Double 7

Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)

Hiver 1936. L'Espagne est en pleine guerre : les Républicains s'opposent aux Nationalistes de Franco. Désireux de soutenir le gouvernement espagnol, Staline fournit plusieurs chasseurs de type « Mosca » aux Républicains.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Aviation Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Espagne La Guerre civile espagnole Yann

Hiver 1936. L'Espagne est en pleine guerre : les Républicains s'opposent aux Nationalistes de Franco. Désireux de soutenir le gouvernement espagnol, Staline fournit plusieurs chasseurs de type « Mosca » aux Répubilicains. Roman Kapulov est l'un des aviateurs envoyés par la Russie et remporte victoire sur victoire, ce qui lui vaut le surnom d' « El rey de las Moscas ». Intervenant alors que des religieuses se font brutaliser par des soldats espagnols, Roman rencontre la belle Lulia Montago, jeune milicienne que sa réputation précède. Il ne faut qu'un seul regard pour que Roman et Lulia tombent éperdument amoureux. Mais cette Espagne n'est certes pas propice à l'amour : entre trahisons et complots, intérêts stratégiques soviétiques et nazis, on ne sait plus très bien sur qui on peut réellement compter... Les sentiments de Roman et de Lulia seront-ils assez forts pour pouvoir survivre à l'horreur de la guerre ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Octobre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Double 7 © Dargaud 2018
Les notes
Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)
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07/11/2018 | Essi
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L'avatar du posteur bamiléké

La guerre civile espagnole est un sujet toujours très utilisé par les artistes. Il faut dire que c'est assez emblématique d'une vision du Mal contre le Bien avec une victoire finale du Mal qui a fait naître de nombreuses frustrations. Yann est fidèle à ses habitudes de franc-tireur en nous proposant comme thématique principale la division mortelle des forces républicaines fomentée par Moscou. Sur un sujet assez complexe Yann est obligé de simplifier la réalité historique pour que son récit garde une certaine cohérence ainsi qu'un côté romanesque fort. Ainsi Yann positionne son action encore au début de la guerre (1936) où rien n'était encore acquis avec des éléments et un sentiment d'absurdité qui apparaitra bien plus tard. Ses remarques sur la politique française de l'époque sont assez réductrices d'une réalité plus compliquée. Le graphisme de Juillard est toujours précis et bien documenté que ce soit pour les avions ou les uniformes. Toutefois ses personnages restent un peu froids pour correspondre à la chaleur des sentiments supposés par ce récit. Les scènes de combat sont sages et classiques sans être très épiques. J'ai trouvé la lecture assez plaisante sans toutefois atteindre des sommets de rebondissements émotionnels que j'avais trouvés dans une oeuvre comme Mattéo.

03/07/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
L'avatar du posteur Alix

Ce one-shot m’a beaucoup plu. Le contexte historique est diablement intéressant, l’auteur se penche sur les manigances de la Russie pendant la guerre civile espagnole. Les différentes machinations ne sont pas toujours très faciles à suivre, mais je n’ai jamais décroché… je ne suis pas spécialement fan du procédé narratif qui consiste à inclure dans les dialogues un juron ou une exclamation dans la langue native du personnage (« Diable ! », « Bloody Hell ! » et autres « Hijo de la puta ! ») mais il faut avouer que dans le cas présent, ça aide un peu à s’y retrouver parmi les nombreux protagonistes. J’ai aussi beaucoup aimé le dénouement final, ainsi que le dessin d’André Juillard… j’adore son style « ligne claire », la précision du trait, le niveau de détail (notamment sur les avions), et puis les couleurs sont vraiment belles. Je n’ai pas grand-chose à reprocher à cet album en fait… une lecture divertissante et instructive.

