Lucha - Chronique d'une révolution sans armes au Congo

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

De jeunes congolais souhaitent changer leur pays de façon non-violente? afin de l’amener vers une vraie démocratie. ils fondent alors le mouvement de la Lucha.


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Mars 2015, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, dans le quartier de Masina, une conférence de presse se tient en compagnie des représentants de la Lucha, Fred Bauma, Rebecca Kabugho, Micheline Mwendiké, Luc Nkulula, Judith Maroy et Juvin Kombi. Ils s’adressent à de nombreux journalistes africains afin d’annoncer leur volonté de former un mouvement d’union, un front citoyen afin de peser sur les autorités et d’exiger le respect de la constitution. Soudain, les militaires, la police et les agents du renseignement congolais font irruption dans la salle puis arrêtent la plupart des personnes sur le champ. Ils sont embarqués dans des pick-ups et emmenés en détention. Ce jour-là, la plupart des journalistes, les membres de la Lucha, leurs homologues sénégalais et Burkhinabé de « Y’en a marre » et du « Balai citoyen » sont emprisonnés. Quelques jours plus tard, dans les locaux de l’agence nationale de renseignements, plusieurs militants de la Lucha sont arrêtés à Goma, puis interrogés sur le fait d’avoir protesté contre l’arrestation de leurs amis à Kinshasa...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Avril 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lucha - Chronique d'une révolution sans armes au Congo © La Boîte à Bulles 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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04/11/2018 | Erik
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Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je connaissais vaguement les problèmes politiques du Congo, mais je ne pense pas avoir jamais entendu parler de cette organisation ou alors cela a moins marqué mon esprit que les crimes commis par le roi Léopold III ou Mobutu. Je ne suis pas trop fan de ce genre de dessin réaliste, mais au moins c'est lisible et je n'ai pas eu trop de problème à lire cet album. On présente des problèmes de la vie quotidienne des Congolais de manière claire et précise, quoique certaines particularités de la politique congolaise m'ont un peu échappé. J'aurais bien aimé, par exemple, une présentation des différentes régions du Congo. Évidemment vu que l'album fait moins de 100 pages, on a surtout droit à une synthèse des problèmes de ce pays, mais ce one-shot me semble être un bon point de départ pour connaitre la situation de ce pays. En tout cas, moi cela m'a donné envie d'en apprendre plus sur la situation de ce pays, surtout que la BD date déjà de quelques années....

07/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

La Boîte à Bulles s'est associée à Amnesty International pour rendre visibles des thématiques chères à l'association. C'est probablement pour toucher un public plus large sur des situations pas forcément très médiatisées par ailleurs. C'est le cas pour ce petit groupe d'activistes Congolais qui essaye de bouleverser la vie politique de la République Démocratique du Congo (RDC) grâce à des actions non violentes. Les événements se situent surtout à l'est du pays vers le lac Kivu dans la ville de Goma. Un bref rappel historique nous montre à quel point ce coin de la planète qui aurait pu être un petit coin de paradis s'est transformé en enfer depuis 150 ans. Des morts par millions depuis la très brutale colonisation belge, jusqu'aux bandes armées contemporaines sans oublier le triste génocide Rwandais et ses conséquences sur la ville de Goma et ses environs. Les problématiques développées par les activistes de Lucha sont assez techniques (accès à l'eau, éducation, constitution congolaise). Je trouve qu'il est bien difficile pour un non connaisseur de se prononcer puisque les parties adverses sont présentées comme utilisant uniquement la violence de façon systématique sans autre forme d'argumentation. Quoiqu'il en soit, le récit est clair et assez didactique pour ne pas être perdu au bout de deux pages. Un petit point m'a fait sourire. L'invitation de Fred Bauma, délégué de Lucha auprès du Sénat US est datée du 29 Novembre 2016. Oups, c'est deux semaines après l'élection de Trump !! Je trouve cela un peu hypocrite car dans cette période (entre deux présidences opposées) il y a peu de chance qu'une mesure de politique étrangère visant un chef d'Etat soit prise. C'est un petit détail mais qui montre que ce type d'ouvrage doit être lu avec attention. J'aime bien le dessin proposé par Annick Kamgang, cela correspond à ce genre d'œuvre où le fond prime la forme. Son trait est fin, ses ambiances sont assez soignées et reflètent bien une réalité africaine. La violence est montrée mais sans plus, c'est donc lisible par un large public. Un ouvrage bien fait pour ceux que la politique étrangère intéresse.

04/05/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Le dessin est un peu minimaliste, hésitant, mais il ne gêne en rien la lecture et se révèle fluide : de toute façon, l’important est ailleurs. Car pour le reste, cet album est plutôt réussi. Il réussit bien à planter le décor (avec quelques flash-back historiques), et surtout présente de manière claire et vivante le combat pacifique mais très risqué mené par des groupes de jeunes militants congolais, regroupés dans une organisation dynamique et informelle, la Lucha. C’est édifiant, et le courage et l’obstination dont font preuve ces militants mériteraient certainement mieux que le silence complice des médias et autorités mondiales – il est vrai que le Congo est habitué à ce traitement cynique et hypocrite depuis bien longtemps. Ce n’est pas une raison pour être fataliste, et cet album, justement « parrainé » par Amnesty International, a le grand mérite de nous interdire de fermer les yeux sur une réalité scandaleuse : l’absence de démocratie et la grande pauvreté dont souffrent les Congolais (comme d’autres Africains hélas) ne doit rien au hasard ou à une fatalité locale, et tout cela peut et doit changer : les militants de la Lucha se battent pour cela. Un témoignage intéressant, dans lequel les auteurs ont eu l’honnêteté de glisser quelques critiques (en fin d’album), mais qui mérite qu’on y jette un coup d’œil, pour sortir de la vision hautaine ou décontextualisée et très partiale des journaux télévisés – quand ce genre de sujet est traité, ce qui est rare (mieux vaut lire le Monde diplomatique pour cela).

14/05/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Une journaliste et chercheuse indépendante s'associe avec une dessinatrice d'origine africaine, fille d'un politicien ayant subi la répression pour nous présenter un mouvement dont je n'avais jamais entendu parler. Il a l'originalité de mener une lutte pacifique à la manière d'un Gandhi, Marther Luther King ou encore Nelson Mandela. En même temps, il s'adapte par rapport à la situation locale du Congo. A la préface, nous n'échapperons pas à la critique assez acerbe de l'album "Tintin au Congo" dont cette oeuvre se présente comme l'antithèse. Il faut dire que les belges n'ont pas forcément laissé un bon souvenir là-bas. Pour le reste, c'était plutôt mal parti mais la démonstration m'a littéralement convaincu. Certes, les moyens graphiques sont assez pauvres mais la bd fait passer son message avec le soutien d'Amnesty International. Encore une fois, j'approuve toutes les initiatives pacifiques visant à faire tomber des gouvernements corrompus par le pouvoir et l'argent au détriment de la population qui fuit alors vers les pays occidentaux. Il faut dire que ce mouvement se bat pour l'accès à l'eau dans le robinet de la plupart des foyers de Goa alors que la ville se trouve à proximité d'un grand lac d'eau douce. Il y a également un combat pour la gratuité de l'enseignement qui ne semble être réservé qu'aux enfants de riches. on verra que l'Eglise catholique a une grande part de responsabilité en faisant encore payé une dîme. Bref, la lecture vaut le coup pour tout ce que l'on apprend d'autant qu'il n'y a actuellement aucune couverture médiatique pour éveiller les consciences.

04/11/2018 (modifier)