Le Voyage de Marcel Grob
En juin 1944 Marcel Grob un jeune Alsacien est enrôlé de force dans la Waffen SS. Des années plus tard il doit convaincre un tribunal qu'il n'est pas un criminel. Cette BD contient un dossier historique.
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Juin 1944, la Waffen SS enrôle un jeune Alsacien pour participer à l'effort de guerre. Après une incorporation rapide Marcel Grob et son bataillon sont chargés d'aller en Italie pour chasser les partisans. Après des décennies Marcel Grob doit répondre de ses actes face à un tribunal, toute sa vie de guerre défile devant ses yeux.
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Date de parution | 11 Octobre 2018 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L'adage nous le répète " Les voyages forment la jeunesse." Mais le type de voyage de Marcel Grob l'a détruite d'une façon cataclysmique. L'excellent ouvrage de Philippe Collin et de Sébastien Goethals nous conte une histoire de "Malgré-nous". Nos compatriotes Alsaciens et Mosellans ont eu la pénible obligation de servir de chairs à canons pour les unités allemandes décimées par les combats dès 1942. C'était probablement plus une volonté d'affirmer la volonté d'accaparement et de contrôle de ces territoires et de leurs habitants par les occupants qu'une réelle aide militaire quand on voit le nombre d'incorporés par rapport à l'immensité de l'armée allemande. Toujours est-il que quand cela vous tombait dessus c'était affreux. L'ouvrage nous renvoie aux interrogations fondamentales de la condition humaine. Le scandale du mal, la liberté, la conscience et la responsabilité de ses actes et la justice. J.P Sartre a dit que les hommes n’avaient jamais été aussi libres que pendant la guerre (39/45) dans "La République du Silence" Cette phrase paradoxale est superbement illustrée par le récit des mésaventures de Marcel Grob. Contrairement à ce qu'il nous fait croire et ce qu'il veut encore se persuader sur son lit de mort, il avait le choix à chacune de ces étapes. Comme le grand Max qui prend le maquis, comme Koenig et Riedweg qui désertent et même comme Müller ou le lieutenant Brehme. Il y a des conséquences qui peuvent être terribles mais ce sont pour ces hommes-là que les GI sont morts sur les plages. Etre ou ne pas être, Mourir ... dormir, Grob lui se soumet à la situation et les quelques rares initiatives qu'il prend sont pour sauver ses Frères d'armes. Je ne sais pas si j'aurais fait mieux que lui mais dans la vérité du cœur au moment de l'agonie, je serais probablement rongé par le dégout de moi-même si j'acceptais ma conscience en toute lucidité. C'est ce tribunal qu'il a à affronter. C'est celui de madame Coscienza la greffière mais aussi, en français, sa conscience italienne. Je trouve l'idée du tribunal de l'examen de conscience excellente car elle permet de poser la question de la justice au delà du droit naturel et du droit positif. Grob a bénéficié d'un droit positif dont il s'est bien accommodé. Alors que ses victimes de Marzabotto auraient bien aimé pouvoir jouir de leur droit naturel. Les dessins de Sébastien Goethals sont précis, alternant la tension du bureau, la beauté des paysages italiens et la férocité de la violence paroxysmique. Pas de couleur pour ce monde infernal. Le plus c'est le dossier historique de Christian Ingrao qui remet certaines pendules à l'heure à propos des choix politiques fait au sortir de la guerre. C'était probablement légitime dans les années 50-60 mais aujourd'hui le temps de l'histoire, de la justice et de la vérité doit pouvoir voir le jour sans polémique. Un ouvrage à faire lire à tous les lycéens européens. Comme l'indique la dédicace d'entrée.
Sur les conseils de mon frère, je me suis lancé dans la lecture de ce récit. Dès le début, j'ai été pris dans la tourmente de cette histoire et je n'ai lâché le livre qu'à la fin, malgré les presque 180 pages qui le composent. Quel destin que celui de Marcel Grob, grand oncle alsacien de l'auteur, Philippe Collin et qui devient ici la figure des "malgré-nous". Cette génération sacrifiée d'Alsaciens, nous la connaissons tous, mais pas à travers l'histoire d'un seul homme, comme l'illustre la couverture de l'album. J'ai été secoué par cette lecture, qui ne peut laisser le lecteur indifférent : du front italien, en passant par le massacre de Marzobotto, au front Russe, on se demande encore comment Marcel Grob a pu affronter et survivre et tout cela. Bien sûr, les auteurs nous décrivent les horreurs de cette guerre, mais avec quelques éclaircies comme le comportement du lieutenant Brehme, amoureux de littérature. Du début à la fin du récit, on ressent une certaine empathie pour Marcel Grob, sans pour autant justifier ses choix. Contrairement à certains lecteurs, je n'ai pas été dérangé par le scénario qui renvoie sans cesse à l'entretien que Marcel Grob a avec le jeune juge d'instruction fictif,qui le renvoie directement à ses actions passées, à sa conscience. Au contraire, cela donne un certaine respiration au récit. A noter que le dessin, avec ses couleurs sépia et gris-bleu, est parfaitement en phase avec le récit. Une lecture très forte.
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