11/10/2019 (modifier)
Par Vautour2B
Note: 4/5

Lu et apprécié ... déjà pour son absence de manichéisme sur les deux camps, mais aussi, et avant tout, parce que c'est une belle histoire ! J'ai bien quelques réserves ... certaines scènes sont un peu trop bavardes et, sur l'aspect aéronautique (un de mes dadas), quelques erreurs : Les chasseurs Polikarkov I-16 de la bd (les avions pilotés par le héros & ses amis) sont dessinés comme des versions I-16 types 10 (cockpit découvert, carénages de mitrailleuses de capot protubérants et collimateur à réflexion PAK-1), ce qui est anachronique vu que l'histoire est censée se passer "à la fin de 1936" et que les premiers "Type 10" ne sont arrivés en Espagne qu'en 1938. En 1936 c'était encore la version I-16 Type 5 (cockpit à verrière coulissante, carénages de mitrailleuses non protubérantes et viseur tubulaire OP-1), il y a aussi la grosse boulette du bombardier Heinkel He-111 au nez entièrement vitré englobant les postes du pilote et du bombardier, une version qui n'existait pas encore à l'époque... Autre erreur, les avions qui mitraillent parfois leurs cibles d'un peu trop près et négligent le tir en déflexion... Par contre, bien vu pour les Junker Ju-52, version bombardier (dommage que la "corbeille" du mitrailleur ventral ait été oubliée), escortés par des Heinkel He-51, bombardant Madrid en 1936... c'est les bons avions dans la bonne période. Les avions sont dans l'ensemble bien dessinés. J'ai aussi apprécié les "baroques" automitrailleuses artisanales de la CNT et la Citroën Traction 7 "roadsters" du pilote français, elles aussi bien reproduites. J'ai trouvé les villes, villages, paysages et personnages d'époque convaincants, joliment dessinés avec de belles couleurs. Quant à l'histoire, elle m'a vraiment emballé : le couple de héros est attachant, tout comme leurs amis... et même les pires crapules sont intéressantes. Il n'y a que la scène finale du musée auquel je n'ai pas du tout accroché... Tant qu'à faire une scène ironique d'après-guerre, j'aurais préféré que Yann et Julliard nous représentent la visite que De Gaulle avait faite à Franco en 1970 pour lui lécher les bottes... cela aurait eu le mérite de rééquilibrer les choses après les diatribes (excessives) de certains personnages contre Léon Blum - après tout, contrairement à De Gaulle, Blum n'a ni flagorné, ni fourni d'armes à des dictateurs cathos de droite (Salazar et Franco)... et, n'en déplaise à une idée reçue, Léon Blum a fourni des avions aux républicaines espagnoles en 1936 (à l'instigation de son ministre de l'air Pierre Cot). Cela n'a hélas pas duré à cause des pressions des partis de droite et du gouvernement Britannique. Matériels livrés : une vingtaine de chasseurs Dewoitine D.371 et D.372 ; une quinzaine de chasseurs Dewoitine D.501 et D.510 ; six chasseurs Loire 46 ; une vingtaine de bombardiers potez 540, 542 & 544 (ceux de l'escadrille d'André Malraux - voir le film "L'Espoir" et les p.126, 162, 163 et 164 de la version "strip" [format "italien' de la bd) ; trois prototypes Breguet (le bombardier Breguet 460 "Vultur" et les avions de transports Breguet 470 T. "Fulgur" et Breguet-Wibaut 670 T) et, peut-être, des avions dont j'ignore les modèles et les quantités... (pour l'armement terrestre, j'ignore s'il y en a eu de livré par le Front Populaire). On peut reprocher à Léon Blum d'avoir cédé, mais on ne peut pas l'accuser de n'avoir rien fait ! (Ces livraisons françaises sont d’ailleurs évoquées dans la bd "L'ombre du condor" de Gerardo Balsa). Ne pas oublier aussi qu'une partie des livraisons russes transiteront par le territoire français avec la bienveillance discrète de Blum et Cot, et cela, même après l’instauration de l'embargo - c'est seulement après la chute du gouvernement du Front Populaire que la France deviendra réellement hostile au camp républicain.

02/10/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

L’intrigue se déroule dans les premiers temps de la guerre d’Espagne, sur le front de Madrid, du côté des Républicains. Nous y suivons une tranche d’histoire (en particulier quelques aviateurs de plusieurs nationalités combattant les bombardiers allemands de la légion Condor), mais aussi une tranche de vie (une histoire d’amour entre un aviateur soviétique et une anarchiste espagnole). Tout cela se laisse lire agréablement. Sans plus serais-je presque tenté de dire. Mais voilà, il y a là je trouve un petit plus qui rend cet album plus intéressant qu’il n’en a l’air de prime abord. En effet, il a le mérite de très bien présenter le rôle contre-révolutionnaire de Staline, dont les séides ont presque plus fait pour éliminer les combattants du POUM ou de la CNT que les Franquistes. C’est ainsi que nous voyons agir les commissaires politiques et les communistes espagnols qui leur sont affiliés, qui arrêtent, exécutent ou « font disparaitre » les forces vives de la gauche espagnole et internationale. Plus que le rôle évidemment abject des fascistes allemands et italiens (dont on n’attendait pas grand-chose de bon de toute façon), plus que la trahison des « démocraties anglaise et française – davantage pour la seconde, théoriquement dirigée par le Front populaire de gauche (mais avec des communistes complices il est vrai), c’est bien là le scandale le plus terrible de cette guerre. D’autres en ont déjà parlé : Benjamin Péret qui a combattu dans les rangs du POUM, mais aussi Georges Orwell, dans son « Hommage à la Catalogne ». Toujours est-il que cet aspect de l’histoire (et de l’Histoire !) rend la lecture de cet album plus captivante. Et heureusement, car le reste est un peu mollasson je trouve.

