le dessin de Tardi qui est aussi à l'aise sur le pavé parisien ou dans les tranchées de 14/18, qu'ici dans les rues de New York. Un New York glauque, poisseux à souhait hanté par une bande de personnages tous plus déglingués les uns que les autres. Ensuite, l'ensemble se combine pour nous conter une histoire à la limite de la folie d'un homme embringué malgré lui dans une sombre histoire. Le seul souci avec ce récit est qu'il se lit trop vite, le lecteur aurait sans doute aimé que les personnages secondaires soient plus développés. Je peux comprendre qu'il s'agit d'un one-shot et qu'il faille réduire un peu la sauce mais il est vraiment dommage de ne pas avoir approfondi les choses. Au final, l’intérêt principal réside dans la vision toute personnelle que nous propose Tardi de ce New York à des kilomètres des guides touristiques. A lire mais seulement en emprunt.
Walter est tueur de cafards pour la société Blitz. Malheureusement pour lui, lors d’une intervention chez un de ses derniers clients, il a fourré le nez où il ne fallait pas et les emmerdes vont, dès lors, sérieusement commencer. La première chose qui saute aux yeux dans cette BD, est le décor. Le New-York des années 60/70 représenté par Tardi est tout simplement excellent: vieilles ruelles poisseuses, coupe-gorge, bagnoles à l’abandon, métro, appartement typiques, vue sur Brooklyn, le Bronx…on est vraiment proche du New-York de Scorsese et d’Abel Ferrara, j’ai beaucoup aimé et ça change de son univers parisien. Niveau scénario, c’est vrai que c’est un brin vulgaire mais ça ne m’a pas dérangé. Pour ce qui est de l’histoire, elle ne casse pas des briques mais reste suffisamment intrigante pour qu’on y aille jusqu’au bout. Théorie du complot, machination, bouc émissaire sont les clés de cette intrigue classique mais tordue. A découvrir.
Ça faisait longtemps que je voulais lire ce Tardi dont l'intrigue m'intriguait. J'ai été bien content quand j'ai enfin eu la chance de lire l'album... et j'ai été déçu. Peut-être que j'en attendais trop. Finalement, l'intrigue n'est pas tout à fait mauvaise, mais c'est encore une énième histoire d'un type qui découvre un truc par erreur et tout le monde veut le tuer. Un autre problème est que le seul personnage un peu charismatique dans l'histoire est le héros. Il est le seul à avoir une personnalité intéressante. Les autres personnages sont peu développés et sont souvent des stéréotypes de personnages qu'on a vus des centaines de fois.
Un scénario assez conventionnel pour une balade dans le New-York des années 70. Une fois de plus, c’est par l’ambiance qu’il parvient à créer que Tardi se distingue à mes yeux. Son choix de couleurs (un élément rouge au milieu de dégradés en noir et blanc) donne un cachet particulier à l’album. Le scénario n’est pas mauvais mais j’ai l’impression d’avoir déjà lu et vu ce genre d’histoire à plusieurs reprises. De plus, les seconds rôles sont trop peu développés pour vraiment parvenir à me séduire. Cela reste distrayant mais peu marquant. Définitivement, je préfère Tardi dans son univers réaliste et français, que ce soit au travers de ses adaptations de Nestor Burma ou pour ses récits sur la guerre de 14. A réserver aux fans absolus de l’auteur. PS : l’album aujourd’hui difficilement trouvable a été intégré dans New-York mi Amor, sorti en 2009.
Notre héros, un gros paumé à tendance vieux garçon met accidentellement le doigt sur une organisation criminelle. Il se retrouve poursuivi et il est complètement déboussolé. Le monde de la pègre c'est pas son truc. Il trouvera l'aide d'un collègue de boulot, un peu crapuleux et qui va vouloir tirer profit de la situation. Globalement j'ai trouvé que l'histoire se lisait bien et qu'elle était plutôt agréable. Le coup du mec qui, bien malgré lui, met les pieds dans une machination qui le dépasse complètement n'est pas original. En tout cas des histoires comme ça j'en ai déjà lu un paquet. Mais voilà cette BD date déjà pas mal, donc elle était sans doute là avant celle que moi j'ai déjà lue, et puis comme c'est bien ficelé soyons honnête : ca se lit vraiment très bien. J'apprécie quand les récits ont une bonne fin, c'est le cas ici. Enfin le choix des couleurs : noir, blanc et rouge est également sympa. Je n'en conseille pas l'achat uniquement car je préférerais relire un paquet de truc avant celle ci. Mais au final cette BD est quand même pas mal du tout.
La couverture de cette bd est plutôt repoussante. C'est à faire fuir ceux qui ont horreur des insectes rampants. On se dit que quelquefois, il ne faut pas s'arrêter à la couverture aussi hideuse soit elle. Et pourtant... On retrouve le dessin de Tardi au service d'un scénario plutôt bancal. Il termine sa tournée dans un hôtel et est intrigué par le 13ème étage qui est censé ne pas exister. Il entend une conversation qu'il n'aurait pas dû et c'est le début d'une histoire violente de règlement de compte dans un New-York sale et immorale. L'atmosphère de cette ville prestigieuse n'est absolument pas rendue. Même en étant un fan de Tardi, on doit reconnaître un manque total d'originalité avec des dialogues d'une grande vulgarité. Mieux vaut éviter ce tueur de cafard.
Impression plutôt mitigée après la lecture de cet album de Tardi, à la réputation flatteuse. Certes la vision de New-York de l'auteur vaut le détour (elle n'a rien de flamboyante), il illustre une histoire qui débute très bien, il installe un climat angoissant traversé de pointes d'humour noir, et on y trouve un anti-héros sympathique. Le scénario de Legrand est bien construit, rythmé et pourtant... Tout ça donne l'impression d'être déjà connu. L'histoire personnelle du personnage principale est bien trouvée et pathétique, et des personnages humains donnent de l'épaisseur au récit, mais les mésaventures d'un pauvre type qui met le nez dans les rouages d'une affaire qui le dépasse, c'est un sujet bien souvent exploité que le scénariste ne parvient pas à renouveler. De l'aide donnée par un personnage plus intéressé que compatissant jusqu'à une fin paranoïaque, l'histoire peine à surprendre et laisse vraiment à la fin de la lecture un air de déjà vu. Reste le trait de Tardi, une atmosphère soulignée par un noir et blanc rehaussé de dégradés de gris, d'où émerge la combinaison (et les sous-vêtements) rouges vifs du "héros", qui rappellent sa condition d'ouvrier sans envergure plongé dans une aventure hors du commun. Vraiment, un récit avec trop peu d'originalité pour mettre en valeur le travail de Tardi et réussir totalement de convaincre.
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