02/09/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

C'est vrai que c'est un album qui manque de souffle et qui souffre d'une certaine confusion entre les personnages. Il y a des dialogues qui alourdissent inutilement le propos. Même la romance entre la jeune passionaria républicaine et le beau pilote russe manque cruellement de saveur. Reste néanmoins le contexte assez intéressant de l'aide soviétique durant la guerre d'Espagne. Il est vrai que le dictateur stalinien ne fait jamais les choses gratuitement et qu'il vaut mieux parfois se débrouiller tout seul. L'Espagne paiera très cher le prix de cette traîtrise. Au niveau du graphisme, cela ne s'arrange toujours pas car c'est figé. Les combats aériens vont plutôt souffrir de cet immobilisme...

23/02/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Le point fort de cet album est le contexte historique. C'est encore une bande dessinée sur la guerre civile espagnole, mais cette fois-ci on creuse plus les problèmes dans le camp républicain. En effet, les pauvres républicains ont été abandonnés par les démocraties européennes et le seul pays qui a envoyé de l'aide est l'URSS et les soviets vont passer leur temps à éliminer les 'mauvais' éléments révolutionnaires et à se comporter comme des connards. Bref, j'en ai appris un peu plus sur cette guerre et j'ai bien aimé. Malheureusement, le scénario n'est pas des plus palpitants. Les personnages principaux sont franchement sans intérêt et je me foutais de ce qui pouvait leurs arriver. Le récit est un peu poussif et durant un moment j'ai eu l'impression que le scénario n'était constitué que de suites de scènes relatant des événements qui se sont ou auraient pus se produire durant cette guerre. Ajoutant que le dessin de Juillard me laisse toujours aussi froid et indifférent.

30/01/2019 (modifier)
Par Adrien
Note: 2/5

Attiré par les dessins d'aviation détaillés et précis de Juillard c'est avec engouement que j'ai fait l'achat de DOUBLE 7 ; j'ai trouvé l'ambiance de la guerre d’Espagne bien scénarisée et poignante par moment. Néanmoins l'histoire d'amour entre deux être partageant les mêmes valeurs humaines à mon gout peu approfondie et une fin sortie du chapeau du magicien m'ont laissé sans réel affect pour les personnages. Dommage.

27/01/2019 (modifier)
Par herve
Note: 3/5
L'avatar du posteur herve

Avant de me lancer dans la lecture de "Double 7" , je me suis replongé dans l’œuvre de Juillard avec notamment Le Long Voyage de Léna et "Léna et les trois femmes", que j’avais beaucoup apprécie mais aussi « Mezek », véritable petit chef d’œuvre , scénarisé par Yann. Si " Double 7" débute comme Mezek, par le bombardement d’une ville (Tel-Aviv pour le second, et Madrid, pour le premier), la comparaison s’arrête là. Dans le dernier album de Juillard et Yann, le scénario est poussif, et fini d’ailleurs par décoller à partir du moment où la police politique des miliciens communistes commence à liquider les sympathisants du POUM (cet acronyme m’ a toujours fait sourire) . J’ai trouvé sans intérêt ce qui tournait autour des parties de cartes truquées et inutile et lourde l’intervention d’Hemingway dès le début de l’album. Par contre, la fuite de Roman et celle de Lulia, vers la fin de l’album sont très bien traitées et le final de l’histoire est assez surprenante, dans le bon sens. J’ai lu cette aventure dans l’édition"format à l’italienne"-édition limitée à 3500 exemplaires- , car je possède déjà les albums de Juillard consacrés à Blake et Mortimer, dans ce format. Et j’avoue que son dessin n’en est plus que réussi , à mes yeux, dans cette édition. Mais l’inconvénient, en l’espèce, c’est qu’avec un scénario assez pauvre, la lecture est plus longue (près de 200 pages). Il faut tout de même souligner la qualité des couleurs employées, qui tranche avec le travail de Juillard sur" Blake et Mortimer " Avis mitigé donc.

18/11/2018 (modifier)
Par Essi
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Enfin ! Enfin un nouvel album de Yann & Juillard consacré à l'aviation. Si vous avez aimé Mezek, foncez ! C'est de la même qualité. Un choix original de traiter des épisodes assez peu connus autour de la 2nde Guerre Mondiale : Mezek nous emmenait sur les terres du tout jeune Etat d'Israël juste après guerre. Double 7 nous invite à découvrir la Guerre d'Espagne. J'avais découvert Juillard comme tout le monde au travers du cultissime Les 7 vies de l'épervier. Mezek m'avait enchanté. Si ce double 7 confirme une volonté de sortir encore d'autres One Shot sur l'époque moderne on va continuer à se régaler !

07/11/2018 (modifier)